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    Typologie et influence des bases monoxyles dans la construction navale traditionnelle, à l’image des esquifs réalisés par encorbellement inverse

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    Cette étude a pour objectif une réflexion ou une classification des embarcations basées sur le concept de la soustraction de matière, c’est-à-dire dont l’élément principal est issu de l’évidage d’une volumineuse pièce de bois.1) La pirogue monoxyle stricto sensu. A l’origine de tout cet ensemble, nous avons la pirogue monoxyle, c’est-à-dire taillée dans un seul tronc. Elle est répartie universellement, là où pousse une matière première ad hoc, c’est-à-dire des arbres suffisamment grands.2) Base axiale monoxyle. Une autre évolution, tout aussi universelle que l’évidage, réside dans la volonté et la nécessité de construire des embarcations plus grandes que les dimensions offertes par la matière première.2.1) Surélévation simple (ou extension). Adjonction d’une ou de plusieurs virures sur la base axiale évidée.2.2) Expansion. L’élément obtenu par soustraction a été déformé plastiquement par chauffage du bois, c’est-à-dire expansé (dans ce dernier cas une surélévation complémentaire est presque toujours présente).2.3) Balancier(s). Nous avons considéré que l’introduction du balancier correspond, dans les faits, à un développement équivalent à celui de la surélévation ou/et à l’expansion, car elle ouvre des possibilités exceptionnelles pour parcourir les océans, en particulier à l’aide d’une voile, offrant ainsi à l’homme une nouvelle dimension maritime.2.4) Stabilisateurs. La réduction des dimensions de l’élément axial a occasionnellement induit l’adjonction de stabilisateurs fixés directement contre les flancs de l’élément monoxyle afin d’augmenter la stabilité transversale.2.5) Solutions de remplacement de la base monoxyle. Exception­nellement, d’autres solutions ont été développées afin d’approcher la forme d’un monoxyle façonné par soustraction, en particulier l’arrondi des extrémités, par exemple au moyen d’un empilement décalé de planches étroites, comme c’est le cas des patia des côtes de l’Orissa ; une technique que nous avons qualifiée de construction par encorbellement inverse.3) Monoxyles multiples. Un troisième ensemble est constitué par des pirogues couplées (3.1), c’est-à-dire formé par deux monoxyles reliés par une plate-forme. On peut également mentionner les constructions résultant d’une accumulation de pirogues juxtaposées (usuellement entre 2 et 5), dérivant plutôt du concept du radeau (3.2) ; le principe de soustraction pouvant, dans ce cas, plutôt être considéré comme une solution destinée à obtenir l’un des éléments de flottaison d’une sorte de radeau.4) Embarcations à éléments monoxyles assemblés. Un dernier ensemble est formé, à l’origine, par des pirogues monoxyles fendues selon leur axe longitudinal en deux valves, entre lesquelles ont été insérées des planches. Afin de dépasser les dimensions imposées par la matière première, chacune des valves a, par la suite, été façonnée par réduction dans deux ou trois troncs. Ces éléments ont directement induit la forme de l’embarcation qui peut être inscrite dans un polygone simple. Trois problèmes fondamentaux ont alors dû être résolus : assembler les divers éléments longitudinaux, assurer une rigidité transversale suffisante (mais également longitudinale pour les plus grandes embarcations), rendre les coutures, c’est-à-dire la coque, étanche.This study intends to consider and classify those craft that are based upon the idea of the removal of matter, that is, where the principal element is the result of hollowing a voluminous piece of wood.1) The logboat or monoxylous boat. The origin of this ensemble is the logboat, which has been carved from a single trunk. It is to be found everywhere the raw material, i.e. sufficiently large trees, grows.2) Monoxylous axial base. Another evolution, just as widespread as hollowing, arises from the need to build craft that are bigger than the dimensions of the raw material.2.1) Extension. The addition of one or more strakes to the hollowed out axial base.2.2) Expansion. The element obtained by extraction is shaped by heating the wood, that is, it is expanded (in this case there is nearly always an increase in the height of the craft through additional elements).2.3) Outrigger(s). We consider that the introduction of an outrigger is effectively an equivalent development to increased height and/or expansion since it opens up the possibility of oceangoing travel, in particular with the aid of a sail, and thus offers humans a novel maritime dimension.2.4) Stabilisers. The reduction of the dimensions of the axial element has sometimes led to the addition of stabilisers attached directly onto the flanks of the monoxylous element in order to increase transversal stability.2.5) Solutions for the replacement of the monoxylous base. Other solutions have been developed in order to approximate the shape of a logboat made by removal of matter, in particular the rounded extremities, for example by staggered piling of thin planks, as in the case of the patia of the Orissa coasts; we have called this technique reverse corbelled construction.3) Multiple-log boats. A third ensemble is composed of paired logboats (3.1), that is, made of two logboats connected by a platform. One can also mention constructions resulting from a number of logboats set next to each other (usually between 2 and 5) that derive rather from the concept of a raft (3.2); the principle of removal of matter can in this case be better considered as a solution designed to obtain a flotation element for some kind of raft.4) Craft of assembled monoxylous elements. A final ensemble is made from logboats that have been split along their length into two halves of a shell into which planks are inserted. In order to extend the dimensions imposed by the raw material, each of the halves has thereafter been cut into two or three timbers. These elements directly impose the shape of the craft, which can be described as a simple polygon. Three basic problems must then be solved: the assembly of the different longitudinal elements; assurance of sufficient transversal rigidity (and also longitudinal for the largest craft); rendering the seams, and thus the hull, watertight

