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    La fiction hypermédiatique : une analyse intermédiale des relations entre la fiction, la narrativité et les médias numériques

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    Cette thèse porte sur la fiction hypermédiatique. Elle analyse les relations entre la fiction, la narrativité et les environnements hypermédiatiques selon une perspective sémiotique et intermédiale. Les nouvelles formes fictionnelles et narratives engendrées par les technologies numériques, où prédomine un mode spatial, sont mises en relation avec leurs précurseurs et leurs avenues prospectives. Le concept d'hypermédialité est élargi afin d'inclure des dispositifs qui ne dépendent pas nécessairement de technologies complexes. Par extension, il désigne un mode de configuration en réseau faisant appel à plusieurs médias disséminés dans l'espace. Formes hétéroclites, les propositions contemporaines prolongent plusieurs pratiques artistiques issues des domaines littéraire, filmique, scénique et environnemental, ou encore elles constituent de nouvelles formes autonomes. La thèse gravite autour d'une question centrale: Comment les environnements hypermédiatiques instaurent-ils de nouvelles formes fictionnelles et comment le sujet humain construit-il la signification à partir d'elles? Nous investiguerons la manière dont les environnements hypermédiatiques peuvent devenir le support de nouvelles propositions fictionnelles, en explorant d'abord les genres constitués de la fiction hypermédiatique, pour en développer ensuite l'analyse critique. La thèse tentera de cerner comment la fiction hypermédiatique se lie à des précurseurs. Par exemple, les fictions encyclopédiques, les arts de mémoire, la cathédrale médiévale, les villes utopiques ou les théâtres encyclopédiques de la Renaissance préfigurent les formes actuelles. L'hypermédialité se manifeste également dans des formes cinématographiques ou scéniques en relation avec les mondes virtuels du cyberespace. En partant de ces précurseurs, nous tenterons d'explorer de manière prospective comment ces formes peuvent évoluer en déployant des imaginaires signifiants du point de vue de l'expérience humaine. La première partie de la thèse examinera deux genres existants de la fiction hypermédiatique, soit l'hyperfiction textuelle et le jeu interactif, en relation avec les théories narratologiques. Nous appuyons la réflexion sur les concepts de textualité, de médialité et d'interface. Le premier chapitre se centrera sur l'évolution des questions ayant balisé l'étude des oeuvres de première génération jusqu'aux formes actuelles. Il fera un survol de positions théoriques ayant influencé l'étude des formes de fiction émergentes. Il développera une analyse critique des premières formes de l'hyperfiction textuelle en mettant en évidence l'importance de la prise en compte du sujet dans l'analyse. Dans le deuxième chapitre, nous aborderons le problème de la tension entre deux modes de configuration qui, de prime abord, entrent en conflit dans les environnements interactifs: soit les principes narratif et associatif. Nous demanderons alors comment réconcilier ces deux principes, réflexion qui se poursuivra tout au long de la thèse. Nous verrons que les environnements hypermédiatiques ne construisent pas des formes du récit à l'état pur : le principe narratif se conjugue avec des traits encyclopédiques ou ludiques. En analysant d'abord les relations entre les notions de jeu et de récit, le troisième chapitre se centrera sur les mondes fictionnels et les espaces ludiques des jeux interactifs. La seconde partie se tournera vers les formes prospectives en élargissant les corpus, allant du cinéma aux formes scéniques et aux environnements architecturaux. Pour cela, nous adopterons d'abord une approche historicisée. Au cours du quatrième chapitre, nous convoquerons dans notre analyse les arts de la mémoire issus de la tradition rhétorique ainsi que les théâtres encyclopédiques de la Renaissance, pour montrer comment les formes hypermédiatiques naissent du croisement entre les principes narratif et associatif. Puis, au cours du chapitre cinq, en élargissant les corpus au cinéma étendu ou aux dispositifs de réalité virtuelle, nous ferons appel aux concepts d'immersion, de présence ainsi que de simulation. En s'appuyant sur le concept de réalités mixtes, le chapitre six traitera des espaces navigationnels par le biais de la cognition spatiale et des relations entre espaces matériels et virtuels. L'analyse s'appuiera sur l'étude des mondes virtuels du cyberespace et des environnements urbains investis par les technologies numériques. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fiction, Hypermédia, Spatialité, Narrativité, Remédiation, Espaces ludiques, Immersion, Présence, Agentivité, Réalités virtuelles, Réalités augmentées, Réalités mixtes

