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    Modélisation graphique probabiliste pour la maßtrise des risques, la fiabilité et la synthÚse de lois de commande des systÚmes complexes

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    Mes travaux de recherche sont menĂ©s au Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CRAN), dans le dĂ©partement IngĂ©nierie des SystĂšmes Eco-Techniques (ISET) sous la responsabilitĂ© de B. Iung et de A. Thomas et le dĂ©partement ContrĂŽle - Identification - Diagnostic (CID) sous la responsabilitĂ© de D. Maquin et de G. Millerioux.L’objectif principal de mes recherches est de formaliser des mĂ©thodes de construction de modĂšles probabilistes reprĂ©sentant les bons fonctionnements et les dysfonctionnements d’un systĂšme industriel. Ces modĂšles ont pour but de permettre l’évaluation des objectifs de fonctionnement du systĂšme (exigences opĂ©rationnelles, performances) et les consĂ©quences en termes de fiabilitĂ© et de maĂźtrise des risques (exigences de sĂ»retĂ©). Ceci nĂ©cessite de modĂ©liser les impacts de l’environnement sur le systĂšme et sur ses performances, mais aussi l’impact des stratĂ©gies de commande et des stratĂ©gies de maintenance sur l’état de santĂ© du systĂšme.Pour plus de dĂ©tails.A travers les diffĂ©rents travaux de thĂšses et collaborations, j’ai exploitĂ© diffĂ©rents formalismes de modĂ©lisation probabilistes. Les apports majeurs de nos contributions se dĂ©clinent en 3 points :‱ La modĂ©lisation des consĂ©quences fonctionnelles des dĂ©faillances, structurĂ©e Ă  partir des connaissances mĂ©tiers. Nous avons dĂ©veloppĂ©s les principes de modĂ©lisation par RĂ©seau BayĂ©sien (RB) permettant de relier la fiabilitĂ© et les effets des Ă©tats de dĂ©gradation des composants Ă  l’architecture fonctionnelle du systĂšme. Les composants et les modes de dĂ©faillances sont alors dĂ©crits naturellement par des variables multi-Ă©tats ce qui est difficile Ă  modĂ©liser par les mĂ©thodes classiques de sĂ»retĂ© de fonctionnement. Nous proposons de reprĂ©senter le modĂšle selon diffĂ©rents niveaux d'abstraction en relation avec l’analyse fonctionnelle. La modĂ©lisation par un modĂšle probabiliste relationnel (PRM) permet de capitaliser la connaissance par la crĂ©ation des classes gĂ©nĂ©riques instanciĂ©es sur un systĂšme avec le principe des composants pris sur Ă©tagĂšre.‱ Une modĂ©lisation dynamique de la fiabilitĂ© des systĂšmes pris dans leur environnement. Nous avons contribuĂ© lors de notre collaboration avec Bayesia Ă  la modĂ©lisation de la fiabilitĂ© des systĂšmes par RĂ©seau BayĂ©sien Dynamique (RBD). Un RBD permet, grĂące Ă  la factorisation de la loi jointe, une complexitĂ© infĂ©rieure Ă  une ChaĂźne de Markov ainsi qu’un paramĂ©trage plus facile. La collaboration avec Bayesia a permis l’intĂ©gration dans Bayesialab (outil de modĂ©lisation) de ces extensions et notamment l’utilisation de paramĂštres variables dans le temps Ă©largissant la modĂ©lisation des RBD Ă  des processus Markoviens non homogĂšnes.‱ La synthĂšse de la loi de commande pour l’optimisation de la fiabilitĂ© du systĂšme. Nous travaillons sur l’intĂ©gration de la fiabilitĂ© dans les objectifs de commande des systĂšmes sous contrainte de dĂ©faillances ou de dĂ©fauts. Nous posons aujourd’hui le problĂšme dans un contexte gĂ©nĂ©ral de commande. Nous proposons une structuration du systĂšme de commande intĂ©grant des fonctions d’optimisation et des fonctions d’évaluation de grandeurs probabilistes liĂ©es Ă  la fiabilitĂ© du systĂšme. Nos travaux rĂ©cents sont focalisĂ©s sur l’intĂ©gration, dans la boucle d’optimisation de la commande, des facteurs issues d’une analyse de sensibilitĂ© de la fiabilitĂ© du systĂšme par rapport aux composants

    Combiner intelligence artificielle et programmation mathématique pour la planification des horaires des équipages en transport aérien

