research

Prévalence des symptômes musculo-squelettiques multi-sites dans une population de travailleurs salariés

Abstract

Objectif.– La prévalence des troubles musculo-squelettiques (TMS) d’origine professionnelle ne cessent d’augmenter et bien que la très grande majorité des données disponibles sur le sujet portent sur les TMS définis par localisation anatomique, un nombre croissant de travaux témoignent de la faible prévalence des symptômes isolés et bien délimités sur un site anatomique spécifique. L’objectif de ce travail est de décrire la prévalence et les caractéristiques des symptômes musculosquelettiques (SMS) multi-sites (MS) dans une large population de travailleurs salariés français. Méthode.– Cette étude a été réalisée à partir des données de surveillance de l’enquête transversale (2002–2005) du réseau de médecin du travail dans la population des travailleurs salariés de la région des Pays-de-la-Loire (20 à 59 ans). Les données sur les SMS ont été renseignées dans la salle d’attente des médecins du travail du réseau au moyen de l’auto-questionnaire standardisé NORDIC. Résultats.– La population de l’étude comprenait 3710 salariés (58 %, soit 2162 hommes et 42 %, soit 1548 femmes) de moyenne d’âge 38,4 ans (écart-type 10,4 ans). Les catégories professionnelles représentées étaient : « ouvriers qualifiés et non qualifiés » (56 %), « professions intermédiaires » (25 %) ou « cadres » (10 %) chez les hommes et « employées » (52 %), « ouvrières qualifiées et non qualifiées » (24 %) ou « professions intermédiaires » (19 %) chez les femmes. La prévalence des SMS au cours des 12 derniers mois était de 83,8 % avec un intervalle de confiance à 95 % de [82,8–85,3] pour les hommes et de 83,9 % [82,0–85,7] pour les femmes. La prévalence des SMS subaigus (d’au moins 30 jours) au cours des 12 derniers mois était de 32,8 % [30,9–34,8] pour les hommes et de 37,3 % [34,9–39,7] pour les femmes. Deux tiers des salariés déclaraient la présence de SMS sur deux sites anatomiques ou plus (SMS-MS) et environ 20 % déclaraient la présence de SMS d’au moins 30 jours sur deux sites anatomiques ou plus (SMS-MS). Les sites anatomiques les plus fréquemment associés à d’autres SMS étaient le haut du dos, la hanche, le coude et la nuque. La majorité de ces SMS-MS était étendue sur au moins deux des trois régions anatomiques (membre supérieur, région axiale et membre inférieur). Conclusion.– La fréquence et l’étendue des SMS-MS sont considérables chez les travailleurs. Il est indispensable d’approfondir nos connaissances dans ce domaine afin de mieux comprendre leurs caractéristiques et leurs déterminants

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