International audienceEspace public neuronal et dégagements attentionnels L'espace public est mort ! Comment croire encore à un concept aussi obsolète – érodé par une définition excessivement rationaliste du débat public, sapé par la contamination du « personnel » dans le « politique », rongé par nos pratiques numériques quotidiennes, vermoulu par la marchandisation intégrale de nos dispositifs médiatiques ? Cela aura pris du temps, mais l'anti-sociologie moléculaire issue de Gabriel Tarde aura fini par prendre sa revanche sur la sociologie institutionnaliste : les vaguelettes des Lois de l'imitation 1 auront « eu raison » des lois de la République chargées de construire un mur d'enceinte autour des règles de la Raison. La (bio)politique nous passe désormais à travers le corps, par tous les pores de la peau et tous les ports d'ordinateurs, avant de se brancher bientôt directement sur nos neurones. Où faire passer aujourd'hui la frontière entre le public et le privé, dès lors que Facebook pille chaque seconde de notre intimité, et qu'Amazon nous connaît mieux que nous-mêmes ? Et si cette involution du public dans l'intime annonçait un nouveau besoin de redéfinir de nouvelles frontières, et de construire de nouvelles enceintes ? L'espace public est mort ? Vive l'espace public
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