Stratégie reproductrice d'une espèce de lézard à pontes multiples (Podarcis muralis) dans un environnement contraignant

Abstract

Les êtres vivants sont exposés aux variations environnementales (notamment thermiques) à l'échelle journalière, saisonnière ou annuelle. Chez les ectothermes, la température du milieu affecte directement la température corporelle et donc la physiologie, les performances locomotrices, l'activité et de façon ultime la "fitness" des individus. Le développement embryonnaire est une étape très sensible aux fluctuations thermiques et les ectothermes ont déployé une diversité de moyens pour en atténuer les effets. Chez les espèces à pontes annuelles multiples, la reproduction s'étale sur une période étendue pendant laquelle les conditions thermiques saisonnières varient fortement. Ces fluctuations peuvent profondément contraindre l'activité des individus et affecter les trajectoires de développement. Les déterminants du succès reproducteur impliquent donc la prise en compte des contraintes environnementales mais aussi de l'ontogénie des individus. En effet, chez les espèces à croissance indéterminée, la nature des compromis d'allocation devrait fortement dépendre de la taille et de l'âge des individus. Des changements ontogéniques dans les stratégies d'allocation de la ressource sont attendus en permettant une optimisation du succès reproducteur. Au cours de cette thèse, nous avons examiné les stratégies de reproduction chez une espèce à pontes multiples, le lézard des murailles (Podarcis muralis) dans un contexte thermique contraignant (climat océanique, Centre Ouest de la France). A l'aide d'une approche expérimentale, nous avons mis en évidence le fort impact des conditions thermiques sur la qualité du développement embryonnaire et l'importance de la phénologie (date de ponte) sur les trajectoires individuelles. Les dates de ponte précoces et les températures d'incubation élevées favorisent la survie des jeunes. Le suivi CMR lancé en 2006 a permis de mettre en évidence l'importance de l'âge et de la taille corporelle des femelles dans le compromis d'allocation. Ainsi les individus âgés cessent d'allouer leurs ressources dans la croissance et favorisent la capitalisation de l'énergie. Cette transition permet de soutenir un effort reproducteur plus élevé et un engagement plus précoce dans la reproduction. Des contraintes énergétiques induites par la reproduction ont également pu être révélées en étudiant les variations saisonnières des taux de corticoïdes et de l'ectoparasitisme. Enfin l'étude de la multipaternité souligne l'influence de la taille des femelles et de la séquence de ponte sur la stratégie de reproduction.Living organisms are exposed to environmental fluctuations (including temperature) at the daily, seasonal or annual scale. In ectotherms, environmental temperature directly affects body temperature and thus the physiology, locomotory performance, activity and ultimately the fitness of individuals. Embryonic development is a very sensitive step to thermal fluctuations and ectotherms have deployed a variety of means to buffer its effects. In annual multiple clutches species, reproduction spread over an extended period during which the seasonal thermal conditions vary widely. These fluctuations can profoundly constrain the activity of the individuals and affect developmental trajectories. Determinants of reproductive success thus involve the consideration of environmental constraints as well as ontogéniques trajectories. Indeed, in indeterminate growth species, the nature of allocation trade-offs should strongly depends on the size and age of the individuals. Ontogenetic changes in strategies for resource allocation are expected to optimize reproductive success. In this thesis, we examined the reproductive strategies in a species with multiple clutches, the wall lizard (Podarcis muralis) in a thermally challenging context (oceanic climate, Central West of France). Using an experimental approach, we demonstrated the strong impact of thermal conditions on the quality of embryonic development and the importance of phenology (laying date) on individual trajectories. Early laying dates and incubation temperatures promote high survival of juveniles. The population monitoring initiated in 2006 has highlighted the importance of age and body size of females in the allocation trade-offs. Thus older individuals cease to allocate their resources in growth and encourage the capitalization of energy. This ontogenic shift supports a higher reproductive effort and a earlier engagement in reproduction. Energy constraints induced by reproduction have also been revealed by studying the seasonal variations in levels of corticosteroids and ectoparasites. Finally the study of multipaternity emphasizes the influence of female size and laying sequence on the reproductive strategy.POITIERS-BU Sciences (861942102) / SudocSudocFranceF

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    Last time updated on 14/06/2016