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    Ontographie du rapport à la terre à Chillimocco : rationalité et rituel dans l'agriculture d'un village andin au Pérou

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    Cette thèse montre la façon dont les paysans-autochtones de Chillimocco (dans les Andes péruviennes) constituent leur rapport à la terre à travers l’activité agricole. Celle-ci est envisagée de façon à ne plus la considérer comme un ensemble de « techniques » qu’on impose sur la « nature » pour la soumettre, mais comme un continu qui associe du technique et du rituel et qui, ce faisant, établit un rapport symétrique entre hommes et terres. Nous faisons une description approfondie de la façon dont l’agriculture est menée dans ce village andin, afin de dégager les principes qu’elle met en place. La démarche analytique que nous suivons est double. Un premier niveau d’analyse est constitué par l’examen des catégories locales que dégage l’activité agricole. Elles-mêmes constituent un premier indice du rapport à la terre à Chillimocco, mais pour s’interroger à propos de la « rationalité » de ce rapport, on ne peut pas opérer une interpolation automatique. Un deuxième niveau d’analyse est alors opéré à l’aide d’une notion de rationalité révisée afin de la rendre abordable par l’anthropologie. Pour ce faire, on se sert de certains éléments de l’anthropologie symétrique qui nous permettent de remanier ladite notion et de l’investir des sens locaux dégagés par le premier niveau d’analyse. Les notions locales nous aident à envisager une rationalité sociale plus enracinée, mais aussi elles brisent nos catégories de départ et nous conduisent progressivement vers des notions plus aptes à saisir la différence ontologique que posent les Chillimoccokuna. La catégorie de « rituel », chère à l’anthropologie, est ainsi remise en question. Dans un premier moment, on met en œuvre un traitement du rituel cohérent avec la façon dont Edmund Leach (dépassant le rituel comme type d’action) l’envisageait comme un trait de l’action. Mais la considération de la condition ontologique des acteurs impliqués fait que cette thèse finisse par remettre en question la distinction entre traits rituels et traits techniques elle-même. Enfin, par notre approche qui va au-delà de la symétrie généralisée de Bruno Latour, par une préoccupation analytique autoréflexive fondée sur l’expérience, et par la prise en compte de formes d’existence multiples, ce travail établit une démarche que nous appelons d’ontographie.This doctoral thesis shows how native peasants from Chillimocco (in the Peruvian Andes) establish a relationship with the land through agriculture. The latter is viewed not as a set of “techniques” imposed on “nature” to subject it, but as a continuum that combines technique and ritual and, in doing so, establishes a symmetrical relationship between human beings and lands. We describe in-depth how agriculture is carried out in this Andean village in order to bring out the principles it sets up. Our analytical work is twofold. A first level of analysis is constituted by the examination of local categories brought out by agricultural activities. These categories constitute a first marker of the relationship with the lands at Chillimocco, but to interrogate the “rationality” of this relationship one cannot undertake an automatic interpolation. Then a second level of analysis is undertaken with the help of a notion of “rationality” that has been revised in order to make it accessible to anthropology. To achieve this, we use some elements of the Symmetrical Anthropology that allow us to rework such notion and to endow it with the local meanings undertaken in the first level of analysis. The local notions help us not only to envision a more grounded social rationality, but also to unsettle our categories of departure; progressively leading us to more adapted notions to grasp the ontological difference revealed by the Chillimocco. Thus, the pertinence of “ritual, ” a category of great concern in the anthropological tradition is put into question. In a first moment, we treat ritual in agreement with how Edmund Leach visualized it, i.e. like a trait of all action (going beyond ritual as a type of action). However, the ontological condition of the actors involved, make that this dissertation also questions the distinction between ritual traits and technical traits. Finally, our approach that goes beyond Bruno Latour’s generalized symmetry, our self-reflexive analytical work based on experience, and our concern with multiple forms of existence, make of this work more an “ontographic” effort than a classical ethnography

