263 research outputs found
Compte rendu de l'ouvrage de A.G. Frank "ReORIENT : Global Economy in the Asian Age"
Compte rendu de l'ouvrage de A. G. Frank, "ReORIENT: Global Economy in the Asian Age", University of Berkeley University Press, 1998
Lectures - Shiâi Scholars of Nineteenth Century Iraq. The « Ulama » of Najaf and Karbala
Alors que la succession des plus hautes autoritĂ©s politico-religieuses et le contrĂŽle de lâinstitution clĂ©ricale constituent lâun des grands enjeux de la lutte factionnelle en Iran, cette Ă©tude Ă©rudite des deux grandes villes saintes du chiisme, Najaf et Kerbela, au XIXe siĂšcle, vient Ă point nommĂ© (...)
Les chemins de traverse de lâhĂ©gĂ©monie coloniale en Afrique de lâOuest francophone : anciens esclaves, anciens combattants, nouveaux musulmans
Le vendredi 19 mai 2006, la 32° Conférence de la French Colonial Historical Society,
qui sâĂ©tait rĂ©unie Ă Dakar, consacrait son vingt-sixiĂšme panel Ă un « hommage aux Tirailleurs
sĂ©nĂ©galais », en prĂ©sence dâune petite dĂ©lĂ©gation dâanciens combattants. AprĂšs plusieurs
communications, la projection du film documentaire dâArmelle Mabon, OubliĂ©s et trahis : les
prisonniers de guerre coloniaux et nord-africains, et des interventions assez vives au cours
desquelles fut notamment évoquée la mémoire des victimes de la répression sanglante de la
mutinerie de combattants démobilisés, au camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944, une prise
dâarmes, empreinte dâĂ©motion, rendit hommage aux morts du champ dâhonneur dans
lâenceinte mĂȘme du grand auditorium de lâUCAD II (...)
Turquie : un nationalisme est-européen et postimpérial
La problĂ©matique nationaliste sâest imposĂ©e en Turquie, comme dans le reste de la
MĂ©diterranĂ©e orientale, sur les ruines de deux empires successifs : lâEmpire byzantin et
lâEmpire ottoman qui tous deux se sont vus en successeurs de lâEmpire romain dâOrient (...)
La nouvelle confiance en soi de la Turquie
La Turquie est-elle en passe de surmonter son vieux complexe obsidional â ce que lâon appelle le « syndrome de SĂšvres », par rĂ©fĂ©rence au traitĂ© avortĂ© de 1920 qui prĂ©voyait son dĂ©mantĂšlement final et que rejeta Mustapha Kemal pour reprendre les nĂ©gociations en position de force, aprĂšs sa victoire militaire sur la GrĂšce â et sa sensibilitĂ© tiers mondiste dâĂ©corchĂ©e vive, de mal aimĂ©e de lâEurope ? Le style personnel, Ă la fois ferme, visionnaire et bonhomme, dâAhmet DavutoÄlu, le nouveau ministre des Affaires Ă©trangĂšres du gouvernement Tayyip ErdoÄan, le donne Ă penser. Mais cette confiance en soi inĂ©dite de la Turquie repose sur dâautres fondements que la seule compĂ©tence dâun homme, fĂ»t-il brillant (...)
