192 research outputs found

    Les Veuves au Moyen Age: la voix masculine des femmes

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    International audienceWhen one leaves aside the stereotyped heroines of medieval literary texts to focus on flesh and blood women, one is struck by their invisibility. Widows, however, do not pose the same problem as other women – probably because overnight they found themselves women with men’s duties and powers. Contrary to maidens and wives, they appear very often in non-literary documents. Apart from the great Christine de Pizan, not many widows of the Middle Ages have voiced their feelings. The primary sources at our disposal, because of their essentially administrative character, do not deal with emotions, with the state of mind of those bereaved women. They only concern the settlement of the deceased’s inheritance, the transfer of ownership of his lands and other goods, the registration of complaints, (re)marriage contracts, etc. The socio-economic reality of widowhood was one of women having to face lives of hardship: poverty, loneliness and sickness for peasant widows, forced hasty remarriages for gentlewomen. In spite of the legal status of widows that gave the latter almost the same rights as men (they were, in theory, able to lead their lives and run their possessions in all independence), in spite of the full rights widows were granted over a large part of their husbands’ property, and of the obvious concern of the (dead) husbands for the well-being of their surviving spouses, the lot of many widows was one of poverty and increasing dependence.Lorsqu’on quitte les héroïnes stéréotypées des textes littéraires du Moyen Age pour s’intéresser aux femmes médiévales en chair et en os, on se heurte à un silence généralisé. Les veuves sont, cependant, un cas à part. Si dans les textes littéraires, elles ne jouent pas un grand rôle (contrairement aux demoiselles), elles apparaissent souvent dans les documents historiques. Alors que les maris agissaient au nom de leur épouse, géraient leurs biens, les représentaient en justice, étaient seuls autorisés à rédiger un testament, les veuves se retrouvaient du jour au lendemain avec des responsabilités et des droits d’hommes. Il n’existe pas pour l’Angleterre de témoignage sur le veuvage comme Christine de Pisan a pu en laisser. Les documents en notre possession ne donnent pas d’aperçu des sentiments et états d’âme de cette catégorie de femes soles. Ce sont, en effet, des documents administratifs qui concernent l’héritage du défunt, la garde des enfants, le transfert de propriété des terres et des biens, des dépôts de plaintes, des contrats de (re)mariage, etc. La réalité socio-économique qui se dégage est celle de femmes devant faire face aux difficultés de la vie : solitude, maladie et pauvreté pour la majorité paysanne, remariages hâtifs et imposés pour les plus riches. Transparaît ainsi, avant tout, un monde d’insécurité et d’inquiétude en dépit du statut légal qui s’appliquait à ces veuves, de la part du patrimoine conjugal qui leur revenait et du souci sincère (de la plupart) des maris quant à leur bien-être matériel une fois seules

    Trois versions moyen anglaises des Grantz Geants

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    International audienceTraduction en français des prologues consacrés à Albine et ses sœurs tirés de The Boke of Brut attribué à Thomas Castleford, Le Brut moyen-anglais en prose et de The Anonymous Short Metrical Chronicle

    Le corps dans Beowulf

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    Actes du colloque du 14 novembre 1998 à l'Université de Nancy IIInternational audienceAprès avoir lu Beowulf, on conserve l'impression d'un texte célébrant les valeurs guerrières, la force physique, la puissance de son héros. On garde en mémoire les combats presque surhumains de Beowulf et les victoires du jeune homme. A la relecture, on est surpris de découvrir que les corps ne sont pour ainsi dire pas décrits : ils ne sont détaillés que lorsqu'ils deviennent inutiles, blessés ou réduits à néant par le feu et la mort. Seul l'équipement militaire est présenté : l'armure, la cotte de mailles sont les véritables corps des guerriers. Le corps a pour unique rôle d'être l'enveloppe qui contient la vie, c'est-à-dire l'âme. Une fois déchiré, le corps permet à l'âme de se libérer pour trouver une demeure moins éphémère : Beowulf est, en quelque sorte, l'histoire de l'inutilité du corps