    L'ENGAGEMENT AU TRAVAIL DES EMPLOYES PUBLICS EN CONTEXTE POST-BUREAUCRATIQUE : QUELLES ANCRES DOMINANTES POUR QUELLE PUBLICITUDE ?

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    Cette thèse questionne les spécificités de l'engagement au travail des employés publics suisses après trois décennies de réformes et de managérialisme. Dans cette optique, nous identifions pour une variété de postes, dans différentes administrations publiques, les ancres dominantes d'engagement au travail (c’est-à-dire ce envers quoi l'on s'engage) dont nous mesurons ensuite le caractère public (publicitude). L'étude répond aux questions suivantes : (1) Quelles sont les ancres dominantes d'engagement au travail chez les employés publics évoluant dans des environnements de travail post-bureaucratiques ? ; (2) Quelle publicitude recèlent ces ancres d'engagement dans différents contextes plus ou moins publics ? Apparu au début des années 1960, le concept d'engagement organisationnel connait un développement fulgurant dès la décennie 1990. Il reste aujourd'hui un thème majeur de recherche pour le management et les sciences administratives. La plupart des travaux l'ont cependant réduit à l'engagement organisationnel : soit une forte croyance et adhésion aux buts et valeurs organisationnels ; la volonté de consentir des efforts considérables pour l'organisation et un désir prépondérant d'en rester membre. Or en raison des réformes de ces trois dernières décennies (New public management), ainsi que l'évolution des attentes individuelles à l'égard du travail, la publicitude de l'engagement au travail dans les administrations publiques demande à être redéfinie. Plus-value de la thèse et principaux résultats Il n'existe pratiquement pas de travaux conceptualisant avec précision l'engagement public au travail. C'est pourquoi après avoir interrogé plus de 2000 employés publics au moyen d'une enquête par questionnaire, mobilisé une méthodologie mixte (qualitative, puis quantitative), et développé une échelle de mesure des ancres d'engagement au travail, nos résultats mettent en exergue une triple contribution : (1) d’abord au plan théorique, l'identification d’ancres d’engagement au travail dépassant les limites organisationnelles permet une meilleure compréhension de ce qui lie les employés publics à leurs emplois et leurs organisations. Ensuite (2) la thèse définit avec précision le fait d'être engagé au travail dans le secteur public : en somme ce qui distingue l'engagement au travail d'un employé public, de l'engagement au travail de n'importe quelle autre catégorie d'employés. Au niveau pratique enfin (3), nous espérons qu'une meilleure connaissance des ancres dominantes et publiques d'engagement au travail permettra aux managers et spécialistes RH d'innover dans leurs pratiques de gestion du capital humain. En clair comment mieux accompagner pertinentes, ciblées et cohérentes de gestion des ressources humaines, les réformes inévitables qui n'ont pas fini encore d'émailler le secteur public suisse

    Trajectoires territoriales : acteurs et praxis en récits

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    Enjeux et dynamiques de la circulation internationale d'un modèle agricole sensible à la nutrition : compréhension par les études de transfert politique

