19 research outputs found
Anima et l’écopoétique
Une étude écocritique – surtout dans sa tradition nord-américaine – se penche le plus souvent sur des textes réalistes dont la sensibilité environnementale est évidente. Ce faisant, l’ecocriticism vise à affermir la conscience écologique, confirmant l’idée que la littérature peut agir comme agent de changement social. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’une approche écocritique rencontre un texte français postmoderne dont les préoccupations ou sensibilités environnementales ne sont pas ouvertement déclarées ? Anima de Wajdi Mouawad nous offre l’occasion idéale pour essayer de répondre à cette question. Le véritable intérêt d’Anima ne réside pas dans le fait que les animaux sont ceux qui racontent l’histoire. Leur (apparente) autonomisation narrative ne fait que renforcer l’action humaine comme moteur du récit. Le but de cet article sera de mettre en avant deux autres facettes écocritiques d’Anima : la déconstruction de la prétendue unicité de l’humain et la réécriture de l’environnement urbain comme faisant partie de l’environnement naturel
Angles and “limes” in American Studies: Ecofeminism in the research field
As an activist and research movement, ecofeminism is concerned with the interrelations between sexism, racism, speciesism and environmental degradation. Thus, from its beginning in the 1970s, the ecofeminist movement has argued that angles and “limes” between disciplines were not always as definite as one might think. This article proposes to draw on the latest evolutions in the field of ecofeminist studies—namely the fact that ecofeminist literary criticism has successfully used literature out of its literary limits as an inter-space between practice and theory—and from my own experience as a young scholar working on ecofeminism, in order to clarify the ecofeminist approach to limits and angles on the one hand. It also aims to demonstrate how the problems ecofeminism encountered in successfully dealing with its problematic transdisciplinarity might serve to help further other interdisciplinary research in Anglo-American studies.En tant que mouvement activiste militant et universitaire, l'écoféminisme s'intéresse aux corrélations entre sexisme, racisme, spécisme et dégradation environnementale. Depuis ses débuts dans les années 1970, la mouvance écoféministe a mis l'emphase sur le fait que les angles et les lignes séparatrices entre les disciplines n'étaient pas toujours aussi évidents qu'il apparaît. Cet article propose de puiser au sein des dernières évolutions dans le domaine des études écoféministes—notamment le fait que la critique littéraire écoféministe s'est, avec succès, servi de la littérature comme d'un espace tampon entre pratique et théorie—et au sein de ma propre expérience en tant que jeune chercheuse spécialisée en écoféminisme, afin d'illustrer l'approche que l'écoféminisme fait des limites et des angles. Il vise aussi à exposer comment les obstacles dépassés par la mouvance écoféministe en matière d'interdisciplinarité pourraient s'avérer utiles à l'évolution d'autres recherches interdisciplinaires dans les études anglo-américaines
Se (re) trouver dans tous ses états … attributifs : sens et constructions
This paper offers a corpus study of two reflexive (semi-) copular verbs, viz. se trouver and se retrouver, which at first sight appear to be mere morphological variants. In a first stage, the study is devoted to the comparison of the reflexive copular construction with the object complement construction of trouver and retrouver. We show the observed differences between both constructions may be explained by a process of grammaticalization, which has attained a further stage in the case of the reflexive constructions which even admit semi- auxiliary uses. Next, we conduct a contrastive analysis of the syntax and the semantics (partially based on a collostructional analysis) of the copular constructions of se trouver and se retrouver. The analysis not only allows to describe the different meaning effects produced by the verbs, it also shows the close links with the locative uses. Moreover, it accounts for the role the morpheme "re-" plays in the reinforcement of the nuance of unexpectedness, and hence, of the detrimental inference
Native Pain: a 'Confluence of Violences' in Linda Hogan's <i>The Woman who Watches over the World</i>
International audienc
L'écoféminisme, ou comment conjuguer écologie et féminisme
National audienceMalgré la faible présence de l'écoféminisme aujourd'hui en France, les points communs entre le combat écologique et les féministes ont fait partie des préoccupations des féminismes français dès leurs débuts
The literary manifestations of contemporary ecofeminism
