330 research outputs found
Histoires de voir [catalogue d’exposition]
La Fondation Cartier pour l’art contemporain vient de publier le catalogue de l’exposition Histoires de voir qui rassemble plus de trente artistes, de Fresnes, du Danemark, de la Serbie, du Congo, de l’Inde, du Japon, du Mexique, d’Haïti, du Paraguay et, en grande majorité, du Brésil. Deux préfaces, juxtaposées mais radicalement en conflit, expliquent, l’une que les « arts naïfs » sont infusés de « pensée magique », l’autre qu’il est bon d’écouter les artistes eux-mêmes pour mettre à distance..
La croix Yekuana
Deux traditions des Yekuana (groupe de langue caribe vivant au Venezuela) ont intĂ©grĂ© en leur sein le symbole de la croix chrĂ©tienne : la mythologie et le rĂ©pertoire graphique. Afin de mieux comprendre les conditions de cette singulière insertion culturelle, les caractĂ©ristiques Ă©pistĂ©mologiques et narratives de la mythologie yekuana, ainsi que la nature de leur rĂ©pertoire graphique, sont prĂ©sentĂ©es. L’innovation culturelle concerne, quant Ă elle, la figure centrale de Wanadi : un personnage mythique qui, dans au moins un rĂ©cit, fut assimilĂ© au Christ mais aussi Ă un signe graphique traditionnel, la croix. Dans ce contexte, comment une invention mythologique a-t-elle pu ĂŞtre articulĂ©e Ă une invention iconographiqueÂ
L’Enchâssement
Ian Watson, L’Enchâssement, Trad. de l’anglais par Didier Pemerle Saint-Mammès, Le Bélial, 2015, 352 p., bibl. [sf] La réédition française du premier ouvrage d’Ian Watson, L’Enchâssement, n’a peut-être pas suffisamment attiré l’attention. Plus de quarante ans après sa discrète parution en 1973, ce livre intempestif et inégal, articulant des recherches et des théories hétéroclites, et souvent incompatibles, apparaît avant tout comme un aperçu sur les enquêtes ethnographiques méconnues, car iné..
Les répertoires graphiques amazoniens
Les rĂ©pertoires graphiques amazoniens. Cet article propose, dans un premier temps, une description dĂ©taillĂ©e des peintures faciales des Sharanahua, peuple pano d’Amazonie occidentale. Ces peintures sont rĂ©alisĂ©es Ă partir d’un rĂ©pertoire graphique comprenant une sĂ©rie de motifs associĂ©s chacun Ă un nom spĂ©cifique. Sont prĂ©sentĂ©s les principes de la composition de ces motifs, le sĂ©mantisme de leurs noms (dont la valeur est mnĂ©motechnique), la manière dont ils sont utilisĂ©s pour former des peintures faciales et pour rendre visibles des relations sociales. Ce rĂ©pertoire graphique est ensuite comparĂ© Ă ceux d’autres cultures du bassin amazonien afin de mettre en Ă©vidence une catĂ©gorie homogène distincte de celle rĂ©unissant les figurations.Amazonian graphic repertoires. This paper begins with a description of the facial paintings of the Sharanahua, a Panoan people of Western Amazonia. The paintings are created based on a graphic repertoire comprising a series of motifs associated with a specific name. This study presents the principles of composition of these patterns, the mnemotechnical meaning of their names, and the ways they are utilized to create new paintings and make social relationships visible. This repertoire is then compared to those of other Amazonian cultures in order to show evidence for the existence of a homogenous category distinct from that joining together the figurations.Repertorios gráficos amazĂłnicos. Este artĂculo propone, inicialmente, una descripciĂłn detallada de las pinturas faciales de los sharanahua, un pueblo pano de la AmazonĂa occidental. Las pinturas son realizadas a partir de un repertorio gráfico que comprende una serie de motivos asociados a un nombre especĂfico. Son presentados los principios de la composiciĂłn de estos motivos, el significado mnemotĂ©cnico de sus nombres, la manera en que son utilizados para formar nuevas pinturas faciales y para rendir visibles las relaciones sociales. El repertorio gráfico es entonces comparado a aquellos de otras culturas de la cuenca amazĂłnica con el fin de poner de relieve una categorĂa homogĂ©nea distinta de la que reĂşne las figuraciones
Alessandro Duranti, ed., A Companion to Linguistic Anthropology
Contrairement à la France, où les anthropologues restent, aujourd’hui encore, méfiants vis-à -vis des travaux des linguistes, qu’ils jugent quelque peu ésotériques, les États-Unis n’ont cessé de cultiver un champ interdisciplinaire qu’ils nomment l’anthropologie linguistique. Le champ n’est certes pas dominant dans un univers académique gigantesque où la principale manifestation, le congrès de l’American Anthropological Association, regroupe des milliers de participants intervenant dans des ce..
Gallois Dominique Tilkin, Kusiwa : pintura corporal e arte gráfica wajĂŁpi, Indios Wayapi (ilustrações), Museu do Indio / FUNAI / Centro de trabalho indigenista, NĂşcleo de histĂłria indĂgena e do indigenismo (NHII-USP), Rio de Janeiro, 2002, 72 p., ill.Franchetto Bruna (ed.), IkĂş ĂĽgĂĽhĂĽtu higei = Arte gráfica dos povos karib do alto Xingu, mestres karib do alto Xingu (textos e ilustrações), Museu do Indio / FUNAI, Rio de Janeiro, 2003, 69 p., bibl., ill., cartes
Le Museu do Indio de Rio de Janeiro vient de publier, coup sur coup, deux excellents livres témoignant, entre autres, de l’état actuel des recherches sur les peintures corporelles amazoniennes. Le premier, dirigé par Dominique Tilkin Gallois, est consacré aux peintures corporelles des Wajãpi, peuple de langue Tupi-Guarani, vivant dans l’État brésilien de l’Amapá ; le second, édité par Bruna Franchetto, propose, pour la première fois, un aperçu de l’art graphique des Kuikoro, Kalapalo, Matipu ..
