RERO DOC Digital Library

ST-MAURICE, Nov.-Déc. 1959 - Bulletin bimestriel - 23° Année N° 6 BULLETIN MISSIONNAIRE DE LABBAYE DE ST-MAURICE ACTIONS DE GRACES Nous nous sentons pressé de faire monter vers Dieu nos ac- tions de graces et nous invitons tous les amis de notre Mission a sunir @ nous dans un sentiment de fervente reconnaissance pour tous les bienfaits qu’Il a daigné accorder & nos thers mission- naires et a leur cuvre depuis un quart de siécle. Il y a, en effet, vingt-cing ans aujourd'hui méme que nos premiers missionnai- res arrivaient dans la terre destinée a leur apostolat. Le 17 décembre 1934, Mgr Douénel, de la Société des Mis- sions Etrangéres de Paris, accueillait a4 Kalimpong les deux pre- miers missionnaires que [ Abbaye mettait a sa disposition et qui apportaient les prémices d’un envoi grandissant d’ouvriers apostoliques. C’étaient M. le chanoine Aurelio Gianora, qui de- vait quelques années plus tard succéder 4 Mgr Douénel comme Préfet apostolique, et M. le chanoine John-Roger Fox, qui fut par la suite auménier du port de Singapour. A la suite de ces deux pionniers, l’Abbaye d’Agaune s’est efforcée de seconder oeuvre par l’envoi de missionnaires et de secours matériels dans toute la mesure disponible, bien que modeste encore en face des besoins et de nos désirs. 41Notre premiére pensée est celle de la reconnaissance a Dieu qui a visiblement protégé au cours de ces années notre chére Mission, en écartant d’elle les grandes calamités, en épargnant la santé et la vie de ses prétres, en faisant rayonner leur ministére. Notre reconnaissance monte aussi vers la Vierge puissante que le Pape Jean XXIII appelle dans sa récente encyclique la « Rei- ne des Missions ». Nous aurons garde d’oublier sainte Thérése de Lisieux, a@ qui est consacrée spécialement la Préfecture du Sikkim et l'église de Kalimpong. Nous disons ensuite nos félicitations, nos voeux, notre atta- chement profond 4 tous les prétres qui se dévouent au service de la Mission : Monseigneur le Préfet apostolique, les chanoi- nes missionnaires de Saint-Maurice, les prétres autochtones. Nous leur associons dans notre reconnaissance les religieuses de Saint-Joseph de Cluny qui exercent un bienfaisant rayonnement chrétien dans T'enseignement et le service des malades. Merci également a tous les bienfaiteurs de la Mission du Sik- kim, en particulier aux lecteurs de notre modeste Bulletin mis- sionnaire, et @ tous ceux qui, par la priére d’abord, par leur générosité ensuite, générosité inlassable, soutiennent leffort qui s’accomplit en terre lointaine pour la diffusion de la vérité et le salut des ames. Nous ne pouvons dans ces quelques lignes rappeler tout ce qui, avec la grace de Dieu, a pu étre réalisé au cours de ces vingt-cing années. Nous ne pouvons que rappeler briévement les constructions matérielles : églises nouvelles, notamment la fort belle église de Kalimpong construite et décorée dans le style méme du pays ; écoles et orphelinats fondés ou développés ; cwu- vres d’organisation sociale pour lamélioration des conditions d’existence d’une population en général dénuée de grandes res- sources. Davantage encore, nous nous réjouissons des progrés de la foi chrétienne et de la grace divine répandue dans les Gmes. Cest le secret de Diew qui seul connait tout le bien réalisé et qui seul en procurera la récompense, mais nous savons que le nombre des fidéles augmente, bien que lentement car les tradi- tions indigénes sont fortes et limitent d’autant les aspirations vers une vérité plus haute. [un des témoignages les plus sympathiques et les plus pro- metteurs de la vitalité spirituelle de la Mission nous est donné dans [’éclosion de vocations qui assureront peu @ peu la forma- tion d'un clergé local d’autant plus indispensable que les cir- constances rendent plus difficile aujourd’hui l'entrée de mis- sionnaires étrangers. C’est d’ailleurs la régle normale que l’Eglise croisse en chaque contrée de la terre selon l’ordre de son Fon- 42L’Ange aux bergers dateur et que sa croissance lui permette de parvenir a Tage adulte le jour ow elle trouvera sur place ses pasteurs et ses mi- litants. Nous ne voudrions pas terminer ces lignes rapides sans ren- dre hommage encore a M. le chanoine Louis Poncet qui, ict méme depuis neuf ans et jusqu’a sa mort récente, assurait avec une fidélité exemplaire la publication de notre Bulletin mis- sionnaire et entretenait ainsi un contact étroit entre [ Abbaye et la Mission, entre nos confréres de Suisse et ceux qui se dé- pensent dans l’ Himalaya, entre la Préfecture apostolique et ses amis et bienfaiteurs. Que le Seigneur a qui ne demeure cachée aucune goutte d’eau offerte en son nom au plus petit, recompense comme seul Il peut le faire, tous les dévouements obscurs et ignorés de ceux qui n’ont d’autre dessein que de Le faire connaitre et aimer. Saint-Maurice, 17 décembre 1959. # LOUIS HALLER Evéque-Abbé de Saint-Maurice eS eon eee L'Echo du Sikkim présente a ses lecteurs ses voeux les meilleurs pour une bonne et sainte année. aan eee rere 43Aux portes du Tibet Cette année encore, je me suis rendu a Kalimpong, «la Porte du Ti- bet », comme on dit. Petite ville frontaliére, Kalimpong est une des cités les plus belles et les plus caractéristiques du monde. Sise a 1.300 métres au-dessus du niveau de la mer, elle jouit d'un climat idéal et de pano- ramas proprement grandioses. Vis-a-vis d’elle, se dresse le massif de l'Himalaya avec les cing « Pointes d'Or» du Kanchinjunga (8.585 m.). A ses pieds coule le Tista aux eaux gonflées par celles du Rangi qui marque, un peu plus au nord, les frontiéres de l'Inde et du Sikkim. Petit état imbriqué entre le Népal et le Bouthan, le Sikkim recouvre une surface de 2.819 milles carrés et contient a peine 120.000 habitants. Il comprenait autrefois de fort vastes territoires dont le dé- pouillérent le Népal et l'Inde. Les aborigénes sont des Lepchas, au tempérament plutot timide et renfermé. Mais aujourd'hui ce sont les vigoureux Népalais qui prédominent, Le Sikkim se caractérise par des paysages aux beautés, pour ainsi dire, scéniques. On pourrait les comparer a un gigantesque amphi- théatre dont le sommet coinciderait avec les cimes de l'Himalaya, et qui se déployerait harmonieusement jusqu'aux vallées du Tista et du Rangi. C'est un enchantement de fleurs, d'’oiseaux, de papillons de toutes sortes. On compte 320 variétés d'orchidées et 40 de