17 research outputs found

    Existence, altérité et transcendance : Max Frisch philosophe

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    Cette contribution montre le développement dans l’œuvre de Max Frisch des trois concepts : existence, altérité et transcendance, qui marquent trois stades de son évolution. Elle se pose aussi la question de la présence de la philosophie dans cette œuvre qui amorce son développement sur le terrain de l’existentialisme à partir du concept phare de l’identité (narrative). L’œuvre de la maturité montre une ouverture vers l’altérité autre que féminine, dans un engagement citoyen face aux aléas du monde des années 1970-1980 ; la littérature de Frisch prend alors un ton critique et engagé contre les injustices. L’œuvre tardive laisse transparaître, à côté de cet engagement, une interrogation sur le vieillissement et la mort, en présentant de fugaces traces de transcendance, en dehors du sentier religieux. Son œuvre reste ancrée dans le présent de son temps par un engagement permanent pour le devenir de l’homme à travers l’écriture.Dieser Beitrag zeigt die Entwicklung in Max Frischs Werk der drei Konzepte Existenz, Alterität und Transzendenz, welche drei Stadien seiner Entwicklung darstellen. Er wirft auch die Frage der Präsenz der Philosophie in diesem Werk auf, das sich auf dem Boden des Existenzialismus durch das bedeutende Identitätskonzept entwickelt. Das Werk der Reife wendet sich der nicht mehr nur weiblichen Alterität zu, in einem bürgerlichen Engagement gegen die Unruhen der Welt der siebziger-achtziger Jahre ; Frischs Literatur weist nun einen kritischen und engagierten Ton gegen die Ungerechtigkeit auf. Im Spätwerk wird neben diesem Engagement eine Fragestellung über Altern und Tod auch durch flüchtige Spuren der Transzendenz außerhalb des religiösen Weges deutlich. Sein Werk schreibt sich in die Gegenwart seiner Zeit mit dem permanenten Engagement für die Menschenzukunft durch das Schreiben ein.This contribution shows the development of three concepts, all of which mark three stages in the evolution of in the works of Max Frisch : existence, otherness and transcendence. This paper also raises the question of the presence of philosophy in this work, which starts its development on the ground of existentialism from the flagship concept of (narrative) identity. The work of maturity shows openness to non feminine otherness – in a civic commitment against the vagaries of the world in the 1970’s-1980’s ; Frisch’s literature takes a critical and engaged tone against injustice. In addition to this commitment, his late work shows a questioning about oldness and death, by presenting fleeting traces of transcendence, outside of a religious path. His work is thus rooted in the present of his time in an ongoing commitment for humanity’s fate through writing

    L’imposteur amateur de femmes et de géométrie ? le Don Juan de Max Frisch

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    Cet essai d’analyse met en lumière l’ambivalence de l’imposteur Don Juan dans la pièce Don Juan ou l’amour de la géométrie (Don Juan oder die Liebe zur Geometrie – 1952) de Max Frisch (1911-1991). L’intrigue de cette comédie est riche en inventions par rapport au mythe originel et se base sur la problématique du rôle (son jeu et son inversion), de l’identité (multiple, changeante et en constant devenir) et sur la thématique du double, elle remet en cause les fondements de la société que sont le mariage et la fidélité, tout en brouillant les cartes des rôles traditionnellement impartis aux personnages du mythe. Frisch construit sa pièce avec beaucoup de liberté et développe sa philosophie existentialiste de la vie ; Don Juan est par ses prises de position proche de la figure romantique du héros. Au gré des échecs et des morts qui jalonnent son destin, il apparaît peu à peu davantage comme une victime que comme un malfaiteur. En conclusion nous avons replacé cette pièce dans la perspective donjuanesque de la littérature allemande, en montrant comment Frisch s’inscrit dans cette tradition, mais aussi comment il s’en démarque.Dieser Beitrag un­ter­streicht die Ambivalenz des Betrügers Don Juan im Stück Don Juan oder die Liebe zur Geometrie – (1952) von Max Frisch (1911-1991). Die Verwicklung die­ser Komödie bie­tet zahl­rei­che Varianten zum Urmythos und ba­siert auf der Problematik der Rolle (Spiel und Umkehrung), der Identität (viel­fäl­tig, wech­sel­haft und sich stän­dig er­neu­ernd) und auf der Thematik des Doppelgängers ; sie ­stellt Ehe und Treue als Basis der Gesellschaft in Frage, indem sie die tra­di­tio­nel­len Werte des Mythos durch­ein­an­der ­bringt. Frisch glie­dert sein Stück mit gro­ßer Freiheit und ent­wic­kelt dabei seine Existenzphilosophie ; durch sei­nen Standpunkt ist Don Juan der ro­man­ti­schen Figur des Helden sehr nahe. Nach und nach durch Misserfolge und Tote, die sei­nen Lebensweg aus­ma­chen, er­scheint er eher als Opfer als ein Missetäter. Schlussendlich haben wir das Stück in die Don-Juan-Tradition der deut­schen Literatur ver­setzt, indem wir ver­su­chen zu zei­gen, in­wie­fern Frisch sich in diese Tradition ein­schreibt und auch wie er sich davon abhebt

