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    L’échec du dess(e)in dans The Island of Doctor Moreau

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    Pour Prendick, le narrateur de The Island of Doctor Moreau, raconter avec rigueur son histoire est impossible, tant les expériences dont il est le témoin le bouleversent. Alors que Prendick voudrait tracer un récit-dessin aux lignes claires et précises, le narrateur voit son intention contrariée. Face aux créatures de Moreau, il est soumis à la perte de certitudes sur la forme et, de ce fait, ne peut donner forme à son récit.Celle-ci se perd alors dans la couleur. L’incapacité à classer ce qu’il découvre dans des catégories connues et rassurantes conduit le narrateur à ne plus voir autour de lui que des pans de couleurs. Ces couleurs vont elles-mêmes vers une indétermination toujours plus grande.L’échec de Prendick n’est que le reflet de celui de Moreau, qui voudrait imposer sa volonté à la matière dont il exploite la plasticité. Les coups de scalpel d’un docteur-sculpteur qui cherche à donner forme humaine à des animaux, dessein vain et orgueilleux, n’engendrent que le chaos.Prendick, the narrator of The Island of Doctor Moreau cannot tell his story properly, so upsetting are the experiments he witnesses. Prendick intends to make a narrative with the clearness and precision of a drawing, but his design is thwarted. Faced with Moreau’s creatures, Prendick’s certainties about form collapse, making it impossible for him to describe shapes or shape his narrative.Colour then gains the upperhand over shape in the story. The inability to classify what he discovers into familiar categories leads the narrator to see only patches of colour around him. These colours in turn tend towards greater and greater indefinition.Prendick’s failure as the shaper of a narrative is thus a reflection of Moreau’s doomed experiments on form. The latter intends to impose his will on matter, whose plasticity he exploits, but in chiselling animals with his scalpel to transform them into human beings, a proud and vain design, the sculptor-doctor brings complete chaos on the island

    Palimpsestes et trahisons entre Irlande et Royaume-Uni : Joseph O’Connor, Charles Dickens et Emily Brontë

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    Star of the Sea est le roman de toutes les trahisons, à l’échelle du couple, de la famille, des nations. Cependant, O’Connor ne se contente pas de faire de la trahison une thématique, il structure son œuvre autour de la réécriture trompeuse d’un meurtre et expose la littérature comme la trahison perpétuelle de textes antérieurs. De récit d’un crime, Star of the Sea devient palimpseste criminel. Le crime ne s’arrête pas à l’assassinat d’un personnage. C’est la paternité littéraire qui est mise à mal, voire les auteurs eux-mêmes.Star of the Sea is the novel of every betrayal, be it within the couple, the family or between nations. However, if O’Connor uses betrayal as a theme, he also structures his work around the deceptive rewriting of a murder story and shows that literature is itself the constant betrayal of former texts. Starting out as the simple account of a crime, Star of the Sea becomes a criminal palimpsest. The crime is not restricted to the murder of a character: authorship itself is assaulted, even the authors themselves

    La poétique du vide dans les romans de Charles Robert Maturin

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    This doctoral dissertation deals with the poetics of emptiness in the novels by Charles Robert Maturin (1780 - 1824). First, emptiness is a major theme in the novels : the absence and inadequacies of parents undermine society in the novels, thus making it possible for illusion to replace reality and thereby transforming the characters into wanderers.The original void and its consequences in turn raise the problem of emptiness. Indeed, emptiness not only results in, but also is an essential component of wandering.Finally, it is not only a theme as it can be seen as a tool in what could then be called a poetics of emptiness in that the author and his narrators create a linguistic system meant to use and control it. Hence the last question : do the author and the narrators really master the text or do they rather tell a story in which their unnameable truth appears in spite of themselves?Cette thèse traite de la poétique du vide dans les romans de Charles Robert Maturin (1780 - 1824). La première partie a pour but d’expliquer comment un vide, le manque à l’origine, sape les fondations de la société dans les romans, permet au simulacre de s’installer et plonge les personnages dans l’errance. L’objet de la seconde partie est de montrer que le vide n’est pas seulement à l’origine de l’errance mais qu’il en est également constitutif.Enfin, il nous faut voir si l’exposition du vide est systématique : l’auteur et ses narrateurs mettraient ainsi en place un système destiné à le contrôler. Il s’agit donc de savoir si l’auteur, et les narrateurs, parviennent par le langage à maîtriser ce vide, ou si le texte devient un lieu de perte où s’exprime de manière détournée un innommable

