Les Impressionnistes et Stéphane Mallarmé

Abstract

Ami des peintres impressionnistes, Mallarmé pose sur leur art un regard d’une extrême acuité, qui tend à faire de l’impressionnisme l’indice d’une triple crise, à la fois métaphysique, esthétique, et politique : – métaphysique, parce que le traitement que l’impressionnisme fait subir à la lumière vaut comme une conversion de celle-ci à l’immanence ; – esthétique, parce que les leçons que Mallarmé retient des peintres éclairent sa propre recherche poétique, quand il travaille lui-même à changer la langue sur le motif ; – politique, enfin parce que l’impressionnisme apparaît comme l’art des temps démocratiques, en ceci que sa « valeur » réside dans le jugement purement « spéculatif » de la foule, qu’il s’agit d’éveiller à une conscience toujours plus haute de son propre génie symbolique.MOTS-CLÉS : Mallarmé ; peinture impressionniste ; impressionnisme littéraire ; poésie et peinture ; Edouard Manet ; Berthe MorisotAmi des peintres impressionnistes, Mallarmé pose sur leur art un regard d’une extrême acuité, qui tend à faire de l’impressionnisme l’indice d’une triple crise, à la fois métaphysique, esthétique, et politique : – métaphysique, parce que le traitement que l’impressionnisme fait subir à la lumière vaut comme une conversion de celle-ci à l’immanence ; – esthétique, parce que les leçons que Mallarmé retient des peintres éclairent sa propre recherche poétique, quand il travaille lui-même à changer la langue sur le motif ; – politique, enfin parce que l’impressionnisme apparaît comme l’art des temps démocratiques, en ceci que sa « valeur » réside dans le jugement purement « spéculatif » de la foule, qu’il s’agit d’éveiller à une conscience toujours plus haute de son propre génie symbolique

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