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Droit écrit et droit coutumier dans la Sardaigne médiévale: <i>Carta de Logu de Arborea</i> et droit romain
Cet article est consacrĂ© Ă lâĂ©tude des influences du droit romain sur la Carta de Logu de Arborea: câest lâouvrage lĂ©gislatif le plus significatif de la tradition juridique sarde, promulguĂ© par la âgiudicessaâ Eleonora Bas-Serra au cours de la derniĂšre dĂ©cennie du XIVe siĂšcle.
MĂȘme si le lien profond de la Carta de Logu avec le droit romain est perceptible dans la plupart de ses 198 chapitres, il est explicite dans les chapitres III, LXXVII, LXXVIII, XCVII et XCVIII; dans ces chapitres, les compilateurs dâArborea modelĂšrent les solutions juridiques proposĂ©es sur le droit romain grĂące Ă des rĂ©fĂ©rences explicites et des renvois Ă un autre systĂšme normatif, sâidentifiant Ă sa lege ou sa ragione. Ainsi dans le chapitre III, la peine capitale prĂ©vue pour lâhomicide volontaire est fondĂ©e sur le caractĂšre impĂ©ratif du droit romain: «secundu quessu ordini dessa rag(i)oni comandat». Dans les chapitres LXXVII et LXXVIII, les dĂ©lais lĂ©gaux de recours, qui sont de 10 jours maximum, se rapportent de façon explicite au droit romain: «si appellado non est infra tempus legittimu de dies deghi comenti comandat sa lege». En outre, le chapitre XCVIII renvoie au droit romain lorsquâil dĂ©signe la portion lĂ©gitime de lâhĂ©ritage avec «sa parti sua secundu ragione».
Dans les chapitres de la Carta de Logu que nous venons de citer, dâautres Ă©lĂ©ments, trĂšs significatifs, prouvent que le droit romain Ă©tait en vigueur dans la Sardaigne mĂ©diĂ©vale; en effet, lâutilisation de verbes ayant une valeur impĂ©rative (comandare / ordinare) et lâemploi de ces mĂȘmes verbes au prĂ©sent de lâindicatif (comandat) attestent de façon incontestable que les compilateurs de la Carta de Logu considĂ©raient que ce systĂšme normatif (sa lege, sa ragione), objet dâun renvoi dans le «code» du Giudicato di Arborea, Ă©tait encore en vigueur.
Je tiens Ă prĂ©sent Ă prĂ©ciser lâobjet et les limites de mon exposĂ©. Je nâexposera pas ici tous les Ă©lĂ©ments romanistes que lâon peut trouver dans la Carta de Logu. Jâexaminerai les chapitres de la Carta dans lesquels la lĂ©gislatrice dâArborea se rĂ©fĂšre de façon explicite au droit romain avec des termes qui lui sont propres comme sa lege ou sa ragione, en les comparant ensuite avec des textes juridiques romains. Pour prouver lâinfluence du droit romain de Justinien sur la Carta de Logu il suffira de vĂ©rifier de maniĂšre incontestable, Ă travers une lecture synoptique et une analyse exĂ©gĂ©tique des fragments du Corpus Iuris Civilis concernĂ©s, dans quelle mesure les chapitres sus-citĂ©s de la Carta de Logu adhĂšrent au Corpus Iuris Civilis, qui a presque certainement constituĂ© le modĂšle de rĂ©fĂ©rence pour la lĂ©gislatrice et pour ses compilateurs cultivĂ©s
Peter Birks and comparative law
Cet article examine quelques aspects de la pensĂ©e de Peter Birks en ce qui concerne le droit comparĂ©, le droit romain, la recherche et lâenseignement en droit. Birks avait le droit comparĂ© en haute estime et pensait quâil serait bĂ©nĂ©fique de mieux lâintĂ©grer dans la recherche et la formation juridique. Quant au droit romain, il en Ă©tait passionnĂ©. Il le concevait comme un objet dâĂ©tude et de rĂ©flexion fascinant, et comme un Ă©lĂ©ment essentiel de lâenseignement du droit au premier cycle. Selon lui, le dĂ©clin du rĂŽle de droit romain dans le cursus Ă©tait dĂ©plorable. Dans ce texte, je suggĂšre quâen rĂ©action au dĂ©clin du droit romain dans lâenseignement du droit, une place plus systĂ©matique devrait ĂȘtre faite au droit comparĂ©. Le droit comparĂ©, sâil Ă©tait intĂ©grĂ© soigneusement dans le cursus, pourrait rendre aux Ă©tudiants tous les avantages que Birks avait trouvĂ©s dans lâĂ©tude du droit romain.Abstract : This paper studies aspects of the thought of Peter Birks in relation to comparative law, Roman law, legal scholarship and legal