2. D’Oneglia aux USA

– Tu as fait allusion tout à l’heure à l’influence que la musique de chambre, pratiquée chez toi, avec ton père, a eue sur ta formation. Est-ce que cette tradition familiale a pesé sur ta décision de devenir un musicien professionnel ? En vérité, je n’ai jamais eu à me décider, car je n’ai jamais eu de doutes à ce sujet. L’environnement dans lequel j’ai vécu et le milieu familial ont, en un certain sens, décidé à ma place. Je n’ai jamais rencontré le dilemme auquel beaucoup de jeunes se voien..

Entretien avec Philippe Albèra et Jacques Demierre

– Le rapport entre langue et musique, chez vous, est essentiel ; dans quelle mesure est-il lié aux mouvements d’avant-garde italiens des années soixante, tels que I Novissimi par exemple ? J’ai eu, de ce point de vue, un développement atypique. En ce qui concerne la littérature italienne, j’avais trois repères qui sont d’ailleurs restés très forts : Sanguineti, Calvino et Eco. Avec Umberto Eco, j’ai fait les premières expériences sur Joyce à travers Thema (Omaggio a Joyce) qui était prévu pou..

6. En marge des notes

– À propos de musique électronique, doit-on parler encore de nos jours « d’expériences » où peut-on tranquillement reconnaître des « œuvres » ? Est-ce que le compositeur poursuit encore une recherche, ou sait-il utiliser un moyen déjà connu pour obtenir des résultats déterminés ? Le vrai travail consiste toujours à rechercher les tendances possibles et non celles en cours – et donc à expérimenter. Toutefois, la frontière entre l’expérience et l’œuvre est très artificielle et d’ordre idéologiq..

Forme

J’aimerais examiner quelques problèmes de notre vie musicale auxquels le compositeur consciencieux, qui regarde au-delà de la simple apparence d’un programme, d’une institution musicale, ou de la réaction du public, doit faire face. Ces considérations ont été en partie suggérée par les programmes musicaux que j’ai eu l’occasion de voir durant mon dernier séjour aux Etats-Unis — programmes qui, tout en ayant peu à voir avec nos préoccupations présentes, suggèrent beaucoup trop l’idée que la mu..

3. L’expérience « sérielle »

– Retournons alors en Italie. Tu disais que ta rencontre avec Bruno Maderna a été fondamentale. Est-ce qu’on peut dire d’après toi qu’avec lui commence l’histoire de la néo-avant-garde en Italie ? Certainement, beaucoup de choses ont commencé en ces années-là, mais je ne saurais leur donner un nom, surtout pas un nom comme « néo-avant-garde ». Je dois t’avouer que l’image de Bruno et de moi en « néo-avant-gardistes » me donne la chair de poule. – Mais c’est une étiquette que vous portez, que ..