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    In the last past years, development international agencies have published a growing number of guidelines on how to impact the nutritional aspect of agricultural interventions. The "nutrition sensitive agriculture" concept they develop offers a new vision on how agriculture can or should be considered. If a growing number of actors takes position on this topic at international level, several studies demonstrated however its lack of concrete implementation at country level. Through a Policy Transfer framework, this master degree thesis proposes to analyze how the interactions among actors led to the development of a nutrition sensitive agricultural model, to its exportation and implementation. The goal of this study will be to develop a thought on the nature of the transferred model and to try to understand if this nature could have led to the current limits in implementation.Depuis quelques années, on constate un positionnement accru des principales institutions et instances de l'aide internationale quant aux impacts nutritionnels que peuvent avoir les interventions agricoles. Le concept d'une "agriculture sensible à la nutrition" développé dans ces positionnements propose un profond changement de vision dans la façon de comprendre le secteur agricole. Toutefois, si un nombre croissant d'acteurs semblent se positionner sur le sujet, de nombreuses études soulignent le manque d'application concrète de ce concept, ce dernier connaissant des difficultés à être mis en œuvre au niveau des pays souhaitant lutter contre la sous-nutrition. Ce mémoire de fin d'étude propose donc, à travers le cadre analytique des études de Transfert Politique (Policy Transfert), de s'intéresser aux jeux d'acteurs ayant structuré l'émergence d'un modèle agricole sensible à la nutrition et ayant organisé sa mise en circulation et son transfert. Le but sera ici d'organiser une réflexion autour de la nature du modèle transféré, et de tenter de comprendre si la faible appropriation constaté au niveau des pays peut être inhérente aux modalités dans lesquelles s'effectue ce transfert