education. Birks valued comparative law, and thought that it could be more thoroughly integrated into research and teaching in law. About Roman law, however, he was passionate. He viewed it as a fascinating object of study and reflection, and as an essential part of undergraduate legal education. He deprecated the decline of Roman law as part of the law school curriculum. In this paper, I suggest that one reaction to the decline of Roman law in legal education could be a more comprehensive embrace of comparative law. If comparative law were integrated carefully into the curriculum, it could bring to students all of the benefits that Birks found in the study of Roman law
Comptabilité privée et formation du droit romain classique
ComptabilitĂ© et droit nâont pas toujours Ă©tĂ© deux sciences indĂ©pendantes. Sous lâAntiquitĂ© romaine, la comptabilitĂ© privĂ©e a largement contribuĂ© Ă la formation du droit romain, particuliĂšrement entre le second siĂšcle avant JĂ©sus-Christ et le IIIe siĂšcle de notre Ăšre. Pendant cette pĂ©riode de cinq siĂšcles, la comptabilitĂ© privĂ©e a tout dâabord constituĂ© un moyen de preuve trĂšs utile en cas de litige, avant de devenir une vĂ©ritable source du droit des contrats. Ce nâest quâau Bas-Empire que son influence sâaffaiblira, lorsque le droit deviendra complĂštement autonome.ComptabilitĂ© privĂ©e. Droit romain. Codex accepti et expensi. Expensilatio.
The Relevance of Roman Law: A Look at its Roles and Ideologies
The paper examines legal historiansâ discourses concerning the interpretation of Roman legal sources. It does so by analysing two examples of scholarly debates: one on the use of Roman law as an atemporal legal doctrine, and one in which Roman law appears as a historical manifestation of natural law. The focus is on the different uses of the concept of âideologyâ and the possible roles of Roman law in legal education. It is argued that the concept of identity can meaningfully contribute to our understanding of these debates as well as to the study of Roman law in general.O artigo examina o discurso de historiadores do direito sobre as fontes jurĂdicas romanas. Para tal, analisa dois exemplos de debates acadĂ©micos: um relativo ao uso do direito romano enquanto doutrina jurĂdica intemporal e outro no qual o direito romano surge como uma manifestação histĂłrica do direito natural. O texto concentra-se nos diferentes usos do conceito de âideologiaâ e nos papĂ©is possĂveis do direito romano para o ensino do direito. Defende que o conceito de identidade pode contribuir de forma significativa para o entendimento que temos sobre estes debates, bem como para o estudo do direito romano em geral.Lâarticle examine les discours des historiens juridiques concernant lâinterprĂ©tation des sources juridiques romaines. Il le fait en analysant deux exemples de dĂ©bats acadĂ©miques: lâun sur lâutilisation du droit romain comme une doctrine juridique atemporelle, et un autre dans lequel le droit romain apparaĂźt comme une manifestation historique du droit naturel. Lâaccent est mis sur les diffĂ©rentes utilisations du concept dâidĂ©ologie et les rĂŽles possibles du droit romain dans lâĂ©ducation juridique. On prĂ©tend que la notion dâidentitĂ© peut contribuer de façon significative Ă la comprĂ©hension de ces dĂ©bats ainsi quâĂ lâĂ©tude du droit romain en gĂ©nĂ©ral
La admisión del Derecho Romano en Cataluña
Traducció del francÚs de "La réception du Droit romain en Catalogne" (Mélanges Fitting, II, 391-408
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The Evolution of "Causa" in the Contractual Obligations of the Civil Law
Droit écrit et droit coutumier dans la Sardaigne médiévale: Carta de Logu de Arborea et droit romain
Cet article est consacrĂ© Ă lâĂ©tude des influences du droit romain sur la Carta de Logu de Arborea: câest lâouvrage lĂ©gislatif le plus significatif de la tradition juridique sarde, promulguĂ© par la âgiudicessaâ Eleonora Bas-Serra au cours de la derniĂšre dĂ©cennie du XIVe siĂšcle.