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    RÉSUMÉ: La recherche opĂ©rationnelle est un Ă©lĂ©ment central de l’amĂ©lioration des horaires d’équipage. L’objectif est d’appliquer des algorithmes de programmation mathĂ©matique pour trouver des solutions optimales. Toutefois, cette approche prĂ©sente un inconvĂ©nient important : les temps d’exĂ©cution sont longs et nĂ©cessitent souvent plusieurs jours pour converger. Cela rĂ©duit la valeur pratique d’une solution optimale puisqu’il n’est pas possible d’effectuer une nouvelle exĂ©cution avec de nouveaux rĂ©glages de paramĂštres. Étant donnĂ© que les horaires des transporteurs aĂ©riens sont frĂ©quemment perturbĂ©s par des Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©orologiques pendant toute l’annĂ©e, il est souhaitable de chercher de nouveaux moyens de rĂ©duire les durĂ©es d’exĂ©cution. Dans le cadre de cette thĂšse, on s’intĂ©resse au problĂšme de rotations d’équipage aĂ©riens ou CPP (Crew Pairing Problem), une des Ă©tapes de la planification des horaires d’équipage. Pour chaque catĂ©gorie d’équipage et chaque type de flotte d’aĂ©ronefs, le CPP consiste Ă  trouver un ensemble de rotations Ă  coĂ»t minimal afin que chaque vol actif soit effectuĂ© par un Ă©quipage, en respectant certaines conditions supplĂ©mentaires qui varient selon les applications et qui dĂ©coulent gĂ©nĂ©ralement des accords de travail de chaque compagnie. Ce problĂšme devient difficile Ă  rĂ©soudre lorsque le nombre de vols augmente car le nombre de rotations possibles augmente de façon exponentielle (nombre de variables). La mĂ©thode la plus rĂ©pandue depuis les annĂ©es 1990 a Ă©tĂ© de rĂ©soudre le problĂšme de partitionnement d’ensemble avec gĂ©nĂ©ration de colonnes insĂ©rĂ©e dans un algorithme de sĂ©paration et Ă©valuation ou B&B (branch-&-bound). Lorsque le nombre de vols augmente dans un problĂšme de rotations d’équipage, le temps pour le rĂ©soudre par gĂ©nĂ©ration de colonnes devient important. Le nombre d’itĂ©rations de gĂ©nĂ©ration de colonnes, le temps par itĂ©ration pour rĂ©soudre le problĂšme maĂźtre et le nombre de noeuds de branchement augmentent. La mĂ©thode d’agrĂ©gation dynamique des contraintes (DCA) accĂ©lĂšre le problĂšme maĂźtre en rĂ©duisant le nombre de contraintes de partitionnement dĂ©finies dans le problĂšme maĂźtre restreint en agrĂ©geant en une seule contrainte chaque groupe de tĂąches qui devraient ĂȘtre consĂ©cutives dans la solution optimale. Ceci correspond Ă  fixer temporairement Ă  1 des variables de connexion de vol. Ceci permet de remplacer toutes les contraintes de couverture des vols d’une grappe par une contrainte unique. L’algorithme modifie dynamiquement ces grappes pour atteindre la solution optimale si certaines prĂ©dictions Ă©taient fausses. L’objectif de cette thĂšse est donc d’utiliser diffĂ©rentes mĂ©thodes d’apprentissage machine pour proposer des grappes de vols ayant une forte probabilitĂ© d’ĂȘtre effectuĂ©s consĂ©cutivement par le mĂȘme Ă©quipage, dans une solution optimale. Cette information alimente l’optimiseur de program mation mathĂ©matique pour terminer le travail en tenant compte de la fonction de coĂ»t exacte et des contraintes complexes. Dans le premier sujet de cette thĂšse, nous prĂ©sentons une Ă©tude de cas sur l’utilisation d’algorithmes d’apprentissage machine pour initialiser solveur commercial Ă  base de gĂ©nĂ©ration de colonnes Ă  grande Ă©chelle (GENCOL) dans le contexte d’un problĂšme hebdomadaire de rotations d’équipage aĂ©rien, oĂč de petites Ă©conomies de 1.0 % se traduisent par une augmentation des revenus annuels de dizaines de millions de dollars dans une grande compagnie aĂ©rienne. Nous nous concentrons sur le problĂšme de la prĂ©diction du prochain vol de correspondance d’un Ă©quipage, dĂ©fini comme un problĂšme de classification multiclasse formĂ© Ă  partir de donnĂ©es historiques, et nous concevons une approche de rĂ©seaux de neurones adaptĂ©e qui atteint une grande prĂ©cision (99.7% au total ou 82.5% sur les cas plus difficiles). Nous dĂ©montrons l’utilitĂ© de notre approche en utilisant une heuristique simple pour combiner les prĂ©dictions de connexion de vols afin de former des grappes initiales de vols qui sont fournis comme information initiale au solveur GENCOL, ce qui donne une amĂ©lioration de vitesse 10x et jusqu’à 0.2% d’économie. Dans le second sujet de cette thĂšse, nous proposons de combiner de multiples mĂ©thodes d’optimisation mises en oeuvre, dĂ©veloppĂ©es et testĂ©es sur de petits ensembles de donnĂ©es, afin d’obtenir un nouveau solveur efficace pour le problĂšme de rotations d’équipes Ă  grande Ă©chelle. Nous utilisons l’apprentissage machine pour proposer des grappes initiales pour un problĂšme de rotations d’équipage important : des problĂšmes mensuels comportant jusqu’à 50 000 vols. Nous utilisons