    Jardins au désert, Évolution des pratiques et savoirs oasiens, Jérid tunisien

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    Ouvrage issu d'un projet de développement en Tunisie à Tozeur (CIRAD/INRAT) et d'une thèse à l'Université Paris V Sorbonne et Muséum national d'Histoire naturelle à Paris, et refondu et réécrit au Caire au CEDEJ.http://vbat.org/spip.php?article35 version 2: réinsertion des illustrations dans le document pdf avec une meilleure résolution graphique (les illustrations de l'ouvrage sont enfin réellement visibles dans cette version).The presence of oasis in the Sahara can seem an ecological aberration. The palm plantations, and the gardens which they shelter, are in fact the fruit of a thousand-year-old conquest, which continues today. These artificial landscapes, irrigated "terroirs" (regions) carefully worked and maintained, are the prototype of the anthropized natural systems.This book has been written from ethnographic investigations on the field carried out in Tunisian Jerid, but also in Tassili n'Ajjer (Djanet, Algeria) and in the wadi Draa (Zagora, Morocco). If this comparative perspective reveals the diversity of the oasian practices and local knowledge and of the relations to the environment (to the "nature"), it also emphasizes the local dynamics, which unfold beyond the usual dualism between tradition and modernity. In addition, several scales of study, from the vegetable bed to the garden and from the plot of land to the whole palm grove, make it possible to underline the variety of the articulations between ecological, economic, and social factors in oasis.The cultivated Sahara does not offer one but diverse oasian natures in constant evolution, built from this anthropological richness.La présence d'oasis dans le Sahara peut sembler une aberration écologique. Les palmeraies et les jardins qu'elles abritent sont en fait le fruit d'une conquête millénaire qui se poursuit encore aujourd'hui. Ces paysages artificiels, terroirs irrigués soigneusement façonnés et entretenus, sont l'archétype des systèmes naturels anthropisés.Cet ouvrage a été réalisé à partir d'enquêtes de terrain ethnographiques menées dans le Jérid tunisien, mais aussi dans le Tassili n'Ajjer (Djanet, Algérie) et l'oued Draa (Zagora, Maroc). Si cette perspective comparative révèle la diversité des pratiques et savoirs oasiens et des relations à l'environnement, à la "nature", elle met aussi en valeur les dynamiques locales qui se déploient au-delà de l'habituel dualisme entre tradition et modernité. Par ailleurs, plusieurs échelles d'étude, de la planche de cultures au jardin et du parcellaire à la palmeraie, permettent de souligner la variété des articulations entre facteurs écologiques, économiques et sociaux.Le Sahara cultivé n'offre pas une mais des natures oasiennes en constante évolution, construites à partir de cette richesse anthropologique. Table des matièresIntroduction o Des hommes et des oasis dans le désert o L'eau, l'oasis o Au sujet des animauxPartie 1 : La description de l'oasis, une norme * Des espaces des palmeraies o La structure du terroir o Le parcellaire o La structure des jardins * Temps et temporalités au Jérid o Le temps historique o Le temps naturel o Le temps quotidien o Les commentaires du jardin et la fondation des oasis * Hommes et plantes, l'agriculture o Les plantes des jardins : le palmier dominant o Le choix et l'usage des autres plantes o Remarques sur les animaux o La problématique unité classificatoire * Les pratiques agraires des jardins o Les outils o Les matériels et outils mécanisés o Le travail dans les jardins o Un jardin d'agriculture ou une exploitation horticole ? * Les jardiniers des oasis et l'organisation du travail o Les travailleurs de la palmeraie o Ce que l'on ne dit pas o Et les femmes ? o Les stratégies oasiennesPartie 2 : Les révolutions permanentes des jardins * Les états des jardins o Développement de l'agriculture des oasis du Jérid : les outils de diagnostic o Les références et la typologie des exploitations o Les systèmes de cultures -- états et trajectoires des jardins * L'ordre des palmeraies o Le zonage ou l'échec partiel du jardin o La hiérarchie oasiennePartie 3 : Les natures de l'oasis se croisent * Les pratiques de l'espace, les espaces pratiqués o Solitude et sociabilité : le jardinier dans le ghâba o Parcours, représentations dans la palmeraie o Esthétique, travail et farniente * Les acteurs des natures oasiennes et leurs ressources o Les acteurs évidents et les autres o Les registres de relations au milieu oasien o Du moderne et du traditionnel au Jérid o L'intervention de l'État o Crises et temporalités de l'oasis * Conflits de représentations ou dynamiques locales ? o Résistance et séduction : les jeux sur l'ethos oasien o Le rendement et le jardin : une incompatibilité localisée ? o Les mondes oasiens invisibles : esprits, êtes-vous encore là ? o Discours et registres des dynamiques locales Conclusion : la construction des natures oasiennes o L'indétermination o Ressources socioécologique

    Analyse dynamique de la durabilité vécue et mise en œuvre par les acteurs des circuits courts wallons