    1 – Embarcations gallo-romaines du lac de Neuchâtel : dans les abysses de la construction navale

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    Les vestiges d’embarcations gallo-romaines trouvées en Suisse, c’est-à-dire dans les lacs de Neuchâtel et de Morat, ont permis, grâce à l’analyse de la répartition des chevilles rondes et carrées sans fonction apparente, d’identifier la présence d’un chantier naval à Avenches, d’affirmer que les embarcations ont été démantelées après leur utilisation et certaines pièces recyclées, enfin que les bordages ont été progressivement fixés sur un chantier de madriers avant que la cohésion de l’ensemble ne soit assurée par le clouage de la membrure.L’analyse des vestiges et l’archéologie expérimentale ont mis en relief les problèmes posés par l’acquisition de la matière première, en particulier le bois utilisé pour les courbes, et sa transformation. Ce dernier volet montre également, pour les bordages, que l’on est en présence d’un travail artisanal encore fortement influencé par les concepts issus de la fente des troncs, en particulier dans le cas du chaland de Bevaix, sans rapport avec des processus résultant de la construction de séries standardisées.Enfin, la spécificité de la construction navale gallo-romaine (ou romano-celtique) prend ses racines dans l’âge du Fer, où l’assemblage par ligatures des embarcations a été abandonné sans être compensé par un autre procédé, telle l’utilisation des assemblages tenons-mortaises dans l’espace méditerranéen ou des rivets en Scandinavie.Quant aux parallèles ethnographiques, tant pour les modes d’assemblage des embarcations que pour leur calfatage, ils soulignent les tendances très conservatrices des constructeurs de bateaux, tendances favorisées par le cloisonnement politique du domaine fluvial.The remains of Gallo-Roman boats found in Switzerland, i.e. in the Neuchâtel and Morat lakes, allowed, by analysing of the distribution of the round and square treenails without apparent function, to identify the presence of a shipyard at Avenches, to assert that the boats were dismantled after their use and certain components recycled, finally that hull planks were gradually fixed on wooden stocks before to ensure the cohesion of the unit by the nailing of the frame.The analysis of the remains and experimental archaeology highlighted the problems arising from the acquisition of the raw material, in particular the wood used for the knees, and its transformation. This last issue as well as the planking shows that one is facing an artisanal work still strongly influenced by the concepts resulting from the trunk splitting, in particular as regards the barge of Bevaix, without any relationship with processes resulting from construction of standardized series.Lastly, the specificity of the Gallo-Roman (or Romano-Celtic) ship construction takes its roots in the Iron age, when the assembly by lashings of the boats was abandoned without being compensated by another process, such as using of tenon-and-mortise assembly in Mediterranean area or rivets in Scandinavia.Concerning ethnographic parallels, as well as methods of assembly of the boats or their caulking, they underline the very conservative tendencies of the shipbuilders, all supported by the political partitioning of the river area

    Batellerie gallo-romaine

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    Les récentes découvertes d’épaves de barges fluviales gallo-romaines à Lyon (place Tolozan et Parc Saint-Georges) et à Arles, auxquels s’ajoutent les épaves de Chalon-sur-Saône, ont non seulement attiré l’attention sur la batellerie fluviale et lacustre gallo-romaine mais aussi porté au premier plan des recherches le bassin rhodanien et le midi de la Gaule jusque-là peu présent ou même totalement absent du débat. Or les particularités de ces épaves renouvellent fondamentalement le sujet en montrant l’existence d’une tradition régionale « Rhône-Saône » mettant en lumière des influences maritimes méditerranéennes. Dès lors, il devenait intéressant de confronter ces recherches, intéressant le bassin fluvial Rhône-Saône et le midi de la Gaule, à celles menées sur l’Europe du Nord qui avaient monopolisé le débat sur la construction navale gallo-romaine. À partir de données provenant de l’arc rhénan (Allemagne, Pays- Bas) et du lac de Neuchâtel (Suisse), ces recherches avaient jusqu’alors mis en évidence l’existence des seules groupes régionaux « Rhénan » et « Alpin ». Il est aussi apparu enrichissant d’élargir le sujet de cet ouvrage à d’autres épaves, comme l’épave lagunaire de la Conque des Salins (étang de Thau, Hérault), encore peu connue, et l’épave du chaland de la Ljubljanica (Slovénie), de découverte plus ancienne, dont les caractéristiques s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle problématique définie autour des notions de pratiques régionales et d’influences maritimes méditerranéennes. C’est, au total, à un renouvellement complet du panorama de la construction navale et de la batellerie gallo-romaine que nous invite cet ouvrage. Ce dernier, richement illustré, comporte de nombreuses contributions de spécialistes français et étrangers qui remettent au premier plan les études sur la batellerie antique et montrent l’intérêt de ces recherches en un domaine trop souvent considéré comme mineur