rhododen- drons. Un pavot fameux, 4 la couleur bleue, pousse dans la partie septentrionale du pays. Les espéces d’oiseaux varient entre 500 a 600. La capitale de ce petit pays est Kalimpong. La Préfecture apostolique y a son siége et elle est confiée aux Religieux de l'Abbaye de Saint- Maurice en Valais. Monseigneur Aurelio Gianora s’en vient a notre rencontre avec le sourire et l'affabilité de ses origines tessinoises. C'est un homme remarquable; jamais au repos, toujours préoccupé de nouveaux plans d’apostolat et de construction. Selon les besoins, il La chaine de I’Himalaya : au-dela s‘étend le Tibet mystérieux 44Eglise de Kalimpong (Vue intérieure) sait se transformer en peintre, en ingénieur, en architecte et... en pontife (au sens éty- mologique de « cons- tructeur de ponts » !). Les autorités locales le priérent, l’an der- nier, de bien vouloir s‘occuper de la direc- tion des travaux: il s'agissait de construi- re un pont dans des conditions particulie- rement difficiles. Les abondantes pluies de cette année ruinérent un grand nombre de ponts. Mais celui du Préfet apostolique est toujours la! Une des plus belles réussites de Monseigneur Gianora dans ce do- maine est sans nul doute l'église érigée a Kalimpong: vrai joyau d'art tibétain. Apparemment, nous voyons une authentique « gumpa» boud- dhiste, n’était la grande croix plantée au faite, qui permet d'identifier la une église catholique romaine, Le vestibule ou «pronaos» est rythmé de colonnes, orné de peintures, de sculptures et de bas-reliefs ou tout nous parle du pays des Lamas. Méme les Apdotres, sculptés dans du bois, qui flanquent l’autel majeur, sont de purs Lamas. Comme la priére s’élance avec ferveur dans cette « pagode chrétienne»! Et la liturgie catholique, si bien célébrée par les Religieux de St-Maurice, se trouve tout a fait chez elle. Ce fut, de la part de Monseigneur Gia- nora, une entreprise aussi hardie qu’heureuse. Combien de voyageurs, combien de personnes viennent du Népal ou du Tibet pour visiter et admirer la « gumpa» des chrétiens qu'ils ne quittent pas sans avoir, auparavant, déposé une de leurs écharpes de soie, si caractéristiques. Signe d’hommage émouvant pour notre espérance. Aussi, est-ce a juste titre que les catholiques de Kalimpong sont fiers de leur église. Et c'est un plaisir de les voir prier et d’entendre leurs chants. Je viens de passer au milieu d’eux la féte de l'Assomption de Notre Dame; une trés profonde émotion s'est emparée de moi au cours de l'office pon- tifical, Quelle atmosphére de foi fervente! Je me pris alors 4 songer aux premiers missionnaires venus de Paris au Tibet; c’était en 1882. Certes, ils ne purent pénétrer au pays des Lamas; mais aujourd'hui, sur «la Porte du Tibet» domine la Croix de Jésus: elle attend avec confiance l'heure de la Providence. 45Monseigneur Gianora, secondé de ses confréres pleins de zéle apos- _ tolique, a donné vie a une bonne dizaine de stations missionnaires ; toutes magnifiquement rayonnantes d'ceuvres catholiques : église, école, orphelinat, asile, dispensaire. Travaillent avec eux les Sceurs de Saint- Joseph de Cluny, qui ont méme un noviciat a Kalimpong. : L’année derniére encore, Kalimpong grouillait de monde et de trafic. Je vois encore ces interminables caravanes de mulets tibétains chargés de laine, de peaux et de queues d'yaks, d'herbes médicinales, de mille objets si typiques du Tibet et de l'Asie centrale. Kalimpong était ainsi le grand marché de l'Orient et de l'Occident. Le commerce y florissait et revétait parfois l'aspect d'un conte fabuleux. Il n’était point rare, par exemple, de voir un tibétain, vétu de sa casaque aussi longue que sale, entrer dans un magasin et demander un quintal de stylographes de la meilleure marque, deux ou trois quintaux de montres au mouvement suisse! Puis, d'un geste plein de désinvolture, il pui- sait dams son sac de cuire un paquet: c’était des billets de banque de grande valeur. Un an plus tard... Kalimpong est aujourd'hui une ville morte. La «Porte du Tibet» a été cruellement fermée par les communistes chi- nois qui mirent a4 feu et a sang le pays des Lamas. Les rues de la ville montrent maintenant le spectacle de fugitifs tibétains dont les yeux reflétent sans cesse l'horrible vision de carnages et de massacres, Les riches marchands d'‘hier vivent aujourd'hui de charité. Les enfants des princes gisent dans la plus repoussante des miséres. La mission catholique de Kalimpong dirige le Collége complexe de St-Augustin, un des plus renommés de la région. Ses éléves sont en général des enfants de familles nobles et princiéres du Népal, du Sikkim et du Tibet. Monseigneur Gianora a évoqué devant moi des scénes bouleversantes, Aprés la répression sanglante de la révolte tibétaine, on voyait venir au collége des messagers. Ils demandaient a parler a tel ou tel étudiant. Et, pleurant, ils leur annoncaient la cruelle nouvelle: « Toute ta famille a été complétement massacrée ; tous tes biens confisqués. Te voila absolument seul au monde: sans rien ni personne ». Les nouvelles qui nous arrivent ces jours du Tibet demeurent tristes et angoissantes. Les grands monastéres du Tibet, qui étaient devenus si célébres pour leurs richesses et les précieux manuscrits qu’ils conser- vaient, furent pour la plupart pillés et détruits. On encourage vivement _les jeunes moines a prendre femme et a substituer aux « livres sacrés » les ceuvres de Marx et de Lénine. On force les vieux Lamas 4 travailler a l'aménagement de nouvelles routes sous la risée des communistes. La concentration de troupes chinoises au Tibet, la construction de grands aéroports tout le long de la frontiére, inquiétent l'Inde. La Chine accuse l'Inde d'impérialisme et, sans aucune géne, elle édite des cartes géographiques ot de vastes territoires frontaliers deviennent chinois, alors qu'ils furent toujours indiens! L’avenir est incertain et lourd de menaces. La « Porte du Tibet» reste fermée, Quand donc et comment pourrons-nous la rouvrir ? Pére Luigi RAVALICO, Missionnaire aux Indes Article paru le 2 septembre 1959 @ Lugano, dans le Giornale del Popolo, et publié avec la bienveillante autorisation de Mgr Leber que nous remercions ici. 46L’Echo du Sikkim serait reconnaissant aux prétres et aux autres personnes qui pourraient procurer des « Honoraires de Messes » aux missionnaires du Sikkim qui en manquent. Il demande encore un encensoir, deux jeux de cartons d’autels et deux rituels. Il remercie la personne de Leysin qui a offert un gramophone, I’ou- vroir missionnaire de Genéve et les personnes qui ont envoyé des médicaments. Il assure de sa reconnaissance Mille Jeanne Dubosson qui lui a four- ni de nombreux nouveaux abonnés, et rappelle 4 ses lecteurs, que la premiére offrande de |’année est considérée comme paiement de I’abon- nement a l’Echo du Sikkim (minimum fr. 2.