16 research outputs found

    L’écriture du jaune et les traversées de lumière dans The Winter Sleep of Captain Lemass de Harry Clifton

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    Le mouvement et le déplacement sont au cœur de l’œuvre de Harry Clifton. Le recueil intitulé The Winter Sleep of Captain Lemass est ainsi placé sous le signe de traversées : dans l’espace, le temps, la littérature, mais aussi d’un medium à l’autre (de l’image au texte et réciproquement). Cependant, dans le monde que décrit le poète irlandais contemporain – un monde privé de Dieu, condamné à la répétition du présent, où le passé est un espace enneigé qui enlise, pétrifie et où la possibilité d’un futur semble abolie – ces déplacements peuvent tourner court, et aboutir à une forme de stagnation, à une errance sans but. Cet article se propose d’étudier plus précisément l’écriture du jaune et de la lumière, ainsi que le fonctionnement de l’intermédialité, de l’intratextualité et de l’intertextualité. Si le jaune et la lumière peuvent être artificiels ou s’obscurcir, n’être plus que des traces – signes et restes – d’un sens perdu et d’une grâce disparue, ils percent la grisaille de l’ordinaire et du quotidien. Ils peuvent aussi être le symbole d’un effet de présence et/ou de l’amour, de moments où l’être est transpercé et redéfini. Enfin, au cœur de l’écriture même, la traversée intertextuelle est à double sens. D’un côté, les sous-textes qui parcourent l’espace poétique sont le point de départ du cheminement des mots ; ils servent de fondation à l’expression d’un questionnement sur l’avoir-été, l’être et le devenir. De l’autre, ils sont ce que le poète déconstruit et transforme, leur donnant un nouveau tour. Ceci crée de multiples effets de résonance qui se font dialogue fécond d’un texte à l’autre, et qui s’étendent en se complexifiant de manière intermédiale et intratextuelle.Movement and displacement are at the heart of Harry Clifton’s work, and The Winter Sleep of Captain Lemass exhibits multiple forms of crossings: through space, time, literature, or media (from image to text and vice versa). Nonetheless, in the world described by this contemporary Irish poet—a world without God, where the present repeats itself, where the past is perceived as a snowy, freezing, petrifying place, and where the future seems to have been cancelled—these movements can become forms of aimless wandering, of stagnation, or be defined as the way to nowhere. This article focuses on the representation of yellow and light and on how intermediality, intratextuality and intertextuality operate. Yellow and light can be artificial, altered or darkened, they can appear as traces, as what remains of a lost direction, meaning, and grace, but they still break through and penetrate the greyness of ordinary life. They can also represent moments when love or presence is experienced so deeply that they affect the self, going through it, to its core, and redefining it. Finally, this essay will examine how intertextuality can be considered as a two-way crossing. Throughout the book, quotations and references are a starting point leading to a new written path; they work as foundations, as what sustains the poet’s questioning about what was, is and will be. They are also what the poet deconstructs, transforms and rewrites, hence giving them a new meaning and direction. As a result, effects of resonance create a fruitful dialogue between texts, and reverberate through intermediality and intratextuality

