Le rôle essentiel de l’alimentation est de fournir des substances nutritives nécessaires pour couvrir les besoins nutritionnels d’un individu.  Cependant, plusieurs scientifiques soutiennent l’hypothèse que quelques produits alimentaires et composants de l’aliment ont des effets physiologiques et psychologiques bénéfiques, en plus de leur rôle d’apport de molécules de base, c’est de Nutrithérapie (Roberfroid, 2000; Ashwell, 2002; Ven kleef et al. 2005). Aujourd’hui, la recherche sur des composants biologiquement actifs dans les produits alimentaires devient un axe de recherche très attirant, essentiellement dans les industries agroalimentaires

BOUYAHYA, Abdelhakim

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Revues Scientifiques Marocaines

, N° 4, Vol. 1: 1-3                                                                                                            BOUYAHYA.,  2016      1                                                                                                       Annales des Sciences de la Santé, ISSN: 2421-8936  Editorial Alicaments : des aliments aux médicaments, quel apport pour la santé ? BOUYAHYA Abdelhakim Laboratoire de Biochimie-Immunologie, Faculté des sciences, Université Mohamed V, Rabat & Laboratoire de Biologie et Santé, Faculté des sciences, Université Abdelmalk Essaadi, Tétouan. E-mail : boyahyaa-90@hotmail.fr  Le rôle essentiel de l’alimentation est de fournir des substances nutritives nécessaires pour couvrir les besoins nutritionnels d’un individu.  Cependant, plusieurs scientifiques soutiennent l’hypothèse que quelques produits alimentaires et composants de l’aliment ont des effets physiologiques et psychologiques bénéfiques, en plus de leur rôle d’apport de molécules de base, c’est de Nutrithérapie (Roberfroid, 2000; Ashwell, 2002; Ven kleef et al. 2005). Aujourd’hui, la recherche sur des composants biologiquement actifs dans les produits alimentaires devient un axe de recherche très attirant, essentiellement dans les industries agroalimentaires. Ces aliments sont considérés, généralement, comme des produits ayant un effet bénéfique sur une ou plusieurs fonctions cibles dans l’organisme, au-delà des effets nutritionnels habituels, et pouvant soit améliorer l’état de santé et le bien être d’un individu soit réduire le risque d’une maladie (Contor, 2001 ; Roberfroid, 2000). Par conséquent, ils sont localisés entre les frontières des aliments et médicaments d’où l’appellation d’alicaments. Parfois on trouve d’autres termes comme aliments-santé, aliments fonctionnels, nutraceutiques, cosmétofood ou autres, tous ces aliments se rejoignent sur un point : ils prétendent prévenir et / ou soigner des maladies et redonner force, forme et beauté. On peut mettre au point de ces alicaments par différentes procédures telles que l’ajout des ingrédients actifs à des produits alimentaires de base (comme des muffins renfermant du bêta-glucane, des aliments auxquels on a ajouté des fibres solubles, etc.) ou en utilisant des techniques de production spéciales, comme la sélection des végétaux, la modification génétique et des diètes alimentaires spécialisées (comme les tomates renfermant un niveau élevé de lycopène, des œufs oméga-3, etc.). Au plan législatif, plusieurs points d’accord ont été distingués à l’échelle internationale dans la réglementation de ces aliments (ils doivent être des aliments et n’ont pas des suppléments nutritifs de régime, ne doivent présenter aucun danger). En ce qui concerne la réglementation de ces alicaments, ils doivent au minimum répondre aux certaines exigences de base comme l’interdiction  d’induire le consommateur en erreur et de ne pas empiéter sur le domaine du médicament, aspect souvent appliqué dans la catégorie des denrées alimentaires. Par ailleurs, ces alicaments en tant que denrée alimentaire, ils sont soumis aux règles relatives à la sécurité, à l’étiquetage, la présentation et à la responsabilité civile. Ils font également l’objet de textes plus précis. La multiplicité de ces réglementations engendre des difficultés et leur mise en œuvre ce qui, par , N° 4, Vol. 1: 1-3                                                                                                            BOUYAHYA.,  2016      2                                                                                                       Annales des Sciences de la Santé, ISSN: 2421-8936  conséquence, leur manque de cohérence parfois. Les allégations concernant ces types d’aliments sont de l’ordre de quatre. 1) les allégations nutritionnelles qui signifient toute représentation publicitaire qui énonce, suggère ou implique qu’un aliment possède des propriétés nutritives particulières à savoir l’énergie qu’elle fournie et les éléments nutritifs qu’ils contiennent. 2) les Allégations nutritionnelles fonctionnelles, elles signifient toute description de l’effet d’un aliment, d’un nutriment ou d’une substance nutritive sur les fonctions normales de l’organisme, exemple : le calcium aide au développement d’une ossature et d’une dentition solide. 