—). LISTE DES DONS REGUS Chaque samedi une messe est célébrée a l Abbaye aux intentions des bienfaiteurs de la Mission. Offrandes: Mile M. Castelli, Sion; M. L. Jungo, Fribourg; M. R. Bochatay, Trétien ; Mme H. Ducrey, Martigny ; Mme Vve J. Pheulpin, Alle ; -Rdes Sceurs, La Gloriette, St-Maurice ; Mlle A. Richard, St- Maurice; Mile M. Richard, St-Maurice; M. A. Humair, Lajoux ; Mme M. Gay-Crosier, Martigny ; Rvdes Sceurs Garde-Malades, Moutier ; Mlle J. Froidevaux, Porrentruy ; M. F. Cardis, Monthey ; M. J. Bochatay, Tré- tien ; M. R. Schyrr, La Tour-de-Peilz ; M. L.-Pignat, St-Maurice ; M. J.-L. Farquet, Sion ; M. Dr. P. de Courten, Monthey ; M. l’Abbé J. Fleury, Delémont ; M. A. Laissue, Courgenay ; M. l’Abbé G. Crausaz, Assens ; M. Ch. Schumacher, Montreux ; M. l’Abbé J. Monnin, Saignelégier ; M. I. Rouiller, Troistorrents ; Mlle B. Oggier, Val d’Illiez ; M. G. Rey, Vionnaz ; Mme A. Sonderegger, Berne ; Mme M. Juillerat, Courrendlin ; M. R. Com- pagnon, Genéve ; M. le Chne G. Vuadens, Flanthey ; M. le Chne Michel- lod, Porrentruy; M, l’Abbé Ferrari, Ponto-Valentino ; M. B. Schnyder, Fribourg ; Couvent des Capucins, Fribourg ; M. le Chne Dreier, Ecole de Commerce, Sierre ; M. P. Rey, Flanthey; M. J. Delaloye, Ardon ; Mme L. Ronchi, Nyon ; M. Abbé L. Bouillat, Delémont ; M. J. Jacomet, De- lémont ; M. G. Jobin, St-Imier; Mme M. Glasson, Bulle ; M. Ingignoli, Monthey ; M. R. Genoud, Chatel-St-Denis ; Frére Louis Duc, Champittet, Pully ; Mme Calpini, Sion; M. A. Gay, Martigny-Ville ; Mgr. A. Lovey, Martigny ; M. A. Hayoz, Clarens; M. l’Abbé Barby, Grandson; M. J. Tissiéres, Martigny ; M. L. Spaeth, Fribourg ; Chartreuse de la Valsainte, La Valsainte ; M. M. Zingg, Lucerne ; M. A. Cattin, Berne ; M. A. Vouil- loz, Chatelard ; Mile A. Zwissig, Lucerne ; M. Dr A. Maget, Pully ; M. M. Gilloz, St-Maurice ; Mlle H. Henry, Porrentruy; M. l’Abbé G. Mathez, Courrendlin; Mme M, Rappaz, St-Maurice ; Couvent des Capucins, St- Maurice ; M. Ch.-A. Mudry, Montana; M. le Chne Putallaz, Salvan ; M. Abbé Favre, Echallens ; M. l’Abbé A. Schell, Gersau ; Résidence des Capucins, Le Landeron ; Miles Elmiger, Hochdorf ; Monastére de Collom- bey ; M. le Dr R. Erni, St-Gall ; M. M. Fracheboud, Vouvry ; Fam. Hugon, 47J. A, ST-MAURICE = Le Chatelard ; Rdes Sceurs Ursulines, Sion; M. l’Abbé E. Pittet, Rolle ; M. C. Delaloye, Sion; Mme A. Limat, Echallens; M. l’Abbé F. Huot, Courtemaiche ; Mme F. Roch, Grand-Lancy ; Mme Oeschger, Zurich ; M. le Chne P. Petermann, Leysin ; Institut Ste-Jeanne-Antide, Martigny ; M. F. Posse, Chermignon ; Anonyme, Conthey; M. G. Oberson, Fribourg ; M. Dr P. Montel, Bale; Mme A. Geyger, Fribourg; M. A. Chavanne, Glovelier ; Rvde Soeur Supérieure, H6épital, Estavayer-le-Lac; Mme A. Allaz, Villars-le-Terroir; M. ’Abbé B. Caloz, Sion; Fam, E, Bruchez, Lourtier ; M. le Chne Rey, Lens ; M. M. Dessonnaz, Fribourg ; Mme Sieg- wart, Fribourg ; M. A. Mathey, Martigny-Croix ; M. M. Veuthey, Dorénaz ; Pharmacie F. Allet, Sierre; M. A. Luisier, Martigny-Bourg; M. l’Abbé Bartoulot, Belfond; M. E. Bussien, Lausanne; M. R. Juriens, Villars-le- Terroir; Mme B. Droz, Lausanne ; M, J. Margueron, Fribourg ; M. Gail- lard, Fribourg; Ermitage de Longeborgne, Bramois; Mme C. Défago, Martigny-Bourg ; M. R. Gaisseler, Hochdorf ; Mme E. Nicod, Echallens ; M. R. Castella, Cerniat ; Pharmacie Chatton, Morges ; M. l’Abbé J. Dela- loye, Vétroz ; M. R. Mathey, Martigny ; Pharmacie Fleury, Saignelégier ; M. B. Torche, Estavayer-le-Lac; M. Dr L. Quenet, Porrentruy ; Mlles Péquignot, Porrentruy ; M. G. Obrist, Sierre; Villa St. Joseph de Cluny, Fribourg ; M. C. Ecceur, Sierre; M. l’Abbé Zufferey, Sierre ; M. Abbé L. Conus, Prez-vers-Siviriez ; Pensionnat du Sacré-Coeur, St-Maurice ; Castel Notre-Dame, Martigny-Bourg ; Mme Vve Dr Delaloye, Monthey ; Oeuvre St-Augustin, Lugano ; Couvent du Carmel, Le Paquier ; Fam. Fro- chaux, Sierre ; M. O. Salamin, Sierre ; M. J. Cordonier, Montana-Vermala ; M. L. Lorétan, Sierre ; Fam. F. Bruchez-Michaud, Lourtier; M. l’Abbé R, Schmidt, Montreux; M. l’Abbé E,. Fahndrich, St-Imier; M. Abbé Chappuis, Montfaucon ; Mme F. Studach, Altstatten ; Mme Vve G. Vouil- loz, Chatelard-Village ; Mme J. Vairoli, Martigny-Bourg ; M. Dr Delaloye, Ardon; Rvde Sceur Anne-Huberte, Estavayer-le-Gibloux; M. le Prof. Musitelli, Biasca; M. Dr R. Cappi, Sion; Mme Vve Ch, Moriggi, La Tour-de-Peilz ; Fam. R, Hugon, Chatelard; Mme A. Moser, Carouge ; M. P. Destraz, Vevey ; Fam. Boitzy, Troistorrents ; Mlle M. Marclay, Cham- péry; M. A. Meli, Berne ; Mme C. Campiche, Lausanne; M. J. Bonnet, La Chaux-de-Fonds ; M. R. Allaz, Lausanne ; M. C. Fiorini, Comprovasco ; Fam, Pittet, Villars-le-Terroir ; M. Abbé Gisler, Altdorf ; Collége de Ba- gnes; M. l’Abbé G. Egle, St-Peterzell ; M. N. Pittet, Genéve ; M. J.-M. Jungo, Fribourg ; M. F.. Pottier, Echallens ; M. E. Favre, Echallens ; M. L. Zen-Ruffinen, Sierre ; M. P. Tabin, Sierre. Mme E. Deschenaux, Fribourg ; M. J. Michellod, Martigny ; M. J. Chavanne, Glovelier ; M. M. Oeschger, Ziirich ; Mme C, Droz, Ingenbohl ; M. Dr F. Baumgartner, Kilchberg; M. Dr J. Thurler, Fribourg; Mme Dr J. Ger- manier, Sion; M. l’Abbé A. Friche, Epauvillers ; M. L. Buttet, Monthey ; Monastére des Dominicaines, Estavayer-le-Lac ; Mme A. Dietrich, Fri- bourg ; M. le Chne Estermann, Hochdorf ; M. Comte, Lucerne ; Pharma- cie de lOrangerie, Neuchatel ; Pfarramt, Ballwil ; Mime Vve A. Cattin, Vevey ; M. M. Lehmann, Trimbach ; Sanatorium Les Buis, Leysin ; M. A. Hugon, Finhaut ; Mme C, Sauthier, Martigny ; Mlle M.-A Berclaz, Sierre ; M. A. Guigoz, Saxon ; M. L. Jurét, Boncourt ; M. J. Aubry, Les Breuleux . novembre 1959. (a suivre) oY B: Un grand merci a tous nos généreux bienfaiteurs! Réd. : Chne Emmanuel Gex-Collet, Abbaye de St-Maurice. Adm.: Chne Jean Brouchoud, Cure d’Outre-Rhéne, COLLONGES Vs. C.C.P. : Ile 1786 Procure de la Mission du Sikkim, Abbaye de St-Maurice. Timbres : Chne Auguste Métral, Abbaye de St-Maurice. IMP. ST-AUGUSTIN, 31T-MAURICE