    Marlen Haushofer : écrire pour transcender sa condition de femme

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    Écrite sous le signe de la séparation et des limites, l’œuvre romanesque de Marlen Haushofer (1920-1970) montre une existence de femme solitaire dans la société moderne. Les personnages se retirent dans un isolement derrière des cloisons ou dans des lieux clos, le mal-être est individuel, il signifie perte des sentiments et des émotions. La vie est teintée d’une profonde angoisse de mort, elle est placée sous le signe du patriarcat. Toute son œuvre est marquée par le surgissement de l’inquiétude et du fantasme dans l’innocence du quotidien. Le rapport très fort avec les animaux est mis en regard à celui d’avec les humains. Elle remet en question le principe de réalité de la vie dans un combat engagé contre les habitudes de pensée. La langue simple et accessible frappe par son réalisme. Combat contre la folie et la mort, absence de communication entre les êtres, on retrouve dans son œuvre des thèmes classiques de la littérature autrichienne contemporaine.Das Romanwerk von Marlen Haushofer (1920-1970), das unter dem Zeichen der Trennung und der Grenzen geschrieben ist, zeigt eine einsame Frauenexistenz in der modernen Gesellschaft. Die Figuren ziehen sich in eine Isolation hinter Trennwänden oder in abgeschlossene Orte zurück, sie leiden an Schwermut, die Verlust der Gefühle und der Emotionen bedeutet. Das Leben, das von einer tiefen Todesangst gefärbt ist, ist dem Patriarchat untergeordnet. Ihr ganzes Werk kennzeichnet sich durch das Erscheinen von Angst und Wahnvorstellungen in der Alltagsunschuld. Die sehr starke Beziehung zu der Tierwelt wird der Menschenwelt gegenübergestellt. Das Werk stellt den Grundsatz der Lebenswirklichkeit durch den Kampf gegen Gedankengewohnheiten in Frage. Die einfache und zugängliche Sprache fällt durch ihren Realismus auf. Ihr Werk weist klassische Themen der zeitgenössischen österreichischen Literatur wie der Kampf gegen Wahnsinn und Tod, die Kommunikationslosigkeit zwischen den Wesen auf.Written under the sign of separation and limits, the novels of Marlen Haushofer (1920-1970) show the solitary existence of women in modern society. The characters withdraw in isolation behind partitions or in enclosed places, discomfort is individual, it means loss of feelings and emotions. Life is tinged with a deep anguish of death; it is placed under the sign of the patriarchate. All of Haushofer’s work is marked by the sudden appearance of anxiety and phantasm in the innocence of daily life. The very strong bond with animals is seen though the eyes of human relations. She calls into question the principle of the reality of life in a struggle against usual thinking. Her simple and accessible language strikes by its realism. Her work contains the traditional topics of contemporary Austrian literature, such as : the fight against madness and death, and lack of communication between human beings

    L’élitisme de Stefan Zweig

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    L’écrivain Stefan Zweig (1881-1942) a eu une jeunesse dorée dans la Vienne Fin de Siècle. Les penchants et les goûts de Zweig font de lui un homme distingué conscient de sa valeur et des possibilités que lui offre la vie mondaine. Il aspire pourtant à appartenir à une autre élite, celle de l’esprit et de la culture, comme en attestent sa sensibilité artistique et ses ambitions littéraires. Cet article analyse les tenues vestimentaires, le mode de vie et les fréquentations de Zweig. Il étudie aussi de nombreuses photographies d’époque, les apports les plus récents de ses biographes et sa correspondance dans le but de faire la distinction entre le dandysme, le snobisme et les goûts viennois de l’époque qui habitaient l’écrivain.Der Schriftsteller Stefan Zweig (1881-1942) genoss im Wien der Jahrhundertwende eine von Wohlstand geprägte Jugend. Als Sohn einer reichen Familie verkehrte er in der guten Gesellschaft; sein Leben, seine Neigungen, sein Geschmack zeigen einen vornehmen jungen Mann, der sich seines Standes und der Möglichkeiten, die das mondäne Leben ihm bot, bewusst war. Indes wollte er neue Wege einschlagen und ein besonderes Leben außerhalb des kulturellen Wiens führen. Sein literarischer Ehrgeiz und seine künstlerische Empfindsamkeit zeugen von diesem Wunsch. Anhand von Fotos und Briefen von Stefan Zweig untersucht dieser Beitrag dessen Haltung als eine Mischung von Eleganz, Dandyismus und Snobismus.The youth of the writer Stefan Zweig (1881-1942) took place in fashionable and wealthy Fin-de-Siècle-Vienna. As the son of a very rich family, and frequenting people the of “high society”, he lived the life of a distinguished young man who was conscious on his own value and the possibilities that the upper reaches of society offered to him. He aspired nevertheless to an outstanding position in Vienna’s cultural life, as his literary ambitions and his artistic sensitivity make clear. This contribution will try to show the part of elegance, dandyism and snobbery in his life