    Les pirogues néolithiques de Paris-Bercy

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    The excavation, between 1991-1992, ofa branch ofthe Seine in Paris revealed three neolithic dwellings on the south bank: two front the middle neolithic period and one front the end of the neolithic or chalcolithic period. Ten oak dugouts were discovered at the foot of these sites, together with neolitic objects in secondary position, six examples have already been dated using C14 analysis. The weight of the sediment covering these vestiges (which were substantially deformed) and their rather fragmented state, does not allow for a study of their forms. This can only be done at a later stage, after completion of the conservation and restoration process. However, it is essential to proceed with the analysis of the marks left by the tools (or workmanship traces) before this work due to their being barely visible and their superfìcial aspect. The interest ο f these skiffs is not so much in their form (they are all incomplete) as in the building process. Three of them have carbonised traces protruding from the bottom which is, sometimes, exceptionally thin. This proves that the prehistoric people mastered the practice of hollowing out by fire from the beginning of the middle neolithic period (n° 1). The use οf different techniques and tools for making the bottom and sides has also been noted. The first one has a szries of parallel lines with the longitudinal axis, made up of a succession of cupulas produced by hitting with an adze. The sides, however, bear oblique traces (n° 3, 7 and 8) sometimes in the form of a group of offset marks, the layout ο f which indicates the uses ο f axes (also confirmed by the space available for thè handle). Finally, occasionai cubie tenons (n° 4), long tenons (n° 3), cross reinforcement (n° 2) and in the case of the dugout 3, a cross groove have been observed. The latter could well correspond to an original means for controlling the thickness of the bottom during the last stage of hollowing out. Thanks to the analysis of the workmanship traces, sometimes very unclear, the Paris-Bercy dugouts, although incomplete, open new perspectives with regards to their function and building techniques. This analysis would have been impossible, seeing the decomposed and fragmented state of the wood, without an excellent collaboration with the team responsible for the restoration work.Arnold Béat. Les pirogues néolithiques de Paris-Bercy. In: Archaeonautica, 14, 1998. Construction navale maritime et fluviale. Approches archéologique, historique et ethnologique. pp. 73-78

    L’Homme et son environnement : des lacs, des montagnes et des rivières

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    Ce recueil d'articles est destiné à saluer notre collègue André Marguet, qui a consacré une trentaine d'années de sa vie d'archéologue à l'étude et à la préservation des gisements immergés dans les lacs savoyards. Il regroupe deux douzaines de contributions originales qui abordent des questions variées liées à l'homme et à son environnement, entre lacs, montagnes et rivières. La diversité des sujets abordés témoigne des rencontres et des amitiés nouées par André et reflète assez bien ses thèmes de prédilection. Les textes rassemblés dans ce volume couvrent un vaste espace géographique au cœur de l'Europe occidentale, et s'éloignent ainsi largement des lacs alpins et jurassiens. Ils abordent un intervalle de temps étendu, de la Préhistoire récente jusqu'aux époques historiques, et donnent un bel aperçu de la diversité actuelle des objets, des questionnements et des méthodes de l'archéologie.Diese Sammlung ist ein Gruß an unseren Kollegen André Marguet, der an die 30 Jahre seiner archäologischen Tätigkeit der Erforschung und der Erhaltung der in den savoyischen Seen lagernden Fundstätten gewidmet hat. Die Sammlung umfasst zwei Dutzend Beiträge zu unterschiedlichen Themen, die den Menschen und seine Umwelt inmitten von Seen, Bergen und Flüssen betreffen. Die Vielfalt der Themen zeugt von Begegnungen und den Freundschaften, die André geknüpft hat, und gibt eine recht genaue Vorstellung von seinen Lieblingsthemen. Die Texte dieses Bandes decken ein weites Gebiet im Herzen Westeuropas und gehen auf diese Weise weit über die Seen der Alpen und des Jura hinaus. Sie betreffen einen langen Zeitraum, von der jüngeren Urgeschichte bis in die jüngeren geschichtlichen Epochen, und vermitteln ein Bild von der aktuellen Vielfalt der Artefakte, Fragestellungen und Methoden der Archäologie.This collection of articles is dedicated to our colleague André Marguet, who has spent some thirty years of his archaeological career dedicated to the study and preservation of the underwater sites in the lakes of Savoie. It brings together two dozen original papers that tackle various themes on man and his environment, including lakes, mountains and rivers. The variety of subjects attests the exchanges and friendships entered into by André and reflect his preferred subjects. The texts cover a vast geographic area of Western Europe, also straying far from the lakes of the Alps and Jura. They extend over a protracted period, from recent prehistory to the twentieth century, and offer a snapshot of the current state of affairs

    Open Sea | Closed Sea. Local and Inter-Regional Traditions in Shipbuilding

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