L'Echo du Sikkim: bulletin des Missions de l'Abbaye de Saint-Maurice

L'Echo du Sikkim et des Andes: bulletin missionnaire de l'Abbaye de Saint-Maurice

ST-MAURICE - Octobre 1937 ire Année - No1 | L’Echo du Sikkim Bulletin des Missions de l’Abbaye de St-Maurice Parait 8 fois par an REDACTION : ABBAYE DE ST-MAURICE ADMINISTRATION : M. LE CHANOINE RENE GOGNIAT, ST-MAURICE COMPTE DE CHEQUES II c 1786 PRESENTATION Les pages qu’on va lire et les reproductions photographiques qui en augmenteront l’intérét, ont un double but: attirer l’attention des catholiques de notre pays sur la Mission du Sikkim, que le Saint-Siége a confiée a l’Abbaye de St-Maurice ; solliciter leur générosité afin que spirituellement et matériel- lement ils viennent en aide aux missionnaires de notre pays qui, aux confins du Thibet, vouent toutes leurs forces 4 la propagation de lEvangile et 4 la conversion des paiens. Ces pages seront «L’Echo» d’une terre lointaine située a l’ex- tréme nord des Indes immenses qui attendent des chrétiens d’Occi- dent les lumiéres de la foi et les bienfaits de l'amour surnaturel. Elles seront « L’Echo » de Ja vie d’un peuple encore plongé dans les ténébres de l’erreur et de la superstition ; «L’Echo» des travaux apostoliques de missionnaires suisses dépensant leur ardeur et leurs énergies au service de la plus belle et de la plus importante des causes, celle de l’extension sur terre du régne de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; «L’Echo » des difficultés rencontrées par nos compatriotes dans cette @uvre de pacifique conquéte, de leurs soucis, de leurs peines et de leurs succés ou de leurs joies. Modeste publication, « L’Echo du Sikkim» n’exige pas de ses lecteurs un prix fixe d’abonnement, Pauvre, IL LEUR TEND LA MAIN au nom de ceux dont il veut étre l’interpréte fidéle et dé- voué ; modeste, il ambitionne cependant de provoquer un élan de générosité qui aidera efficacement les Chanoines missionnaires de St-Maurice a convertir les paiens, 4 développer leurs cuvres d’évangélisation, 4 donner aux Ames qui leur sont confiées l’in- comparable bienfait de la foi. Les offrandes doivent étre adressées 4 M. le Chanoine René Gogniat, 4 l’Abbaye de St-Maurice, par l’intermédiaire du formu- laire de chéque joint au présent bulletin. Toute autre contribution sera également regue avec reconnaissance a la méme adresse: « Missions de l’Abbaye de St-Maurice, ST-MAURICE », Compte de chéques II c 1786. «L’Echo du Sikkim» paraitra au moins huit fois par an, Les amis des Missions de l’Abbaye de St-Maurice qui voudront le re- cevoir par la poste voudront bien manifester leur désir par l’envoi d’une simple carte postale qu’ils adresseront 4 M. le Chanoine René Gogniat, administrateur de « L’Echo du Sikkim », a Abbaye de St-Maurice (Valais). L’ABBAYE DE ST-MAURICE ET LES MISSIONS Pour bien situer l’effort actuel de lAbbaye de St-Maurice dans l’ceuvre missionnaire, il importe de rappeler briévement ici quel- ques faits historiques. Vers le milieu du XIXe siécle déja, les Chanoines d’Agaune concurent le dessein de travailler 4 l’apostolat missionnaire dans les pays infidéles. Entrant dans la voie des réalisations, quelques- uns d’entre eux se rendirent & Medjez-Ammar, en Algérie, afin d’y reprendre un orphelinat qui périclitait et d’accomplir une ceuvre éducatrice et missionnaire. Le climat meurtrier de la région tout autant que le manque de ressources contraignit les religieux de Abbaye d’abandonner la place, ce qui eut lieu en 1857, aprés deux ans d’efforts méritoires. Au XXe siécle, exactement a partir de 1925, l’idée de vouer les Chanoines de St-Maurice a l’apostolat missionnaire reprit corps. Plusieurs projets furent envisagés, notamment en Indo-Chine et a Bangalore dans les Indes. Pendant six ans (1930-1935), un groupe de nos religieux enseigna au Collége St-Joseph, 4 Bangalore. Les diffi- cultés de la tache ne permirent pas de prolonger cette expérience. Flle prit fin a la suite d’un voyage aux Indes qu’accomplit S, E. Mgr Bernard Burquier, Abbé de St-Maurice et évéque titulaire de Bethléem, en 1933. 2La découverte du Sikkim Cependant, si ce voyage mettait fin & un essai que les circons- tances ne couronnaient pas de succés, il eut immense avantage de faire découvrir & Mgr Burquier une autre terre lointaine qui allait devenir la terre d’élection des missionnaires de St-Maurice, le Sikkim. Mgr l’Abbé d’Agaune se rendit lui-méme sur les lieux et exami- na les possibilités d’établissement qu'il pourrait offrir 4 ses reli- gieux. Les négociations indispensables qu'il fallut entreprendre avec la Société des Missions Etrangéres de Paris et le Préfet apos- tolique de la Mission, Mgr Douénel, furent rapidement menées, et, dés la fin de 1934, les départs de missionnaires de St-Maurice s’effectuérent au rythme de deux par an. Les deux premiers par- tants furent MM. les Chanoines Auréle Gianora et Jean-Roger Fox qui parvinrent a destination le 17 décembre 1934. Le catholicisme au Sikkim La Mission du Sikkim a été fondée canoniquement le 10 novem- bre 1882 par le R. P. Desgodins, des Missions Etrangéres de Paris, en compagnie du Pére Mussot qui, le 2 juillet 1901, devait ver- ser son Sang au Thibet, Depuis lors, les prétres de la Société missionnaire frangaise, auxquels vint se joindre, en 1892, celui qui devait étre, jusqu’au printemps de 1937, le Préfet apostolique du territoire, Mgr Douénel, exercérent avec beaucoup de zéle leur apostolique ministére dans cette région difficile. Car, il est im- portant de le noter, 4 la suite du « Guide des Missions catholiques » publié en 1936 sous le haut patronage de la S. Congrégation de la Propagande, le Sikkim est un des onze pays de mission ow la moyenne de conversions par chaque prétre est le plus basse. Sur la foi d’une enquéte toute récente, le chiffre de la population ca- tholique actuelle ne dépasse pas le millier, C’est dire le travail et effort des missionnaires de St-Maurice qui ont entrepris, aprés les membres des Missions Etrangéres de Paris, d’évangéliser ce pays. Dés leur arrivée au Sikkim, en 1934, les religieux d’Agaune se sont mis a la tache avec beaucoup de courage et d’esprit sur- naturel. Aussitét ils se sont vu confier le poste de Pedong: pa- roisse, écoles, orphelinat. L’an dernier, Mgr Douénel les mettait en charge de la station de Maria-Basti. Mais, au début de cette année, un événement de la plus grande importance survenait dans la direction supréme de la Mission. Le Préfet apostolique, Mgr Douénel, abandonnait son poste pour raison d’age et de santé. Rome pourvut a sa succession en nom- mant, par décret du 14 mai 1937, un jeune religieux de |’Abbaye, M. le Chanoine Gianora, Préfet apostolique de la Mission. jolie . 