LâAfrique dans le monde : une histoire dâextraversion
L'Afrique sub-saharienne est souvent prĂ©sentĂ©e comme Ă©tant Ă la marge du systĂšme international. Pourtant, le continent y est intĂ©grĂ© depuis longtemps dĂ©jĂ . Les acteurs politiques africains ont mis en place des stratĂ©gies d'extraversion leur permettant de gĂ©rer, voire de construire, les relations de dĂ©pendance de leurs propres sociĂ©tĂ©s. Entre l'Afrique, l'Europe et les AmĂ©riques, donc, il y a interaction et non pas simplement domination et exploitation. La traite des esclaves, la colonisation, l'accĂšs Ă l'indĂ©pendance et la position diplomatique des nouveaux Etats pendant la guerre froide s'inscrivent dans ce modĂšle. Aujourd'hui, les processus en trompe-l'Ćil de l'ajustement structurel et de la transition dĂ©mocratique ainsi que l'extension de la guerre reproduisent ces Ă©conomies politique et morale de l'extraversion. Sans doute, cette derniĂšre souffre d'un dĂ©ficit de lĂ©gitimitĂ© mais cela procĂšde de l'historicitĂ© des sociĂ©tĂ©s africaines et non d'un hiatus entre ces sociĂ©tĂ©s et l'Etat. Six formalitĂ©s d'action - la coercition, la ruse, la fuite, l'intermĂ©diation, l'appropriation, le rejet - permettent de mieux comprendre comment les Africains sont les sujets de leurs situations de dĂ©pendance.[Africa in the World: A Tale of Extraversion] - Sub-saharan Africa is stereotypically presented as being marginalized from the international system. However, the continent has been integrated into the latter for quite some time. African political actors have constructed strategies for extraversion that allow them to manage and even construct the dependent relations of their respective societies. Between Africa and Europe or the Americas, then, there is interaction and not simply domination and exploitation. The slave trade, colonization, access to independence, and the diplomatic positioning of the new states during the Cold War all correspond to this model. Today, the trompe-lâoeil processes of structural adjustment and democratic transition, as well as the extension of war reproduce these political and moral economies of extraversion. Doubtless, the latter suffers from a deficit in legitimacy, but this extends from the historicity of African societies and not from the non-correspondance between these societies and the state. Six modalities of action - coercion, ruse, flight, intermediation, appropriation, rejection - allow us to better understand how Africans are the subjects of their dependent situations
Comparer en France. Petit essai dâautobiographie disciplinaire
La rĂ©forme de la Recherche et de lâUniversitĂ© en France peut avoir des consĂ©quences fĂącheuses sur la sociologie historique comparĂ©e du politique qui sây est dĂ©veloppĂ©e depuis les annĂ©es 1970. La relecture des principaux fondements thĂ©oriques permet de rappeler les objectifs de lâexercice comparatif : partager, voire forger un vocabulaire, en excluant que ce dernier puisse identifier un dĂ©nominateur commun ou conduire Ă une explication causale. Mettre en regard non des entitĂ©s, mais des pratiques, des processus et des moments historiques par dĂ©finition contingents et incertains. Mutualiser des interrogations sans en attendre des rĂ©ponses unitaires. Les translater de lâanalyse dâune sociĂ©tĂ© Ă celle dâune autre. Montrer que les continuitĂ©s sont par dĂ©finition des discontinuitĂ©s. Reprendre Ă nouveaux frais la question de lâ« historicitĂ© propre » des sociĂ©tĂ©s, dont le rapport Ă lâAilleurs et Ă lâAutre est un Ă©lĂ©ment constitutif et qui est indissociable de leur extraversion fondamentale. Ne pas dĂ©duire de cette « historicitĂ© propre » des sociĂ©tĂ©s que les « trajectoires du politique » sont des parallĂšles destinĂ©es Ă ne pas se rejoindre, et refuser de substituer Ă la vieille idĂ©e de lâincommensurabilitĂ© des « cultures » ou des « civilisations » le nouveau prĂ©jugĂ© de lâincommensurabilitĂ© de ces trajectoires historiques. Rappeler en consĂ©quence que la comparaison ne peut pas ĂȘtre Ă sens unique et que lâhistoricitĂ© des sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes gagne Ă ĂȘtre mesurĂ©e Ă lâaune des sociĂ©tĂ©s africaines ou asiatiques autant que lâinverse. En bref, il sâagit de comparer pour singulariser, et de singulariser pour universaliser.Comparative Politics in France. A tentative Academic Autobiography -
The undergoing government-led reforms of the Higher Education and Research system in France may negatively affect those fields of historical sociology and comparative politics that have developed since the early 1970s, and are nowadays gaining grounds within the wider international scientific community. A fresh reading of the masterworks that provided its theoretical cornerstones (those of Weber, Gramsci, Foucault, Deleuze, Bourdieu and historians like Michel de Certeau and Paul Veyne) reminds us of the main ambitions of the whole comparative exercise: crafting and sharing an analytical glossary, rooted in the confrontation of various research experiences without expecting it to become either a common denominator or the first step towards any linear causal explanation. To put it another way, its strategic goals could be listed as follows: instead of entities, comparing practices, processes, and therefore historical periods that by definition are contingent, ambivalent, and fragmentary. Gathering and sharing common questions without expecting common answers. Conveying those questions raised from the analysis of one peculiar society to the study of another one. Demonstrating that continuities, that lie at the roots of the historical and political sociology's approach of things political, are actually discontinuities. Reassessing in a creative manner the issue of the âautonomous historicityâ of both European and non-Western societies, by recalling to mind the fact that their relationship to the Other and to the Elsewhere is one of its key constituents, and hence that it cannot be dissociated from their fundamental âextraversionâ. Acknowledging that this âautonomous historicityâ argument does not lead to assuming that the various trajectories of those political societies are parallel and never merge. In the same way, this acknowledgement should not mean the revival of the old idea of the incommensurability of âculturesâ or âcivilisationsâ. This latter point should therefore remind us that comparison should not be only a one way process, and that European societies' historicity should also be assessed by comparing it with African and Asian societies as much as the opposite. To put it in a nutshell, the whole exercise is to make comparisons to mark out, and to mark out to universalize. By doing so, we can deepen our understanding both of how democracy was transplanted in non-Western societies and of the paradoxes of this process on a âlong durationâ scale
Que peut gagner lâIran ?