l’apprentissage machine, pour produire des grappes de vols ayant une forte probabilitĂ© d’ĂȘtre effectuĂ©s consĂ©cutivement par le mĂȘme Ă©quipage, dans une solution optimale. Un nouvel algorithme combinant plusieurs techniques avancĂ©es de recherche opĂ©rationnelle sera utilisĂ© pour assembler et modifier ces grappes, au besoin, afin de produire une bonne solution. Cette nouvelle approche, en commençant par l’apprentissage machine et en terminant l’optimisation par la programmation mathĂ©matique, permettra de rĂ©soudre des problĂšmes globalement plus importants et d’éviter la perte d’optimalitĂ© rĂ©sultant de la dĂ©composition heuristique en petites pĂ©riodes de temps dans l’approche Ă  horizon fuyant. Nous montrons que les grappes produites par l’heuristique Ă  base d’apprentissage machine sont mieux adaptĂ©es aux problĂšmes de rotations d’équipage, ce qui se traduit par une rĂ©duction moyenne du coĂ»t de la solution entre 6.8 et 8.52 %, qui est principalement dĂ» Ă  la rĂ©duction du coĂ»t des contraintes globales entre 69.79 et 78.11 %, par rapport aux rotations obtenus avec une solution initiale standard. Dans l’algorithme de gĂ©nĂ©ration de colonnes, une solution initiale rĂ©alisable est requise pour assurer la faisabilitĂ© du problĂšme primal Ă  chaque itĂ©ration de gĂ©nĂ©ration de colonnes. De plus, il est Ă©vident, d’aprĂšs les rĂ©sultats expĂ©rimentaux dans la littĂ©rature, que si la qualitĂ© de la solution initiale est meilleure, la convergence de gĂ©nĂ©ration de colonnes est Ă©galement plus rapide. Ainsi, une solution initiale de haute qualitĂ© devrait ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©e dans un laps de temps plus court. Pour pouvoir proposer une telle solution initiale, on a besoin d’un algorithme d’apprentissage machine capable d’incorporer les contraintes locales dans le processus d’entraĂźnement. Dans le troisiĂšme sujet de cette thĂšse, nous prĂ©sentons donc les rĂ©seaux Ă  noyaux convolutifs structurĂ©s (SCKN) qui combinent les propriĂ©tĂ©s des architectures d’apprentissage profond, la flexibilitĂ© non paramĂ©trique des mĂ©thodes du noyau et les prĂ©dicteurs structurĂ©s. Plus prĂ©cisĂ©ment, nous montrons que l’utilisation supervisĂ©e de cette combinaison surpasse les mĂ©thodes de pointe en termes de sous-optimalitĂ© primale et de prĂ©cision du test sur l’ensemble de donnĂ©es OCR. Nous appliquons cette mĂ©thode Ă  un ensemble de donnĂ©es de prĂ©vision de connexions de vols pour proposer de bonnes solutions initiales Ă  un solveur de planification des horaires d’équipage aĂ©rien. Les principaux rĂ©sultats des calculs montrent que l’utilisation de l’approche proposĂ©e aboutit Ă  de meilleures solutions avec des coĂ»ts significativement plus faibles, rĂ©duisant de 9.51 % le coĂ»t de la solution et de 80.25 % le coĂ»t des contraintes globales. De plus, l’utilisation de la solution obtenue pour relancer le processus d’optimisation donne de meilleurs rĂ©sultats, rĂ©duisant encore le coĂ»t de la solution et fournissant une solution avec un coĂ»t trĂšs nĂ©gligeable des contraintes globales et un nombre beaucoup plus rĂ©duit de repositionnements.----------ABSTRACT: A focal point for improving crew scheduling is the study of operations research methods, in order to find optimal solutions. However, this approach has a major drawback. While optimal solutions are possible to achieve, the run times are lengthy, often requiring days for convergence. This reduces the practical value of an optimal solution because there is limited ability to complete a re-run with new parameter settings. Given that air carrier schedules experience frequent year-round disruption from weather events, it is desirable to look for new ways to reduce run times thus making schedule re-generation quicker and more interactive. For each crew category and aircraft fleet type, the crew pairing problem (CPP) consists of finding a set of minimum-cost rotations so that each active flight is performed by a crew, under certain additional conditions that vary according to the applications and that generally result from the work agreements of each airline. This problem becomes difficult to solve when the number of flights increases because the number of possible rotations increases exponentially (number of variables). The most prevalent method since the 1990s has been the set