3 | _ Monseigneur Auréle Gianora Mgr Gianora est le plus jeune prélat du monde puisqu’il n’a pas encore atteint l'dge de 30 ans. Il est originaire de Leontica, (Tessin), ot il est né le 6 septembre 1908. Il a fait ses études secon- daires au Collége Santa Maria de Pollegio (Tessin), que dirigeaient naguére les Chanoines de St-Maurice, ot: il les couronna par un brillant examen, ce qui était déja une indication de ses remarqua- bles aptitudes intellectuelles. Entré & Abbaye de St-Maurice le 28 aodt 1927, il y fit ses études de philosophie. Envoyé au Collége pontifical angélique, 4 Rome, il y étudia la théologie. Ce fut en- suite au Grand Séminaire de Birmingham, en Angleterre, qu’il acheva sa préparation au sacerdoce. S. E. Mgr Burquier lordonna prétre le 23 septembre 1933. Une année plus tard il partait pour le Sikkim ot son dévouement, son ardeur et ses compétences furent tot remarquées par ses Supérieurs hiérarchiques et retinrent im- médiatement l’'attention de la Congrégation romaine de la Propa- gande. En 1936 il avait été nommé supérieur régulier des mission- naires de St-Maurice au Sikkim. PEDONG (1872-1937) I. Fondation Au bord d’une route pavée de moellons, ob passent pendant les six mois de la saison séche de continuelles caravanes de mulets ployant sous une double charge de laine, quelques misérables ca- banes en carré forment le marché de Pedong: véritable toile d’araignée tendue pour arréter au passage les pittoresques mule- tiers thibétains en botte de feutre et torse nu, qui descen- dent des hauts plateaux tour a tour brilants et glacés; une halte dans la boutique 4 vin ou la boutique 4 thé, et la carava- ne continue sa marche vers Ka- limpong. A proximité un « bun- galow » construit par les An- glais pour y loger leurs officiels en voyage et un poste de police pour calmer les échauffourées entre Thibétains et Neépaliens. < Le gardien du Bungalow C’est 1a que le P. Desgo- dins, accompagné du P. Mus- sot, des Missions Etrangéres de Paris, décidérent de plan- ter leur tente, avec |’espoir d’entrer un jour au Thibet. Aprés des enquétes et des requétes, au bord de la rou- te, a l’orée de la jungle, prés d’une source, le terrain est aplani et déblayé et une hutte de bambou est cons- truite de leurs mains en at- tendant du gouverneur la permission de s’installer. L’é- table de Bethléem recom- mence, c’est le grain de sé- nevé qu’on jette en terre. Quelques jours aprés, le com- pagnon du P. Desgodins est appelé en Chine et les vo- leurs pendant son absence Le P. Desgodins, fondateur de la chrétienté lui ravissent tout ce qu'il oe possédait. Premiers créve- coeur, premiére solitude, mais consolation aussi avec l’arrivée du P. Hervagault, qui vient remplacer l’ancien compagnon et aider le P. Desgodins 4 construire - any une demeure plus solide au sommet de laquelle la croix étend ses deux bras miséricor- dieux avec cette inscription : Sacré-Coeur de Jésus, veuillez bénir ce peuple. A lombre de la croix, les deux premiers apdtres du Sik- kim commencent leur vie pu- blique. L’Evangile est d’abord annoncé aux pauvres. Les ma- lades sans espoir de guérison viennent les premiers, puis ceux Le P. Mussot, compagnon du > P. Desgodins, missionnaire apostolique, mis & mort au Thibet, le 2 juillet 1901. qui n’ont pas d’argent pour manger, les petits marchands qui cherchent a-.vous vendre leur riz et leur mais, ceux qui ont un petit métier et qui dési- rent travailler pour vous. Mais il faut aller vers les brebis per- dues. Alors ce sont les longues randonnées du P. Hervagault, les continuelles montées et des- centes a travers les riziéres et les bambous pour arracher les Ames au démon. II entre dans les obscures cabanes ot un ma- lade est couché:sur le sol battu, il parle au coolie qui barbote dans sa riziére avec ses bceufs, ne refusant a personne ses bonnes paroles. et les médecines dont il a bourré ses poches. La moisson est maigre : quelques baptémes d’enfant ou de vieux in articulo mortis, mais la lutte est engagée. Dans la nouvelle maison, le P. Desgodins, ce grand missionnaire, qui a travaillé toute sa vie pour donner le Thibet au Christ, tra- vaille d’arrache-pied 4 son dictionnaire thibétain. Le P. Hervagault Organisation La Mission de Pedong était fondée ; restait a l’organiser. Tra- vail plus obscur, moins aventureux peut-étre, mais travail de pa- tience, de persévérance et d’abnégation. Les mémes souffrances que S. Paul avait endurées 4 enfanter ses nouveaux baptisés, at- tendaient les Péres du Sikkim. Patience pour supporter des chré- tiens encore pétris de leur mentalité paienne ; pers¢vérance pour préserver ces petites lumiéres vacillantes qui se sont levées dans les Ames ténébreuses que la superstition a obscurcies dés l’enfance ; abnégation aussi pour s’occuper de ces enfants abandonnés par leurs parents ou de ces Ames emprisonnées dans un corps infirme ou pourrissant. Du renfort arrivait de France. Jeune missionnaire, plein d’ini- tiative et d’ardeur avec cette finesse propre aux gens de son pays, le Pére Douénel, un Normand, secondé admirablement par l’intelligence et la réserve du P. Morignaux, se mit sans re- tard a la tache. Ouvrir des écoles pour cultiver ces intelligences en friche, abattre leurs préjugés et propager peu a peu la vérité &.Pedong en > 1894. Ancien presbytére du P. Desgo- dins (& droite) et poste du commissariat des troupes (& gauche). dans les oreilles paiennes, batir un orphelinat nouveau pour recueillir ceux qui seront les catéchistes et les instituteurs de de- main, un asile de vieillards afin que ceux pour qui la société n’a pas de place puissent finir leurs jours dans la paix chré- tienne, tels furent les projets des missionnaires. Avec le P. Durel, nouveau venu plein de bonne volonté, qui allait devenir avec ses médecines la providence des malades au milieu des luttes contre les protestants qui convoitaient la place, des paiens indif- férents ou hostiles et des nouveaux catéchuménes timides ou apathiques, ce qui avait été un réve devenait peu 4 peu une réalité. A Pedong on voyait un jour les Péres surveillant eux-mémes les scieurs de long dans la forét ou les menuisiers chinois, ou pre- pant eux-mémes la hache et le rabot pour batir une charpente ou fabriquer un cercueil, puis le lendemain, se transformant en mat- tres de chant grégorien. Pendant que I’un, comme un infirmier, pansait des plaies et donnait ses médecines, l’autre, transformé en avocat et défenseur des chrétiens en cour de justice, contre la ra- pacité des mangeurs de terrain, et A ses moments perdus, devenait photographe pour fixer sur le papier le sourire com- plaisant d’un couple de jeunes mariés ou d’une recrue de l’armée des Indes. La mission s’épanouissait comme une belle fleur chrétienne en terre paienne. (a suivre) P. THURLER, missionnaire < Mgr Douénel et M. le Chanoine Fox sortent de la chapelle de Kalimpong aprés la messe de Noél en 1934 LISTE DES DONS RECUS Comme le font la plupart des bulletins missionnaires analogues, nous pensons publier désormais la liste des dons que nous aurons recus. Cette publication servira a la fois d’accusé de réception et d’expression de notre reconnaissance. Lidée de ce bulletin n’étant née que récemment, nous avons di reconstituer la liste des bienfaiteurs que nous entreprenons au- jourd’ hut, et nous nous excusons des oublis qui ont pu s’y glisser. Chaque samedi une messe sera célébrée a l Abbaye aux inten- tions des bienfaiteurs de la Mission. OFFRANDES M. l’abbé Francois Poncet, curé de Veyrier, directeur du Centre mis- sionnaire catholique de Genéve ; — Cercle des Jeunes Filles, Salvan ; — Section des Petits, Collége de St-Maurice ; — M. l’abbé L. Daniel, Sierre ; — Anonyme ; — M. l’abbé J..Prunier, Genéve ; — Par M, le chanoine Moret, St-Maurice ; — Par M. le chanoine Rageth, St-Maurice; — M. Favre-Riton, Assens ; — M. Jules Pheulpin, Alle ; — Anonyme, Bulle ; — Anonyme, Delémont. POUR LES BAPTEMES 'M. Albert Léhrer, Bale, pour deux baptémes (prénoms: Albert et Christian) ; — Par M. l’abbé F. Poncet, directeur du Centre missionnaire de Genéve, pour deux baptémes (Charles-Joseph et André) ; — Anonyme, Par M. le Prieur de Vétroz, pour un baptéme (Aimé) ; — Anonyme, St-Mauirce, pour un baptéme (Dominique-Alphonse- Marie). HONORAIRES DE MESSES M. S. Brahier, Moutier, 1 trentain et 10 messes. DONS EN NATURE Mgr L. Bossens, directeur national des C£uvres missionnaires, Fri- bourg, ornements et lingerie d’église ; — M. l’abbhé F. Poncet, directeur du Centre missionnaire de Genéve, lingerie d’église, vétements pour en- fants, imagerie ; — Mlle Pasche, Ouvroir missionnaire de Genéve, orne- ments et lingerie d’église. (A suivre) Rn. G. 