    “The Crucifixion”: Traumatic History in Paul Durcan’s Ekphrasis

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    Cet article a pour thème principal le trauma dans le poème de Paul Durcan intitulé « The Crucifixion ». Ce poème ekphrastique est le second de Crazy About Women, un recueil de poèmes commandé par la National Gallery of Ireland en 1990 et qui s’inspire de la collection du musée. Cet article démontre la manière dont cette ekphrasis qui joue de l’anachronisme mène à la création d’un palimpseste qui recouvre et découvre le passé à l’aide de mots et d’images. La manière dont le poète l’écrit est à la fois une profanation – telle que Giorgio Agamben définit ce terme – et un dialogue entre le verbal et le visuel qui mène à une redécouverte du passé par le biais d’une réécriture biblique de la Passion. Ce dialogue mène au dévoilement d’éléments traumatiques passés, appartenant à l’histoire irlandaise et à l’histoire personnelle du poète – c’est-à-dire les couvents de la Madeleine et l’internement du poète dans des institutions psychiatriques suite à la décision de son père. Il s’agit d’une dénonciation de ce qui a été accompli au nom du père/Père. Dans ce palimpseste, le poète superpose l’image de la croix de di Paolo à celle d’une jeune fille, une pietà inversée, et à celle de la chute d’eau de Powerscourt située dans le comté de Wicklow en Irlande. Ce faisant, il utilise ce que Georges Didi-Huberman nomme « la paradoxale fécondité de l’anachronisme ». Enfin, les effets intratextuels ajoutent de nouvelles couches et une nouvelle épaisseur à ce palimpseste. C’est pourquoi cet article s’achève sur un parallèle entre « The Crucifixion » et un ouvrage que Paul Durcan a créé en collaboration avec le peintre irlandais Gene Lambert, In the Land of Punt (1988), et plus spécifiquement avec deux tableaux et poèmes intitulés « First Love » et « Crucifixion » – puisqu’un des buts de ce projet était de dénoncer ceux qui ne tolèrent pas la différence ainsi que leurs actions, comme la censure ou l’internement.This paper will consider “The Crucifixion” by Paul Durcan in the light of trauma. “The Crucifixion” is the second ekphrasis in Crazy About Women, a book of poems commissioned by the National Gallery of Ireland in 1990 and inspired by the Gallery’s collection. This paper demonstrates how this anachronistic ekphrasis leads to the creation of a palimpsest both covering and un-covering the past with words and images. Paul Durcan’s ekphrasis is both a profanation, in Giorgio Agamben’s meaning of the word, and a dialogue between the verbal and the visual, leading to a recovery of the past through a rewriting of the biblical Passion. It leads to an uncovering of traumatic elements from the past, both from Irish history and Paul Durcan’s story – namely, the Magdalene Laundries and the poet’s internment in psychiatric institutions, due to his father’s decision. It is a denunciation of what has been done in the name of the father/Father. Through this palimpsest, the poet superimposes di Paolo’s cross with images of a young girl, a reversed pieta, and of the waterfall at Powerscourt, an estate located in County Wicklow, Ireland. In doing so, he uses what Georges Didi-Huberman calls “the paradoxical fruitfulness of anachronism”, thus creating both humorous effects and tensions which increase the intensity of the poem. Finally, intratextuality adds new layers to the palimpsest. That’s why a parallel is here drawn between “The Crucifixion” and a book Paul Durcan created in collaboration with the Irish painter Gene Lambert, In the Land of Punt (1988), especially the two poems and paintings entitled “First Love” and “Crucifixion”—for the aim of this collaboration was also to denounce those who did not tolerate difference along with their actions like censorship or internment

    Paul Durcan’s Self-Portraits as Dialogues

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    Paul Durcan a peint de nombreux autoportraits intermédiaux, majoritairement à la fois textuels et picturaux, qui brouillent la frontière déjà perméable entre portraits et autoportraits. S’il peut faire des gros plans sur lui-même pour se décrire, il choisit de ne pas se focaliser uniquement sur lui-même et de se représenter dans un contexte plus large, en utilisant à la fois des miroirs concaves et convexes. À travers l’art de l’autoportrait conçu comme un dialogue, il crée un double mouvement paradoxal, se mettant à nu et exposant ses fragilités tout en se glorifiant, mais aussi soulignant sa solitude et son aliénation tout en créant de multiples formes de connections.Paul Durcan has written many intermedial self-portraits, mainly both textual and visual, which blur the already permeable frontier separating portraits and self-portraits. Though he focuses on himself to describe specific details, he generally chooses to represent himself in a wider context, using both concave and convex mirrors to do so. Through self-portrayal conceived as a dialogue, he creates a double paradoxical movement, first by exposing himself and his frailty while magnifying himself, then by highlighting his utter loneliness and alienation while creating multiple artistic forms of connections

    À la recherche du lien et du moment perdus : « 57 Dartmouth Square » et « Il Bambino Dormiente » de Paul Durcan

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    Dans « 57 Dartmouth Square » et « Il Bambino Dormiente », Paul Durcan s’auto-représente, notamment seul ou aux côtés de sa mère, entre avoir-été, être et devenir, immobilité et mouvement. Ce faisant, il tresse et condense temps, histoire et mythe, au sein d’images textuelles. Il écrit sa nostalgie d’un lien, voire d’une fusion avec la mère. Par le biais de l’écriture picturale qui peut découler d’une expérience esthétique, il rend à nouveau présents des moments de bonheur perdus et les prolonge, tout en donnant voix à une dialectique de la présence et de l’absence qui peut se faire jeu sur la Présence. Cependant, l’espace poétique n’est pas uniquement espace enchanté où une forme de résurrection s’opère. Il est aussi l’endroit où s’exprime pour le poète la quête de sa place dans le monde et d’un lieu de réconfort où il se réconcilie avec le présent et l’avenir.In “57 Dartmouth Square” and “Il Bambino Dormiente”, Paul Durcan depicts himself, alone or with his mother, and oscillates between past, being and becoming — between stillness and movement. In so doing, he weaves different times and temporalities together, unites history and myth, and encapsulates them within textual images. He expresses his nostalgia and yearning for a lost link, for his fusion with his mother. Through a form of pictorial writing born out of an aesthetic experience, he brings back to life happy moments thought to be lost. He extends them while giving voice to a dialectics of presence and absence, which involves a play on the notion of Presence. Nonetheless, these poems are not only the enchanted space where a form of resurrection of the past becomes possible. They are also the space where the poet searches for his place in this world and where he reconciles himself with his present situation and his future

