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    Effets de la consanguinite sur les traits d'histoire de vie, les caracteristiques morphologiques et le choix de partenaire du mouflon d'amerique (Ovis canadensis)

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    La consanguinité peut générer d'importants effets négatifs en diminuant l'aptitude phénotypique des individus consanguins. Dans de petites populations isolées, les événements de consanguinité devraient être davantage fréquents. Cependant, l'étude de la consanguinité en nature est rare, car peu d'études ont la possibilité de documenter les liens de parenté de façon précise. L'étude à long terme portant sur le mouflon d'Amérique (Ovis canadensis) à Ram Mountain, Alberta, nous a permis d'établir le pedigree et de calculer le coefficient de consanguinité (f ) des agneaux et d'avoir différentes mesures liées à la masse corporelle et à la survie des individus. Également, la population a subi un déclin majeur dans les dernières années dû d'abord à des effets de densité-dépendance et par la suite à une forte prédation par le couguar. Quoique ces facteurs ne soient plus présents dans la population, elle demeure toujours à une faible taille, entre 15 et 23 femelles matures. Il est donc important d'établir si la consanguinité est en cause dans le maintien de ce faible effectif pour mieux gérer et protéger la population. Mon étude avait trois objectifs principaux. Premièrement, je voulais quantifier l'occurrence de la consanguinité dans la population au fil des années (de 1988 à 2008) et en fonction de sa taille. Puis, je voulais quantifier les effets de la consanguinité sur la masse des individus, leur date de naissance et leur survie pour évaluer l'importance de la dépression consanguine dans la population. Finalement, je voulais déterminer si les mouflons ont développé des mécanismes d'évitement de la consanguinité. Mes analyses ont révélé que le coefficient moyen de consanguinité des agneaux a augmenté avec une baisse de la taille de la population. Plus particulièrement, le nombre de mâles âgés de 5 ans et plus dans la population semblait être fortement corrélé avec la consanguinité.La consanguinité n'avait aucun effet sur la masse des agneaux, que ce soit au mois de juin ou septembre, sur le gain en masse et sur la date de naissance. Par contre, elle avait un effet majeur sur la survie hivernale des agneaux femelles, mais pas chez les mâles. Pour avoir la même probabilité de survie que les femelles non-consanguines, les consanguines devaient avoir une masse à la mi-septembre 50% plus élevée. Également, les agneaux femelles consanguins étaient significativement plus lourds au mois de septembre que les non-consanguins. Cette même tendance se répétait pour les femelles âgées d'un an au mois de juin. Une explication possible à ces observations est que les agneaux consanguins très légers sont morts avant d'être échantillonnés. Ces résultats permettent de mieux comprendre pourquoi la dépression consanguine est plus difficilement détectable à des stades de vie plus vieux et pourquoi il est parfois difficile d'établir des corrélations entre des mesures de génétique et la valeur de divers traits. Par exemple, si les pressions de sélection sont plus fortes pour les individus consanguins, des individus homozygotes peuvent avoir une masse plus élevée que des individus hétérozygotes. Puis, j'ai calculé un coefficient moyen de consanguinité à chaque année en simulant des accouplements aléatoires afin de voir si les accouplements entre individus apparentés survenaient moins souvent qu'aléatoirement. Le coefficient simulé n'était pas significativement différent de celui observé dans la population. Également, les mouflons n'évitaient pas les accouplements avec des individus hautement apparentés. Deux explications sont possibles : les mouflons ne semblent pas avoir développé des mécanismes d'évitement de la consanguinité ou, étant donné le faible nombre de partenaires potentiels, ils sont contraints à se reproduire avec des individus apparentés.La première explication semble plus probable étant donné le mode d'appariement polygyne du mouflon qui favorise à la base les événements de consanguinité, le coût de la consanguinité sur la survie seulement chez les femelles et non chez les mâles, la faible fréquence des rencontres avec un individu hautement apparenté et la migration lors du rut qui a été observée dans d'autres populations de mouflon non isolées qui permettrait l'évitement de la consanguinité. Tous ces résultats sont importants pour deux raisons. Premièrement, pour mieux comprendre le phénomène de la consanguinité. Deuxièmement, ils sont importants dans une optique de conservation des populations surtout considérant que, dans les dernières années, les taux de survie ont été très faibles dans la population à l'étude ce qui a entraîné une chute drastique de sa taille. Les résultats sont également potentiellement applicables aux populations qui subissent un déclin drastique suite à la destruction ou à la fragmentation des habitats, un scénario souvent observé de nos jours par exemple par la déforestation ou la construction de routes