Zenhäusern, Gregor

219EIN ALTES BRIGER GESCHLECHT: DIE PERRIGGregor ZenhäusernNach einer unverbürgten Überlieferung stammt die Familie Perrig aus Arona (Italien).1 Im Zenden Brig, wo sie zu Einfluss und Ansehen gelangt, ist sie seit dem 15. Jahrhundert in der Stadt, im Holzji bei Glis und am Brigerberg nachgewiesen, später auch in Grengiols. Erster Vertreter ist der Notar Bartholomäus Perrini alias Perring, 1461 Meier von Ganter und 1467 Zendenkastlan von Brig.2 Ein Bartholo-mäus erwirbt 1590 von den Johannitern in Salgesch das Simplon hospiz und ver-äussert es 1622 dem Antoniusspital.3 Seit dem 17. Jahrhundert nehmen die Perrig Einsitz in den Burgerrat,4 stellen Ratsschreiber und Säckelmeister.5 Als Verwand-te und Parteigänger des 1627 in Leuk hingerichteten Anton Stockalper geraten sie politisch in Bedrängnis: Exponenten müssen vorübergehend das Land verlas-sen.6 1587 im Pfistergewerbe tätig,7 etablieren sie sich später als Ballenführer der 1 Walliser Wappenbuch, Zürich 1946, S. 193.2 Bernard Truffer, Patrick Willisch, Art. «Perrig», in: Historisches Lexikon der Schweiz (im Fol-genden zit. als HLS), Bd. 9, Basel 2010, S. 621f.3 Philipp Kalbermatter, Art. «Salgesch», in: Helvetia Sacra (im Folgenden zit. als HS) IV/7, Basel 2006, S. 443–458, hier: S. 448.4 Forschungsinstitut zur Geschichte des Alpenraums, Brig, Stockalperachiv (im Folgenden zit. als StoA), Nr. 366 (8.3.1618); Nr. 381 (26.10.1622); und passim.5 StoA, Fonds Fernanda von Stockalper, Pg 4 (30.1.1642); Nr. 2127 (24.2.1642); Nr. 2740 (29.4.1646); und passim.6 Jean Graven, Réhabilitation du capitaine Antoine Stockalper 1627–1929, Sion 1927, S. 75, 138 und 149; Hans-Robert Ammann, Bernard Truffer, Regesten zu Stockalper-Schriften im Burger-archiv Sitten, in: Louis Carlen, Gabriel Imboden (Hg.), Kaspar Jodok von Stockalper und das Wallis. Beiträge zur Geschichte des 17. Jahrhunderts (Veröffentlichungen des Forschungsins-tituts zur Geschichte des Alpenraums [im Folgenden zit. als VFGA] 1), Brig 1991, S. 461–512, hier: S. 472f.; Gregor Zenhäusern, Ein Justizmord in Leuk? Die Hinrichtung des Anton Stock-alper im Jahr 1627. Vortrag vom 20. Januar 2007 (Schriftenreihe der Königsbruderschaft von Leuk, H. 6), Leuk 2009, S. 19–23.7 Forschungsinstitut zur Geschichte des Alpenraums, Archiv des Geschichtsforschenden Vereins 220Gregor Zenhäusern Briger Suste,8 als Gastwirte,9 als Wundärzte und echte Mediziner;10 Weissgerber-meister Hans Perrig baut 1659 in Brig eine Lederwalke.11 1672 bewirbt sich ein Christoph Perrig für das Schulmeisteramt.12 Der Schreiber- oder Notarsberuf lässt sie als Faktoren, Salzkommissäre, Bergwerksverwalter und Offiziere in den Dienst des Grossen Stockalper treten,13 mit dessen Seitenverwandten und Nach-Oberwallis (im Folgenden zit. als FGA/AGVO), N 55 (16.2.1587).8 StoA, Nr. 1235 a.9 Ebd., Nr. 440 (11.11.1639); Dionys Imesch, Verschiedene Notizen. I. Die Wirte des Zenden Brig im Jahre 1652, in: BWG III/2 (1903), S. 183; StoA, Nr. 8906 (13.11.1736).10 StoA, Nr. 2628 (2.12.1644); FGA/AGVO, N 150 (1.3.1739) und 151 (8.3.1739); N 158 (5.5.1754).11 StoA, Nr. 4251 (15.7.1659).12 Ebd., Nr. 6179 (29.11.1672).13 Ebd., passim; Gabriel Imboden, Gregor Zenhäusern, Alma Treyer, Patricia Bielander, Kaspar Jodok von Stockalper. Handels- und Rechnungsbücher (im Folgenden zit. als HRSt), Bde. I–XI , Brig 1987–1997; sowie HRSt-Gesamtregister (CD-ROM) (VFGA 8), Brig 2003 (Personenregis-ter: sub voce «Perrig»); Gregor Zenhäusern, Energie und Umwelt: Stockalpers Eisenbergwerk im Grund bei Brig, in: Carlen / Imboden, Kaspar Jodok von Stockalper (Anm. 6), S. 413–430, Abb. 1: 1657 errichtetes und 1905 abgerissenes altes Perrighaus an der Bahnhofstrasse. Im Hintergrund das seit einigen Jahren die Filiale der Raiffeisenbacnk beherbergende Gebäude(Stadtgemeinde Brig-Glis, Museum Stockalperschloss, Sammlung Elisabeth Escher-Perrig)221Ein altes Brigergeschlecht: die Perrigfahren sie Heiratsallianzen eingehen.14 1657 wird das schlossartige Gebäude am nördlichen Ende des heutigen Stadtplatzes Stammsitz der Familie (Abb. 1); es be-herbergt in den 1660er Jahren die Jesuitenschule15 und muss 1905 dem historis-tischen Neubau des Architekten Bezencenet weichen.16 Die Nähe zu Kaspar von Stockalper ebnet den Perrig den Weg für wichtige Ämter in Stadt und Zenden: hier: S. 417–423; Hans Steffen, Führungsschichten um Stockalper, in: Ebd., S. 431–460, hier: S. 437–440; ders., Die Kompanien Kaspar Jodok Stockalpers. Beispiel eines Soldunternehmens im 17. Jahrhundert, Diss. Zürich, in: Blätter aus der Walliser Geschichte (im Folgenden zit. als BWG) XVI/2 (1975), S. 119–292.14 Saatsarchiv Wallis (im Folgenden zit. als StaVS), Fonds Walter Perrig P 89 (Genealogie).15 Siehe Josef Guntern, Marie-Claude Schöpfer, Brig als Ordenshort und Schulstätte. Von den Je-suiten und Ursulinen zur modernen Bildungsstadt, in: Stadtgemeinde Brig-Glis (Hg.), 800 Jah-re Brig, bearb. vom Forschungsinstitut zur Geschichte des Alpenraums unter der Leitung von Dr. Marie-Claude Schöpfer, Visp 2015, S. 231–251.16 Freundliche Mitteilung von Carmela Kuonen Ackermann.Abb. 2: Hochzeit von Adolf Perrig und Elsa Bürcher im Hotel Couronnes et Poste im April 1924(Stadtgemeinde Brig-Glis, Museum Stockalperschloss, Sammlung Elisabeth Escher-Perrig)222Gregor ZenhäusernNeben Spital- und Kirchenvogtei,17 Schaffnerei des Ursulinenklosters18 steigen sie ins Zendenrichteramt19 auf und stellen im 17., vor allem im 18. Jahrhundert mehrere Zendenkastläne, Gantermeier und Kastläne des Freigerichtes Wald.20 Den von Grosskastlan Bartholomäus Perrig († 1661) und seiner Gemahlin Maria Cäcilia von Riedmatten bewohnten und ausgestatteten Metziltenturm beziehen 1662 die ersten Ursulinen.21 Standesgemäss verfügt die Familie 1673 über eine ei-gene Kirchenbank in Glis.22 Mit führenden Oberwalliser Geschlechtern (Wege-ner, Burgener, Roten) liiert,23 entfalten die Perrig vom 18. Jahrhundert an ihren grössten politischen Einfluss: Johann Bartholomäus Perrig verwaltet 1729–1731 die Landvogtei Monthey; sein Sohn Joseph Ignaz, Kastlan von Vionnaz-Bouveret 1753–1755, steht der Landvogtei 1757–1759 und später dem Meiertum Nendaz-Hé-rémence 1770–1772 vor.24 Vom Wohlstand der Perrig zeugt 1772 das Testament der Maria Josepha, Tochter des Landvogts Johann Bartholomäus: Darin vergabt die vornehme Brigerin wertvollste Kleidungsstücke, persönlichen Hausrat und Schmuck; sie gedenkt der Kirchen von Glis und Brig sowie sechzehn Walliser Kapellen und vier auswärtiger Gotteshäuser.25 Mehrere Perrig dienen als Offi-ziere im Piemont und in Frankreich. Peter Moritz (1758–1840) und Franz Xaver Perrig (1769–1825) spielen als Verfechter der alten Ordnung 1798 und 1799 eine wichtige Rolle: Ersterer scheitert 1799 als General der aufständischen Oberwal-liser an der französischen Übermacht. Franz Xaver, Stadtrat, Säckelmeister und Grosskastlan von Brig, ist 1798–1802 Mitglied des helvetischen Senats, vertritt Brig im Kriegsrat der Aufständischen, dient 1806–1809 Napoleon als Hauptmann, wird 1815 Kompaniekommandant der eidgenössischen Truppen, befehligt 1818–1825 als Oberstleutnant die Walliser Miliz.26 Ab 1848 bekleiden sechs Perrig als 17 StoA, Nr. 3033 (10.1.1651); Nr. 5390 (9.9.1667); Nr. 9266 (1752–1753); Nr. 5910 (3.1.1671); Nr. 8557 (5.11.1700); Nr. 9977 (12.11.1790).18 StoA, Nr. 7780 (17.12.1680); HRSt I–XI sowie HRSt-Gesamtregister (Anm. 13) (Personenregis-ter: sub voce «Perrig»).19 StoA, Nr. 2690 (1645–1646).20 Dionys Imesch, Der Zenden Brig bis 1798, in: BWG VII/1 und 2 (1930), S. 103–224, hier: S. 211–224 (Ämterlisten); ders., Das Freigericht Ganter, in: BWG III/1 (1902), S. 70–100, hier: S. 97–100 (Ämterliste).21 Rosemarie Hallenbarter, Das Ursulinenkloster in Brig 1661–1847. Ein Beitrag zur Walliser Schulgeschichte, Freiburg 1953, S. 32f.22 Walliser Wappenbuch (Anm. 1), S. 193.23 Hans Anton von Roten, Das Testament einer vornehmen Walliserin: Maria Josepha Perrig, in: Walliser Jahrbuch 51 (1982), S. 65–69.24 Jean Marc Biner, État des gouverneurs du Bas-Valais (1488–1798), in: Vallesia XVIII (1963), S. 177–215, hier: S. 207.25 Von Roten, Das Testament (Anm. 23).26 Bernard Truffer, Art. «Perrig, Franz Xaver» und Art. «Perrig, Peter Moritz», in: HLS, Bd. 9, Basel 2010, S. 622.223Ein altes Brigergeschlecht: die PerrigBezirksrichter, Grossräte, Burger- und Gemeindepräsidenten öffentliche Ämter.27 Alfred Perrig, Präsident des Grossen Rates und Regierungsstatthalter, repräsen-tiert den Kanton 1892–1903 im Nationalrat; in einer der längsten Präsidialzeiten lenkt Dr. Werner Perrig, später Ersatzrichter am Bundesgericht, 1967–1984 die Geschicke der Stadtgemeinde.28 Neun Familienmitglieder wählen den geistlichen Stand, darunter ein Diözesanpriester und acht Jesuiten.29 Die Brüder Emil (1846–1909), Theophil (1850–1910) und Leo Perrig (1862–1901) wirken in der Indianer- und Indien-Mission des Jesuitenordens. Emil gilt als Mitbegründer der St. Fran-cis-Mission der Lakota Sioux in Süd-Dakota 1886, wo er 1906 dem legendären Häuptling «Big Head» (Nasulan tankan) die Taufe spendet.3027 Jean-Marc Biner, Walliser Behörden 1848–1977/79. Kanton und Bund (Vallesia XXXVII), Sit-ten 1982, S. 347.28 Ebd.; Patrick Willisch, Art. «Perrig, Alfred», in: HLS, Bd. 9, Basel 2010, S. 621f.29 Paul Martone, Bernard Truffer, Das Weihebuch des Bistums Sitten, 1. Tl.: 1672–1734, in: Val-lesia LIII (1998), S. 1–231, hier: S. 158; Henri Fellay, Bernard Truffer, Les jésuites valaisans, in: Vallesia LI (1996), S. 1–89, hier: S. 62–64.30 Fellay / Truffer, Les jésuites valaisans (Anm. 29), S. 62–64; sowie Anonym, II. Father Perrig, in: The Indian Sentinel (1910), S. 46f.; Alexander J. Cody S. J., Catholic Indians. Chief Big Head, in: The Indian Sentinel 2/3 (1920), S. 140–143, hier: S. 141f.; Placidus F. Sialm S. J., In memory of those who have labored among the Sioux, in: The Indian Sentinel 1/12 (1919), S. 37–39, hier: S. 38; Ross Alexander Enochs, The Jesuit mission to the Lakota Sioux: A study of pastoral mi-nistry, 1886–1945, Kansas City 1996, S. 33.