Le dernier livre
Au nord de la péninsule du Yucatán, les Mayas du village de Xocén se transmettent un récit à propos d’un livre aux propriétés stupéfiantes. Il s’agit non seulement d’un livre vivant, sans auteur humain, apparu lors de la création du monde, mais aussi d’un livre qui contient la totalité du savoir, la chronique exhaustive du passé comme les prophéties de l’avenir. Les Mayas de Xocén disent que ce livre leur a été donné par Dieu. Ils disent aussi qu’il leur a été dérobé et qu’il est désormais conservé quelque part aux États-Unis. Ils expliquent ainsi la spoliation coloniale et la permanence de la domination impérialiste. Ils prédisent enfin qu’un jour le livre leur reviendra.In the north of the Yucatán peninsula, from generation to generation, the Maya of the village of Xocén pass on the story of an extraordinary book. This book is alive, it has no human author and appeared when the world was created; but it is also a book containing all knowledge, the exhaustive chronicle of the past as well as the prophecies about the future. The Maya of Xocén say that the book was bestowed upon them by God. They also claim that the book was stolen from them and is now somewhere in the United States. This is how they account for colonial spoliation and lasting imperialist domination. But they also predict that, one day, the book will be returned to them
Une pictographie amazonienne
Les Émérillons (Teko) de Guyane française fabriquaient, dans le cadre de la fête du cachiri, un artefact singulier : leur spécialiste rituel nouait une série de petits objets à une cordelette de coton. Le musée du quai Branly possède les trois uniques exemplaires connus aujourd’hui de ces cordelettes. Seules deux descriptions de ces objets nous sont parvenues : Jacques Perret rédigea la première en 1933 et Eurico de Melo Cardoso Fernandes la seconde vingt ans plus tard. À partir d’une comparaison de la cérémonie émérillon avec celles, mieux connues, de leurs voisins, nous proposons un décryptage de la complexité sémiotique de ce qu’il est possible de nommer une « pictographie » traditionnelle. Celle-ci obéissait à trois types de logique : une logique d’archivage calendaire, une logique de séquenciation de la diachronie du rituel et une logique fondée sur une technique de mise en correspondance multidimensionnelle et plus particulièrement sur un parallélisme généralisé.During their Cachiri festival, the Emerillon (Teko) of French Guyana manufactured a quite singular artefact: their ritual specialist would tie a series of small objects to a cotton cord. The musée du quai Branly has in its possession the only three surviving examples of these cords. We have only two descriptions of such objects: the first was written by Jacques Perret in 1933 and the second by Eurico de Melo Cardoso Fernandes twenty years later. This article compares the Emerillon ceremony with the better known rites of their neighbours and proposes to decipher the semiotic complexity of this example of what we might call traditional “pictography”. This pictography corresponds to three distinct logics: one of calendar archiving, one concerning the sequencing of ritual diachrony, and one based on a technique of multidimensional correspondence and, more particularly, on an idea of generalised parallelism
La tradition des autobiographies chantées chez les Sharanahua (Amazonie occidentale)
Les Sharanahua (peuple pano d’Amazonie pĂ©ruvienne) sont dĂ©positaires d’une tradition de chants autobiographiques. Deux transcriptions et traductions de ceux-ci sont ici proposĂ©es. Une analyse dĂ©taillĂ©e fait apparaĂ®tre deux aspects problĂ©matiques. Ces chants narrent des souvenirs très personnels dans un langage pourtant extrĂŞmement stĂ©rĂ©otypĂ©Â et ils sont prĂ©sentĂ©s Ă la fois comme des citations des paroles passĂ©es du chanteur et comme la rĂ©pĂ©tition fidèle de paroles qui firent l’objet d’un enseignement codifiĂ©. Cet article explore les implications de ces apparents paradoxes.Los sharanahua, que conforman un grupo pano de la AmazonĂa occidental peruana, mantienen una tradiciĂłn de cantos autobiográphicos. Dos transcriptiones y traducciones de estos cantos están brindadas en este artĂculo. Su análisis detallado hace resaltar dos puntos problemáticos. Por una parte, estos cantos alunden a recuerdos muy personales, pero utilizando un lenguaje extremadamente estereotipado. Por otra parte, son presentados como repeticiones de los discursos pasados del cantor y a la par repeticiones exactas de palabras enseñadas. Este artĂculo explora las implicaciones de estas aparentes paradojas.The Sharanahua (a Panoan people of Western Amazon) maintain a tradition of autobiographical songs. Two transcriptions and translations of such songs are presented here. A detailed analysis highlights two main problems. These songs narrate very personal memories, but are couched in an extremely stereotypical language; secondly, they are presented as simultaneous quotations of past speech of the singer and as faithful repetitions of taught words. This text explores the implications of these apparent paradoxes
Markoosie, Le Harpon du chasseur
La réduction à l’écriture des langues inuit se déroula sur plus d’un siècle et mit en jeu des ordres missionnaires, des pouvoirs coloniaux et des stratégies d’appropriation extrêmement variées. Très tôt, dès la première moitié du xviiie siècle, des missionnaires luthériens, les premiers étant les Danois Hans et Poul Egede, élaborèrent une transcription en alphabet latin de la langue des Inuit du Groenland. Leur motivation était bien évidemment prosélyte : ils publièrent des Elementa Fidei Chr..
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