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    La construction d’un tissage émotionnel au féminin dans la série Outlander

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    Avec quatre saisons diffusées et une cinquième en tournage, la série américano-britannique Outlander (Starz, 2014- ) représente un cas d’étude pertinent pour explorer la manière dont le format sériel donne à voir la cohérence du personnage. Créé par Ron Moore, le showrunner de Battlestar Galactica (Sci-Fi, 2003-2009), Outlander prête une attention toute particulière au réalisme émotionnel de ses personnages au sein d’un monde fictionnel marqué par la science-fiction et l’Histoire. Claire Beauchamp, jeune infirmière de la seconde guerre mondiale, se retrouve mystérieusement propulsée dans le contexte mouvementé de l’Ecosse jacobite. Le tissage émotionnel du personnage féminin se construit sur la durée de la série feuilletonesque où chaque épisode est différent et participe à l’étirement du personnage. Le corpus étudié comprend les deux premières saisons de la série ainsi que la première moitié de la saison 3 jusqu’aux retrouvailles du couple de Claire et Jamie après vingt ans de séparation (« A. Malcolm », épisode 305).Cet article entend démontrer comment l’adaptation sérielle permet à la fois de rationaliser un contenu très riche et parfois décousu et d’intensifier la narration pour mieux donner à voir les facettes du personnage. La série se prête d’autant plus à cette démonstration qu’elle débute comme une adaptation fidèle du matériau littéraire d’origine de Diana Gabaldon pour s’en émanciper peu à peu. L’adaptation sérielle se dote de motifs narratifs spécifiques pour dire l’authenticité du regard féminin de Claire comme le foyer narratif unique ou le female gaze. Il sera aussi intéressant de voir comment le tissage émotionnel de Claire se développe au sein de la matrice du couple notamment par le biais d’une conversation de l’absence. Enfin, la prise en compte du genre féminin du public de la série amènera à explorer la culture participative au féminin à l’heure des réseaux sociaux.With four seasons already broadcasted and a fifth one forthcoming, the American and British series Outlander (Starz, 2014-) is a relevant case study to explore the way the series format manifests the coherence of the character. Created by Ron Moore, the showrunner of Battlestar Galactica, Outlander is effectively paying attention to the emotional realism of its characters in a fictional world that is marked by science fiction and History. Claire Beauchamp, a young nurse from World War II, mysteriously finds herself thrown into the tense historical realm of Jacobite Scotland. The woman’s emotional weaving is being built in the long run in a series where each episode is different and contributes to the character’s enrichment. The corpus under study is composed of the first two seasons and the first half of season 3 until the reunion of Claire and Jamie Fraser after a twenty-year separation (« A.Malcolm », episode 305).In this article we intend to demonstrate how the series manages to make visible many aspects of the character by rationalizing a rich and somewhat rambling content and intensifying the storytelling at the same time. The series is all the more suitable to such a demonstration since it starts like a faithful adaptation of the original book from Diana Gabaldon and progressively emancipates itself. The series endows itself with specific narrative motifs to convey the authenticity of Claire’s female gaze. It will also be interesting to see how Claire’s emotional weaving is being developed within the couple’s matrix especially through the “conversation of absence”. Finally, taking into account the feminine gender of the series’ audience will lead to an exploration of the woman’s participatory culture in the era of digital social networking

    La Sérialité en question(s)

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    Ce numéro rassemble des contributions interrogeant la sérialité dans les séries télévisées des années 1980 à aujourd’hui. Dans un premier temps, il revient sur la notion de complexité narrative énoncée par Jason Mittell et explore les zones d’ombres qui subsistent lorsqu’il s’agit d’établir des typologies des multiples formats hybrides qui ont émergé au fil des dernières décennies, ou quand il devient nécessaire de qualifier sur le fil du rasoir les évolutions les plus récentes amenées par les plateformes de vidéo à la demande par abonnement. Une attention particulière est ensuite apportée aux espaces et aux réseaux, notamment pour analyser le tissage narratif (Breda) qui se noue entre les personnages de séries adaptées de romans. Une dernière partie s’interroge sur les limites du prisme narratologique dans l’analyse des séries télévisées, en convoquant la sémio-pragmatique, en envisageant les séries comme des systèmes complexes, ou encore en s’intéressant à leur dimension intermédiale, pour esquisser de nouvelles pistes d’exploration de ces objets en perpétuelle évolution. This issue gathers critical analyses focusing on seriality in contemporary television series from the 1980s to today. In its first part, it addresses the notion of narrative complexity put forth by Jason Mittell and explores some of the questions that remains, when it comes to the typologies classifying multiple hybrid formats that emerged over the last decades, or the necessary definition of the most recent evolutions brought by SVoD platforms. It then focuses on spaces and networks, especially in order to analyze narrative weaving (Breda) in television series adapted from novels. The third part of this issue questions the limitations of narratological analyses, by using semio-pragmatics, by picturing television series as complex systems, or by focusing on their intermediality, in order to draw new leads to explore these fluid and evolving objects
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