Le 11 septembre 1973, ils avaient des noms. Ils s'appelaient Anselmo Radrigán, Vicente García, Juan Aguirre, Alicia Herrera. La liste comporte au total 1198 noms. Beaucoup d'entre eux étaient des militants de la gauche chilienne. Arrêtés après le coup d'Etat, on ne les a plus revus. On suppose qu'ils ont été tués. On le suppose, on ne le sait pas avec certitude. Dans leurs foyers, le souvenir s'installe. Dans leurs foyers, père et mère, sœurs et frères, peuvent préserver l'illusion que leurs ..