27 research outputs found
La révolution tranquille : période de rupture ou de continuité?
Plus qu'une simple expression, la Révolution tranquille est une période historique charnière pour le Québec. Débutant avec l'élection des libéraux de Jean Lesage en 1960, la Révolution tranquille marque l'imaginaire québécois depuis près de 50 ans déjà. Pour mieux comprendre la société québécoise contemporaine, nous croyons qu'il est important de s'attarder à l'interprétation de la Révolution tranquille qui a eu cours depuis 1960, c'est-à-dire, à la façon dont les intellectuels québécois ont interprété et analysé cette période historique et les conclusions qu'ils en ont tirées. Ces interprétations de la Révolution tranquille alimentent en fait un débat entre les intellectuels québécois. Essentiellement, ce débat porte sur la question à savoir si la Révolution tranquille doit être qualifiée comme une période de rupture ou plutôt comme une période de continuité. Nous présenterons tout d'abord différentes définitions de la Révolution tranquille. Ensuite, nous exposerons chacune des interprétations, soit celle de la rupture et celle de la continuité. Nous élaborerons ensuite notre analyse autour de quatre thèmes principaux: l'utilisation du mot révolution pour définir le Québec des années 1960, le nationalisme, l'identité et l'imaginaire. Chacun de ces thèmes sera présenté autour d'un argumentaire détaillé qui nous permettra d'évaluer laquelIe des interprétations de la Révolution tranquille est la plus plausible. Selon nous, la thèse de la continuité est la plus plausible, surtout par rapport à l'identité et au nationalisme. De même, l'utilisation du mot révolution pour définir le Québec des années 1960 nous semble plutôt excessif. Mais la thèse de la rupture possède un argument de taille, celui du choc imaginaire. Ce que nous proposons dans les pages suivantes est une revue de littérature détaillée, une présentation de concepts clés à l'analyse de la Révolution tranquille, combinée à une approche basée sur la création de liens avec chacun des concepts clés. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Révolution tranquille, Rupture, Continuité, Identité, Nationalisme, Imaginaire
L’évolution du modèle québécois de gouvernance : Le point de vue des acteurs
Le présent article s’intéresse à l’évolution du modèle québécois de gouvernance. Il présente pour ce faire une typologie pouvant permettre de comparer différents modèles selon le type de représentation de l’État, le genre de rôles assumés par celui-ci et le mode de participation citoyenne qui prévalent. Puis, il se concentre sur le point de vue d’un groupe d’acteurs sociaux, politiques et administratifs qui ont joué un rôle clé dans l’évolution du modèle québécois de gouvernance. Partageant une lecture passablement commune du passé, ces acteurs souhaitent majoritairement pour l’avenir un État moins engagé dans l’« opérationnel » et qui laisse par conséquent davantage de place aux autres acteurs pour mieux se consacrer aux enjeux stratégiques. Ils souhaitent également un approfondissement et une extension de la participation citoyenne. L’article conclut en faisant un retour à la typologie.This article looks at the evolution of the Quebec governance model. In order to do so, it first presents a typology that compares different models in accordance with the type of state representation, the kind of roles assumed by the state and the mode of citizen participation that prevail. Then, the article examines the point of view of a group of social, political, and administrative actors who have played a key role in the evolution of the Quebec governance model. Sharing a rather common lecture of the past, a majority of those actors hope for the future a state less committed in the “operational” and which, therefore, makes room for other actors, so that it can dedicate itself to strategic issues. They hope as well an increasing and an extension of citizen participation. The article concludes with a return on typology
Le modèle québécois et le développement régional et local : vers le néolibéralisme et la fin du modèle québécois ?