    Effets de la consanguinite sur les traits d'histoire de vie, les caracteristiques morphologiques et le choix de partenaire du mouflon d'amerique (Ovis canadensis)

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    La consanguinité peut générer d'importants effets négatifs en diminuant l'aptitude phénotypique des individus consanguins. Dans de petites populations isolées, les événements de consanguinité devraient être davantage fréquents. Cependant, l'étude de la consanguinité en nature est rare, car peu d'études ont la possibilité de documenter les liens de parenté de façon précise. L'étude à long terme portant sur le mouflon d'Amérique (Ovis canadensis) à Ram Mountain, Alberta, nous a permis d'établir le pedigree et de calculer le coefficient de consanguinité (f ) des agneaux et d'avoir différentes mesures liées à la masse corporelle et à la survie des individus. Également, la population a subi un déclin majeur dans les dernières années dû d'abord à des effets de densité-dépendance et par la suite à une forte prédation par le couguar. Quoique ces facteurs ne soient plus présents dans la population, elle demeure toujours à une faible taille, entre 15 et 23 femelles matures. Il est donc important d'établir si la consanguinité est en cause dans le maintien de ce faible effectif pour mieux gérer et protéger la population. Mon étude avait trois objectifs principaux. Premièrement, je voulais quantifier l'occurrence de la consanguinité dans la population au fil des années (de 1988 à 2008) et en fonction de sa taille. Puis, je voulais quantifier les effets de la consanguinité sur la masse des individus, leur date de naissance et leur survie pour évaluer l'importance de la dépression consanguine dans la population. Finalement, je voulais déterminer si les mouflons ont développé des mécanismes d'évitement de la consanguinité. Mes analyses ont révélé que le coefficient moyen de consanguinité des agneaux a augmenté avec une baisse de la taille de la population. Plus particulièrement, le nombre de mâles âgés de 5 ans et plus dans la population semblait être fortement corrélé avec la consanguinité.La consanguinité n'avait aucun effet sur la masse des agneaux, que ce soit au mois de juin ou septembre, sur le gain en masse et sur la date de naissance. Par contre, elle avait un effet majeur sur la survie hivernale des agneaux femelles, mais pas chez les mâles. Pour avoir la même probabilité de survie que les femelles non-consanguines, les consanguines devaient avoir une masse à la mi-septembre 50% plus élevée. Également, les agneaux femelles consanguins étaient significativement plus lourds au mois de septembre que les non-consanguins. Cette même tendance se répétait pour les femelles âgées d'un an au mois de juin. Une explication possible à ces observations est que les agneaux consanguins très légers sont morts avant d'être échantillonnés. Ces résultats permettent de mieux comprendre pourquoi la dépression consanguine est plus difficilement détectable à des stades de vie plus vieux et pourquoi il est parfois difficile d'établir des corrélations entre des mesures de génétique et la valeur de divers traits. Par exemple, si les pressions de sélection sont plus fortes pour les individus consanguins, des individus homozygotes peuvent avoir une masse plus élevée que des individus hétérozygotes. Puis, j'ai calculé un coefficient moyen de consanguinité à chaque année en simulant des accouplements aléatoires afin de voir si les accouplements entre individus apparentés survenaient moins souvent qu'aléatoirement. Le coefficient simulé n'était pas significativement différent de celui observé dans la population. Également, les mouflons n'évitaient pas les accouplements avec des individus hautement apparentés. Deux explications sont possibles : les mouflons ne semblent pas avoir développé des mécanismes d'évitement de la consanguinité ou, étant donné le faible nombre de partenaires potentiels, ils sont contraints à se reproduire avec des individus apparentés.La première explication semble plus probable étant donné le mode d'appariement polygyne du mouflon qui favorise à la base les événements de consanguinité, le coût de la consanguinité sur la survie seulement chez les femelles et non chez les mâles, la faible fréquence des rencontres avec un individu hautement apparenté et la migration lors du rut qui a été observée dans d'autres populations de mouflon non isolées qui permettrait l'évitement de la consanguinité. Tous ces résultats sont importants pour deux raisons. Premièrement, pour mieux comprendre le phénomène de la consanguinité. Deuxièmement, ils sont importants dans une optique de conservation des populations surtout considérant que, dans les dernières années, les taux de survie ont été très faibles dans la population à l'étude ce qui a entraîné une chute drastique de sa taille. Les résultats sont également potentiellement applicables aux populations qui subissent un déclin drastique suite à la destruction ou à la fragmentation des habitats, un scénario souvent observé de nos jours par exemple par la déforestation ou la construction de routes
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