MĂȘme si le lien profond de la Carta de Logu avec le droit romain est perceptible dans la plupart de ses 198 chapitres, il est explicite dans les chapitres III, LXXVII, LXXVIII, XCVII et XCVIII; dans ces chapitres, les compilateurs dâArborea modelĂšrent les solutions juridiques proposĂ©es sur le droit romain grĂące Ă des rĂ©fĂ©rences explicites et des renvois Ă un autre systĂšme normatif, sâidentifiant Ă sa lege ou sa ragione. Ainsi dans le chapitre III, la peine capitale prĂ©vue pour lâhomicide volontaire est fondĂ©e sur le caractĂšre impĂ©ratif du droit romain: «secundu quessu ordini dessa rag(i)oni comandat». Dans les chapitres LXXVII et LXXVIII, les dĂ©lais lĂ©gaux de recours, qui sont de 10 jours maximum, se rapportent de façon explicite au droit romain: «si appellado non est infra tempus legittimu de dies deghi comenti comandat sa lege». En outre, le chapitre XCVIII renvoie au droit romain lorsquâil dĂ©signe la portion lĂ©gitime de lâhĂ©ritage avec «sa parti sua secundu ragione».
Dans les chapitres de la Carta de Logu que nous venons de citer, dâautres Ă©lĂ©ments, trĂšs significatifs, prouvent que le droit romain Ă©tait en vigueur dans la Sardaigne mĂ©diĂ©vale; en effet, lâutilisation de verbes ayant une valeur impĂ©rative (comandare / ordinare) et lâemploi de ces mĂȘmes verbes au prĂ©sent de lâindicatif (comandat) attestent de façon incontestable que les compilateurs de la Carta de Logu considĂ©raient que ce systĂšme normatif (sa lege, sa ragione), objet dâun renvoi dans le «code» du Giudicato di Arborea, Ă©tait encore en vigueur.
Je tiens Ă prĂ©sent Ă prĂ©ciser lâobjet et les limites de mon exposĂ©. Je nâexposera pas ici tous les Ă©lĂ©ments romanistes que lâon peut trouver dans la Carta de Logu. Jâexaminerai les chapitres de la Carta dans lesquels la lĂ©gislatrice dâArborea se rĂ©fĂšre de façon explicite au droit romain avec des termes qui lui sont propres comme sa lege ou sa ragione, en les comparant ensuite avec des textes juridiques romains. Pour prouver lâinfluence du droit romain de Justinien sur la Carta de Logu il suffira de vĂ©rifier de maniĂšre incontestable, Ă travers une lecture synoptique et une analyse exĂ©gĂ©tique des fragments du Corpus Iuris Civilis concernĂ©s, dans quelle mesure les chapitres sus-citĂ©s de la Carta de Logu adhĂšrent au Corpus Iuris Civilis, qui a presque certainement constituĂ© le modĂšle de rĂ©fĂ©rence pour la lĂ©gislatrice et pour ses compilateurs cultivĂ©s
La nature des fictions juridiques au sein du nouveau mode de filiation unisexuée au Québec; un retour aux sources ?