    Identité et confidence de soi : Austerlitz de Winfried G. Sebald

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    La confidence de soi est difficile pour Jacques Austerlitz à qui on a ravi, enfant, sa langue maternelle pour lui imposer un nouveau foyer et une culture anglophones. Mais au détour de chaque rencontre avec le narrateur du roman Austerlitz de Winfried G. Sebald (écrivain de langue allemande, 1944-2001), il se dévoile en pointillés, chaque fois dans un autre lieu, une autre ville ou un autre pays en Europe. Ces confidences à propos de son destin brisé sont faites sous forme de conversations ou de petits courriers pour dévoiler un homme à la personnalité particulière et à l’identité difficilement cernable et montrent la difficulté de l’interaction et la construction de la relation personnelle à autrui. Nous proposons une analyse de l’aspect discursif de la confidence, dans le roman très atypique du grand voyageur cultivé que fut Winfried G. Sebald.Self-disclosure is difficult for Jacques Austerlitz, who as a child was despoiled of his mother language and was compelled to a new Anglophone home and culture. But leafing through every meeting with the narrator of the novel Austerlitz written by Winfried G. Sebald (German writer, 1944-2001), he discloses himself little by little, each time on another place, in another European town or country. These confidences about his broken destiny are made of conversations or little mails to disclose a man with a particular personality and a hardly surroundable identity, and they show the difficulty of the interaction and the construction of personal relationships. We propose an analysis of the discursive aspect of the confidence in the very atypical novel of the great cultivated traveller Winfried G. Sebald

    Malina d’Ingeborg Bachmann et Mein Name sei Gantenbein de Max Frisch

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    Les écrivains Ingeborg Bachmann (1926-1973) et Max Frisch (1911-1991) ont partagé une vie commune entre 1958 et 1962 à Rome. Années riches sur le plan culturel et artistique, mais aussi années difficiles sur le plan humain, leur rapprochement a marqué leurs personnes, mais aussi leurs œuvres respectives. Certains critiques voient dans leurs romans Malina (1971) et Mein Name sei Gantenbein (1964) deux aspects différents de la même problématique, celle d’une narration inventive de l’identité, proche du Nouveau Roman et suffisamment autobiographique, pour que les romans contiennent des clés permettant d’éclairer toute leur œuvre et de dévoiler des aspects refoulés de leur travail et de leur vie commune. Si nous voyons aussi dans la complémentarité de ces deux romans les influences mutuelles positives, enrichissantes et constructives de deux artistes en plein essor, certains ont accusé l’un ou l’autre de ces écrivains de pillage, voire de plagiat. Nous essayons de faire la part des choses de manière scientifique et mesurée, en tenant compte des apports récents de la critique littéraire et des archives.Die Schriftsteller Ingeborg Bachmann (1926-1973) und Max Frisch (1911-1991) haben zwischen 1958 und 1962 in Rom ein gemeinsames Leben geführt. Diese auf kultureller und künstlerischer Ebene reichen Jahre erwiesen sich aber auch als schwierige Jahre auf der menschlichen Ebene; ihre Beziehung hat ihre Personen aber auch ihre jeweiligen Werke beeinflusst. Bestimmte Kritiker sehen in ihren Romanen Malina (1971) und Mein Name sei Gantenbein (1964) zwei verschiedene Aspekte der Problematik einer erfinderischen Identitätserzählung, die dem Nouveau Roman nahe liegt und so autobiographisch gestaltet ist, dass die beiden Romane Schlüssel enthalten, die es erlauben, ihr ganzes Werk auszulegen und auch zurückgedrängte Aspekte ihrer Arbeit und ihres gemeinsamen Lebens zu enthüllen. Wenn wir in der Komplementarität dieser zwei Romane die positiven, bereichernden und konstruktiven gegenseitigen Einflüsse von zwei Künstlern in vollem Aufschwung sehen, haben einige dem einen oder anderen der Schriftsteller Plünderung ja sogar Plagiat vorgeworfen. Wir versuchen, wissenschaftlich und maßvoll eine Bilanz zu ziehen, indem wir die neuen Beiträge der Literaturkritik und des Archivnachlasses berücksichtigen

    Écriture de soi et écriture des autres : W. G. Sebald ou le témoignage d’un monde disparu

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    L’écrivain de langue allemande W. G. Sebald (1944-2001) a pratiqué l’autofiction de l’écriture des autres pour témoigner d’un monde aujourd’hui disparu, mais pourtant pas très ancien. La mise en fiction, à travers des personnages littéraires, de la vie de personnes ayant réellement existé et qui ont eu un rapport direct avec l’Holocauste et souvent une fin personnelle tragique, notamment par suicide, est un aspect récurrent de son œuvre. Celle-ci a atteint par sa qualité littéraire notamment,..

    S’opposer à la destruction de la nature alpestre : Meinrad Inglin ou la résistance littéraire

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