3) les Allégations santé, elles décrient Toute mention qui indique, suggère ou implique qu’une relation existe entre un aliment  et à un état lié à la santé. Par exemple, un aliment contient oméga 3 qui diminue les risques de maladies cardio-vasculaires. 4) Allégations thérapeutiques, elles définissent toute propriété de prévention, de traitement ou de guérison des maladies humaines que possède un aliment (Contor, 2001). Le marché des alicaments connaît une croissance importante dans le monde entier dans les dernières années. En effet, une panoplie des  produits innovateurs est lancée continuellement, et la concurrence devenue de plus en plus féroce. Cette croissance est expliquée par une double dimension, santé publique et avantage économique. La publique est devenu encouragé vers l’utilisation des alicaments pour maintenir un bon état de santé.  Ce choix est soutenu par les études épidémiologiques et les informations cliniques qui ont montré l’efficacité des alicaments dans la prévention des maladies. De plus,  ces alicaments trouvent leur place chez les consommateurs les plus préoccupés de leur santé. La dimension économique des alicaments s’articule essentiellement  dans le fait qu’ils sont moins chers et présentent des risques secondaires réduits (Nilles et al., 2001).  Les alicaments sont classés dans trois catégories. Les alicaments allégés (pourcentage d’élément essentiel est faible), les alicaments enrichis (enrichissement de la composition d’origine par des procédées technologiques ou biotechnologiques), les alicaments ajoutés (un ou plusieurs éléments, qui n’étaient pas présent à la base, ont été rajoutés à un aliment). Cependant, avec le déchiffrage du matériel génomique de nouvelles technologies ont été développées y compris les OGM (organismes génétiquement modifiés). En alimentation, les recherches se focalisent aujourd’hui vers le développement des plantes permettant un meilleur rendement nutritionnel et évitant l’apport d’élément nutritif. Ainsi, il est possible d’obtenir des plantes de maïs, colza, soja à teneurs élevées en acides aminés, notamment en méthionine et en lysine, et des maïs enrichis en huile. Les aliments génétiquement modifiés (AGM) sont classés selon la manière dont le caractère nouveau a été introduit. L’aliment peut être lui-même un OGM (tomate, maïs, riz etc.), l’aliment contient un OGM vivant (yaourt contenant des bactéries lactiques : Probiotiques), l’aliment contient des produits fournis par les OGM (enzymes, acides aminés et vitamines : prébiotiques) (Fedorak et Madsen, 2004 ; Van Loo et al., 2004 ; Doron & Gorbach, 2006), ou l’aliment fourni par des OGM pasteurisés (ex : yaourt pasteurisé).  Les alicaments sont des aliments possédants des propriétés au de là des apports nutritionnels. Malgré leurs effets préconisés, , N° 4, Vol. 1: 1-3                                                                                                            BOUYAHYA.,  2016      3                                                                                                       Annales des Sciences de la Santé, ISSN: 2421-8936  il peut y avoir des effets négatifs sur la santé humaine. Pour donner un exemple concret, la surconsommation de β-carotène visant à réduire les cancers du foie et de l’œsophage, avait provoqué l’apparition du cancer du poumon dans certains cas.  Les risque liés aux effets à long terme des AGM (aliments génétiquement modifiés) sur la santé doivent rendre la publique plus consciente à leurs consommations (car ils contiennent des caractères qui pourraient avoir des effets à longs durée). Face à ce problème, le recours vers les alicaments naturels (non modifiés génétiquement) s’avère une préférentiel satisfaisant  qui doit être recherché par le consommateur.  Références bibliographiques 1.    Ashwell, M., 2002. Concepts of junctional foods. ILSL Europe Concise Monograph series: 1-40. 2.    Contor, L., 2001. Functional Food Science in Europe. Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases journal.11:3-20. 3.    Doron, S., Gorbach S. L., 2006. Probiotics: their role in the treatment and prevention of disease. Expert Rev Anti Infect Ther. 4: 261-75. 4.    Fedorak, R. N., Madsen, K. L., 2004. Probiotics and prebiotics in gastrointestinal disorders. Curr Opin Gastroenterol. 20:146–55. 5.    Nilles, J. J., 2001. Pour une approche pragmatique dans l’éthique de la vente, Décisions Marketing. 22 : 65-72. 6.    Roberfroid, M. B., 2000. A European consensus of scientific concepts of functional foods. Nutrition. 16: 689-91. 7.    Van Loo, JV., Gibson, GR., Probert, HM., Rastall, RA., Roberfroid, MB., 2004.  Dietary modulation of the human colonic microbiota: updating the concept of prebiotics. Nutr Res Rev. 17:259–75. 8.    Ven kleef, E., van Trijp, H.C.M, Luning, P., 2005.  Functional foods: health claim-food product compatibility and the impact of health claim framing on consumer evaluation. Appetite 44 : 299-308.  

Alicaments : des aliments aux médicaments, quel apport pour la santé ?

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