    La surface instable

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    International audienceCe quatrième volume publié sur le thème de la surface en littérature et dans les arts visuels, après "La surface" (2005), "Jeux de surface" (2006) et "La Surface : accidents et altérations" (2010), est consacré à la surface instable. Il a pour objet d'étudier la surface dans son instabilité, de s'engager dans un parcours toujours horizontal mais indécis, de considérer les espaces mouvants, trompeurs, les paysages fluctuants. Les domaines de spécialité des contributeurs étant variés, les quinze articles publiés offrent un large panorama des différents champs artistiques : littérature, poésie, théâtre, peinture, photographie, sculpture, architecture, vidéo, cinéma. Les surfaces instables examinées sont donc multiples. Il est cependant possible de distinguer deux grandes catégories en fonction de l'origine de l'instabilité : les surfaces dont l'instabilité est inhérente à la matière dont elles sont faites et les surfaces inventées pour créer une instabilité chez le lecteur ou le spectateur. Le premier volet de cet ouvrage présente des surfaces formées d'éléments naturels dont la consistance est intrinsèquement mouvante comme les eaux qui ondoient ou la neige qui s'étale inégalement, ou bien encore de matières malléables comme le sable, la boue ou l'asphalte, et aussi des dispositifs dont la surface n'est jamais définitivement établie comme certains plateaux de théâtre. Le deuxième volet de ce recueil concerne des surfaces observées d'un point de vue singulier et déstabilisant ou qui elles-mêmes déstabilisent la perception et/ou la compréhension du spectateur ou du lecteur. Nous constatons à nouveau, à travers les études recueillies, que la surface se révèle comme un lieu privilégié de l'expression artistique et nous voyons, dans ce dernier volume, que si l'artiste peut être déconcerté par l'instabilité des surfaces, qu'il s'agisse de celles du monde qui l'entoure ou de celles que son art privilégie, il tire toutefois parti de ce trouble pour enrichir sa perception et sa représentation du monde et des êtres qui y vivent, et il le fait au point, parfois, de provoquer lui-même l'instabilité de sa surface de prédilection soit en inventant de nouvelles formes soit en altérant la perception du lecteur ou du spectateur.SOMMAIRE : -*- Avant-propos / Maryline Maigron et Anne-Lise Perotto -1- "Farewell to Old Ireland" : la traversée des eaux grises de "Star of the Sea" de Joseph O'Connor / Anne-Lise Perotto -2- A la surface instable des mers félliniennes / Emmanuelle Meunier -3- La surface instable à l'origine du paysage national écossais : un paradoxe étudié dans trois romans "Jacobites" de Sir Walter Scott / Sarah Bisson -4- L'instabilité de la surface : neige et glissements narratifs dans les premières oeuvres d'Ann Beattie / Gérald Préher -5- Entre rythme et chaos, la scène du Théâtre du Radeau comme un chaosmos / Elise Van Haesebroeck -6- Robert Smithson et la plasticité des surfaces dévastées / Anaël Marion -7- Le sable, l'eau et la surface. Vertiges, flux et formes (Breton, Masson, Viola) / Sébastien Galland -8- "Flush" (Virginia Woolf) : de l'humain à l'animal sur les surfaces instables de l'Angleterre victorienne et de l'Italie du milieu XIXe / Mathilde La Cassagnère -9- Le vertige du vivant ou les prodiges du verbe dans "La divina foresta" de Giuseppe Bonaviri / Sylvie Viglino -10- De l'aiguillage sémantique au vertige des sens : "Dubliners" de James Joyce / Sylvain Belluc -11- La page, surface mouvante, dans le recueil "Teoria" (1973) de Leopoldo Maria Panero / Lucie Lavergne -12- "Tristram Shandy" : instabilité de surface et construction identitaire / Marion Lopez-Burette -13- La surface instable comme projet d'espace : Dan Graham et Rem Koolhaas / Anne Faure -14- Les surfaces instables du Light Art : Turrell, Eliasson, Kapoor / Ronald Shusterman -15- Mise en abîme de la surface instable dans les anamorphoses de Georges Rousse / Sophie Limare

