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Quand l’augure parle depuis le cercle polaire. Le paysage palimpseste dans La mort vive de Fernand Ouellette
Dans cet article, l’auteure propose une lecture du paysage nordique comme lieu de la parole frontalière, offrant une version du cercle de l’augure, motif central dans l’esthétique de l’écrivain québécois Fernand Ouellette. Par son pouvoir de retournement, le paysage acquiert une opacité qui favorise la réverbération, répondant à la structure de La mort vive (1992), construit comme un concert d’échos. Le Grand Nord y serait non seulement cette page blanche sur laquelle la fin rencontre les origines, l’Occident, l’Orient, mais le palimpseste où se surimposent tant les œuvres, figures et identités des personnages du roman, que celles de l’écrivain
Du sens de l’arbre dans le paysage en Polynésie française.
National audienceEn Polynésie française, certains arbres étaient jadis des marqueurs culturels, voire identitaires, qui participaient à la qualification sociale des lieux. Aujourd'hui, ces pratiques et ces fonctionnalités sont abandonnées. Il en reste néanmoins dans le paysage des palimpsestes qui témoignent d'une occupation humaine autrefois bien plus étendue à l'intérieur des terres. Des formations végétales témoignent du profond remaniement anthropique du couvert végétal même au coeur des îles hautes. Si dans le passé, les pratiques, les usages et les représentations ont façonné des paysages où l'arbre comportait de nombreuses dimensions, que reste-t-il aujourd'hui des fonctions de l'arbre et quels sont les messages à déchiffrer dans le paysage ? Ainsi, au-delà des approches écologiques, nous proposons, à mi-chemin entre le social et le naturel, une autre grille de lecture de l'arbre et des formations forestières en Polynésie française
Evénement culturel et dynamiques territoriales : le festival de jazz à Marciac
Notre propos concerne des formes de rituels collectifs, de rites, de cérémonies interprétées comme maintien-construction de lien social et de nouvelles formes de sociabilités dans les campagnes c'est-à-dire de vie sociale, culturelle et économique en émergence. Nous considérons ici la culture comme « levain » de développement durable des territoires. L'exemple du festival de jazz à Marciac est pertinent car il renvoie à une pratique culturelle territorialisée
De ma ville à notre ville : les enjeux d’une nouvelle urbanité plurielle
Partant de l’hypothèse que ce sont les pratiques sociales qui donnent un sens à l’espace urbain, cet article se penchera sur les défis actuels que rencontre le genre « urbain » pour passer de « ma » ville à « notre » ville. Il réfléchira à la modification du paysage et de l’imaginaire urbains face à la croissance hallucinante des villes dans le monde et d’une certaine détérioration du tissu social dans les espaces urbains. Il tentera de répondre à la question suivante : un nouveau vivre ensemble est-il encore possible malgré la démesure de nos cités et, dans l’affirmative, comment le citadin et le citoyen peuvent-ils se rencontrer
La géographie à l’épreuve de l’exister
International audienceLe philosophe Henri Maldiney (1912-2013) se définissait volontiers comme un « perturbateur », troublant la bonne conscience scientifique. Exigeante et déstabilisante, sa pensée nous bouscule. Ses travaux qui explorent notamment les relations entre les hommes et l’espace, inter- pellent le géographe. Ils peuvent permettre une relecture ouverte de certaines approches et concepts d’une discipline en mutation qui investit notamment les échelles de la vie quotidienne de l’individu, les nouvelles spatialités, l’habiter, les mobilités, la marche, les temporalités, l’événementiel, les représentations, le sensible, les ambiances ou les nouveaux territoires de l’art et de la création. L’improbable rencontre entre Henri Maldiney et la géographie peut nous aider à « penser à même la chose » et ouvrir quelques pistes stimulantes pour la discipline. « Au large de tout Ici, sans ailleurs, toute rencontre est suspendue hors de soi, au péril de l’espace, dans l’Ouvert. » Celle du philosophe et des géographes aura peut-être lieu
Archéologie préventive et morphologie : deux points de vues scientifiques différents.
