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    Les clôtures symboliques des Algériennes : la virginité ou l’honneur social en question

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    Les clôtures symboliques des Algériennes : la virginité ou l’honneur social en question. Liée à l’honneur de la famille, la virginité est une question qui a toujours hanté l’esprit des jeunes filles algériennes. Toutes sortes de pratiques sont envisagées par la société pour la préserver. La plus connue est celles du rbat (action de nouer), dit teskar (action de fermer) ou encore tesfah (action de blinder). Au moyen de techniques ritualisées, elle consiste en la « fermeture » symbolique de l’hymen avant la puberté et son « ouverture » symbolique la veille du mariage. La « chemise tachée du sang de la vierge » doit en être la preuve indéniable : elle authentifie que l’honneur de la famille, du groupe, est intact. Lorsque, pour diverses raisons, l’hymen fait défaut, la société déploie toutes sortes de stratégies palliatives. Aujourd’hui, le certificat de virginité et la reconstitution de l’hymen par la chirurgie plastique, l’hyménorrapie ou l’hyménoplastie, viennent renforcer la pratique symbolique du rabt. La question fondamentale que je pose dans cet article est : peut-on envisager de casser la clôture « malléable » de cette « vaste prison » des femmes afin que les Algériennes puissent intégrer la société en tant qu’individus et non en tant qu’emblèmes de l’honneur de la famille ?The symbolic enclosure of Algerian women : debates concerning virginity or social honour. Linked to familial honour, virginity has always haunted the minds of Algerian girls. Society has devised all manner of practices to preserve it. The best known is the rbat (to tie), known as teskar (to close) or tesfah (to wall up). By means of ritualised techniques, it consists of a symbolic "closing" of the hymen before puberty and its "opening" the day before the marriage. The "shirt marked with the virgin’s blood" constitutes then the undeniable proof authenticating the intact honour of the family and the group. When, for various reasons, the hymen is missing, society deploys a range of palliative strategies. Today, a certificate of virginity and the reconstitution of the hymen by plastic surgery reinforce the practice of the rbat. This article asks whether it is possible to break the “malleable” fence of this “vast prison” for women in order to allow them to integrate society as individuals and not as emblems of the family’s honour 

    La danseuse prostituée dite « Ouled Naïl », entre mythe et réalité (1830-1962). Des rapports sociaux et des pratiques concrètes.

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    Cet article traite des rapports entre colonisés et coloniaux à travers un sujet tabou : la prostitution. Une pratique qui perturbe l’ordre social de la société coloniale que l’on veut morale selon ses propres référents. Elle se dote d’un certain nombre de moyens pour maîtriser, canaliser et surveiller cette pratique et pour cause les maladies vénériennes qui hantaient les esprits. Jusqu’au moment où la raison économique, celle du tourisme notamment, va l’emporter. « L’Ouled Naïl » (un terme générique qui englobait des statuts de courtisane, concubine, danseuse et prostituée) va répondre à cette demande.Un ensemble de statuts ou de rôles bien précis dans la société colonisée : le passage de l’un à l’autre s’effectue à travers des rituels que la société coloniale ne pouvait percevoir.The dancer prostitute known as « Ouled Naïl », between myth and reality (1830-1962). Social relationship and real practices : this article deals with the relationship between colonised people and colonial staff through the taboo issue of prostitution, a practice that disturbed the social order of the colonial society, which, according to its own referents, was supposed to be moral. Through a wide range of means, colonial society controlled, channelled and supervised prostitution, supposedly because of the venereal diseases which haunted the minds. This lasted until the economic reason prevailed, in particular tourism. The « Ouled Naïl » (a generic term which included the status of courtesan, concubine, dancer and prostitute) fulfilled this need. Each status or role being quite specific in the colonised society, where the passage from one to another was carried out through rituals that the colonial society could not perceive

    Investigating prostitution in Algeria. Memories of Bou-Saâda

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    Several seminars were recently held in Algeria on issues relating to sexuality, women and the status of families. Faced with a situation that tends to encourage the confinement of women’s bodies and control their sexuality, several social practices seem to break away from such standards. Based on personal experience as a researcher working on the margins, the social phenomena of the “tribal” prostitution of the Ouled Naïl in the Algerian Sahara, this field survey explores borders and taboos (prostitution, female celibacy), and some moral uncertainties concerning post-colonial society in Algeria

    Entretien avec Barkahoum Ferhati, directrice de recherche au Centre National de Recherche Préhistorique, Anthropologique et Historique (CNRPAH, Alger, Algérie). <br>: Entretien patrimonial réalisé par Neli Dobreva (ESCoM-AAR) dans le cadre du programme AAR.

