65 research outputs found

    « Restituer » l’Antiquité à la Renaissance : entre érudition et créativité imaginative. Propos introductif

    Get PDF
    L’Antiquité n’a jamais disparu de la culture occidentale. Néanmoins, l’ambition de « restituer » le monde antique dans tous ses aspects – linguistiques, littéraires, artistiques, mais aussi économiques ou sociaux – est à juste titre considérée comme distinctive de la Renaissance. On pense au tableau enthousiaste que Gargantua dresse pour son fils Pantagruel : « Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées, Grecque sans laquelle c’est honte que une personne se die sçav..

    Thierry Crépin-Leblond et Stéphanie Deprouw, De la lettre à l’émail. Léonard Limosin interprète Ovide

    Get PDF
    Dans ce petit ouvrage magnifiquement illustré, Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance d’Écouen, et Stéphanie Deprouw, conservatrice dans le même musée, retracent l’enquête passionnante à laquelle ils se sont livrés. L’acquisition récente par le musée d’Écouen, lors de la vente de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, d’un portrait émaillé de Pâris par Léonard Limosin, émailleur du roi, a été le point de départ d’une belle exposition. Elle a bénéficié de..

    Quand les druides tracent des figures : Antiquités nationales et prisca theologia dans le dialogue De animæ immortalitate de Charles de Bovelles (1479-1567)

    Get PDF
    Bovelles, dans son œuvre philosophique, ne laisse pas percevoir un intérêt aussi manifeste pour l’Antiquité que ne le font d’autres humanistes de la Renaissance. Le petit dialogue De animae immortalitate, publié en 1551-1552, permet néanmoins de se rendre compte que cet intérêt existe et se concrétise par des moyens variés : recours à la forme dialoguée, mise en scène d’un « druide » comme personnage principal – dont cet article cherche à comprendre les implications –, recours à un lexique latin enrichi. Ce dialogue est sans doute à la croisée de plusieurs attitudes de la Renaissance pour l’Antiquité : intérêt d’ordre national qui se nourrit de tout un « imaginaire » gaulois, intérêt chez les penseurs et les poètes pour « l’ancienne théologie » (prisca theologia). Mais la « couleur antique » donnée au dialogue de Bovelles répond aussi à des visées très personnelles. Il s’agit de revendiquer la légitimité d’une démarche philosophique, distincte de la Révélation et de la théologie institutionnelle, dans un contexte de censures exercées par la Faculté de Théologie de Paris.Bovelles, in his philosophical work, does not let transpire as much interest in Antiquity as do other Renaissance humanists. The short dialogue De animae immortalitate published in 1551-1552 nevertheless allows us to realize that his interest does exist and materializes through such various means as resorting to dialogue form, staging a “druid” as leading character – the implications of which this article tries to understand -, resorting to an enriched Latin lexicon. This dialogue is likely to be at the crossroads of several attitudes of the Renaissance towards Antiquity: a national interest which feeds on a gallic “imaginary” vision, an interest with thinkers and poets in “ancient theology” (prisca theologia). But the “antique colouring “ given to Bovelle’s dialogue is also in keeping with very personal concerns. The point is to vindicate the legitimacy of a philosophical thought process distinct from Revelation and institutional theology, in a censoring context exercised by Paris theological Faculty

    Laure Hermand-Schebat, Pétrarque épistolier et Cicéron. Étude d’une filiation

    Get PDF
    Ce beau livre, issu d’une thèse de doctorat, guide avec clarté, élégance et grande érudition son lecteur dans l’univers de Pétrarque, avec pour dessein de cerner la manière dont « le mythe pétrarquien de l’humaniste se construit autour de la figure de Cicéron » (p. 20). La méthode dépasse le seul cadre de l’intertextualité, et l’analyse de nombreuses passages de la correspondance de Pétrarque relatifs à Cicéron – l’homme et l’œuvre –, la comparaison entre des options philosophiques essentiell..

    Les plaisirs du sage : délices intellectuelles ou juste rapport du corps et de l’esprit dans le De sapiente de Charles de Bovelles (1479-1567) ?

