Après sa série d’opérations chirurgicales pendant lesquelles l’artiste se fait, entre autres, greffer des implants sur les tempes, l’Art charnel d’ORLAN s’incarne au virtuel, élaborant des hybridations numériques qui mêlent son propre corps à des représentations de corps non-occidentaux. Avec ses quatre séries des Self-hybridations, ORLAN conçoit des images composites pour donner à voir une identité plurielle. Ces représentations du métissage s’inscrivent dans un contexte de mondialisation accrue, héritée de l’expansion des empires coloniaux d’Europe, qui change les rapports que l’on entretient avec l’altérité. Il s’agit ici de saisir, sous le prisme des études de genres et postcoloniales, les conditions dans lesquelles la virtualité photographique, notamment à travers la pratique du morphing, permet à ORLAN de dépasser les frontières culturelles