    Transparence et opacité des ekphraseis et palimpsestes de Paul Durcan

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    L’œuvre du poète irlandais contemporain Paul Durcan peut être définie comme un dialogue intermédial, intertextuel et intratextuel sous le signe de la transformation et de l’hybridité. Cet article se concentre sur ses poèmes ekphrastiques ou ce que nous nommerons les ekphraseis-palimpsestes durcaniens, c’est-à-dire, d’une part, l’ekphrasis d’une œuvre picturale qui est elle-même un palimpseste puisqu’elle est dérivée d’une autre, et, d’autre part, l’effet palimpseste créé par le dialogue inter et intratextuel qui se superpose à l’ekphrasis. Ces ekphraseis-palimpsestes s’écrivent entre transparence trompeuse et opacité révélatrice, vision et re/ré-vision. En effet, l’effet de transparence créé lorsque poèmes et œuvres plastiques sont mis en regard et/ou partagent le même titre n’est souvent qu’apparent alors qu’au sein d’ekphraseis non présentées comme telles, qui se révèlent, se déploient et se déplient au fil du texte, le poète se dévoile tout en mettant en lumière des vérités qui resteraient sinon cachées.Paul Durcan is a contemporary Irish poet whose work can be defined as an intermedial, intertextual and intratextual dialogue. One of the hallmarks of his work is transformation leading to hybridity. We shall focus on his ekphraseis, and more precisely on his ekphraseis-palimpsests, in other words, ekphraseis of works of art which are palimpsests, and palimpsests resulting from an intertextual and intratextual dialogue within ekphraseis. They will be considered in the light of the notions of false transparency and revealing opacity, vision and re-vision. We shall show how the fact that poems and works of art are printed together and/or share the same title can create an impression of transparency which is only apparent, whereas what can first appear as more obscure ekphraseis can turn out to be poems in which the poet reveals himself and which shed light on truths that would otherwise remain hidden

    Introduction

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    Cette collection d’articles est une sélection de communications présentées à l’occasion du 54e Congrès de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur (SAES), qui s’est tenu du 16 au 18 mai 2014 à l’Université de Caen Normandie. Tous les articles de ce numéro s’articulent autour de la notion de « traversée » qui a constitué le thème de ce congrès. Dans le cadre de l’atelier de la SAIT (Société Angliciste – Arts, Images, Textes), organisé lors du congrès, nous avons proposé d’envisag..

    Introduction

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    Cette collection d’articles est une sélection de communications présentées à l’occasion du 54e Congrès de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur (SAES), qui s’est tenu du 16 au 18 mai 2014 à l’Université de Caen Normandie. Tous les articles de ce numéro s’articulent autour de la notion de « traversée » qui a constitué le thème de ce congrès. Dans le cadre de l’atelier de la SAIT (Société Angliciste – Arts, Images, Textes), organisé lors du congrès, nous avons proposé d’envisag..

    Mary of Cork (J. Kessel / M. Cazeneuve) : une aventure en clair-obscur au temps de « L’inexpiable discordance irlandaise »

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    International audienc

    Introduction

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    Introduction co-écrite avec Marcin Stawiarski, co-directeur de ce numéro de revue avec moi (Cathy Roche-Liger) suite à la co-organisation de l’atelier SAIT dans le cadre du congrès de la SAES (Université de Caen/ Basse-Normandie, 16-18 mai 2014).International audienc

    Introduction

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    Introduction co-écrite avec Marcin Stawiarski, co-directeur de ce numéro de revue avec moi (Cathy Roche-Liger) suite à la co-organisation de l’atelier SAIT dans le cadre du congrès de la SAES (Université de Caen/ Basse-Normandie, 16-18 mai 2014).International audienc
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