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    Les pensées postmodernes britanniques ou la quête d’une pensée meilleure

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    Cette étude, qui fait suite à celle du précédent numéro intitulée « La géographie britannique et ses diagnostics sur l'époque postmoderne », est consacrée à décrire le postmodernisme britannique en tant que mouvement de pensée et non pas en tant que démarche d'objectivation des caractéristiques d'une époque « postmoderne » (objet de la première étude). L'auteur aborde de manière critique la tentative de mise en place, au sein de la géographie britannique, d'une manière de « penser autrement », c'est-à-dire à distance du schème dual de la pensée moderne censé être à l'origine du principe de domination. La description de cette quête d'une pensée éthiquement « meilleure » prend en compte l'influence du courant post-structuraliste, principalement des philosophes français, pour fournir les principaux repères qui servent de clé d'entrée dans la plupart des textes postmodernes.This study which completes that published in the previous issue of the journal intends to describe the second aspect of British postmodernism as a trend of thought and no longer as an attempt to objectify the characteristics of a "postmodern" era (object of the first study). The author examines critically the attempt to establish within British geography ways of "thinking differently", i.e. breaking away from the dualist scheme of modem thought which is supposed to originate from the principle of domination. The description of this quest for "better" thinking takes into account the influence of the post-structuralist current, mainly imputable to French philosophers, in order to provide the essential needed means for understanding most postmodern texts

    La géographique britannique et ses diagnostics sur l’époque postmoderne

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    La géographie britannique a été traversée depuis la fin des années 1980 par un ample mouvement, qualifié de « ostmoderne », qui en a profondément bouleversé les orientations. Il est possible de ramener le postmodernisme à deux tendances principales. La première, dont la description critique est l'objet précis de cet article, consiste en une identification des caractéristiques de notre époque dont les attributs seraient différents de ceux de la modernité. Dans cette perspective, il est question d'enregistrer le passage à une logique culturelle de la dilution et du brassage des références en lieu et place de la logique moderne de la séparation et de la classification. Ce premier versant du postmodernisme continue de s'appuyer sur les outils classiques de la démarche scientifique. Il comporte cependant en germe l'idée que notre changement d'époque appelle un changement de nos modes de pensée. C'est précisément cette tentative de « penser autrement » qui constitue l'autre versant du postmodernisme en tant que rupture de la conception scientifique moderne. Sa description fait l'objet d'un deuxième article dans le prochain numéro de la revue.Since the late 1980s, an important current labelled "postmodern" has swept through British geography and deeply affected its orientations. Postmodernism can be summed up as two main trends. One, whose critical description is the main object of this article, consists in identifying the main characteristics of our epoch which are credited with attributes distinct from those of modernity. In this perspective, the aim is to diagnose the transition to a cultural logic of dilution and cross-fertilisation of references instead of the modem logic of separation and classification. This first side of postmodernism still makes use of the established methodology of scientific enquiry. However it implies the notion that to a new era should correspond new thinking modes. It is precisely this attempt at « thinking differently » which constitutes the other side of postmodernism as breaking away from the modem scientific concept. Its description will be the object of a second article in the next issue of the journal

