La situation de guerre dans l'arène villageoise : un exemple dans le Centre-Ouest ivoirien

Abstract

National audienceAprès un rappel historique du contexte national et local avant le conflit de septembre 2002, cet article examine, à partir de l'étude de cas d'un village du Centre-Ouest forestier ivoirien, les implications de la situation actuelle sur trois des principaux enjeux de la vie sociale, économique et politique dans les campagnes : les relations entre autochtones et migrants, les relations entre les jeunes générations et les autorités familiales et villageoises, la gestion des coopératives de commercialisation du cacao. Les populations rurales ne subissent pas passivement la guerre et l'insécurité. La situation actuelle alimente et réactive les fractures structurelles et les dynamiques sociales locales préexistantes, conduisant à la recomposition des marges de manoeuvre des principaux groupes d'acteurs. Le cas des "jeunes", appelés par les autorités gouvernementales à constituer des barrages d'auto-défense, est particulièrement documenté. La principale conclusion est que, dans la mesure où le conflit ne remet pas encore en cause, au moins à court terme, les bases économiques de la société villageoise caractérisées par la petite exploitation familiale, on n'observe pas une désagrégation radicale des relations sociales, tant au niveau intrafamilial qu'intercommunautaire. Toutefois, les difficultés d'insertion sociale et économique de la nouvelle génération des villageois autochtones, largement "rurbanisés", laisse planer de sérieuses menaces sur l'avenir

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