National audienceThis contribution tries to explain why morphologists and archaeologists have difficulties to communicate when they collaborate in preventive archaeology. Despite a significant part of aerial survey in morphology, the two approaches use differents concepts. Archaeology can't validate morphology data's because there is no material connection between archaeological trace and morphological boundary. In the same way, the archaeological observation scale can't be generalized at the landscape scale because the study scale must be adjusted to the observed object. There the conditions to build up a new collaboration between archaeologists and morphologists who interests too town and country planning.Cette contribution tente de comprendre les difficultés de dialogue rencontrées par les archéologues et les morphologues lors de leurs collaborations dans le contexte de l'archéologie préventive en milieu rural. Le développement d'abord commun des deux disciplines autour de la prospection aérienne, tend à faire oublier qu'elles n'utilisent pas les mêmes concepts. Une différence fondamentale doit être faite entre la « trace » et la « forme » et l'impact de l'échelle d'étude sur l'objet étudié doit être mieux évalué. C'est à cette condition qu'archéologues et morphologues peuvent bâtir de nouvelles bases de collaboration, celles-ci intéressant aussi l'aménagement du territoire
L’étal du pré : états d’une géographie pongienne
Cet article aborde la question de la surface, du lieu et de la référence dans La fabrique du pré de Francis Ponge, en interrogeant une conception de la disposition également développée dans un autre texte pongien, La Table. Du pré à la table, il en va chez Ponge d’une poétique de la mise à plat et de l’étalement qui sert ici à questionner ce qui sera défini comme l’étal du pré. La table, comme le pré, est un étal (présentoir et table de travail) au niveau du sol et dont la surface permet l’étalement (monstration et disposition). Il s’agira de montrer en quoi la mise à plat (du texte, des brouillons) opérée dans La fabrique permet de générer une véritable collection de représentations, en l’occurrence, du pré, mais aussi en quoi cette collection étalée n’est pas seulement celle de « prés », puisqu’elle se constitue également à partir d’autres textes de Ponge, auxquels La fabrique fait maintes fois référence, et qui se voient, sur cette surface qu’est le pré, étalés. Il sera d’autant plus pertinent de constater que plusieurs des textes que La fabrique dispose sont clairement associés à des lieux, le tout permettant au final de circonscrire les états d’une sorte de géographie pongienne. Sur l’étal du pré, cette table où s’étalent brouillons, poèmes et représentations, où s’étendent les références à d’autres textes écrits en/sur d’autres lieux, une carte apparaît et permettra de penser une véritable poétique pongienne du lieu, où l’étal articule et reconduit des relations multiples entre les éléments disposés, constellés, « géographiés ».This article addresses the question of surface, location and reference in La fabrique du pré by Francis Ponge, by examining a concept of arrangement already developed in another Pongien text, La Table. From the meadow to the table, Ponge develops the poetics of flattening and display used here to investigate what will be defined as the stall of the meadow. The table, like the meadow, is a kind of stall (display stand and worktable) at ground level whose surface serves for displaying (showing and arrangement). The article suggests how the flattening (of the text, the drafts) used in La fabrique produces a true collection of representations, in this case, of the meadow, but also how this displayed collection is more than just “meadows,” since it devolves from other texts by Ponge, repeatedly referenced in La fabrique, and which are displayed on the surface that is the meadow. It is notable that several of the texts displayed by La fabrique are clearly associated with locations, which ultimately serve to delimit the states of a kind of Pongienne geography. On the stall of the meadow, this table upon which drafts, poems and representations are displayed, enhanced by references to other texts written in/on other sites, a map appears, and will suggest a genuine Pongienne poetic of location, where the stall articulates and renews multiple relationships between the laid out, arranged, and “geographied” elements
Chemins périurbains : aménités vécues et enjeux réels
Les espaces proches des villes sont parfois réduits à la figure du lotissement pavillonnaire et des déplacements en automobile qu’ils entraînent. Mais certains sont traversés de chemins où l’on marche, certes moins remarqués que les chemins des régions touristiques. C’est leur position de proximité résidentielle qui les fait fréquenter, soit par des « péri-urbains », soit par des urbains. Ainsi en va-t-il de chemins situés en bordure sud-est de l’aire urbaine toulousaine. Une enquête est allée au contact des marcheurs et marcheuses qu’on y rencontre, mais aussi des ouvriers travaillant au tracé et à l’entretien. Une diversité d’usages y apparaît, surtout dans la façon de profiter de ressources auxquelles le chemin donne accès. Mais ce qui apparaît encore plus fortement est le jeu social qui conforte la posture des uns et marginalise les autres. Ainsi, investissant dans la politique des chemins, la collectivité locale concernée peut se prévaloir de protéger la biodiversité, mais elle menace à son insu une certaine sociodiversité
L'élan du paysage. Premières notes sur la danse et l'écriture
International audienceL'article cherche à mettre en lumière les relations qui existent entre les gestes de la fabrication de l'espace et du paysage et les mouvements du corps dansant. La réflexion proposée sur la danse et la chorégraphie est insérée dans une analyse plus large de la spatialité et en particulier de la notion d'« espace-du-paysage »
Entre conservation et innovation : les paysages du Vic-Bilh à l'épreuve de la durabilité
Les paysages viticoles du Vic-Bilh, situés dans le sud-ouest de la France, serviront d'appui à une réflexion sur le couple paysage et développement durable qui revient à questionner la façon dont les paysages révèlent des actions de gestion durable des territoires. Si les qualités reconnues émanent en partie des profondeurs historiques des paysages, comment alors sont prises en charge les dynamiques récentes qui s'ancrent à l'échelle locale dans des territoires vécus et pratiqués quotidiennement. Ces processus qui relèvent de logiques de patrimonialisation et de principes innovants concernant des faits de nature, les acteurs et leurs représentations, nous conduisent à l'hypothèse suivante : les paysages dits durables sont-ils ceux qui naissent et s'enrichissent de la rencontre entre la tradition et la modernité
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