África[s] - Revista do Programa de Pós-Graduação em Estudos Africanos e Representações da África
Abstract
Le présent article évalue la cohabitation du shupamem, langue bantoue des grassfield parlée à l’ouest du Cameroun avec le français en classe de FLS au CES de Njiketkié. L’article se focalise sur l’impact du shupamem dans la communication écrite et orale en langue française chez les apprenants des classes de 6ème et 5ème au CES de Njiketkié. Ainsi, pour comprendre ce phénomène nous nous sommes posé la question suivante: les difficultés que rencontrent les apprenants de classes de 6ème et 5ème du CES de Njiketkié en français sont-elles liées à leur pratique régulière du shupamem? Notre travail a donc pour objectif d’identifier et d’analyser les marques du phénomène de la cohabitation entre le le shupamem et le français chez les élèves qui vivent dans un environnement linguistique entièrement dominé par leur langue maternelle. Pour mener à bien notre recherche, trois types de donnée ont été collectées, les copies des apprenants à travers l’analyse des documents, les propos de ceux-ci recueillis au moyen de questionnaires, et l’opinion des enseignants à travers l’entretien semi-directif. Ces données ont été analysées au moyen du variationisme de Gumperz (1989) et de la sémantaxe de Manessy (1994). Il ressort de cette étude que les fautes commises par les élèves de classe de 6ème et 5ème du CES de Njiketkié au cours de leur production en langue française sont causées par la domination entière de leur langue maternelle dans la localité de njiketkié. Ces apprenants affirment que leurs lacunes en français sont aussi dues entre autres au fait que non seulement ils ont de carences en vocabulaire mais la langue française est dépourvue de certains vocabulaires pouvant leur permettre de s’exprimer comme ils veulent. Certains enseignants ont décrypté les difficultés des apprenants, parlent de leur gestion et proposent des solutions pour remédier à cette situation. Ce travail pourra être utile à tous ceux qui enseignent le français dans les zones rurales où généralement, les langues locales constituent le principal obstacle dans l’acquisition de la compétence communicative langagière en langue seconde, ces enseignants pourraient ainsi ne plus subir cette cohabitation comme une fatalité