    Jeux de surface: actes du colloque de Chambéry, 14-15 octobre 2005

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    International audienceProlongement d'un premier ouvrage consacré à la réhabilitation de la surface comme espace signifiant, cette publication issue d'un deuxième colloque sur le sujet étudie plus précisément les jeux qui créent ou déconstruisent le sens à la surface de l'oeuvre littéraire, picturale et cinématographique. Jeu de forces - entre texte et image ou entre lignes et couleurs au sein du tableau -, jeu dans le sens d'espace de disjonction produit par le(s) blanc(s), ou encore jeux de l'esprit opérés par le jeu de mots, le calembour ou le "trait de génie" du conceptisme espagnol, les articles réunis dans cet ouvrage déclinent sous toutes ses formes le jeu producteur de sens à la surface de l'oeuvre et sur les surfaces diégétiques. La surface est successivement abordée comme lieu d'inscription de traces et signes de l'évènement, du quotidien ou du passé, comme aire privilégiée où opèrent dérive, glissement, passage, inversion, comme espace de circulation du sens, comme parcours de lecture, un lieu essentiellement dynamique où le sens ne cesse de se renouveler. SOMMAIRE / -*- Avant-propos / Marie-Odile Salati -1- Surfaces d'inscription et d'effacement dans le récit palimpseste d'Ian MacEwan, "Atonement" / Nicole Léorat -2- Surfaces visibles, surfaces intérieures : l'échappée schizophrène de Charles Watkins dans "Briefing for a Descent into Hell" de Doris Lessing / Anne-Laure Brevet -3- Figures de l'opacification et de la réfraction comme repoussoirs à la transparence des surfaces dans les contes d'Edgar Allan Poe / Jean-Marie Barthélémy -4- "Walden" : lire la surface du lac et la "surface de l'air" / Michel Granger -5- Lumière instable, lettres incertaines : textualités shakespeariennes et cangiantismo maniériste / Ann Lecercle -6- Les palpitations de la lumière baroque / Florence Clerc -7- "Before the Mirror" : Swinburne ou la poétique des surfaces / Charlotte Ribeyrol -8- Les vibrations de la surface picturale. Regard sur deux peintres de l'Ecole de New York : Hans Hofmann et Barnett Newman / Claudine Armand -9- François Bidault : la surface impossible ou le tableau qui pense / Jean-Paul Gavard-Perret -10- Effets de surface dans "The English Patient" et "In the Skin of a Lion" de Michael Ondaatje : épiphanie, évènement / Catherine Delmas -11- Souffles et courants : les surfaces changeantes de "The Father Costume" de Ben Marcus et Matthew Ritchie / Anne-Laure Tissut -12- L'incorporel à la surface des choses dans "This is not a film this is a precise act of disbelief" / Sylvie Bauer - 13- La face cachée de la surface / Thomas B. Byers -14- Surface, écriture, évènement, sens [analyse du premier des "73 Poems" de E. E. Cummings] / Jean-Jacques Lecercle -15- "Like the gardener mowing the lawn" : Virginia Woolf et la surface cinégraphique / Caroline Marie -16- "The Pillow Book" de Peter Greenaway : la lettre à fleur de peau / le corps, surface de jeu de la lettre / Florence Besson

    La couleur

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    « La couleur, c’est le sensible dans ou plutôt de la peinture, cette composante irréductible de la représentation qui échappe à l’hégémonie du langage, cette expressivité pure d’un visible silencieux qui constitue l’image comme telle » (Jacqueline Lichtenstein, La Couleur éloquente). Poursuivant la réflexion engagée sur les relations entre texte et image, ce nouveau numéro de Polysèmes s’interroge sur le rôle de la couleur à travers les textes littéraires en posant la question du sens et de la représentation, jusque dans ses limites, là où l’écriture se heurte à l’ineffable. Pourquoi la couleur dans les textes ? Pourquoi se reposer la question ? Que nous disent de la couleur les textes étudiés ici, en parallèle, en écho ou à rebours des théories sur l’art et que nous disent les mots de couleur du texte littéraire ? de la littérature ? Trace irréductible au langage, tache, pan ou éclat qui résiste à la saisie du regard comme à la verbalisation, la couleur fait osciller l’œuvre entre forme et informe, figuratif et figural, visible et invisible, lisible et illisible, éloquence et silence. “Color is the material in, or rather of, painting, the irreducible component of representation that escapes the hegemony of language, the pure expressivity of a silent visibility that constitutes the image as such” (Jacqueline Lichtenstein, The Eloquence of Color). Following up on the analysis of text-and-image relationships, this new issue of Polysemes focuses on the role of color in literary texts, by taking the question of meaning and representation down to its very limits, the ineffable. Why study color in texts? Why ask the question all over again? What do the texts under study in this issue tell us about color, in parallel or in contrast with writings about art and what do the words expressing color tell us about literary texts? About literature? As a trace irreducible to language, a mark, a spot, or a flash of light which resists both verbalization and the capture of the gaze, color makes the textual work of art oscillate between form and lack of form, between the figurative and the figural, the visible and the invisible, the readable and the unreadable, between eloquence and silence
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