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Quâest-ce que le travail scientifique des donnĂ©es ?
Puisant ses analyses et ses exemples dans des champs scientifiques variĂ©s, cet ouvrage (dont lâoriginal est paru en 2015 chez MIT Press) offre une Ă©tude inĂ©dite des utilisations des donnĂ©es au sein des infrastructures de la connaissance â utilisations qui varient largement dâune discipline Ă lâautre. Bien que le big data ait rĂ©guliĂšrement les honneurs de la presse des deux cĂŽtĂ©s de lâAtlantique, Christine L. Borgman met en Ă©vidence quâil vaut mieux disposer des bonnes donnĂ©es quâen avoir beaucoup. Elle montre Ă©galement que les little data peuvent sâavĂ©rer aussi prĂ©cieuses que les big data, et, que, dans bien des cas, il nây a aucune donnĂ©e, parce que les informations pertinentes nâexistent pas, sont introuvables ou sont indisponibles⊠Au travers dâĂ©tudes de cas pratiques issus dâhorizons divers, Christine L. Borgman met aussi en lumiĂšre que les donnĂ©es nâont ni valeur ni signification isolĂ©ment : elles sâinscrivent au sein dâune infrastructure de la connaissance, câest-Ă -dire dâun Ă©cosystĂšme de personnes, de pratiques, de technologies, dâinstitutions, dâobjets matĂ©riels et de relations. Pour lâautrice, gĂ©rer les donnĂ©es et les exploiter sur le long terme requiert ainsi des investissements massifs dans ces infrastructures de la connaissance. Lâavenir de la recherche, dans un monde en rĂ©seau, en dĂ©pend
Quâest-ce que le travail scientifique des donnĂ©es ?
Puisant ses analyses et ses exemples dans des champs scientifiques variĂ©s, cet ouvrage (dont lâoriginal est paru en 2015 chez MIT Press) offre une Ă©tude inĂ©dite des utilisations des donnĂ©es au sein des infrastructures de la connaissance â utilisations qui varient largement dâune discipline Ă lâautre. Bien que le big data ait rĂ©guliĂšrement les honneurs de la presse des deux cĂŽtĂ©s de lâAtlantique, Christine L. Borgman met en Ă©vidence quâil vaut mieux disposer des bonnes donnĂ©es quâen avoir beaucoup. Elle montre Ă©galement que les little data peuvent sâavĂ©rer aussi prĂ©cieuses que les big data, et, que, dans bien des cas, il nây a aucune donnĂ©e, parce que les informations pertinentes nâexistent pas, sont introuvables ou sont indisponibles⊠Au travers dâĂ©tudes de cas pratiques issus dâhorizons divers, Christine L. Borgman met aussi en lumiĂšre que les donnĂ©es nâont ni valeur ni signification isolĂ©ment : elles sâinscrivent au sein dâune infrastructure de la connaissance, câest-Ă -dire dâun Ă©cosystĂšme de personnes, de pratiques, de technologies, dâinstitutions, dâobjets matĂ©riels et de relations. Pour lâautrice, gĂ©rer les donnĂ©es et les exploiter sur le long terme requiert ainsi des investissements massifs dans ces infrastructures de la connaissance. Lâavenir de la recherche, dans un monde en rĂ©seau, en dĂ©pend
Patrimoine culturel immatériel et technologies numériques : représentations et usages
Avec la Convention pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel ImmatĂ©riel de lâUNESCO (2003), le concept de patrimoine sâest trouvĂ© Ă©largi Ă de nouveaux objets, mais surtout une nouvelle distribution des rĂŽles sâest opĂ©rĂ©e parmi les acteurs, mettant les praticiens individuels et collectifs au cĆur du dispositif. Les Ă©tats qui ont ratifiĂ© la convention se sont donnĂ© lâobligation de procĂ©der Ă des inventaires en impliquant les communautĂ©s dans la dĂ©signation de ce qui, pour elles, fait patrimoine immatĂ©riel, offrant ainsi une opportunitĂ© dâexpĂ©rimentations de formes et de mĂ©thodes pour rĂ©aliser cet objectif. Ces inventaires se sont largement appuyĂ©s sur des technologies numĂ©riques pour leur constitution et sur le web pour leur diffusion. La dynamique sociale dans laquelle sâinscrit la notion dâinventaire sâappuie sur un imaginaire des techniques numĂ©riques comme moyen de conjurer la perte culturelle et une relation ambiguĂ« se noue