partitioning problem with column generation inserted in branch-&-bound. When the number of flights increases in a CPP, the time to solve it by column generation becomes important. Specifically, the number of iterations and the time per iteration to solve the master problem and the number of branching nodes increase. The dynamic constraint aggregation (DCA) method accelerates the master problem by reducing the number of partitioning constraints defined in the restricted master problem by aggregating into a single constraint each group of tasks that should be consecutive in the optimal solution. This corresponds to temporarily fixing to one the flight-connection variables. This allows all flightcovering constraints for flights in a cluster to be replaced by a single constraint. The algorithm modifies the clusters dynamically to reach an optimal solution if some predictions were wrong. The objective of this thesis is therefore to use various machine learning methods to propose clusters of flights with a high probability of being performed consecutively by the same crew, in an optimal solution. This information feeds into the mathematical programming optimizer to complete the work taking into account the exact cost function and complex CPP constraints. In the first subject of this thesis, we present a case study of using machine learning classification algorithms to initialize a large-scale commercial operations research solver (GENCOL) in the context of a weekly airline CPP, where small savings of as little as 1% translate to increasing annual revenue by dozens of millions of dollars in a large airline. We focus on the problem of predicting the next connecting flight of a crew, framed as a multiclass classification problem trained from historical data, and design an adapted neural network approach that achieves high accuracy (99.7%) overall or 82.5% on harder instances). We demonstrate the utility of our approach by using simple heuristics to combine the flight-connection predictions to form initial crew-pairing clusters that are provided as initial information to the GENCOL solver, yielding a 10x speed improvement and up to 0.2% cost saving. In the second subject of this thesis, we propose to combine multiple optimization methods implemented, developed and tested on small datasets, in order to obtain an efficient new solver for large-scale CPPs. We use Machine Learning (ML) to propose a good initial partition for a large CPP: monthly problems with up to 50 000 flights. We use ML to produce clusters of flights having a high probability of being performed consecutively by the same crew, in an optimal solution. A new algorithm combining several advanced Operations Research techniques will be used to assemble and modify these clusters, when necessary, to produce a good solution. This new approach, starting with Machine Learning and finishing the optimization with Mathematical Programming will permit to solve globally larger problems and will avoid the loss of optimality resulting of heuristic decomposition in small time slices in the rolling horizon approach. We show that the clusters produced by ML-based heuristics are better suited for CPPs, resulting in an average reduction of solution cost between 6.8% and 8.52%, which is mainly due to the reduction in the cost of global constraints between 69.79% and 78.11%, when compared to pairings obtained with a standard initial solution. In the column generation algorithm, an initial feasible solution is required to ensure the feasibility of the primal problem at each iteration of column generation. Moreover, it is clear from the computational experiments in the literature that if the quality of the initial solution is better, the convergence of column generation is also faster. Thus, a high quality initial solution should be generated in a shorter period of time. To be able to propose such an initial solution, we need a Machine Learning algorithm that is able to integrate local constraints into the training process. In the third subject of this thesis, we therefore introduce a Structured Convolutional Kernel Network, or SCKN, which combines the properties of deep learning architectures, the non-parametric flexibility of kernel methods and the structured predictors. More precisely, we show that using this combination in a supervised