En s’intéressant aux écrits entourant l’histoire houleuse de la mouvance écoféministe, cette thèse dresse le portrait des différentes manifestations littéraires de l’écoféminisme contemporain en soutenant l’idée selon laquelle la critique littéraire constitue le cœur de cette mouvance, plutôt qu’une simple manifestation de celle-ci. La première partie de notre travail reprend l’histoire complexe de l’écoféminisme et de la critique littéraire écoféministe, depuis les années 1970 jusqu’à nos jours, en opérant une remise en contexte historique. Ceci permet d’aborder le problème de l’essentialisme souvent associé à l’écoféminisme en faisant apparaître la stérilité de ce débat au regard des évolutions que la mouvance peut apporter, d’une part, et, d’autre part, d’insister sur les racines (éco)féministes de l’écocritique. Notre seconde partie établit les grandes lignes d’une praxis écoféministe transversale, avant de se concentrer plus particulièrement sur la façon dont l’écocritique féministe articule le rapport au lieu, à la corporéité et le rapport au langage. Enfin, la troisième partie de la thèse porte sur l’objet d’étude de l’écocritique féministe : la littérature. Nous y proposons nos propres analyses écocritiques féministes d’une sélection de textes contemporains. La troisième partie offre ainsi une application concrète de la praxis écoféministe transversale à laquelle la seconde partie s’intéresse, afin d’illustrer notre point clef : la théorie sert à guider et informer la lecture, bien entendu, mais la littérature et la critique littéraire ont également alimenté et enrichi la pratique critique et l’activisme.By focusing on the writings which have accompanied the ecofeminist movement’s heated history, this thesis offers an overview of the literary manifestations of contemporary ecofeminism and argues that literary criticism is in fact at the heart of the ecofeminist movement instead of being a mere manifestation of it. The first part of our work retraces the complex history of ecofeminism and feminist ecocriticism, from its beginnings in the 1970s to the present day, which puts it back into its historical context. This allows a closer look at the essentialist problem which is often associated with ecofeminism, this debate’s sterility appears by itself when one takes into account the changes that this movement can help establish from the one hand, and from the other, this allows us to concentrate on the (eco)feminists roots of ecocriticism. Our second part offers a broad outlining of a transversal ecofeminist praxis by unearthing ecocriticism’s feminist roots and by focusing on the way feminist ecocriticism deals with the sense of place, corporeality and its relationship towards language; three main themes of feminism and environmentalism of the past forty years. Finally, the third part of the thesis emphasizes the object of feminist ecocritical studies: literature. We offer our own feminist ecocritical analysis of a selection of contemporary texts. This allows for a practical use of the transversal ecofeminist praxis which our second part sheds light on and illustrates our main argument: theory is, indeed, useful to guide and inform a critical reading, but literature can also guide and inform critical practice and activism
Native Pain: a 'Confluence of Violences' in Linda Hogan's <i>The Woman who Watches over the World</i>
International audienc
La décomposition chromatique d’Ellen Meloy : quand la couleur devient un outil pour décomposer le regard anthropocentré
International audienc
The body as threshold for connection
This article examines the work of nature writer and novelist Brenda Peterson from an ecofeminist perspective so as to show how she operates a highly-developed deconstruction of traditional binary oppositions present in Western concepts, such as the body/mind split. It analyzes Peterson’s uses of bodily reinvestment and the concept of “skin-dreaming” as ecofeminist writing strategies. Peterson’s writings aim at reconfiguring dichotomous social relations (e.g. men/women, or humans/animals) and at challenging the power of official narratives in order to open up a space for a more comprehensive way of “being-in-the-world.”Cet article cherche à démontrer de quelle manière l’œuvre de la romancière et nature writer Brenda Peterson déconstruit subtilement les oppositions binaires de la pensée occidentale (telle la dualité corps/esprit) en réinscrivant le réinvestissement corporel et le concept du « skin dreaming » dans les stratégies de la littérature écoféministe. L’œuvre de Peterson cherche à reconfigurer les relations sociales dichotomiques (masculin/féminin ou humain/animal, par exemple) et à contrecarrer la pensée officielle afin d’ouvrir un espace où un « être-au-monde » puisse déployer toutes ses potentialités