    No full text
    Le plaisir est une notion qui, au premier abord, paraît marginale dans la réflexion philosophique sur la sagesse menée par Charles de Bovelles dans le De sapiente. Ce traité, paru chez Henri Estienne en 1511, fait partie d’un volume exceptionnel dans l’œuvre de ce philosophe, mathématicien et théologien picard. Il regroupe une douzaine de traités métaphysiques et mathématiques, ainsi qu’une correspondance, tous richement illustrés de figures, et constitue l’un des premiers ouvrages, et le plu..

    L'Histoire de deux amants de Piccolomini (1444) : humanisme et mise en question de l'exemplarité antique

    No full text
    International audiencePiccolomini’s pedagogical treatise De liberorum educatione (1450) is typical of the humanist practices and ways of writing. On the contrary, the Historia de duobus amantibus, a love fiction written in latin, introduces two young people who seem to embody the humanist culture by their eloquence and their knowledge of classics. But by paying attention to the narration and the characters’ rhetoric, the paper focuses on Piccolomini’s irony against the humanist idea of Antiquity as source of exemplarity for the modernityLe traité pédagogique de Piccolomini De liberorum educatione (1450) intègre modèles, canons et normes antiques typiques de l’écriture humaniste. Par contraste, l’Histoire des deux amants, fiction amoureuse écrite en latin, met en scène deux jeunes gens qui pourraient passer pour de bons représentants de la culture humaniste par leur éloquence et leurs références classiques. Mais l’examen de la narration et de la rhétorique qui leur est prêtée manifeste l’ironie pratiquée par Piccolomini à l’égard même de l’idée humaniste d’une Antiquité source d’exemplarité pour l’époque moderne

    La villa et l'univers familial dans l'Antiquité et à la Renaissance, sous la direction de Perrine Galand- Hallyn et Carlos Lévy

    No full text
    Klinger-Dollé Anne-Hélène. La villa et l'univers familial dans l'Antiquité et à la Renaissance, sous la direction de Perrine Galand- Hallyn et Carlos Lévy. In: Réforme, Humanisme, Renaissance, n°68, 2009. pp. 115-117

    Le corps du sage et la notion d'art (ars) dans la philosophie de Charles de Bovelles (1479-1567)

    No full text
    International audienceCritics have often retained from the "De sapiente" formulations that led to believe that Bovelles promoted a highly intellectual or even intellectualist wisdom. The expression "homo artis", “man of art”, used three times in this treatise in order to portray the wise, counterattacks this reading. The notion of ars is very rich in the works of Bovelles. It covers the paradigm of the artisan which is implicit in many pages of "De sapiente", the search of a universal method in Nicholas of Cusa through “the art of conjectures” as well as the personal attempt of Bovelles to find a method that would reunite all the subject matters between them: the art of opposites. In Bovelles’ works, this notion is useful to consider the wise man because it integrates the necessity of corporeality and at the same time the ability of man to operate sense “transfers” and knowledge between different fields of knowledge. The article explores a metaphysical opuscule of Bovelles almost ignored, preserved only at the Humanist Library of Sélestat. This opuscule establishes a very tight connection between the “art” and the human body presenting them as mediations of perfection of which man is capable.La critique a souvent retenu du "De sapiente" des formulations qui pourraient laisser penser que Bovelles fait la promotion d’une sagesse très intellectuelle, voire intellectualiste. L’expression "homo artis", « homme de l’art », utilisée à trois reprises dans ce même traité pour caractériser le sage, vient contrecarrer cette lecture. L’arrière-plan de la notion d’"ars" chez Bovelles est riche. Il s’agit à la fois du paradigme de l’artisan présent en filigrane dans mainte page du "De sapiente", de la recherche d’une méthode universelle chez Nicolas de Cues par « l’art des conjectures » ou encore, de la propre tentative de Bovelles pour trouver une méthode qui mette en relation toutes les disciplines entre elles : l’art des opposés. Au final, cette notion, chez Bovelles, permet de penser le sage parce qu’elle intègre la nécessité de la corporéité, en même temps que la capacité de l’homme à opérer des « transferts » de sens et de savoirs entre différents domaines de la connaissance. L’article exploite un opuscule métaphysique de Bovelles, quasiment ignoré, conservé seulement à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat. Cet opuscule établit un lien très étroit entre « l’art » et le corps humain, faisant de l’un et de l’autre les médiations incontournables de la perfection dont l’homme est capable
    • …
    corecore