ESPARR 2 : Accompagner un « proche » accidenté grave Une évaluation des dimensions positives et négatives du vécu des accidentés de la route du Rhône et de leur « aidant » familial (proche accompagnant).

Abstract

Peu d'étude sur les aidants de blessés graves sont disponibles dans la littérature ; ils concernent essentiellement des proches de traumatisés crâniens. Notre étude avait pour objectif d'étudier les répercussions de l'accompagnement d'un proche séÏrement accidenté de la route sur l'aidant familial principal (quelle que soit la lésion initiale), tant en termes d'impacts négatifs que positifs, et en particulier le retentissement sur la qualité de vie. Un second objectif était de voir si cet impact variait dans le temps. La population d'étude était représentée par les victimes graves d'accident enregistrées dans le registre des victimes d'accidents de la circulation du Rhône entre 2002 et 2012 et leur aidant principal. La qualité de vie de l'accidenté est impacté par son état de santé, le fait de se sentir une charge et son niveau de scolarité. Les aidants familiaux de personnes accidentées ont une prévalence de symptômes dépressifs plus importante que la population adulte française. Cette dépression est très liée à la présence de conflits familiaux, ou au fait que l'accidenté ne travaille pas. En ce qui concerne la qualité de vie de son aidant, la présence d'une symptomatologie dépressive est un facteur prépondérant dans la dégradation de celle-là. Par ailleurs, l'analyse des domaines de la qualité de vie montre que c'est la baisse des capacités participatives de l'accidenté qui affecte la qualité de vie dans le domaine environnemental ; Pour ce qui est du domaine social les incapacités fonctionnelles et adaptatives de l'accidenté dégrade cette qualité de vie. Une bonne cohésion familiale et la satisfaction de l'aidant quant au soutien social reçu est un facteur d'amélioration de sa qualité de vie. Les capacités participatives de l'accidenté impacte sur le temps disponible de son proche aidant, alors que ce sont plutôt les incapacités adaptatives de l'accidenté qui ont un impact sur la santé du proche ou sur la solidarité familiale. L'amélioration de l'estime de soi pour le proche est plutôt liée à la qualité du soutien social perçu par eux. Certaines stratégies de coping utilisées par les aidants modulent également la qualité de vie et le fardeau ressenti par l'aidant. Enfin, la qualité de vie de l'aidant est très liée à son ressenti d'un fardeau. Une analyse fine de la représentation de l'aidant par le proche, entreprise via l'inspection des éléments sémantiques en périphérie, réÏle ce que pensent les proches des qualités requises pour assumer pleinement ces fonctions d'aidant. L'amour n'est ainsi pas quelque chose d'inné, mais un construit, le fruit de la « PerséÎrance », du « Dévouement » et de la « Patience » de l'aidant. Cette patience, assimilée ici au « Courage », semble agir comme une soupape de sécurité face aux épreuves (« Temps », « Fatigue ») risquant à terme d'éroder cet amour que voue l'aidant à la victime. En définitive, notre étude montre que le handicap qui affecte une personne ayant eu un accident grave de la route est bien lié à une interaction entre des capacités diminuées, et un environnement social et personnel qui vont générer des difficultés de participation sociale, affecte aussi le proche aidant dans sa qualité de vie et dans son Îcu de l'accompagnement. Nous retiendrons en particulier le rôle de la famille (cohésion familiale, solidarité, absence de conflits...), et plus généralement du soutien social de l'aidant et du proche accidenté

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