au moment de lâinventaire nativement numĂ©rique entre immatĂ©riel et virtuel. LâĂ©tude du rĂ©cit de lâhistoire du web permet de mettre en Ă©vidence un ensemble de mythes fondateurs dâInternet qui contribuent Ă cette ambiguĂŻtĂ©. Ă partir dâune participation observante Ă lâInventaire du Patrimoine ImmatĂ©riel Religieux du QuĂ©bec (IPIR), qui sâappuie sur les dĂ©finitions de la convention UNESCO, il sâagit de considĂ©rer les technologies numĂ©riques, dont Internet, comme outils que les communautĂ©s (Ătat, communautĂ©s locales, acteurs de lâinventaire) mobilisent pour se mettre en scĂšne par le patrimoine immatĂ©riel. Lâexemple de lâIPIR, chargĂ© de trois missions (conserver la mĂ©moire, rĂ©pertorier les pratiques vivantes, les communiquer), comparĂ© Ă dâautres inventaires en ligne existants illustre la plasticitĂ© des inventaires du Patrimoine Culturel ImmatĂ©riel. Les trajectoires de lâinventorisation Ă©mergent en interrogeant la demande sociale dâun inventaire du Patrimoine Culturel ImmatĂ©riel religieux dans le contexte de dĂ©christianisation du QuĂ©bec Ă partir des annĂ©es 1960. Enfin, la diffusion sur le web des donnĂ©es dâinventaire permet de questionner les usages des techniques et les formes de reprĂ©sentations du web comme moyen de transmission culturelle. Alors que la dynamique sociale dans laquelle sâinscrit un inventaire en ligne sâappuie sur un imaginaire des techniques numĂ©riques comme moyen de conjurer la perte culturelle, la prolifĂ©ration des traces sur le web vient dĂ©fier la promesse dâaccessibilitĂ© universelle que portait le web des origines.With the Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage of UNESCO (2003), the concept of heritage was expanded to new objects, but above all a new distribution of roles was made among the actors, putting the practitioners individual and collective at the heart of the device. States that have ratified the convention have given themselves the obligation to carry out inventories by involving the communities in the designation of what, for them, constitutes intangible heritage, thus offering an opportunity for experimentation of forms and methods to achieve this goal. These inventories were largely based on digital technologies for their constitution and on the web for their dissemination. The social dynamics in which the notion of inventory is inscribed is based on an imaginary of digital techniques as a means of warding off cultural loss, and an ambiguous relationship is formed at the time of the natively digital inventory between immaterial and virtual. The study of the narative of the history of the web makes it possible to highlight a set of founding myths of the Internet which contribute to this ambiguity. Based on an observant participation in the Inventory of the Intangible Religious Heritage of Quebec (IPIR), which is based on the definitions of the UNESCO Convention, digital technologies, including the Internet, should be considered as tools that the communities (state, local communities, actors of the inventory) mobilize to be staged by intangible heritage. The example of the IPIR, with three missions (keep the memory, list the living practices, communicate them), compared to other existing online inventories illustrates the plasticity of the intangible cultural heritage inventory. The trajectories of inventorization emerge by questioning the social demand for an inventory of intangible cultural heritage in the context of de-Christianization of Quebec from the 1960s. Finally, the web-based dissemination of inventory data makes it possible to question the uses of techniques and forms of representation of the web as a means of cultural transmission. While the social dynamics in which an online inventory is based on an imaginary digital techniques as a means to avert cultural loss, the proliferation of tracks on the Internet comes to challenge the promise of universal accessibility that the web was wearing. origins