La RĂ©publique islamique dâIran a pu trouver quelque avantage dans les Ă©vĂ©nements dramatiques du 11 septembre et dans leurs consĂ©quences immĂ©diates. Elle y a tout dâabord gagnĂ© en respectabilitĂ©. LâIran a Ă©tĂ© lâun des rares pays musulmans dont lâopinion a manifestĂ© une Ă©motion sincĂšre Ă lâendroit des Ătats-Unis et â hormis les philippiques du Guide de la RĂ©volution â la classe politique nâa pas Ă©tĂ© en reste : rapportĂ© par un tĂ©moin, « le regard plein de compassion du ministre iranien vers la dĂ©lĂ©gation amĂ©ricaine », lors de la rĂ©union du groupe « 6 + 2 » aux Nations unies, le 12 novembre, quand a Ă©tĂ© annoncĂ© lâaccident aĂ©rien de Queens,
nâa sans doute pas Ă©tĂ© que de pure convenance (...)
LâhistoricitĂ© de lâEtat importĂ©
L'Etat en Afrique et en Asie est volontiers considĂ©rĂ© comme un "pur produit d'importation", selon l'expression dĂ©sormais classique de Bertrand Badie et Pierre Birnbaum. Mais plutĂŽt que de nous en tenir au constat d'une "universalisation manquĂ©e", il convient de nous interroger sur la formation de l'Etat en tant que processus historique conflictuel, involontaire, largement inconscient et de ce fait souvent paradoxal. En effet la thĂšse de son extranĂ©itĂ© radicale ne rĂ©siste pas aux acquis les plus rĂ©cents de l'histoire et de l'anthropologie. Les institutions d'origine europĂ©enne disposent d'une base sociale propre et ont fait l'objet d'une appropriation culturelle. Elles doivent ĂȘtre comprises Ă la lumiĂšre de la "longue durĂ©e" chĂšre Ă Braudel, moyennant certaines prĂ©cautions mĂ©thodologiques. L'on peut envisager trois maniĂšres de restituer les trajectoires historiques de l'Etat en Afrique et en Asie : en tant que continuitĂ©s civilisationelles, scĂ©narios de l'inĂ©galitĂ© sociale ou configurations culturelles du politique. Mais si la comprĂ©hension de l'historicitĂ© culturelle conditionne celle de l'historicitĂ© politique, elle ne peut pour autant consister en un retour Ă l'explication culturaliste, n'en dĂ©plaise aux faiseurs de modes intellectuelles. Le concept foucaldien de "gouvernementalitĂ©" offre une problĂ©matique comparative autrement plus fructueuse qui met la formation de l'Etat en relation avec le processus de subjectivation et la dimension de l'imaginaire politique, saisis dans leur rapport Ă la matĂ©rialitĂ©.The state in Africa and in Asia is often conceived of as a "purely imported product" to use the accepted expression of Bertrand Badie and Pierre Birnbaum. However rather than limit ourselves to accounts of some kind of "failed universalisation", questions should rather be raised concerning state creation as a historical process, one which is conflictual, unintentional, generally unconscious and, as a result, often paradoxical. Indeed the argument that the state is fundamentally extraneous cannot be maintained in the light of recent historical and anthropological research. From this research it would seem that institutions of European origin have acquired their own social roots and have become culturally appropriated. They thus must be examined within the "long term" time framework suggested by Braudel, on condition that certain methodological precautions are taken into account.Three ways can be envisaged for reconstituting the historical trajectories of the state in Africa and Asia: as a continuous civilisational process, as expressions of social inequality or cultural configurations of politics. However while an understanding of cultural historicity is a precondition for understanding political historicity it should not, with all due respect to intellectual trendmakers, lead to culturalist explanations. Foucault's concept of gouvernementalitĂ© provides a more promising problematic, one which places the creation of the state in relationship to the process of ascribing it with a subjective quality as well as the imaginary dimension of politics. Both of these have to be grasped within their connection to the material
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