    Le pouvoir des mots dans la littérature vieil-anglaise

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    International audienceOld English texts emphasize the fact that people should primarily be good listeners. The scop was an expert in manipulating the verbal art, a spokesman for the glory of the king and the thanes. God’s own words are repeated in the biblical paraphrases.The Christian lyrics express the religious feeling of devout speakers spreading Christ’s teaching. Poetry is therefore divinely inspired and the poet is required to glorify God through his compositions.Yet the damned will be in great numbers for there are many who pervert words, twisting their true meaning: Satan and other demons, fallen angels, boasters, and conceited human beings. All of them challenge the value of truth, the deep value of language by resorting to lies and self-praise. As loyalty was the primary heroic value, words were expected to be true. This is why many secular works deal with the connection between words and betrayal /or engagement. And this is why, whatever genre and whatever subject, all Old English texts lay emphasis on the importance of the right word, on the necessary equivalence between the word and the thing.Les textes vieil-anglais soulignent l’idée que chacun doit, avant tout, savoir écouter. Le scop était un expert dans l’art de manipuler les mots, il chantait la gloire du roi et de ses compagnons. Les paraphrases bibliques vieil-anglaises insistent sur le rôle de vecteurs de la parole divine que sont les prophètes et autres élus. Dans les élégies chrétiennes, le poète traduit en langage humain les mystères qui nous dépassent. La poésie est donc louange, chant de gloire au Créateur. Nombreux, toutefois, seront les damnés pour avoir fait mauvais usage des mots et de la parole : Satan et autres démons, anges déchus, prétentieux, hâbleurs. Tous remettent en question la valeur même du langage en ayant recours au mensonge et à la forfanterie. La société anglo-saxonne voyait dans la loyauté la première des valeurs, c’est pourquoi tous les textes vieil-anglais rappellent l’importance morale du mot juste et la nécessaire adéquation des mots et des choses

    François Zufferey, Le Roi Leïr. Versions des xiie et xiiie siècles

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    Ce petit ouvrage rassemble un certain nombre des plus anciennes versions de la légende du roi Leir et de ses trois filles. Il se présente en deux parties : une introduction générale de 32 p. intitulée « Oublier Shakespeare » et une édition annotée, traduite ou modernisée en français contemporain de six extraits. Ceux-ci sont tirés de l’Historia regum Britaniæ de Geoffroy de Monmouth (généralement datée de 1136), du Roman de Brut de Wace (achevé en 1155 et dédié, selon le poète moyen-anglais L..

    La Géographie de l'Au-delà dans la littérature médiévale anglaise

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    International audienceReprise de l'introduction de l'article:Les cartes médiévales les plus détaillées du monde – comme la célèbre Hereford map du tout début du XIVe siècle, celle préservée à la Huntington Library (Californie) illustrant le Polychronicon de Ranulf Higden (fin XIVe siècle) ou la petite Psalter World Map d’un psautier du XIIe siècle conservé à la British Library – comportent toutes une représentation du Paradis terrestre, font figurer des contrées merveilleuses peuplées de monstres et autres créatures fabuleuses. Le psautier nous présente ainsi, tout au sud, un homme à quatre yeux, un autre à six doigts, des êtres à forme humaine mais sans oreille, sans nez ou même sans tête, voire à tête de chien. Tous peuplent la terre ; par conséquent, même s’ils vivent très loin, là ou personne n’est allé, il est toujours possible et envisageable de les rencontrer. Le jardin d’Eden, les Iles Fortunées ou le Mont Ardent plein de serpents sont donc inscrits au sein du cercle de ces cartes en T et O que l’océan délimite. La question qui vient alors à l’esprit est : y a-t-il quoi que ce soit au-delà de l’Océan ? Certaines cartes n’apportent aucune réponse mais d’autres nous donnent un aperçu des lieux éternels qui nous attendent après la mort en représentant le royaume céleste du Paradis et le gouffre de l’Enfer. Au sommet du pentagone que forme la carte de Hereford, à l’est, juste au-dessus du paradis terrestre, se trouve une scène du Jugement Dernier. On y voit le Christ en majesté entouré de nombreux anges (qui parlent français). A gauche de la scène, un ange conduit dix âmes – dont quatre sortent tout juste de leur cercueil – en les bénissant : « Levez ! Si vendrez a joie pardurable » (Debout et vous connaîtrez une joie éternelle ! ». Au pied du Christ, on distingue Marie qui les yeux levés vers son fils lui demande de faire preuve de miséricorde envers les hommes. A l’opposée du groupe des élus – à gauche du Christ comme il se doit – une douzaine d’âmes, nues et attachées les unes aux autres, sont remises par un ange à l’épée enflammée à un démon ailé et à son compagnon malin qui les entraînent vers un diable suspendu dans la porte qui mène à la gueule de l’Enfer représenté sous la forme d’une tête d’animal aux crocs acérés. Le message est des plus clairs « Levez ! Si alez au fu de enfer estable » [Debout, vous êtes conduits au feu que l’on trouve en Enfer]. Les royaumes de l’outre-tombe sont donc présents et réels mais dans un ailleurs imprécis que les enlumineurs, sculpteurs et auteurs ont, par conséquent, bien du mal à décrire et à situer. La littérature médiévale anglaise n’a fait que globalement reprendre la symbolique établie. Elle présente, cependant, parfois des variantes et des spécificités qui reflètent les traditions différentes des peuples installés dans l’île de [Grande-]Bretagne au fil des temps mais aussi l’évolution, commune à toute la Chrétienté, des croyances et du dogme à ce sujet.. Ce qui frappe de nos jours c’est le très grand nombre de textes consacrés à l’Au-delà montrant, par là même, la familiarité des hommes du Moyen Age avec ces lieux et demeures inaccessibles

