Société nationale de protection de la nature et d'acclimatation de France, Paris (FRA)
Abstract
1) La structure par âges d’une population de Praomys tullbergi (Thomas) a été étudiée en zone forestière dans le S.-O. de la Nigeria. Des catégories d’âge ont été établies en se basant sur le degré d’usure des trois molaires supérieures gauches. 2) La même analyse a été faite sur une seconde série de crâ nes provenant d’individus d’âges connus élevés en laboratoire. Cela a permis d’assigner un âge réel probable aux catégories d’âge dentaire établies par ailleurs. 3) La structure par âges de la population sauvage reste rela tivement la même tout au cours de l’année. De jeunes individus sont présents chaque mois, en plus forte proportion cependant après les « pics » de reproduction. La majorité de la population piégée appartient aux catégories d’âge moyennes, et est âgée de 4 à 10 mois. Les individus les plus vieux, un an environ et plus, se rencontrent également à tous les mois de l’année. 4) La structure de population mise en évidence par la pré sente étude correspond bien avec celle que suggèrent les carac téristiques reproductrices de l’espèce et, dans leur ensemble, avec les résultats d’une étude de terrain faite dans la même région. 5) Les femelles peuvent avoir leurs premiers jeunes à l’âge de 4 mois environ et sont capables de continuer à se reproduire jusqu’à l’âge de 12 mois au moins. Le potentiel reproducteur de certaines femelles peut donc être très élevé dans ce milieu. 6) Les plus vieux individus capturés avaient environ 21 mois. Les deux sexes ont apparemment les mêmes chances d’atteindre un âge avancé. 7) Le taux de survie (après la phase de séjour au nid pour laquelle nous n’avons pas de données) est relativement bon. La moitié de la population atteint 8 mois environ, et 18 % dépassent l’âge d’un an. La majorité de la population est remplacée tous les 12 à 15 mois. 8) On a étudié les rapports entre le poids du corps et la lon gueur occipito-nasale du crâne d’une part, les classes d’âge d’autre part, chez les mâles et femelles sauvages. Nos résultats suggèrent que ces deux variables peuvent être utilisées pour estimer de façon raisonnable la classe d’âge à laquelle appartient un individu vivant. En captivité, la corrélation est cependant moins bonne, mais la longueur occipito-nasale peut donner des indications utiles sur l’âge. 9) La structure de population de Praomys tullbergi dans le S.-O. de la Nigeria est voisine de celle des rongeurs ougandais de forêt. Par contre, elle diffère considérablement de la structure de population des Praomys de savante. Le taux de renouvellement de la population et la longévité moyenne de ces rongeurs sont probablement influencés par la saisonnalité du milieu et les dif férences de modalités reproductrices qui en résultent. Une compa raison est faite entre une population de Praomys (Myomys) daltoni vivant à 50 km de distance environ, mais en savane
