National audienceLe changement climatique a des effets à long terme en raison de la dérive de ses paramètres moyens : élévation de la température, réduction des pluies de printemps ou d'été. Mais le climat a aussi un impact fort lorsque des conditions extrêmes dépassent les seuils supportables par certaines espèces : c'est le cas des canicules comme celle de l'année 2003 ou, en Provence, de la répétition exceptionnelle des sécheresses entre 2003 et 2008. On observe entre 1996 et 2008 une modification sensible de la composition floristique des forêts. Les plantes les plus exigeantes en eau et en fraîcheur ont beaucoup perdu de terrain, tandis que les plus résistantes à la sécheresse gagnaient en surface comme en abondance. La productivité et la croissance en hauteur des arbres méditerranéens comme le pin d'Alep ont progressé de 40% durant le 20ème siècle, tandis que celle des espèces plus nordiques et montagnardes comme le pin sylvestre perdait au moins autant. En raison de la répétition des années très chaudes et sèches depuis 1998, et notamment entre 2001 et 2008, on observe une dégradation générale de l'état de santé des forêts en Provence. La productivité du pin d'Alep se réduit fortement et le pin sylvestre meurt sur des milliers d'hectares. Les dimensions des feuilles et aiguilles des arbres se réduisent de 20 à 50%, tandis que leur durée de vie diminue tout autant. Les branches cessent de pousser en longueur, de nombreux fruits avortent ou donnent des graines non-viables. Dans le sous-bois, de nombreux végétaux meurent aussi partiellement ou totalement : la biomasse morte ainsi accumulée accroît durablement le risque d'incendie. La sécheresse n'accroît pas que le risque d'incendie: elle augmente aussi l'intensité des feux et les dégâts qu'ils causent sur l'environnement. Enfin, le changement climatique favorise le développement épidémique de parasites (insectes, champignons) jusque là considérés comme endémiques et peu dangereux, et l'arrivée de nouveaux parasites en provenance de régions plus chaudes. / The climate change has long-term effects because of the drift of its average parameters: rise of temperatures, reduction of spring or summer rains. But the climate also has a strong impact when extreme conditions exceed the thresholds for certain species: one example is the 2003 scorching heat in Provence, of the exceptional repeated droughts between 2003 and 2008. We observed between 1996 and 2008 a significant turn-over of forest flora composition. The most mesophilous and water-demanding plants lost ground, whereas drought-resistant species won in number and cover. The productivity and height growth of Mediterranean trees as Pinus halepensis (Aleppo pine) gained 40 % during 20th century, whereas that of more continental and mountain species as Pinus silvestris (Scotts pine) lost at least as much. Because of the repetition of very warm and dry years since 1998, particularly between 2001 and 2008, we observed a general degradation of forests health in Provence. The productivity of Aleppo pine was strongly reduced and thousands of hectares of Scotts pine were killed. The dimensions of tree leaves and needles were reduced from 20 to 50 %, whereas their life span decreases as much. Branches stopped growing in length and many fruits aborted or gave non-viable seeds. In the undergrowth, numerous plants withered partially or totally: the accumulated dead biomass increased durably fire risk. The drought does not only increase the fire risk: it also increases the intensity of fires and the damages to the environment. Finally, climate change favors the epidemic development of parasites (insects, fungus) considered up to now as endemic, and the settling of new parasites from warmer regions