La fabrique des voix : l'auteur et le personnage dans les écritures théùtrales québécoises des années 2000
Cette thĂšse de doctorat en Ă©tudes thĂ©Ăątrales propose d'Ă©tudier les modĂšles et pratiques d'Ă©criture du personnage dans les Ă©critures thĂ©Ăątrales quĂ©bĂ©coises des annĂ©es 2000, et, Ă partir de cette analyse Ă la fois dramaturgique (Ă©tudes de piĂšces et dĂ©finition d'une typologie des personnages) et gĂ©nĂ©tique (entrĂ©e dans la fabrique de plusieurs auteurs pour comprendre comment ils crĂ©ent leurs personnages), de dĂ©finir la ou les figures de l'auteur dramatique dans ce contexte de crĂ©ation. La dramaturgie quĂ©bĂ©coise prĂ©sente des survivances du personnage, quand d'autres ne cessent de le remettre en question. Mais loin de perpĂ©tuer un rĂ©alisme psychologique amĂ©ricain, les auteurs quĂ©bĂ©cois des annĂ©es 2000 mettent en scĂšne des ĂȘtres profondĂ©ment dĂ©territorialisĂ©s dont la profondeur psychologique disparaĂźt au profit d'une profondeur intertextuelle ou mĂ©tathĂ©Ăątrale. Ces personnages-crĂ©atures invitent Ă entrer dans la fabrique des auteurs pour interroger le partage des voix qu'ils opĂšrent afin de dĂ©tourner un rĂ©alisme encore majoritaire dans les dramaturgies d'AmĂ©rique du Nord. Ă partir des pĂŽles d'Ă©criture du personnage que sont la langue, le corps, l'intertexte et la scĂšne, la thĂšse analyse les pratiques d'Ă©criture de plusieurs auteurs issus de gĂ©nĂ©rations et de formations diffĂ©rentes : Normand Chaurette, Daniel Danis, François Godin, Ătienne Lepage et Larry Tremblay. Ces auteurs, qui doivent nĂ©gocier sans cesse avec une altĂ©ritĂ©, qu'elle soit rĂ©elle (le contexte de production quĂ©bĂ©cois invite les auteurs Ă Ă©changer avec les autres actants du processus thĂ©Ăątral) ou fictive (les auteurs sont profondĂ©ment habitĂ©s par des autres qui parlent Ă travers eux), se trouvent dĂ©multipliĂ©s dans le processus d'Ă©criture. Il semble alors que, face Ă cette dĂ©multiplication et Ă la difficultĂ© de plus en plus grande pour l'auteur de faire entendre sa voix, les auteurs quĂ©bĂ©cois choisissent le chemin de l'autopoĂŻĂ©tique et exploitent dans leurs derniĂšres crĂ©ations leur moi d'auteur comme un matĂ©riau et comme un hyper-personnage surplombant la fiction. C'est alors une voix de l'Ă©criture unifiĂ©e, toujours aux limites de l'autofiction et de l'autobiographie, qui habite des dramaturgies qui ne seraient plus capables de faire advenir l'autre, un personnage entiĂšrement dĂ©tachĂ© de la voix de son crĂ©ateur.\ud
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MOTS-CLĂS DE LâAUTEUR : Auteur, personnage, dramaturgie contemporaine, thĂ©Ăątre quĂ©bĂ©cois, gĂ©nĂ©tique, pratiques d'Ă©criture
Une ontologie pour archiver et donner accÚs aux oeuvres numériques littéraires
International audienceNous avons conçu une ontologie destinĂ©e Ă indexer le corpus des Ćuvres numĂ©riques littĂ©raires. Cette ontologie prend en compte les dimensions esthĂ©tiques et matĂ©rielles des Ćuvres de sorte que l'analyse critique et la production d'archives se croisent dans la tĂąche de conservation
Le cinéma à l'épreuve de l'anachronisme. Contribution à une réflexion sur le visible moderne à travers le film-essai. Les cas de Godard, Marker, Kluge et Wenders
This thesis analyzes the relationship between cinema and anachronism. Starting from anachronism as an important topic in history writing and memory discourses, this work intends to deal with some film practices with a strong will if reflection about time and chronologies. Starting from a specific practice as the essay film, analyzed from an aesthetical point of view, a topic comes out about the links between cinema and times, between a multiplicity of image forms and an anachronic time questioning forms, histories, interpretations, links and relationships. If Jean-Luc Godard's Histoire(s) du cinĂ©ma (1988-97) questions the sense of