Ein altes Briger Geschlecht: die Perrig

ST-MAURICE, Nov.-Déc. 1953 - Bulletin bimensuel - 17¢ Année No 6 M B E I R E Cc N 1 F A I si T E 2 U 1°) R Ss Ss Sur la route de LhassaBAVARDAGES Chers Bienfaiteurs et chers Amis, Le présent numéro de l’Echo du Sikkim, qui est le dernier de année 1953, parait avec un peu de retard. Il vous arrivera donc au début de 1954 et c’est pourquoi j’en profite pour vous offrir les voeux des Missionnaires du Sikkim et ceux de l’équipe canoniale “qui, par le moyen de notre petite Revue, s’occupe de leurs intéréts en Suisse. Ces voeux je les formulerai bien simplement: « Que le Bon Dieu vous rende au centuple, en graces spirituelles et en bien- faits temporels, tant de dons généreux dont vous avez comblé cette année notre pauvre petite Mission des Himalayas! » Et comme les nouvelles arrivées de Kalimpong ces derniers temps ne sont pas trés abondantes, je saisis l’occasion de bavarder un peu avec vous, chers amis. Monseigneur Gianora est rentré au Sikkim. Tout s’est bien passé A ce qu’il semble, mais il ne nous a pas encore donné de détails sur son voyage. Il nous a envoyé pour Noél la charmante gravure re- produite sur notre couverture, accompagnée de ses souhaits. M. le chanoine Patrice Vergéres, parfaitement remis, s’appréte a repartir. Peut-étre emménera-t-il avec lui du renfort, si l’on arrive a résou- dre de difficiles problémes de passeports. A St-Maurice, M, le cha- noine Métral est en pleine convalescence, aprés nous avoir donné de grandes inquiétudes. Malgré son état de santé, il n’a point aban- donné son action de propagande missionnaire. Continuez donc a lui envoyer timbres et colis. Notre appel en faveur de la collecte de remédes a été entendu et nous ne saurions assez remercier tant de généreux correspondants. Monseigneur a emporté un impressionnant stock de remédes. D’au- tres attendent a l’Abbaye les prochains départs. L’action continue |... Nous nous efforcons de remercier, en particulier, tous ceux qui nous font parvenir quelque offrande, mais il peut toujours se glisser un oubli, lorsque un secrétariat ne comporte que des collabo- rateurs bénévoles; et si quelque bienfaiteur avait été oublié, qu'il veuille bien nous en excuser. Quant aux listes de donateurs pu- bliées par l’Echo, elles sont souvent trés en retard, du fait que nous ne disposons pour elles que de peu de place dans notre publication bimensuelle. Nous avons examiné la possibilité d’habiller un peu plus riche- ment notre modeste Bulletin, 4 lV’aide d’une couverture indépen- dante. Mais cela nous conduirait 4 une dépense annuelle de prés de six cents francs. Est-ce vraiment la peine ? — Nous ne le croyons pas. Nos missionnaires ont trop besoin de ressources pour que nous nous payons ce luxe, L’Echo du Sikkim continuera donc a vous par- venir dans sa simplicité habituelle, mais croyez bien que nous nous efforcerons de le rendre toujours plus intéressant. L’important n’est- il pas qu’il soit un lien sympathique entre ceux qui peinent sur le front et nous qui sommes a l’arriére, moins exposés et mieux partagés ? A tous, bonne et sainte année 1954, sous le regard bienveillant de Marie Immaculée. Chanoine Louis PONCET, rédacteur Chanoine Jean BROUCHOUD, administrateur Chanoine Auguste METRAL, propagandiste 50Les enfants du Kinchinjunga (L’article suivant, da da I'anthropologue Dr Nebesky de Wojkowitz, donne un aper¢u de Ia vie et de I'histoire des Lepchas. Tribu trés an- cienne, observée de prés par I'auteur, les Lepchas intéressent parti- culiérement les missionnaires. Une bonne partie de nos chrétiens se recrutent en effet parmi ces gens simples, primitifs, que n’arrétent pas dans leur conversion les préjugés de la caste ni les traditions hindoues, et s‘ouvrent plus facilement da la lumiére de I'Evangile que les tribus népaliennes.) Sorcier lepcha buvant de la biére millet dans un tube de bambou Vers la fin du XVIe siécle, des émigrés tibétains en quéte d’une terre nouvelle franchissaient la créte neigeuse de l’Himalaya et bient6t gagnaient les foréts vierges du Sikkim. Ils ne tardérent pas a découvrir qu’ils n’étaient pas les premiers 4 mettre pied ‘sur ces contreforts himalayens: des Mongols, les «Rong», y vivaient de temps immémorial, disaient-ils. D’une nature pacifique, les Rong partagérent amicalement avec les nouveaux venus leur sauvage mais merveilleux pays. Une cérémonie religieuse scella l’amitié des Rong et des Tibétains. Le souvenir en a été conservé dans une vieille chronique : un boeuf, narre-t-elle, fut tué et offert aux esprits; le sorcier des Rong et le chef tibétain baignérent leurs pieds dans un vase plein du sang de l’animal, et jurérent que l’amitié entre les deux peuples durerait 4 jamais. 51Premiers souvenirs historiques. Cette chronique est le premier témoignage laissé dans l’histoire sur la vie et les coutumes des Rong, cette peuplade plus connue maintenant sous le nom de Lepchas. Aucune tradition malheureu- sement ne fait allusion 4 leur patrie d’origine ni 4 la date a laquelle ils se fixérent au Sikkim. Leurs légendes assurent qu’ils y ont tou- jours habité, que leurs ancétres, « Fagrong », et sa femme « Nazong », ont été formés par le Dieu Takbo avec la glace du Kinchinjunga. Les descendants de ce couple s’établirent au pied de la montagne neigeuse, puis se répandirent dans les vallées d’alentour. De vieilles traditions font allusion 4 trois rois, mais les Lepchas n’ont guére gardé d’eux d’autre souvenir que leurs noms, Peu de temps aprés Varrivée des Tibétains, c’est un de ceux-ci qui monta sur le tréne et devint Maharajah du Sikkim. Pendant son régne, qui dura jus- qu’en 1654, il s’efforca de donner au pays une organisation sociale plus marquée. Les choses cependant trainérent en longueur: le peuple préférait suivre ses vieilles coutumes. Les femmes s’occu- paient de la maison, prenaient soin des enfants, aidaient leurs maris a défricher la forét ou a labourer les champs. Les hommes étaient presque tous chasseurs et parcouraient les foréts en quéte de daims, de chévres sauvages, de sangliers; parfois ils s’aventuraient dans le fond des vallées et tuaient un éléphant ou un rhinocéros avec leurs armes primitives, mais qu’ils maniaient habilement. Bient6t cependant vint un temps ot: les Lepchas durent abandon- ner leurs paisibles occupations, et prendre les armes pour défendre leur pays. Des hordes de Bhoutannais faisaient a l’est des incursions de plus en plus fréquentes, tandis qu’a l’ouest, les Gourkhas, aprés s’étre emparé du pouvoir au Népal, menaient des expéditions contre le Sikkim. Plus d’une fois tout le pays fut occupé par l’ennemi et le Maharajah dut chercher refuge au Tibet. Las d’avoir 4 lutter sans répit contre des ennemis qui les surpas- saient considérablement en nombre, les Lepchas cédérent peu a peu leurs terres menacées et trouvérent refuge dans les vallées presque inaccessibles du Sikkim septentrional. A Pédong pourtant, ils offri- rent dit-on, une résistance sérieuse aux agresseurs. Un des chefs de ce village, rapporte une vieille légende, non seulement repoussa Vennemi, mais parvint méme 4 mener son armée tout prés de Puna- kha, la capitale du Bhoutan. Décidés de se débarrasser a tout prix de leurs adversaires, les Bhoutannais envoyérent deux soldats a Pédong, leur donnant pour mission de tuer le chef lepcha. Ils péné- trérent dans l’enceinte fortifiée ot. se tenait celui-ci, et trouvérent un prétexte pour lui adresser la parole. Au cours de la conversa- tion, l’un d’eux, tirant une pomme de son vétement, la partagea en deux avec son couteau ; il en offrit une moitié au chef tandis que lui-méme mangeait l’autre. Le chef, le voyant mordre dans la mé- me pomme, ne soupconna rien et mangea sa part... qu’habilement le soldat avait empoisonnée. Quelques instants aprés, il perdait con- naissance et les deux Bhoutannais s’empressérent de décapiter leur victime. Mais sa téte, ajoute la légende, s’échappa miraculeusement et alla se jeter dans un lac voisin; depuis ce temps, l’esprit du chef lepcha rédde dans la forét, et la population lui attribue maint incident étrange. (a suivre) Baron Dr Nebesky WOJKOWITZ (trad. Chanoine J.-B. Simon-Vermot missionnaire) 52Tragi-comédie en cinq tableaux... Premier tableau: Présentation. Merik n’est pas inconnu des lecteurs de l’Echo du Sikkim, encore que ce nom n’ait pas la glorieuse auréole que donnent les années et un passé héroique. A son origine, Mérik est une sous-station d’Algarah ou la Mission a ouvert en 1951 une école-chapelle. Main- tenant la sous-station est en passe de devenir paroisse et Algarah Le cuisinier de Git et sa famille (lepchas) en compagnie du du P. Pittet reste bien secondaire. L’énergique et zélé Pére Gressot a construit la maison et organisé 4 merveille son école et ses paroissiens. I] dut bien trop t6t hélas abandonner son ceuvre naissante et son départ est encore regretté. Et pourtant il a fallu continuer 4 vivre dans la pauvreté, les difficultés inhérentes 4 tout commencement. Les caté- chuménes sont nombreux et il faudrait étre doté pour le moins du don de discernement des esprits pour voir clair dans les motifs profonds qui poussent tant de gens vers la vérité. A Vheure actuel- le la quasi-totalité de la communauté lepchate s’est décidée, « ver- bo», a entrer dans l’Eglise. Les népaliens suivent la chose avec in- térét et tout espoir n’est pas exclu de voir un certain nombre d’en- tre eux rejoindre le bercail. 