Relativement immuable et plutĂŽt fidĂšle Ă ses origines pendant plusieurs dĂ©cennies, le droit de la filiation a subi dâĂ©normes bouleversements depuis quelques annĂ©es, particuliĂšrement au QuĂ©bec. Par exemple, contrairement au modĂšle de la reproduction bisexuĂ©e y ayant toujours existĂ©, il est dĂ©sormais possible, depuis juin 2002, pour un couple de mĂȘme sexe, de se voir reconnaĂźtre un lien de filiation avec un enfant, par lâentremise de lâadoption, ou encore, dans le cas de deux femmes, Ă la suite du recours Ă la procrĂ©ation assistĂ©e. MalgrĂ© ces changements profonds dans la façon dont le droit « aborde » la nature et le rĂŽle du lien filial, la littĂ©rature juridique a surtout abordĂ© le thĂšme du droit de la filiation sous des angles positivistes. Lâobjet du prĂ©sent article est dâapporter un Ă©clairage nouveau Ă cette branche du droit en replaçant lâinstitution de la filiation dans une perspective historique axĂ©e sur lâĂ©tude de la fiction juridique. Plus particuliĂšrement, lâauteure se demande si les fictions sur lesquelles repose ce nouveau lien filial unisexuĂ© rejoint les racines traditionnelles, romaines ou mĂ©diĂ©vales, de la fiction juridique ou encore sâen Ă©loigne. AprĂšs avoir dĂ©fini les principaux termes de son questionnement juridique dans la partie introductive, lâauteure divise son article en deux parties principales. Dans un premier temps, elle dĂ©crit briĂšvement lâĂ©volution de la notion de fiction juridique au sein du droit dâinspiration civiliste, dâabord en droit romain et ensuite en droit mĂ©diĂ©val, autant civil que canonique. Dans un second temps, elle dĂ©montre comment les fictions qui se trouvent dans la nouvelle loi quĂ©bĂ©coise rejoignent davantage, avec certaines rĂ©serves, les racines romaines de la fiction juridique, fiction dĂ©nuĂ©e de limites, ce qui reprĂ©sente une rupture par rapport au modĂšle de la fiction dâinfluence mĂ©diĂ©vale, ayant rĂ©gnĂ© jusquâĂ tout rĂ©cemment.While relatively unchanging and somewhat faithful to its bygone history over many decades, the legal regime governing filiation has sustained signifcant changes over the years, particularly in QuĂ©bec. For example, contrary to the bisexual model of reproduction that has always existed here, since June 2002 it is henceforth possible for a same gender couple have a bond of parentage recognized with a child by means of adoption, or in the case of two women, following the resorting to medically-assisted conception. Despite these profound changes in the way the law « approaches » the nature and the role of parental bonding, legal literature has broached the subject of the legal regime governing filiation mainly from a positivist standpoint. The purpose of this paper is to shed new light on this branch of legal thinking by resetting the institution of filiation in an historic perspective centred on an analysis of the fiction of law. More particularly, the author speculates as to whether the fictions upon which are founded this new unisexual parental bond joins with traditional Roman or medieval roots of fiction of law, or to the contrary would further depart from them. Once having defned the groundwork of her legal enquiry in the introduction, the author divides her paper into two main parts. First, she briefy describes the evolution of the notion of fction of law within the realm of civil law inspiration, beginning with Roman and then medieval law, both civil and canonical. Second, she demonstrates how the fctions found the new QuĂ©bec law have more in common, with certain reservations, with Roman roots of legal fiction, a fiction devoid of limits, which represents a break in continuity with regard to the legal fiction model of medieval infuence, which remained in force until quite recently
La pĂȘche dans le droit romain
Looking back to the Roman era, one can see that the regulation of fisheries already formed a coherent whole which is still interesting to analyse today. The oceans, seas and their shores are res communes, meaning that no one can own these things, or that everyone can make use of these things freely as long as this does not interfere with someone else's right. By contrast, rivers and their banks as well as harbours are classified res publicae, i.e. State property, but assigned to common use. Some fishing places were the exclusive property of the Roman State (res in patrimonio populi) and liable to be leased. Fishing was a legally well defined activity, under strict control by the State: later generations have drawn inspiration from Roman rules in this field
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