cinema itself, his plurality in a dense, complex network, Wim Wender's Tokyo-Ga (1983) interrogates some links between past cinema and more actual film forms, between a memory of cinema and the difficult search for the image's present, actual time. With Sans soleil (1982) and Level Five (1996), Chris Marker crosses cinema, images and their transformations with the complex links between past, present and future, in a context in which time can be presented according to the images forms. In some of this essays, Alexander Kluge gives strategie importance to images of every sort but also to the relationship between the images we produce and our history. All the analyzed films develop some theoretical questions about gaze's practices : every image is the sign of a complexe relationship between history and our starting from history, in accordance with a plural practice of the image.La thĂšse analyse la relation entre le cinĂ©ma et l'anachronisme. En partant des enjeux de la notion d'anachronisme en termes d'Ă©criture de l'histoire et de discours autour de la mĂ©moire, ce travail se propose de traiter certaines pratiques cinĂ©matographiques prĂ©sentant une relation Ă©troite avec une volontĂ© de rĂ©flexion sur les temps et les chronologies. A partir d'une pratique spĂ©cifique comme le film-essai, dont on analyse les caractĂšres en sens esthĂ©tique, un discours se dĂ©gage sur les liens entre le cinĂ©ma et le temps, entre la pluralitĂ© des formes de l'image et un temps anachronique capable de questionner les formes, les histoires, les lectures, les rapports. Si les Histoire(s) du cinĂ©ma (1988-97) de Jean-Luc Godard posent la grande question du sens du cinĂ©ma, de sa pluralitĂ© dans un rĂ©seau dense et complexe, Tokyo-Ga (1983) de Wim Wenders questionne les relations entre un cinĂ©ma passĂ© et des formes plus actuelles, entre une mĂ©moire du cinĂ©ma et la recherche difficile d'un prĂ©sent de l'image. Chris Marker, avec Sans soleil (1982) et Level Five (1996) croise le cinĂ©ma, les images et leurs transformations aux rapports complexes entre passĂ©, prĂ©sent et futur, dans un contexte oĂč le temps peut se dĂ©ployer selon les formes de l'image. Dans certains de ses essais, Alexander Kluge assigne une importance stratĂ©gique aux images de tout type, mais aussi aux relations entre les images que nous produisons et notre histoire. Tous les parcours analysĂ©s font surgir certaines questions thĂ©oriques relatives aux pratiques du regard : toute image est le signe d'un agencement complexe entre l'histoire et notre travail Ă partir de lĂ , selon une pratique plurielle des image
La liberté, l'indétermination et la détermination : contribution à la résolution réflexive de leurs rapports antinomiques par l'examen psychologique de l'immatérialité transcendantale, du pouvoir spirituel et de la vérité intellectuelle
Dans la perspective psychologique, l'esprit rĂ©el en gĂ©nĂ©ral (humain en particulier) n'est inconditionnellement ni transcendant ni efficace ni rĂ©vĂ©lateur. D'abord, il est matĂ©riellement immanent (il ne peut s'affranchir de la matiĂšre), bien qu'il soit formellement transcendantal. Ensuite, il est pragmatiquement et historiquement inefficace (il ne crĂ©e pas mĂȘme l'humanitĂ©), bien qu'il soit conditionnellement causal. Enfin, il est thĂ©orĂ©tiquement schĂ©matique et algorithmique (il ne comprend pas l'essence intĂ©grale du monde), bien qu'il soit rĂ©aliste sous caution. Somme toute, l'organisme vivant en gĂ©nĂ©ral (humain en particulier) ne s'aperçoit luimĂȘme, Ă travers la mentalitĂ© transcendantale, la rĂ©flexion pragmatique et la connaissance thĂ©orĂ©tique, ni pendant ni aprĂšs ni avant l'action (et l'omission) complĂšte, l'Ă©motion de libertĂ© et la sensation de rĂ©alitĂ©. L'immanence, la libertĂ© et la rĂ©alitĂ© bien comprises sont conjointement une condition nĂ©cessaire bien qu'insuffisante de la responsabilitĂ© axiologique comme mode d'ĂȘtre, laquelle