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Anthropologie historique du combat et de la violence de guerre au XXe siècle
Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études Guerre et paix : porosités Le séminaire s’était donné pour objectif, au cours de cette année, de commencer d’examiner les situations de contiguïté et de porosité entre l’activité guerrière et les activités sociales du temps de paix, activités banales, licites, voire encouragées dans le cadre des sociétés « à haut niveau de pacification » évoquées en son temps par Norbert Elias. Le sport, et en particulier le football, a retenu tout d’abord notre att..
Anthropologie historique du combat et de la violence de guerre au XXe siècle
Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études Guerre et paix : porosités Le séminaire s’était donné pour objectif, au cours de cette année, de commencer d’examiner les situations de contiguïté et de porosité entre l’activité guerrière et les activités sociales du temps de paix, activités banales, licites, voire encouragées dans le cadre des sociétés « à haut niveau de pacification » évoquées en son temps par Norbert Elias. Le sport, et en particulier le football, a retenu tout d’abord notre att..
Qu’est-ce qu’un deuil de guerre ?
Poser la question du deuil de guerre, dont les sociétés du XXe siècle ont fait une expérience massive dont la trace reste visible, permet de produire un rapprochement entre une « histoire du sensible » et l’historiographie traditionnelle du fait guerrier. Les historiens du deuil collectif se sont peu avisés que la dimension collectivisée du deuil avait masqué la dimension personnelle de la perte : le deuil individuel, familial, celui des amis, des proches, ne se laisse apercevoir qu’au prix d’un changement de focale dont la notion de « cercles de deuil » peut rendre compte. L’article tente d’établir la spécificité du deuil de guerre dans sa dimension de souffrance individualisée et personnelle. Mais la souffrance de la perte, pour intime qu’elle soit, n’est pas affranchie du social ; ce qu’il s’agit de saisir, c’est aussi la variation d’une société à une autre, d’une sortie de guerre à une autre. L’histoire de la guerre, loin de s’y perdre dans une émotion factice, peut y gagner en intensité et en profondeur de champ.What is the grief of war?  Asking a question about the grief of war, with which societies of the twentieth century have had extensive experience, traces of which remain visible, permits a reconciliation between a "history of sensibility” and the traditional historiography of the warrior. Historians of collective grief have hardly noticed that the collective dimension of grief has masked the personal dimension of the loss:  the grief of individuals, family, friends, relatives, can only be seen through a change in focus in which the notion of "circles of grief" can be examined. The article seeks to establish the specificity of grief in war in its dimension of individual and personal suffering. But the pain of loss, to be as intimate as it is, is not exempt from social loss; that which is necessary also to perceive is changes from one society to another, from one war’s ending to another. The history of war, far from being lost in an artificial emotion, may gain in intensity and depth
Anthropologie historique du combat et de la violence de guerre au XXe siècle
Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études Moyens et difficultés d’une approche Au cours de l’année écoulée, le séminaire entendait se concentrer sur l’inventaire des moyens et des difficultés d’approche d’un sujet comme celui du combat et de la violence de guerre au sein de l’aire occidentale au XXe siècle. Après avoir posé la problématique générale du séminaire, dont le travail sur ce point précis est destiné à s’étendre sur deux années, puis après avoir tenté de faire l’inventaire des obs..
Anthropologie historique du combat et de la violence de guerre au XXe siècle
Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études Moyens et difficultés d’une approche À la recherche des apports de la « leçon anthropologique » pour l’étude historique du phénomène guerrier au sein de l’aire occidentale et à l’époque contemporaine, le séminaire s’était focalisé l’année dernière sur la réflexivité exercée par les tenants des sciences sociales ayant traversé une expérience de combat au cours du XXe siècle. Cette année, le séminaire s’est centré sur la lecture « historienne » d’un c..
Pour une anthropologie historique du combat, xixe-xxe siècles
Stéphane Audoin-Rouzeau, professeur à l’Université de Picardie Comme au cours de l’année précédente, le séminaire a pris pour point de départ que - au contraire de ce que pensait Clausewitz -la guerre, le combat, la bataille constituent avant tout des actes culturels. Les XIXe et XXe siècles offrent en outre la possibilité d’étudier la mutation profonde subie par l’activité guerrière au cours de ces deux derniers siècles, mutation qui constitue un des phénomènes les plus importants de l’histo..