fashion outperforms state of the art methods in terms of the primal sub-optimality as well as on the test accuracy on the OCR dataset. We apply this method on a Next-Flight-Prediction dataset to propose good initial solutions to an airline crew scheduling solver. The main computational results show that using our proposed approach yields better results with significantly smaller costs, reducing by 9.51% the solution cost and by 80.25% the cost of global constraints. Furthermore, using the obtained solution to re-launch the optimization process yields better results, further reducing the solution cost and providing a solution with a very negligible cost of global constraints and a much smaller number of deadheads

    L’analogie de l’hĂ©rĂ©ditĂ© culturelle : fondements conceptuels de la thĂ©orie de la double hĂ©rĂ©ditĂ©

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    Selon la thĂ©orie de la double hĂ©rĂ©ditĂ©, les processus de transmission sociale des connaissances permettraient aux cultures humaines d'Ă©voluer de maniĂšre darwinienne. On parvient Ă  cette conclusion en infĂ©rant que, Ă©tant donnĂ© qu'une analogie profonde peut ĂȘtre Ă©tablie entre les mĂ©canismes de transmission gĂ©nĂ©tique et ceux de transmission sociale, on devrait non seulement concevoir que les processus cognitifs d'apprentissage social constituent bel et bien un systĂšme d'hĂ©rĂ©ditĂ© distinct du systĂšme d'hĂ©rĂ©ditĂ© gĂ©nĂ©tique, mais qu’il est aussi lĂ©gitime, sur la base de cette mĂȘme analogie, de transfĂ©rer les concepts explicatifs et outils formels issus de la biologie Ă©volutionnaire et de les adapter Ă  l'Ă©tude des cultures humaines en vue de constituer une thĂ©orie darwinienne de l'Ă©volution culturelle. Cette analogie de l’hĂ©rĂ©ditĂ© culturelle fait depuis longtemps l'objet de controverses tant au sein de la littĂ©rature scientifique que dans les discussions philosophiques. On ne semble pas s'entendre sur la nature mĂȘme de cette analogie ni non plus sur la force de justification Ă©pistĂ©mique qu'une telle analogie donnerait Ă  la mise en place d'une thĂ©orie darwinienne de l'Ă©volution culturelle. NĂ©anmoins, Ă  travers plus de quarante annĂ©es de dĂ©bats, la structure de cette analogie n'a jamais Ă©tĂ© examinĂ©e en dĂ©tail et on a rarement examinĂ© l'Ă©pistĂ©mologie des infĂ©rences par analogie dans un tel contexte. L'objectif principal de la prĂ©sente thĂšse consistera Ă  offrir une premiĂšre analyse systĂ©matique de la nature, de la structure, de la fonction et de la justification Ă©pistĂ©mique de l'analogie de l'hĂ©rĂ©ditĂ© culturelle, fondement conceptuel de la thĂ©orie de la double hĂ©rĂ©ditĂ©. En portant ici une attention particuliĂšre Ă  la structure logique de cette analogie, on pourra constater l'ampleur de sa complexitĂ©, complexitĂ© passant souvent inaperçue dans les critiques de la thĂ©orie de la double hĂ©rĂ©ditĂ©. On dĂ©fendra ici la thĂšse selon laquelle l'analogie de l'hĂ©rĂ©ditĂ© culturelle est en fait composĂ©e de deux analogies constitutives qui, conjointement, ouvrent la voie Ă  la mise en place et Ă  l’organisation d’un programme de recherche visant Ă  mettre au point une thĂ©orie darwinienne de l’évolution culturelle.According to the dual-inheritance theory, processes of social transmission of ideas should allow human cultures to evolve in a Darwinian fashion. This conclusion is obtained by an explanatory inference according to which a profound analogy can be established between the cognitive processes of social learning and those of genetic transmission mechanisms. Not only should we understand social learning as a genuine cultural inheritance system, distinct although complementary to the genetic inheritance system, but, on the basis of the very same analogy, it would also be legitimate to transfer and adapt the theoretical concepts, explanatory formats and formal tools of evolutionary biology to the study of cultural dynamics so as to constitute a Darwinian theory of cultural evolution. The cultural inheritance analogy has been controversial since it was first suggested. A lack of consensus amongst scientists and philosophers about the proper meaning and epistemic reach of such an analogy has impeded the acceptance that human cultures might evolve. Nonetheless, through the forty years of controversy, the structure of the cultural inheritance