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    « Quels sont les déterminants, les freins et les leviers permettant d’améliorer la durabilité des circuits courts ? » « Comment favoriser la réappropriation de ces connaissances par les acteurs de terrain ? » Telles sont les questions pour lesquelles il a été demandé à l’équipe de recherche d’apporter des éléments de réponse. L’analyse livrée est le fruit d’une recherche menée par le Centre d’Études Économiques et Sociales de l’Environnement de l’Université Libre de Bruxelles entre 2015 et 2016, financée par la Région wallonne et coordonnée par la Fédération Inter-Environnement Wallonie. L’approche avec laquelle la durabilité a été abordée dans ce projet est singulière et se démarque explicitement d’une approche qui serait centrée sur les trois piliers (économique, social et environnemental) et leurs intersections. Cet affranchissement conceptuel a été traduit par une méthode itérative et inductive qui a permis d’aboutir à un ensemble de connaissances et de constats en provenance directe de différents acteurs impliqués dans les filières en circuits courts. L’approche a permis, dans le même temps, d’augmenter le caractère réappropriable des données récoltées. La durabilité des circuits courts a été abordée au travers de sujets et d’enjeux appartenant à la réalité quotidienne des acteurs et de leurs métiers. La durabilité dont il est question ici est celle vécue et mise en oeuvre quotidiennement par les acteurs. Cette approche implique de questionner de fil en aiguille les modèles d’entreprenariat, les interactions socioéconomiques mais aussi les différentes motivations, conceptions du monde et valeurs. La démarche a cherché à adopter une perspective qui soit en résonnance avec la réalité des personnes au sein de leurs activités

    Le bassin du moyen Logone

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    L'espace compte ! Mesurer les structures spatiales du changement social.

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    L'HDR présentée ici s'intéresse à la mesure des structures spatiales des phénomènes sociaux. Le premier volume est consacré à approfondir l'impact des définitions de voisinage dans les mesures, et s'intéresse ensuite aux indicateurs permettant de développer des mesures, globales et locales. Des pistes à explorer sont finalement proposées.Le second volume propose une réflexion sur le parcours du candidat depuis la géographie tropicale jusqu'à la géographie théorique et quantitative en se positionnant d'un point de vue épistémologique. Une réflexion sur les modes de diffusion des savoirs géographiques est proposée en conclusion

    Les oasis du Jérid : des révolutions permanentes ?

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    Rapport de programme de recherche-développement.Les oasis du Jérid : des révolutions permanentes ?, Montpellier, Cirad-Sar /Inrat, Gridao, 1997, ill., tab., 244 p. + 250 p. Annexes. Ce document était laissé longtemps incomplet, il lui manquait des cartes et graphiques, mais surtout son lot de disquettes (ou le cédérom) qui proposait avec la version papier l'ensemble des fichiers du suivi technico-économique de l'agriculture oasienne du Jérid (des chiffres en tableaux sous format Excel). Voici cela réparé. Concernant le fichier pdf, les graphiques ont été restitués. Comme je n'avais plus les graphiques originaux des plans de jardins oasiens, j'ai mis les versions de ces plans publiés dans Battesti (2005: http://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00004609/). Merci de citer cette publication si vous référez à ces plans.http://vbat.orgWithin the framework of the project of the agriculture development of oases in the Jerid region (Tunisia), were established Technico-Economic References making it possible to characterize the various systems of oasian production, to present a "photography" of the various types of exploitations suggested by a typology and in connection with a zoning, tools resulting from the same project.Rapport pour le Projet " Recherche pour le développement de l'agriculture d'oasis "INRAT / CRPh - Centre de Recherches Phœnicicoles (Degache -Tunisie)GRIDAO / CIRAD-SAR (Montpellier - France)Financement ministère tunisien de l'Agriculture et ministère français des Affaires Etrangères. Avril 1997.Dans le cadre du projet de développement de l'agriculture d'oasis de la région du Jérid (Tunisie), ont été établies des Références Technico-Economiques permettant de caractériser les différents systèmes de production oasiens, de présenter une " photographie " des types d'exploitations proposés par la typologie et en rapport avec le zonage, outils issus du même projet.L'oasis peut rapidement cristalliser des représentations très contradictoires. Il semble intéressant de partir de la notion de travail pour aborder la réalité oasienne du Jérid tunisien. Le travail est en effet soit minimisé par le tourisme (par exemple), qui verrait en l'oasis un paysage spontané sans agriculture, havre de repos, soit maximisé par l'administration (par exemple), qui y verrait uniquement des terres agricoles. Il semble donc utile de tenter de redonner au travail, à l'action sur la terre et sur le matériel biologique, sa juste place. L'oasis sous sa forme productive ne survit que par l'apport de l'énergie du travail humain, mais qualitativement il est faux d'affirmer que cet apport se fait exclusivement selon des vues productivistes. Autrement dit, l'agriculteur ne cherche pas à " maximiser son profit ". Que fait-il donc dans son jardin ?Quant à savoir si ce travail est plus efficace maintenant qu'autrefois ou l'inverse, tant par la quantité que la qualité, si l'oasis traverse effectivement une crise structurelle, il demeure nécessaire de se plonger plus avant dans la réalité vécue du Jérid. Commentaires sur cette version 3: voir la "Fiche détaillée" (en haut à gauche)
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