53Deuxiéme tableau : Situation. Le terrain de la Mission ot se trouve l’école est assis en croupe sur un chevauchement de collines. Tout Vhorizon au sud et a lest découpe sur le ciel l’immensité verte de la jungle équatoriale. Au nord, Algarah termine le versant de la vallée qui court vers Kalim- pong. La chaine des Himalayas se voit aussi des sommets de Mérik. A Youest, se situent Kalimpong et Darjeeling, scintillantes de lu- miére par les belles nuits, et vers le sud-ouest se devinent les plai- nes, L’école est un vaste batiment de pierres brutes avec une cham- bre a tout faire, ot vit le Pére. Elle sert de dortoir, sacristie, bu- reau, salle 4 manger, dispensaire. Lui est attenante une petite cha- pelle, supposée privée, ot il est possible de garder le Saint-Sacre- ment et de célébrer quelque liturgie. Plus loin se trouvent les salles de classe dont l’une plus petite et surélevée peut se transformer en scéne pour les futures représentations théatrales. Le Gouvernement a été charmant au point d’y faire amener l’eau. Un terrain de jeux invite au sport. Merik est habité par des Lepchas, autrefois grands maitres du pays, des Népaliens nombreux, de la caste des Rais et Tamangs surtout, tous gens de type mongol. Les Lepchas y ont une gumpa-monastére avec un certain nombre de lamas et méme un no- viciat. L’agriculture occupe plus ou moins tout ce monde, Les som- mets du village sont plut6t pauvres, terre graveleuse ; les bas-fonds sont plus riches: orangers, riziéres. Mais, chose étrange, les habi- tants des terres hautes vivent a l’aise alors que les autres, en géné- ral recourent a des expédients, une bonne partie de l’année pour trouver leur nourriture. Dolce farniente! On travaille aussi un peu aux entreprises du département des foréts, on péche a la riviére, court l’ours ou le daim et l’on monte a Algarah pour le marché heb- domadaire qui tient ses assises multicolores le dimanche. L’on nait, l’on vit, ’on meurt de la méme immuable maniére, recourant en tout et surtout aux bons offices des sorciers. On noie ses soucis et l’on trouve des idées dans les vapeurs de la coutumiére boisson qui coule 4 flots dans les demeures et a l’unique taverne d’Algarah. Troisiéme tableau : Souffrances. Ce petit monde tranquille et fermé vit pourtant des tragédies qui sont loin d’avoir les résonances qu’elles provoqueraient en Europe. Pendant quatre ou cing mois, beaucoup ne mangent pas a leur faim, par insouciance, négligence peut-étre, mais c’est dur tout de méme. Les enfants sont nus, malingres souvent et pourtant rien n’arrivera a soulever le poids écrasant de l’inertie qui rive ces malheureux a leur traditionnelle maniére de faire. On fera alors des dettes, qu’on ne paiera jamais, comme de bien entendu, de bon gré en tout cas. On engagera ses terrains, son bétail, son or, pour une bouchée de riz, et ainsi d’année en année. La crasse, la promiscuité font un tort immense. J’ai vu mourir dans un taudis une femme dévorée par un cancer, sans linge pour se changer, sans soins efficaces, aux prises avec des nuées de mou- ches. Il n’y a pas pire détresse. Une autre est morte en couches parce qu’on a préféré le sorcier 4 des soins appropriés. Et le bébé est soigné par sa grand-mére avec une précarité de moyens a faire pleurer, (il est décédé entre temps d’ailleurs). Une autre personne se meurt actuellement au milieu des mouches, emportée par la gan- gréne qui lui a rongé déja toute la bouche, victime, pauvre femme, de la misére et de la bétise. Et tous les drames cachés, connus et inconnus qui empoisonnent les vies et que jamais un baume ne vien- 54dra adoucir. Et les enfants tarés, sourds-muets, crétins, déformés qui trainent au coin des maisons pour toute une vie. N’est-ce pas tragi- que? La tragédie d’une vie trop dure pour ceux qui la vivent, qui les vaine et les laisse incapables d’un sursaut ou d’une révolte. Il y aurait pourtant reméde a ces maux. Cette perspective entrevue ne fait pourtant qu’aggraver la peine de ceux qui peuvent la voir et leur impression d’impuissance, car ils sont trop seuls et sans moyens de réalisation. ; (a suivre) Chanoine Emmanuel GEX-COLLET, Missionnaire Une histoire de passe-port 13 mai 1953. — « M. l’Inspecteur Général, que dois-je faire pour obtenir un passeport en faveur d’un de nos Péres qui doit se rendre en Suisse immédiatement pour raison de santé? » — «C’est trés simple, mon Pére: vous remplissez le formulaire No B-427-CX/III en trois exemplaires (il n’est pas long: 48 ques- tions) ; vous l’envoyez a votre inspecteur local qui l’enverra a l’ins- pecteur de district qui l’enverra a l’inspecteur d’Etat qui me l’en- verra a moi. Puis, vous attendez ma réponse qui vous parviendra par V’intermédiaire de l’inspecteur d’Etat, de l’inspecteur de district et de l’inspecteur local. Ensuite, vous trouverez quelqu’un qui veuil- le bien garantir de rembourser a l’Etat tous frais résultant de rapa- triement, de décés ou de disparition. Ensuite, et ensuite seulement, vous demanderez au Bureau des Impéts de vous fournir un papier comme quoi le Pére en question a payé ses impéts, Ensuite, vous m’enverrez tous ces papiers, par Vintermédiaire de l’inspecteur local, de l’inspecteur... » Lepcha péchant dans la Tista 55J. A. ST-MAURICE — «Pardon de vous interrompre, M. l’Inspecteur Général, mais pourriez-vous me dire combien de temps il me faudra pour ces démarches ? » — «Ce n’est pas trés long: si tout va bien, en trois mois vous pourrez avoir votre passeport, 4 condition que l’inspecteur local, Vinspecteur... » — «Pardon encore une fois, Inspecteur, mais ce Pére est trés malade et il est urgent qu’il aille en Suisse en l’espace de dix jours. Vous ne voudriez pas avoir sa mort sur la conscience, n’est- ce pas? De plus, il fait plut6t chaud a Calcutta et j’aimerais bien retourner 4 Kalimpong le plus t6t possible: mes garcons m’y atten- dent. » . — Hum! hum! mon Pére, ¢a c’est sérieux. Maladie, danger, ur- gence. Et vous, qui étes si loin de vos montagnes. Je vais vous dire : remplissez ces formulaires ici-méme et donnez-les moi directement. Pendant ce temps, je téléphone au bureau des impdéts pour leur annoncer votre visite et les prier d’activer les opérations. Passez-y cet aprés-midi: c’est a l’autre extrémité de la ville, mais il ne fait pas trop chaud (42 degrés!). Demain matin, votre banque vous don- nera certainement une garantie comme quoi vous étes solvable. Si vous voulez bien revenir aprés-demain, j’espére que le passeport sera prét. Salam, mon Pére. »— — « Que Dieu vous garde, Inspecteur. » 16 mai. — « Bonjour, Inspecteur. Ces Messieurs du bureau des impéots, trés aimablement, n’ont fait aucune difficulté: ils disent qu’ils savent trés bien que nous ne pouvons pas payer d’impéts sur le revenu, n’ayant pas de revenu, Voici leur papier. Le passeport est-il prét ? » — «Presque. Si vous voulez bien revenir demain matin 4 10 h. tout sera en ordre. » 17 mai. — « Ah, vous voila, mon Pére. Voici votre passeport. Vous voyez qu’aprés tout nous avons accompli en quatre jours ce qui aurait di prendre trois mois. » — «Grand merci, Inspecteur, et que Dieu vous bénisse! Vos bu- reaux sont vraiment expéditifs: méme Berne n’aurait pas pu faire si vite. A propros: Pendant vos prochaines vacances venez donc nous voir a Kalimpong. Il y aura toujours un lit et une assiette pour vous a la St. Augustine’s. Au revoir. » Chanoine Léon EBERHARD, missionnaire Réd.: Chne Louis Poncet, Auménier, Pensionnat St-Joseph, Monthey. Adm.; Chne Jean Brouchoud, Le Chable, Bagnes, Vs. C. C, P.: Missions du Sikkim - St-Maurice IIc 1786. IMP, ST-AUGUSTIN, ST-MAURICE 56

Not a member yet

L'Echo du Sikkim: bulletin des Missions de l'Abbaye de Saint-Maurice

L'Echo du Sikkim et des Andes: bulletin missionnaire de l'Abbaye de Saint-Maurice

L'Echo du Sikkim et des Andes: bulletin missionnaire de l'Abbaye de Saint-Maurice

L'Echo du Sikkim: bulletin des Missions de l'Abbaye de Saint-Maurice

L'Echo du Sikkim: bulletin des Missions de l'Abbaye de Saint-Maurice

L'Echo du Sikkim: bulletin des Missions de l'Abbaye de Saint-Maurice

Ein altes Briger Geschlecht: die Perrig

L'Echo du Sikkim: bulletin des Missions de l'Abbaye de Saint-Maurice

L'Echo du Sikkim: bulletin des Missions de l'Abbaye de Saint-Maurice

L'Echo du Sikkim: bulletin des Missions de l'Abbaye de Saint-Maurice

57,812

60,396