se caractĂ©rise ultimement par la bontĂ©, ou la malice, des conduites, des Ă©mois et des constats, non par les mauvaises et bonnes, ou les empiriques et intellectuelles, raisons, consciences et intentions qui les accompagnent, suivent et prĂ©cĂšdent.GĂ©nĂ©ralement et rĂ©guliĂšrement admis en philosophie de l'esprit, l'immatĂ©rialitĂ© transcendantale, le pouvoir spirituel et la vĂ©ritĂ© intellectuelle (comme leurs Ă©quivalents scientifiques respectifs: la computation fonctionnelle, la causalitĂ© psychologique et le rĂ©alisme psychologique) gĂ©nĂšrent les rapports antinomiques de la libertĂ©, de l'indĂ©termination et de la dĂ©termination. L'antinomie de la libertĂ© et de la dĂ©termination rĂ©sume les difficultĂ©s auxquelles se heurte la triple affirmation de l'immatĂ©rialitĂ© transcendantale, du pouvoir spirituel et de la vĂ©ritĂ© intellectuelle. En effet, dans la mesure oĂč le pouvoir spirituel des rĂ©flexions pragmatiques est censĂ©e ĂȘtre le truchement de la libertĂ©, il fait de la dĂ©termination un problĂšme. Et, dans la mesure oĂč la vĂ©ritĂ© intellectuelle des connaissances thĂ©orĂ©tiques est censĂ© ĂȘtre le truchement de la dĂ©termination, elle fait de la libertĂ© un problĂšme. La recherche d'une solution Ă ces antinomies est devenue une possibilitĂ© thĂ©matique pour la philosophie en opposant l'immatĂ©rialitĂ© transcendantale Ă l'immanence psychologique (comme pour la science en opposant la computation fonctionnelle Ă la mentalitĂ© consciente), ou encore en sauvant le pouvoir spirituel par une limitation du rĂ©alisme psychologique, ou en faisant l'inverse (sauver la vĂ©ritĂ© intellectuelle par une limitation de la causalitĂ© psychologique). Or, dans la perspective psychologique, l'esprit en gĂ©nĂ©ral (y compris l'idĂ©e, ou le concept) est matĂ©riellement immanent (l'esprit ne peut s'affranchir de la matiĂšre, bien qu'il soit formellement transcendantal), pragmatiquement et historiquement inefficace (l'esprit ne crĂ©e pas l'humanitĂ©, bien qu'il soit conditionnellement causal) et thĂ©orĂ©tiquement schĂ©matique ou algorithmique (l'esprit ne comprend pas l'essence intĂ©grale du monde, bien qu'il soit rĂ©aliste sous caution). Aussi bien, l'exercice rĂ©el, libre et complet de la motricitĂ© vivante, de son Ă©motivitĂ© et de sa sensitivitĂ© ne s'aperçoit, Ă travers la mentalitĂ© transcendantale, la rĂ©flexion pragmatique et la connaissance thĂ©orĂ©tique, ni pendant ni aprĂšs ni avant l'action (et l'omission), l'Ă©motion et la sensation. L'immanence, la libertĂ© et la rĂ©alitĂ© bien comprises sont des «propriĂ©tĂ©s» de la motricitĂ© vivante et de la sensibilitĂ©, non celles de l'esprit (ou mentalitĂ©). Elles sont conjointement une condition nĂ©cessaire bien qu'insuffisante de la responsabilitĂ© axiologique. La valeur axiologique comme mode d'ĂȘtre se caractĂ©rise ultimement par la bontĂ©, ou la malice, des conduites, des Ă©mois et des constats, non par les mauvaises et bonnes, ou les empiriques et intellectuelles, raisons, consciences et intentions qui les accompagnent, suivent et prĂ©cĂšdent
Vers le Design hackeÌ : la neÌcessiteÌ dâune nouvelle posture eÌpisteÌmologique
Face aux mutations sociales, environnementales et technologiques de notre socieÌteÌ, la capaciteÌ de reÌsoudre les probleÌmes complexes devient un incontournable. Les nouvelles philosophies du « faire » et lâeÌlan collaboratif au sein du milieu de travail hypermoderne ne se refleÌtent pas systeÌmatiquement dans le design. En essayant de suivre le rythme dâun monde en transformation constante, le design dâaujourdâhui peine aÌ se mettre aÌ jour. Les theÌories portant sur lâinnovation collaborative preÌsentent des reÌponses pour reÌpondre aux probleÌmes complexes en proÌnant la pratique dâune conduite aÌ projet fluide, ou autrement dit, eÌco-auto-reÌ-organisationnelle. Or, faute dâoutil opeÌratoire, lâinnovation collaborative reste encore au stade conceptuel, voire utopique.