    Black Atlantic revisited

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    RésuméCet article propose de rendre compte d’une rencontre entre deux champs de recherches celui de l’anthropologie caribéenne et celui de l’anthropologie du jazz. Évoluant de manière parallèle, ces champs tendent, soit à tenir la singularité sociohistorique comme acquise (études afro-américaines), soit à dégager la production musicale d’un arrimage localisé pour la faire être à la fois universelle et interculturelle (études jazzistiques). Pourtant, les deux champs se révèlent structurés par les mêmes questionnements d’où émerge, pour l’un comme pour l’autre, la question lancinante de la « communauté ». En s’appuyant sur les acquis de recherches antérieures, le propos repose sur la description des théories disponibles pour aborder les expressions culturelles afro-américaines et montrer, notamment au travers de l’analyse développée par Paul Gilroy, comment les interprétations les plus vouées à s’écarter d’un modèle d’identité parviennent à faire émerger une spécificité. Ni redevable à une quelconque fixité, ni assigné à n’être que métissage, créolisation et changement, cette spécificité décline un projet collectif en lien avec l’expérience singulière de l’esclavage et de son souvenir. Elle donne à voir un rapport particulier au pouvoir animé du désir de neutraliser les terribles effets d’enfermement que son exercice finit par produire. Le jazz est l’esthétisation de cette appréhension laissant entrevoir le paradoxe d’un monde de références communes qui échappent précisément, dans cet élan de liberté, à son élaboration en tant que « système communautaire ».AbstractThe encounter between the anthropology of the Caribbean basin and the anthropology of jazz is described. Moving in parallel, these two fields tend either to take special sociohistorical conditions for granted (Afro-American studies) or to separate the music produced from its localized moorings and thus make it both universal and intercultural (jazz studies). However both fields turn out to be shaped by the same inquiry, whence the nagging question of «community» for both. Based on contributions from earlier research, the theories available to tackle the study of Afro-American forms of cultural expression are described. Paul Gilroy’s analysis, in particular, is used to show how the interpretations most committed to steering clear of an «identity model» manage to shed light on a specificity that does not owe anything to «fixity» and cannot be reduced to métissage, creolization and changes. This specificity expresses a collective vision related to the special experience of slavery and memory of it. It brings to light a special relation to power motivated by the desire to neutralize the terrible effects of confinement that its exercise ends up producing. Jazz, the «aestheticization» of this experience, lets us glimpse the paradox of a world of common references that escape, through this upsurge of freedom, from its production as a «community system»

    Bristol and the eruption of memory: making the slave-trading past visible

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    This article describes the work undertaken by the public authorities o

    Fin des territoires ou nécessité d’une conceptualisation autre ?

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    Dans ce texte, l’auteur propose de rompre avec la conception du territoire comme invariant géographique de l’expérience sociale. Le territoire est une manière parmi d’autres de construire le social par l’espace, redevable du modèle de la communauté solidaire. La notion de spatialité est plus pertinente si l’on veut considérer la diversité des constructions sociales, celles-ci n’incluant pas forcément un rapport de l’ordre de la permanence et de l’enracinement dans le temps et dans l’espace. S’il y a lieu d’évoquer la « fin des territoires », c’est peut-être seulement par référence à cette conception restrictive. Trois pistes de recherche sont proposées pour aller dans le sens de cette découverte des différents types de spatialité. La première prend appui sur le couple réseau et territoire. La seconde explore le rapport entre espace et temps. La troisième investit le domaine plus sémantique concerné par les arrangements spatiaux.In this text, the author suggests to stop using the concept of territory as a permanent geographical construct implied in social experience. Territory is only a way of constructing social realities through space, among others ; a way which relates to the model of the united community. The notion of spatiality seems to be more relevant since it allows to conceive of the diversity of social constructions not necessarily based on a socially constructed conception developed through time and space. If it is a matter to mention the « end of territories », it may be only because we relate to this restrictive conception. Three fields of research are proposed in order to explore different types of spatiality. The first one relates to the pair network and territory. The second investigates the relationship between space and time. Finally, the third looks at the semantic domain concerned by materiality and spatial arrangement

    Rendre visible l’esclavage

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    RésuméCet article propose une étude de l’action patrimoniale développée actuellement à la Martinique (Antilles françaises). Centré sur la muséographie, il s’intéresse à la manière dont est retranscrit le passé esclavagiste. Il identifie la superposition actuelle de deux stratégies patrimoniales bien typées, liées aux hiérarchies socioraciales : l’une qui souhaite mettre en visibilité l’esclavage ; l’autre qui en efface la réalité historique. L’analyse de ces différents dispositifs patrimoniaux montre l’inadaptation du langage muséographique calqué sur le modèle européen avec le « leurre chronologique » qu’il génère. Elle dégage également comment des lieux de mémoire d’une nostalgie coloniale sont en mesure de s’édifier simultanément à ces tentatives de recouvrement du souvenir de l’esclavage. La politique patrimoniale apparaît dès lors comme agissante dans la réalité actuelle de rapports sociaux dont elle contribue à fixer les termes de la représentation.AbstractTo study with a focus on museology the actions now being conducted in Martinique to manage the island’s cultural heritage, attention is turned toward the ways slavery has been reworked. Two typical, superposed strategies for handling this past can be identified in relation to socioracial hierarchies : the one seeks to make slavery visible whereas the other effaces its historical reality. The analysis of these different strategies brings to light the inadequacy of the language of museum science, which copies the European model with its « chronological snare ». It also shows how the « places of memory » of a colonial nostalgia are capable of simultaneously constructing themselves in these attempts to recover the memory of the slave period. The policy for managing this heritage thus seems to have an action in current social relations by establishing their terms of cognitive representation

    Créolisation universelle ou singulière ?