analogy has never been systematically scrutinized and its relevance as an epistemic foundation for theory construction seldom examined. The main objective of this dissertation is to offer a first systematic analysis of the nature, structure, function and epistemic reach of the cultural inheritance analogy as the conceptual foundation of the dual-inheritance theory. By insisting on its logical structure, it is argued here that it is a complex analogy, the complexity of which is often misunderstood by the criticisms levelled against the dual-inheritance theory. It is argued here that the cultural inheritance analogy is in fact composed of two constitutive analogies that conjointly justify and organize a Darwinian research program of cultural evolution

    La philosophie naturelle d'Aristote et le problĂšme contemporain de l'inscription corporelle de l'esprit

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    En raison du progrĂšs soutenu des sciences expĂ©rimentales et des technologies de l’information, plusieurs chercheurs en neurosciences affirment que nous sommes plus prĂšs que jamais de montrer la façon dont la physiologie et l’organisation du cerveau produisent les fonctions supĂ©rieures du systĂšme nerveux. Ainsi, des scientifiques de renom ont commencĂ© Ă  formuler des hypothĂšses, Ă  construire des thĂ©ories et Ă  dĂ©velopper des modĂšles de simulation numĂ©rique en vue d’expliquer l’apparition de la conscience Ă  partir des mĂ©canismes de signalisation neuronale et de la modification adaptative des circuits nerveux cĂ©rĂ©braux. Les philosophes aussi cherchent maintenant Ă  formuler la solution au problĂšme de l’explication de l’unitĂ© du corps et de l’esprit sur les bases de ces connaissances. Mais Ă©tant donnĂ© que cette approche implique la comprĂ©hension des phĂ©nomĂšnes mentaux en termes de phĂ©nomĂšnes physiques, leur rĂ©flexion conduit, en gĂ©nĂ©ral, soit Ă  une description rĂ©ductionniste de l’esprit, soit Ă  un dualisme de propriĂ©tĂ©s. C’est pourquoi certains d’entre eux ont proposĂ© rĂ©cemment de chercher dans la philosophie naturelle d’Aristote la direction que devrait emprunter cette recherche. Pourtant, plusieurs des arguments avancĂ©s par ces savants contemporains Ă  l’appui de leurs thĂšses comportent des erreurs de principe, de comprĂ©hension ou de mĂ©thode qui mettent sĂ©rieusement en doute la soliditĂ© de leurs propositions. Cette recherche analyse en dĂ©tail ces arguments dans le dessein de faire ressortir les principales difficultĂ©s et de les enlever pour juger d’une façon plus Ă©clairĂ©e de la vraie contribution de ces connaissances Ă  notre comprĂ©hension de l’unitĂ© naturelle que forment le corps et l’esprit. Sa dĂ©marche se divise en trois Ă©tapes principales. La premiĂšre vise Ă  prendre connaissance de l’état actuel de la recherche expĂ©rimentale en neurobiologie, la deuxiĂšme Ă©value deux modĂšles reprĂ©sentatifs de la recherche thĂ©orique des neurosciences et la troisiĂšme se propose de parvenir Ă  comprendre le plus exactement possible la façon dont Aristote rend compte de l’unitĂ© du corps et de l’esprit. Trois observations gĂ©nĂ©rales rĂ©sultent de cet examen. PremiĂšrement, qu’en rĂ©alitĂ© la neurobiologie ne cherche pas Ă  comprendre l’aspect phĂ©nomĂ©nal des fonctions supĂ©rieures du cerveau, mais uniquement leurs fondements neuraux, car elle est consciente de ses limites naturelles en tant que science expĂ©rimentale. DeuxiĂšmement, que les arguments avancĂ©s par ces modĂšles thĂ©oriques de la conscience en faveur de la comprĂ©hension biologique des fonctions supĂ©rieures du systĂšme nerveux se servent principalement de l’altĂ©ration du sens des mots du vocabulaire associĂ© Ă  la cognition pour accomplir le passage des phĂ©nomĂšnes biologiques aux phĂ©nomĂšnes mentaux, proposant essentiellement de comprendre ces derniers comme le rĂ©sultat d’une infĂ©rence statistique accomplie par la signalisation neuronale grĂące Ă  la structuration adaptative des circuits nerveux. TroisiĂšmement, que la philosophie naturelle d’Aristote accomplit rĂ©ellement l’unitĂ© du corps et de l’esprit, mais qu’elle ne parvient pas Ă  expliquer cette unitĂ© Ă  partir des mĂ©canismes de la perception et du mouvement de l’animal, mais plutĂŽt Ă  partir des principes qui fondent son Ă©tude de la nature, et que les objections formulĂ©es Ă  