Facteurs pronostiques et survie des patients atteints d'un cancer bronchique évolué en réanimation

Abstract

Le pronostic des cancers bronchiques évolués est sombre, rendant la décision de réanimation difficile. Nous avons réalisé une étude rétrospective multicentrique sur les patients porteurs d un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) stade IIIB et IV ou un cancer bronchique à petites cellules (CBPC) localisé et disséminé, hospitalisés en réanimation entre 1996 et 2006. L objectif était d identifier les patients pour qui l apport d une réanimation est bénéfique. Parmi les 76 patients inclus (âge moyen 62,9 +-9,9 ans), 29 étaient porteurs d un CBPC (dont 18 disséminés) et 49 d un CBNPC (20 stade IIIB, 29 stade IV).Ces patients ont été transférés en réanimation pour une pathologie liée au cancer dans 78,9% des cas : iatrogénie (n=30), progression du cancer (n=14), pathologie favorisée par le terrain néoplasique (n=17). L étiologie principale était infectieuse (n=41). Trente six patients sont décédés en réanimation (47,4%). Cinquante sept patients sont décédés à l hôpital (64,5%). Avant ajustement, les facteurs liés à la survenue du décès étaient : un traitement préalable par radiothérapie (p=0,03), une thrombopénie inférieure à 100000/mm3 (0,015), le nombre de défaillances viscérales (p=0,038), la cause infectieuse (p=0,002) en particulier l infection respiratoire (p=0,001), nécessité d une ventilation mécanique (p=0,001), le recours aux amines vasopressives (p<0,0001). A l inverse, la réanimation pour complication iatrogène apparaissait de meilleur pronostic : 56,5% de survivants vs 33,3% pour les autres causes (p=0,04). En analyse multivariée, la mortalité en réanimation restait indépendamment liée à la présence d une thrombopénie inférieure à 100000/mm3 (OR 6, p=0,018), au recours aux amines vasopressives (OR 5,5, p=0,012) et à la ventilation mécanique (OR 4,69, p=0,021). L admission en réanimation en rapport avec une complication du traitement du cancer semblait de moins mauvais pronostic (OR 0,234, p=0,023). En conclusion, la décision d admettre en réanimation un patient atteint d un cancer bronchique évolué reste difficile mais devrait être encouragée plus particulièrement chez les patients présentant une défaillance viscérale en rapport avec une complication du traitement anti-cancéreuxAMIENS-BU Santé (800212102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF

    Similar works

    Full text

    thumbnail-image

    Available Versions

    Last time updated on 14/06/2016