Côte d'Ivoire. Un civisme musulman à toutes épreuves

Abstract

Article de vulgarisationDepuis l'investiture d'Alassane Ouattara à la présidence de la République en mai 2011, la Côte d'Ivoire est dirigée, pour la première fois de son histoire, par un chef d'Etat musulman. Ancien directeur général adjoint du FMI marié à une catholique française, Ouattara a nommé, le 25 mars dernier, l'archevêque de Bouaké Mgr Ahouana à la tête d'une nouvelle « Commission nationale de réconciliation et d'indemnisation des victimes » (CONARIV). Des religieux chrétiens et musulmans siègent dans la plupart des grandes institutions de l'Etat comme la Commission électorale indépendante (CEI), en charge de l'organisation des prochaines élections présidentielles d'octobre 2015. Ouattara a effectué des visites officielles en Arabie Saoudite, au Vatican, en Israël. Son gouvernement contribue au financement du pèlerinage des musulmans à la Mecque, des catholiques à Lourdes, des protestants et évangéliques en Terre sainte. Pluralisme confessionnel et gestion oecuménique du religieux Cette politique rappelle l'approcheoecuménique promue par le père de la nation, le catholique Félix Houphouët-Boigny, qui avait de la laïcité constitutionnelle une conception philo-cléricale, plus proche du modèle anglo-saxon que du modèle français, selon laquelle les religions dans leur ensemble ont un rôle positif à jouer dans le développement du pays. Le paysage confessionnel est pluriel : le pays compte 38,7% de musulmans et 30,3% de chrétiens. Si les religions traditionnelles ou « animismes » restent vivaces, les monothéismes ont fortement progressé depuis l'indépendance.De nombreuses familles ont des membres de différentes religions, sans que cela ne pose problème

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