Anthropologie historique du combat et de la violence de guerre au XXe siècle
Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études Lectures historiennes en anthropologie de la guerre Au cours de cette année, dans le cadre d’une perspective inchangée d’anthropologie historique du phénomène guerrier, c’est à l’anthropologie de la conflictualité contemporaine – très contemporaine souvent – que nous avons consacré tout le travail du séminaire. Comme les années précédentes, nous entendions porter un regard historien sur des travaux d’anthropologues (et parfois de sociologues) consac..
Anthropologie historique du combat et de la violence de guerre au XXe siècle
Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études Moyens et difficultés d’une approche À la recherche des apports de la « leçon anthropologique » pour l’étude historique du phénomène guerrier au sein de l’aire occidentale à l’époque contemporaine, le séminaire s’est focalisé cette année sur la réflexivité exercée par les tenants des sciences sociales qui ont traversé une expérience du combat au cours du XXe siècle. En 1914-1918 en effet, puis en 1939-1945, enfin lors de la guerre d’Algérie dans le ..
Vers une anthropologie historique de la violence de combat au XIXe siècle : relire Ardant du Picq ?
Cet article se propose de « relire » Ardant du Picq, toujours tiré du côté de la lucidité prospective, voire de l’actualité immédiate du phénomène guerrier. On oublie souvent de faire d’Ardant du Picq une lecture historicisée. Ardant du Picq parvient à observer, à dire, à analyser des aspects de la violence de combat que nul autre que lui n’est parvenu à isoler avec une réflexivité aussi aiguë, non seulement au XIXe siècle mais aussi sur l’activité guerrière de cette période. Ardant du Picq ose un type de regard sur la violence qui fait de son ouvrage un guide précieux pour toute exploration de la dimension la plus opaque de l’activité guerrière : la violence extrême, dont le point nodal est le combat.Towards an historical anthropology of the XIXth century violence of war: should one read Ardant du Picq again? The following article proposes to « re-read » Ardant du Picq, so often granted for his prospective lucidity and even for the links of Etudes sur le combat with so many questions of the moment about war. But one forgets to read Ardant du Picq from an historical point of view. Ardant du Picq was exceptionally successful in observing, revealing and analysing many aspects of the 19th-century violence of war that none has succeeded to analyse with such an insight throughout this period of time. The way Ardant du Picq considered war can explain why his book still remains a valuable guide for any exploration of the most concealed part of it : extreme violence, whose focus lies in combat
Qu’est-ce qu’un deuil de guerre ?
Poser la question du deuil de guerre, dont les sociétés du XXe siècle ont fait une expérience massive dont la trace reste visible, permet de produire un rapprochement entre une « histoire du sensible » et l’historiographie traditionnelle du fait guerrier. Les historiens du deuil collectif se sont peu avisés que la dimension collectivisée du deuil avait masqué la dimension personnelle de la perte : le deuil individuel, familial, celui des amis, des proches, ne se laisse apercevoir qu’au prix d’un changement de focale dont la notion de « cercles de deuil » peut rendre compte. L’article tente d’établir la spécificité du deuil de guerre dans sa dimension de souffrance individualisée et personnelle. Mais la souffrance de la perte, pour intime qu’elle soit, n’est pas affranchie du social ; ce qu’il s’agit de saisir, c’est aussi la variation d’une société à une autre, d’une sortie de guerre à une autre. L’histoire de la guerre, loin de s’y perdre dans une émotion factice, peut y gagner en intensité et en profondeur de champ.What is the grief of war?  Asking a question about the grief of war, with which societies of the twentieth century have had extensive experience, traces of which remain visible, permits a reconciliation between a "history of sensibility” and the traditional historiography of the warrior. Historians of collective grief have hardly noticed that the collective dimension of grief has masked the personal dimension of the loss:  the grief of individuals, family, friends, relatives, can only be seen through a change in focus in which the notion of "circles of grief" can be examined. The article seeks to establish the specificity of grief in war in its dimension of individual and personal suffering. But the pain of loss, to be as intimate as it is, is not exempt from social loss; that which is necessary also to perceive is changes from one society to another, from one war’s ending to another. The history of war, far from being lost in an artificial emotion, may gain in intensity and depth
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