Cette theÌse a comme objectif dâapporter une reÌflexion sur les conduites de et aÌ projet en design dans le monde dâaujourdâhui. Partant dâun exemple preÌcis, aÌ savoir le Hackathon, elle explore les nouvelles façons de penser, de faire et de creÌer des solutions aÌ partir dâune dynamique tout aÌ fait innovatrice, baseÌe sur une eÌthique et une pratique propre aÌ la nouvelle socieÌteÌ du « faire » inspireÌe, notamment, des hackers. Le Hackathon est ainsi analyseÌ aÌ travers une grille dâanalyse nommeÌe le Gyroscope du projet qui permet de souligner les principaux eÌleÌments constitutifs de la conduite aÌ projet en relation les uns avec les autres et de saisir les speÌcificiteÌs requises pour que la conduite puisse reÌpondre aux indicateurs theÌoriques de lâinnovation collaborative. Lâanalyse deÌmontre non seulement que le Hackathon est effectivement une application concreÌte dâune nouvelle eÌthique de travail, mais que sa force se trouve dans les premieÌres eÌtapes de la conceptualisation du projet. La question que cette analyse souleÌve est donc : Est-il possible dâenvisager de lâeÌtendre sur lâensemble du processus de deÌveloppement, soit de lâideÌation aÌ lâimplantation ?
Cette recherche preÌsente une lecture archeÌologique de la discipline du design qui permet de souligner des figures embleÌmatiques du projet aÌ travers les peÌriodes historiques qui ont marqueÌ le design. La proposition dâune nouvelle figure, le Hacking design, souligne lâimpact des transformations engendreÌes par lâhypermodernisme sur la pratique de cette discipline et le roÌle du praticien, concluant ainsi que la penseÌe du design (Design thinking) est doreÌnavant deÌpasseÌe par une eÌthique de travail qui va au-delaÌ dâune penseÌe, mais implique une nouvelle posture eÌpisteÌmologique. De nombreuses disciplines contiguÌes au Design, dont la Gestion, lâEntrepreneuriat et lâIngeÌnierie, preÌsentent ainsi un inteÌreÌt marqueÌ pour le Design quâils perçoivent comme une reÌponse tributaire au succeÌs de lâinnovation collaborative au sein des organisations. Les attentes envers le Design, de sa theÌorie aÌ sa pratique, sont donc grandes.Todayâs hypermodern working environment is experiencing important social, environmental and
technological changes pressing actors to acquire the know-how to solve complex problems. The new
philosophy of "doing" and the rise of working collaboration strategies arising in our hypermodern society
are not systematically reflected in designâs practice. Indeed, by trying to keep pace with a world in
constant change, today's design discipline is struggling to keep up. The theories on collaborative
innovation present some answers to develop this know-how by advocating a practice that deploys fluidity
in projects or, in other words, an eco-auto-re-organisational strategy. However, in the absence of a
practical and operational tool, collaborative innovation is still at the conceptual and utopian stage.
This thesis aims to rethink project management in our hypermodern world. Starting from a specific
example, the Hackathon, it explores new ways of thinking, doing and creating solutions based on an
entirely innovative dynamics, grounded on an ethic and a practice specific to the new society of "doing"
and inspired, in particular, by the hackers. The Hackathon is thus analyzed through an analytic grid
called the Gyroscope of the project through which the actors, the actions and the organisation of the
project are evaluated. The Gyroscope makes it possible to identify the projectâs components in relation to
each other and to understand the requirements needed to carry out each project according to the
theoretical indicators of collaborative innovation. The analysis not only demonstrates that the Hackathon
is indeed a concrete application of a new work ethic, but that its strength is in the early stages of the
projectâs conceptualization. The question that this analysis raises is: Is it possible to consider extending it
to the whole development process, from ideation to implementation?
This research presents an archaeological reading of the discipline of design which allows to identify the
emblematic figures of the project through the historical periods that marked the design. The proposal of a
new figure, the Hacking design, highlights the impact of hypermodernism's transformations on the
practice of this discipline and the role of the practitioner, thus concluding that Design Thinking is now
overtaken by an ethic of work that goes beyond a way of thinking, but involves a new epistemological
posture. Many disciplines contiguous to Design, including Management, Entrepreneurship and
Engineering, have therefore a strong interest in Design, which they perceive as a response to the success
of collaborative innovation within organizations. The expectations towards the discipline of Design, from
its theory to its practice are, therefore, very high