ses arguments dĂ©coulent d’une lecture fragmentaire ou biaisĂ©e de ses Ă©crits et d’une comprĂ©hension superficielle ou erronĂ©e de ses concepts fondamentaux de sa philosophie. Ces observations permettent de conclure que la tĂąche de la philosophie de la nature n’est pas celle d’accommoder sa rĂ©flexion concernant l’unitĂ© que forment ensemble le corps, l’ñme et l’esprit aux rĂ©sultats des sciences expĂ©rimentales, mais celle de formuler des principes aptes Ă  unifier les diffĂ©rents aspects de la rĂ©alitĂ© sur lesquels portent ces diffĂ©rentes sciences.The steady progress of experimental science and information technologies has led several researchers in the neurosciences to affirm that we are now closer than ever to disclosing the way in which the physiological organisation of the brain produces the higher functions of the nervous system. Consequently, these renowned scientists have proposed hypotheses, elaborated theories and developed numerical simulation models in order to explain the emergence of consciousness from the mechanics of neural signaling and the adaptation of the brain’s neural circuits. Philosophers are currently also seeking the solution to the problem of explaining the unity of body and mind on the basis of this knowledge. But as this approach implies describing mental phenomena in terms of the underlying physical phenomena, their reflections generally lead either to a reductionist description of the mind or to a dualist theory. For this reason, certain of them have recently proposed that such research should look for inspiration in the natural philosophy of Aristotle. However, several of the arguments advanced by these contemporary researchers in the support of their theses are flawed by errors of principle, of comprehension or of method, which place serious doubt upon the solidity of their propositions. In the present dissertation these arguments are placed under detailed scrutiny in order to pinpoint the main difficulties and discard them, allowing a clearer evaluation of the true contribution of these propositions to our understanding of the natural unity formed by body and the mind. This project is divided into three major sections. The first is intended to present the current state of experimental research in neurobiology; the second evaluates two representative models from current theoretical research in neuroscience; and the third endeavours to come to as exact an understanding as possible of the way in which Aristotle treats the unity of the body and the soul, to which the intellect v i belongs in the particular case of man and whose concept does not exactly match the contemporary concept of mind. There are three general observations that can be drawn from this examination. Firstly, in reality neurobiology does not seek to explain the phenomenal aspects of the brain’s higher functions, only their neurological bases, because as an experimental science it is bound by natural limits. Secondly, the arguments put forth by theoretical models of consciousness in favour of a biological understanding of the higher neurological functions are mainly based on the alteration of the meaning of words associated with cognition in order to make the transition from biological to mental phenomena. These phenomena would then be understood essentially as the result of statistical inference accomplished by neuronal signaling, made possible by the adaptive restructuring of neural circuits. Thirdly, Aristotle’s natural philosophy truly succeeds in uniting body and soul, but his explanation of this unity is not founded on the mechanisms of perception and movement in the animal, but rather on the principles underlying his study of nature, and the objections that have been raised against his arguments have been based on fragmentary or biased readings of his writings, and on an erroneous or superficial understanding of the fundamental concepts of his philosophy. These observations allow us to draw the conclusion that the proper task of the philosophy of nature is not to accommodate its reflections concerning the unity of body, soul and spirit to the results of experimental science, but rather that of formulating the principles that unify the different aspects of reality upon which the different sciences are based
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