'Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD)'
Abstract
Pour faire face aux changements climatiques et à ses impacts sur l’environnement et les sociétéshumaines, une transition mondiale vers les énergies décarbonées et renouvelables estnécessaire. Cependant, les impacts du développement éolien sur la faune, et notamment surles chiroptères, sont bien documentés. La mise en place de mesures de réduction de cesimpacts est donc essentielle dans un contexte de crise de la biodiversité. Le programmeOPRECh est spécifiquement ciblé sur les processus de dimensionnement, de mise en oeuvre etde contrôle de la mesure de régulation des éoliennes pour réduire les mortalités qu’ellesgénèrent sur les chauves-souris. En l’absence de cadrage ou de synthèse de retour d’expériencesà l’échelle nationale, il s’est articulé autour de trois axes ;Le premier volet (1) est une vaste revue de la littérature spécialisée destinée à faire un premierbilan du stade de développement actuel de la mesure à l’échelle nationale et de caractériser lespratiques de l’ensemble du processus de régulation. Il montre que moins de la moitié du parcnational Français bénéficie de cette mesure, mais que cette dernière est globalement efficacequand elle est mise en oeuvre. C’est d’autant plus encourageant que cette efficacité souffre desproblèmes de mise en oeuvre effective. Les pratiques sont diversifiées, avec des disparitésrégionales mais tendent à s’améliorer et à s’homogénéiser.Le deuxième volet (2) expérimental teste l’efficacité de différentes modalités régulièrementutilisées et analyse les possibilités de prédiction du risque de mortalité avec une diversité devariables. Au sein du parc étudié, comparées aux éoliennes non régulées, les éoliennes réguléeslors des vitesses de vent de 6 m/s ont permis de réduire 100% des mortalités. L’effet a étémoindre mais notable pour des seuils de 3 et 4.5 m/s de vent (respectivement 56 à 61% deréduction de mortalité). Les analyses complémentaires montrent que le risque de mortalitéaugmente significativement avec la température, lorsque la vitesse du rotor diminue et lorsquel’activité au sol et en nacelle est élevée. La température, la vitesse du vent et la période del’année sont des variables pertinentes pour prédire une partie de l’activité à l’échelle de la nuit.Néanmoins, les réponses entre les espèces sont variées, et les difficultés de prédiction del’activité et des risques de mortalité concernent surtout les espèces du groupe des nyctaloïdes.La mise en place d’une régulation reste essentielle pour réduire les impacts des éoliennes sur lespopulations de chiroptères. Leur calibrage à partir de seuils fixes de vent et de températureseulement est une mesure efficace pour réduire significativement les mortalités de Pipistrellussp. mais reste insuffisante dans un objectif d’optimisation.Le troisième volet (3) synthétise les résultats sous les formes d’une liste de contraintes, leviers etrecommandations pour l’ensemble du processus de régulation. Il invite les acteurs vers despratiques et des principes en faveur d’une systématisation rapide et à large échelle de la mesure,et vers différents leviers d’optimisation