    The Thrush and the Nightingale.Traduction française annotée.

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    traduction en ligneTraduction française de The Thrush and the Nightingale débat moyen-anglais tiré du manuscrit Auchinleck (Adv MS 19.2.1) de la National Library of Scotland

    Paroles et silences

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    The aim of this paper is to present English literary works of the12th and 13th centuries. The Norman Conquest of 1066 was long considered a radical break in British history. Today stress is often laid on greater historical continuity – thus relativising the impact of the Conquest. Many historians, in particular, emphasise the re-emergence of a feeling of national unity as early as the mid-12th century. One can wonder whether one of the effects of the Conquest was to reduce English writers to absolute silence, and the answer is “no”. Of course a very large number of texts were written in Latin (though the Englishness of the chronicles is already striking) or in French. So what were the main features of Early Middle English literary works? These include a small manuscript circulation, the use of regional dialects, the copying of Anglo-Saxon prose works, the carrying on of the Anglo-Saxon homiletic and religious tradition in the West Midlands, and intense patriotism (for example Layamon’s Brut). Things changed with the years 1250-1350, when new types of literature began circulating. Though the religious literature characteristic of the previous period continued, codexes such as the Auchinleck Ms. or British Library Ms. Harley 2253 testify to the existence and high quality of secular romances and lyrics. And even though the influence of French language and culture remained strong, the triumph of English over French was on its way. At the beginning of the 14th century a new English nation had definitely come into existence.Le but de l’article est de présenter les œuvres de langue anglaise des XIIe et XIIIe siècles. L’arrivée des Normands en Angleterre a longtemps été décrite comme un cataclysme, une rupture totale. De nos jours, les signes de continuité ou d’innovation sont davantage soulignés et les historiens parlent d’un sentiment d’unité nationale anglaise retrouvé dès le XIIe siècle. La question se pose pour la littérature : la Conquête imposa-t-elle un silence absolu aux auteurs de langue anglaise ? La réponse est non même si l’article rappelle le grand nombre de textes rédigés alors en latin (mais les chroniques surprennent par leur anglicité) ou en français. Quelles sont les caractéristiques des œuvres de langue anglaise antérieures à la grande époque de Chaucer? Un nombre de copies restreint, des textes écrits pour des auditoires régionaux, une continuité marquée avec les siècles anglo-saxons dans les Midlands de l’Ouest, des œuvres avant tout religieuses (sermons en prose, vies de saints, manuels de prédication), un patriotisme anglais marqué (Brut de La3amon). Les années 1250-1350 montrent une évolution évidente : la littérature abandonne alors son fond essentiellement religieux. À côté de vies de saints, de textes religieux et documentaires, les codex Auchinleck et Harley 2253 présentent ainsi les premiers romans en vers ou poèmes lyriques. On y décèle une influence du continent évidente. Toutefois, la transformation, l’anglicisation le sont tout autant. On peut affirmer qu’en ce début du XIVe siècle, une nouvelle nation anglaise est définitivement reconstruite
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