Il y a moins d'une année, nous avons écrit que le modèle québécois évoluait vers un modèle partenarial élargi qui incluait la société civile, un modèle différent du néolibéralisme (sans doute nous avions ajouté un point d'interrogation à cette affirmation pour indiquer qu'il s'agissait d'une tendance, non d'un fait accompli). Suite à l'arrivée au pouvoir du Parti libéral du Québec et aux orientations qu'il a prises, nous devons prendre acte d'un changement radical de conjoncture politique pour questionner nos analyses antérieures sur le devenir du modèle québécois. Comme le développement régional et local constitue une composante du modèle québécois, il est possible d'établir à grands traits une périodisation des quarante dernières années d'intervention dans ce domaine
L'historiographie de la Révolution tranquille et ses rapports à la mémoire canadienne-française : 1960 à aujourd'hui
Cette thèse n'est pas une histoire de la Révolution tranquille et encore moins une chronique de ses historiens. Le projet consiste plutôt à retracer l'évolution du rapport à la mémoire canadienne-française en scrutant le traitement historien d'un fait historique circonscrit. Il ne nous revient donc pas ici de juger de la validité des différentes interprétations instituées depuis un demi-siècle. La valeur des savoirs produits nous intéresse moins que le processus de distanciation et d'association à la mémoire par lequel les observateurs en arrivent à offrir d'un même phénomène historique des perspectives différentes. Notre hypothèse principale consiste en ceci que, depuis un demi-siècle, on assiste, en histoire académique - et donc de facture universitaire - à des tendances modifiant les rapports de l'historiographie à la mémoire nationale. Comme sous-hypothèse, nous avançons l'idée que cette mouvance dépend de différentes modalités liées aux types de rapports de l'histoire à la mémoire canadienne-française. Les interprétations historiques de la Révolution tranquille permettent de valider ces hypothèses.\ud
______________________________________________________________________________ \ud
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Histoire, Révolution tranquille, historiographie, mémoire, nation
Le modèle québécois en question
II faut remonter au deuxième mandat péquiste, au début des années 1980, pour assister à l'émergence des nouveaux espaces publics de développement économique. C'est en effet dans la foulée de la grave récession de 1981-1982, et du nouveau plan d'action du gouvernement (le Virage technologique), que sont formulés les principes et que sont mises en place de nouvelles institutions sur la base d'une gouvernance associative. Mais un frein est sévèrement appliqué à cette dynamique suite au retour du PLQ au pouvoir en 1985. Les institutions les plus intéressantes sont alors carrément éliminées. De manière générale, le premier mandat du PLQ s'avère toutefois une période de transition. En raison de l'absence d'initiatives de la part des acteurs étatiques dans le domaine des stratégies de développement, on voit en effet les acteurs de la société civile enclencher une seconde phase dans le processus d'émergence de nouveaux espaces de délibération dans la sphère économique. Le Forum pour l'emploi en constitue un bel exemple. Par la suite, c'est la situation d'urgence découlant de la longue récession de 1990-1992 qui marque le point de départ d'une tendance lourde où l'on voit une diffusion importante des nouvelles pratiques de concertation, pendant le deuxième mandat libéral
Les enjeux de la démocratie et du développement dans les sociétés du Nord : l’expérience du Québec.
Communication présentée à la « Conférence internationale. Le Sud ... et le Nord dans la mondialisation. Quelles alternatives ? » qui s’est tenue à l’UQO, les 24-25 septembre 2003
Après mûre réflexion : regards rétrospectifs sur la révolution tranquille par ses principaux artisans
La Révolution tranquille est un marqueur incontournable dans l'histoire du Québec. Depuis cinquante ans, les interprétations à son sujet ont foisonné, allant de la rupture totale avec la période antérieure jusqu'à la critique de ses excès. Notre mémoire innove en se concentrant sur les regards de dix des principaux acteurs de la Révolution tranquille, ici appelés « artisans ». Grâce à leurs réflexions écrites, produites avec un recul d'au moins une génération (ce qui rend l'exercice de la retrospection un peu plus distancié), nous avons pu mettre en évidence leurs interprétations en ce qui concerne l'origine de la Révolution tranquille, sa dynamique et ses effets sur la société québécoise. Ainsi, il est possible de dégager des pistes de réflexion sur la valeur de cet épisode en se basant sur le point de vue de ses artisans afin, notamment, d'alimenter le débat incessant sur le legs de l'événement avènement et sur son utilité dans la construction de l'avenir
Le lys en fête, le lys en feu : la Saint-Jean-Baptiste au Québec de 1960 à 1990
Ce mémoire propose une étude de la fête de la Saint-Jean-Baptiste au Québec de 1960 à 1990. Instaurée comme fête nationale des Canadiens par des sympathisants patriotes en 1834, la Saint-Jean-Baptiste a longtemps pris le visage du clérico-nationalisme canadien-français, le petit garçon frisé accompagné d'un mouton faisant office d'image d'Épinal de la représentation du saint patron. Or, la transformation accélérée que connut la société québécoise au tournant des années 1960 remit non seulement en cause un nationalisme canadien-français conservateur et teinté de religion, mais également le visage traditionnel de la fête, qui dut s'adapter rapidement à la reconfiguration de l'identité nationale et du nationalisme québécois. Durant la période qui marqua le début de la Révolution tranquille jusqu'à l'échec de l'Accord du lac Meech, la Saint-Jean-Baptiste s'avéra à plusieurs reprises être un lieu de synthèse des tensions animant la société québécoise autour de la question nationale. De la modification de la représentation du saint patron en 1964 aux émeutes entourant la présence de Pierre Elliott Trudeau aux célébrations de 1968 jusqu'à la réactualisation subversive du symbole du mouton lors du défilé de 1990, la Saint-Jean-Baptiste fut tour à tour, lors de certaines années particulièrement significatives et qui forment la trame principale de notre analyse, un lieu d'émission de symboles et de discours officiels sur la nation, de luttes et d'affirmation politiques, voire même de subversion symbolique et parfois même violente. À travers les diverses manifestations et discours entourant la fête nationale, c'est donc l'imaginaire national du Québec qui se laisse saisir, dans ses symboles et ses conceptions de soi-même, dans ses affirmations, ses contradictions et ses non-dits.\ud
_____________________________________________________________________________