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    À partir d’une revue de textes ayant donné à la créolisation des contenus divers, cet article s’attache à discuter cette notion. Il montre d’abord que le terme, sous une apparente généralité sémantique placée sous le signe du métissage, se décline en quatre domaines de signification majeurs. Il s’attache ensuite à la problématique de l’universel pour interroger la pertinence du recours à une qualification singulière au sein de conceptions portées à projeter la créolisation dans un univers de sens dégagé des contraintes de l’appartenance, de la localisation et du particularisme. Il aboutit enfin sur des propositions destinées à présenter une interprétation où la créolisation, en tant que qualifiante des formations culturelles du Nouveau Monde, est saisie au travers de la singularité de son contexte. Pas plus qu’elle n’est soustraite aux exigences propres à la construction de la relation sociale, la créolisation n’échappe à la matrice historique d’où elle puise ses caractéristiques. Celles-ci apparaissent décisives dans la production de formes culturelles profondément irriguées par un rapport particulier au politique donnant lieu à des agencements spécifiques aptes à déjouer la portée coercitive du pouvoir.Universal or Specific Creolization ? Perspectives from the New WorldA review of texts that find in creolization quite different contents serves to bring this notion under discussion. The word « creole », apparently a semantic category under métissage, has four major fields of meaning. With regard to problems having to do with universality, questions are raised about the relevance of recourse to a specific qualification among conceptions that tend to project creolization into a universe of meaning released from the restrictions of membership, localization and particularism. Proposals are made for interpreting creolization, as a qualification of cultural formations in the New World, in its context. This process cannot be separated from requirements linked to the construction of social relations ; nor does it escape from the historical matrix, whence it draws its characteristics. The latter prove to be decisive for producing cultural forms deeply irrigated by their relation to politics and the arrangements made for foiling the scope of coercion exercised by authorities

    Revisiter l’ancestralité aux Antilles

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    La question de l’ancestralité aux Antilles et à la Martinique en particulier est à considérer en rapport avec le système oppressif de l’esclavage ayant formé un obstacle à la formation de lignées reconnues. Les processus de nomination commandés de manière arbitraire par les autorités coloniales lors de l’abolition de l’esclavage ont renforcé la vision d’une société entièrement dépossédée d’elle-même. Certains, comme Édouard Glissant, ont vu dans ces procédures administratives la quintessence de l’atteinte profonde portée à la reconnaissance de soi. Dans cet article, je voudrais montrer qu’en dépit des dispositifs coloniaux de nomination, le patronyme a été le lieu d’un investissement intense s’offrant comme l’outil par excellence de désignation durable de lignées arrachées à l’univers des plantations. Je m’appuierai sur une recherche conduite auprès de descendants des protagonistes d’une insurrection anticoloniale datant de 1870 pour montrer l’attachement profond au patronyme et aux liens sociaux qu’il a permis de souder autour des ressources de l’ancestralité localisée. Je m’intéresserai également aux nouvelles expressions de l’ancestralité redevables de la scène publique mémorielle actuelle pour montrer comment la création de la catégorie « descendants d’esclaves » diffère de cette mémoire généalogique transmise, sans pour autant être le produit d’une invention détachée de l’expérience historique.The issue of ancestrality in the Caribbean and in Martinique in particular is to be considered in relation to the oppressive system of slavery, which constituted an obstacle to the formation of well-established linages. The processes of naming instituted arbitrarily by colonial authorities at the abolition of slavery, further reinforced the idea of a society completely dispossessed of itself. For some authors, like Édouard Glissant, these administrative procedures represent the quintessence of the profound violation of self-recognition. In this article, I would like to show that despite colonial provisions on naming, patronym was an area of an intensive effort, constituting a perfect tool for a durable designation of linages pulled away from the universe of plantations. I will be relying on a research done on the descendants of the proponents of an anticolonial insurrection that took place in 1870 to show the strong attachment to patronym and the social bonds that it welded around localised resources of ancestrality. I will also be interested in new expressions of ancestrality, which draw heavily upon current public scene memorials, to show how the creation of the “descendants of slaves” category differs from this transmitted genealogical memory, without necessarily being the product of an invention detached from historical experience
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