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    Fonds audiovisuel du programme ESCoM-AAR (Equipe Sémiotique Cognitive et nouveaux Médias - Archives Audiovisuelles de la Recherche; 2001 - 2016).Dans cet entretien, Barkahoum FERHATI dévoile les débuts de sa carrière et se livre ainsi à un récit très personnel reliant événements historiques et destins individuels. Architecte de formation, enseignante à l'Ecole des Beaux-Arts et à l'Ecole de l'architecture d’Alger, elle est à la fois acteur et témoin des grands tournants de l’histoire politique et culturelle de l’Algérie : le décès de Houari Bomédiène en 1978, le surgissement des crises et le Printemps berbère de 1980, l’avènement du mouvement islamiste et la création du Front national. Au milieu de tous ces événements, elle développe son élan pour la recherche. Saisie d’interrogations, elle construit une pensée autour de la condition féminine, les lieux de la mémoire, la tradition. Barkahoum Ferhati nous révèle les sources de ses inspirations : sa ville natale de Bou-Saâda, le Musée Etienne Dinnet à Bou-Saâda, dont elle sera la restauratrice et la protectrice de front jusqu’à son incendie en 1995, l’histoire de la prostitution à l’époque coloniale. Elle retrace ensuite le cheminement de sa recherche entre la France et l’Algérie, l’Egypte et le Soudan. Son intérêt pour l’histoire de la tradition l’amène à s’intéresser au port du voile et aux rituels d’excision dans une recherche comparatiste entre l’Algérie et le Soudan. En guise d'anecdote de fin d'entretien, elle nous révèle un secret de sa recherche qui lie l’intime et l’histoire du colonialisme dans ses faits. Barkahoum FERHATI est historienne et anthropologue. Actuellement directrice de recherche au Centre nationale de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques d’Alger, CNRPAH (Ex-CRAPE) ; chargée du groupe de recherche "Les femmes et les pouvoirs". Elle est également professeure associée à l'Ecole supérieure des Beaux Arts d’Alger et chercheure associée au Centre d’histoire sociale de l’Islam méditerranéen / EHESS, Paris (France). En 2013, elle a été nommée membre de la commission nationale d’évaluation des chercheurs au sein du Ministère de l’enseignement supérieure et de la recherche à Alger. Ses centres d’intérêt portent sur les questions des femmes et du genre. Elle a publié plusieurs articles autour de la pratique de la prostitution, de la sainteté des femmes algériennes, du voyage des femmes artistes - peintres en quête d’orientalisme. Dans le cadre d’une mission auprès d’une ONG au Soudan, Enfants du Monde-Médecins du Monde, pour enquêter sur les pratiques de l’excision, Barkahoum FERHATI a réalisé une étude comparative entre la condition féminine des femmes d’Algérie et celles du Soudan. Depuis peu, elle se consacre à l'étude des communautés chrétiennes, des femmes chrétiennes, en Algérie au sein du Centre d'études diocésain : Les Glycines. Parmi ses principaux ouvrages, on compte : - Islam et révolutions médicales : le labyrinthe du corps, Paris, Karthala, 2013 (Sous la direction de Anne Marie Moulin) - Le costume féminin de Bou-Saâda, Inventaire analytique et évolutions, Alger, Editions Mille Feuilles, 2009 - De la « Tolérance » en Algérie. Des enjeux en soubassement, 1830-1962, Alger, Dar El Othmaniya, 2007 - Le musée national Nasr ed Dine Etienne Dinet de Bou-Saâda. Genèse, (1930-1993), INAS Editions et le Musée de Bou-Saâda, Alger, 2004 <br

    Dossier : Sexe et sexualités au Maghreb. Essais d'ethnographies contemporaines

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    Ce recueil assemble une dizaine d’enquêtes conduites dans les différents pays du Maghreb (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie), qui cherchent à élucider les conditions dans lesquelles se crée une économie sociale des sexualités, plus diverse que ne le laisse supposer le paradigme d’une « personnalité arabo-musulmane ». Refusant les perspectives « orientalistes » (une sexualité arabo-islamique expliquée à partir des textes sacrés), culturalistes (une configuration maghrébine de la sexualité), moralistes (des sociétés corrompues par l’Occident) ou militantes (défense des libertés individuelles, féminisme, islamisme), ces ethnographies contemporaines restituent les tensions entre individualisme et ethos communautaire, entre prescriptions nationales et locales, entre éthique occidentale et prédication religieuse, l’une et l’autre intensément médiatisées. Sans prétendre à une exhaustivité ni même à une représentativité de la gamme des situations réelles, ces enquêtes convergent sur un point : si toutes sortes de pratiques s’observent au Maghreb en matière de sexualité, les intéressés entendent bien ne pas se laisser enfermer dans des catégories. Quelle que soit leur orientation sexuelle du moment, ils ne l’instrumentalisent pas forcément pour construire une identité de prostituée, d’homosexuels ou de libertins. En ce sens, la dynamique des pratiques, ni plus ni moins moderne ou plurale que ce que l’on voit ailleurs, échapperait à l’obsession de la norme couramment assignée aux sociétés musulmanes. Valérie Beaumont, Corinne Cauvin Verner, François Pouillo
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