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    Ma matire est del plus prodome : construction du discours biographique dans l’Histoire de Guillaume le Maréchal

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    editorial reviewedL’Histoire de Guillaume le Maréchal est une biographie chevaleresque anglo-normande rédigée entre 1224 et 1226 par un certain Jean le Trouvère. Souvent étudiée comme témoignage de première main sur les mœurs de l’aristocratie anglo-normande de la fin du XIIe siècle, ce récit revêt un intérêt particulier en raison des nombreuses interventions du narrateur. Deux conclusions peuvent être dégagées à la fin de cette étude : d’une part, l’Histoire de Guillaume le Maréchal présente suffisamment de divergences avec le corpus bourguignon du XVe siècle pour la considérer comme appartenant à une tradition différente. D’autre part, la notion d’hybridité qui s’attache au genre spécifique de la biographie chevaleresque ne peut pas être validée, car cette dernière est régie selon un système propre et indépendant de ses sources d’inspiration que sont l’hagiographie, l’épopée, l’hagiographie et le roman

    Forme de vie, vie des traditions textuelles. Structures biographiques dans les <i>Chroniques romanes des comtes de Foix</i> d’Arnaud Esquerrier (XV<sup>e</sup> siècle)

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    Les Chroniques romanes des comtes de Foix sont rédigées par Arnaud Esquerrier entre 1456 et 1458. Elles prennent la forme de seize portraits en chaîne, retraçant la lignée des comtes de Foix. Ce texte nous est transmis par un seul manuscrit complet, datant du XVIIe siècle et conservé aux Archives départementales de l’Ariège, à Foix. Sur le plan philologique, le projet de doctorat vise à offrir une réédition du texte qui implique, en plus de la retranscription intégrale du manuscrit principal, l’insertion d’un apparat critique mieux aux normes philologiques actuelles, une traduction en français moderne, un glossaire plus étoffé, ainsi que des index toponymique et onomastique. Sur le plan linguistique, l'objectif est, d'une part, de rendre compte de la langue écrite de l’auteur, une scripta propre aux domaines de Foix-Béarn dont nous pouvons prendre connaissance en opérant des comparaisons avec d’autres documents de l’époque ; d’autre part, de rendre compte de la langue du copiste, l’occitan du XVIIe siècle, encore peu étudié à ce jour. Du point de vue de sa structure, l’étude linguistique passe par les étapes classiques : analyse des phénomènes graphiques, du vocalisme, du consonantisme, de la morphosyntaxe, du lexique et du style. Pour saisir les enjeux des Chroniques romanes, j’ai enfin mené une analyse historico-littéraire en plusieurs étapes : tout d’abord, dresser un panorama de la production historiographique en langue d’oc (entre le XIIIe et la toute fin du XVe siècle), ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Ensuite, identifier le modèle ayant décidé de la structure de l’œuvre : les notices comtales répondent à une organisation précise, héritée du Liber Pontificalis. Puis, établir la liste des sources d’inspiration employées par le chroniqueur, en ayant soin de préciser la manière et les mobiles qui soutiennent leur convocation. Une fois les modèles d’écriture d’Arnaud Esquerrier bien cernés, il était possible de déterminer les méthodes employées par l’auteur pour honorer l’objectif principal de cette chronique de cour officielle : encenser le lignage de Foix. L'auteur attribue à chaque comte plusieurs vertus précises, héritées du discours des troubadours, qui permettent de définir l’archétype du seigneur de Foix. Sur cette base, il apparaît qu’Arnaud Esquerrier ne se contente pas de réactiver la rhétorique courtoise du XIIIe siècle, mais qu’il veille également à l’adapter aux mœurs de son temps en proposant, par exemple, une perception plus ou moins moderne d’une même vertu. Enfin, il est rapidement apparu que l’écriture d’Arnaud Esquerrier était presque systématiquement conçue à deux niveaux interprétatifs, reflétant la prise en compte de deux publics-cibles : le premier concerne l’entourage immédiat du comte de Foix, auquel l’auteur s’adresse en établissant des liens de connivence et en faisant appel à sa mémoire collective ; le second implique un auditoire plus large que l’auteur interpelle en employant des références supra-locales.</p
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