research

Les métropoles à l'épreuve de leur récit politique

Abstract

Comment s'exprime la violence symbolique du langage politique (et sur quelles rhétoriques dominantes) dans le processus contemporain de métropolisation? Nous avons mobilisé les résultats d'enquêtes récemment menées sur des politiques publiques dans les régions urbaines de Naples, Toronto, Montréal, Lyon, Strasbourg et Grenoble pour réfléchir à ce qui s'apparente à une mise à l'épreuve narrative du moment métropolitain. Nous faisons en effet le constat que les élites politiques (élus, fonctionnaires, experts) peinent à produire des discours audibles et légitimes au niveau intercommunal lorsqu'ils cherchent à énoncer des priorités d'action publique à cette échelle en matière d'aménagement, de développement ou de cohésion sociale. Dans les façons de raconter les métropoles, on observe à la fois une panne de sens (des rhétoriques politiques sans émotion) et une panne d'éloquence (des discours professionnels sans séduction). Pour comprendre comment ces déficits en récits politiques illustrent mais aussi expliquent la gouvernabilité incertaine, différenciée et inachevée des institutions urbaines, la communication se propose d'intégrer dans l'approche cognitive des politiques publiques les effets de contexte et de territorialité en mobilisant trois traditions analytiques (les Cultural Studies, la Narrative Policy Analysis et l'entrée par les émotions politiques). Cette combinatoire permet d'insister sur les processus de transcodage du bien commun local qui contrarient (plus qu'ils ne structurent) l'émergence d'un ordre politique à l'échelon métropolitain

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