International audienceEn parcourant les livres ou articles qui réfléchissent à la question de la fin, on se rend compte que le début de la fin est ce qui, souvent, pose problème. Pourquoi ? Une première difficulté vient du repérage. A priori, on sait où et quand un texte, un film, une musique s’arrêtent : il en est autrement pour le début de la fin. Mais cette évidence est déjà à interroger. En effet, de quelle fin parle-t-on au juste ? Les distinctions conceptuelles proposées par Jacques Derrida (fin, clôture), Julia Kristeva (récit, discours, travail) et Philippe Hamon (terminaison, finition, finalité) nous permettent de faire preuve de discernement sur ce sujet : lorsque ça s’arrête, ce que nous pouvons savoir et, parfois, ce que nous devons savoir c’est ce qui s’arrête. Mais qu’en est-il alors du bord interne de cet arrêt ? Peut-on le situer ? L’identifier ? Et faut-il seulement le situer ou l’identifier ? Car si le propre de l’art (moderne) est de récuser ou de jouer avec le paradigme eschatologique, théologique ou heuristique du dernier mot, cela n’implique-t-il pas aussi que la fin n’a pas de début ? Ou que la fin est dans le début mais que l’on continue quand même, pour parler comme le Beckett de Fin de partie ? Pourtant, on sent toujours le « dénouement » arriver, et même dans cette pièce. D’où vient alors ce sentiment ? De toute une série de décrochages, comme le propose Guy Larroux dans Le Mot de la fin, décrochages qui inviteraient, selon lui, à une lecture à rebours des œuvres ? C’est sur ces problématiques que se sont ouvertes les réflexions littéraires, philosophiques, cinématographiques et esthétiques du colloque sur « Le début de la fin » qui s’est tenu à l’université de Paris 7 – Denis Diderot les 14 et 15 mai 2004
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