    Modèle de management des projets de transfert technologique et d’innovation

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    Cette recherche s‟appuie sur les approches universelles et contingentes de gestion de projet pour proposer un modèle de management de succès global de projet de transfert technologique et d‟innovation. En effet, les approches universelles portées par les standards perçoivent le projet comme un objet ayant de spécificités naturelles non sensibles aux facteurs de contingence. De posture positiviste issue du taylorisme, les modèles universels se manifestent par l‟univers linéaire et l‟application rigoureuse des meilleures pratiques de management pour atteindre la performance de projet. Ce sont des postures qui s‟alignent à l‟approche d‟optimisation prescriptive. Ils sont caractérisés par les principes, procédures et normes qui emprisonnent les gestionnaires. Ils considèrent le projet comme une « machine » programmable et les individus qui exécutent les tâches sont perçus comme des «pions». Depuis quelques décennies, des modèles contingents émergent. Ils inspirent la vision totale et perçoivent le projet comme une entité « nomade ». De posture, à dominance constructiviste, ils prônent le leadership, la collaboration synchronisée, la gouvernance participative et orientent les efforts des parties prenantes au projet vers l‟amélioration continue dans la réalité complexe provoquée par l‟environnement de projet. Suivant les caractéristiques ci-dessus dépeintes, on devrait s'attendre à ce qu'il y ait plus de succès lorsqu'on applique dans un même projet de transfert technologique et d‟innovation, les deux approches de gestion. Est-ce bien le cas? Sinon, pourquoi certains projets innovation réussissent et d‟autres pas alors qu‟ils sont exécutés dans un même écosystème? Comment accroitre les conditions de succès global de tous les projets d‟innovation exécutés dans un même paysage tel que le consortium des universités et instituts de Recherche au Tchad? En nous appuyant sur deux projets d‟innovation portés par le consortium des universités au Tchad, à travers une stratégie mixte, structurée par 21 entretiens et 248 enquêtes, nous avons montré que, quantitativement, le succès de gestion et le succès organisationnel d‟un projet d‟innovation sont engendrés par l‟efficacité des pratiques de management et de gestion des avantages (béta =0,54), dans un cadre de gouvernance efficace (béta= 0,28). Aussi, la culture organisationnelle des parties prenantes (béta =0,107) et le contexte spécifique (béta=0,14) sont-elles des constituantes qui ont favorisé la réussite organisationnelle et le processus d‟acquisition des connaissances utiles. Qualitativement, si les projets d‟innovation, sont portés majoritairement par les parties prenantes, cela pourrait s‟expliquer par le style de leadership transformationnel déployé par le chef de projet mais aussi l‟habileté du comité de pilotage et des équipes projet. Ainsi, si quelques projets d‟innovation connaissent de succès, cela est dû, pour l‟essentiel, à l‟application optimale et l‟hybridation des meilleures pratiques issues des approches universelles et des instruments empruntés des modèles contingents. En conséquence, pour accroitre le niveau de succès global, il convient de mettre en oeuvre et d‟améliorer continuellement la qualité du système de gouvernance et des pratiques de management en les adaptant au contexte spécifique du projet d‟innovation. Toutefois, il convient de relever que les résultats générés sont interprétés en tenant compte des limites attachées à la méthodologie, aux variables (items) et indicateurs qui opérationnalisent les quatre construits du modèle proposé. Aussi, une approche universelle contingente paraît-elle préférable pour appréhender la portée du succès global de projet d‟innovation. Théoriquement, les résultats obtenus confirment la nature multidimensionnelle du succès global de projets d‟innovation. Ils enrichissent et complètent les études relatives à la réussite de projet d‟innovation. Ils confortent les principales écoles de pensées en gestion de projet, notamment, l‟école d‟optimisation, l‟école de gouvernance, l‟école de succès, etc. Pratiquement, les résultats incitent le consortium des universités à promouvoir l‟instrumentation de management de projet de recherche et d‟innovation en s‟inspirant des organismes universels (PMI, IPMA, Prince2,) et des approches contingentes (écoles scandinave et japonaise, approche EFQM, méthodes agiles) de gestion de projet. Aussi, l‟examen des résultats laisse-t-il entrevoir plusieurs prolongements conceptuel et méthodologique. Enfin, pour favoriser l‟émergence des références multidisciplinaires et accroitre les performances de projet de recherche et d‟innovation au Tchad, il est suggéré un plan d‟aide à la décision. This research builds on universal and contingent approaches to project management to propose a successful global management model of technology transfer and innovation project. Indeed, universal approaches carried by standards perceive the project as an object endowed with natural specificities, stable, isolated from contingency factors. From positivist posture resulting from Taylorism, universal models are manifested by the linear universe and the rigorous application of best management practices to achieve project performance. These are postures that align with the prescriptive optimization approach. They are characterized by the principles, procedures and standards that imprison managers. They perceive the project as a programmable "machine" and the individuals who perform the tasks are perceived as "pawns". In recent decades, contingent models have emerged. They impulse a global philosophy and apprehend the project as a "nomadic" being. Positive, predominantly constructivist, they advocate leadership, synchronized collaboration, participatory governance and direct the efforts of project stakeholders towards continuous improvement in the complex reality created by the project ecosystem. Depending on the characteristics described above, one should expect that there will be more success when applying the two management approaches in the same project of technology transfer and innovation. Is this the case? If not, why some innovation projects succeed and others not while they are executed in the same ecosystem? How to increase the conditions for overall success of all innovation projects carried out in the same landscape as the consortium of universities and research institutes in Chad? Based on two innovation projects carried out by the consortium of universities in Chad, through a mixed strategy, structured by 21 interviews and 248 surveys, we have shown that, quantitatively, the management success and organizational success of a innovation projects are generated by the effectiveness of management and benefits management practices (beta = 0.54), within an effective governance framework (beta = 0.28). Also, the organizational culture of stakeholders (beta = 0.107) and the specific context (beta = 0.14) are constituents that have favored organizational success and the process of acquiring useful knowledge. Qualitatively, if the projects of innovation, carried mainly by the stakeholders, this could be explained by the style of transformational leadership deployed by the project manager but also the skill of the steering committee and the project teams. Thus, while some innovation projects are successful, this is due, in the main, to the optimal application and hybridization of best practices from universal approaches and instruments borrowed from contingent models. Therefore, to increase the overall level of success, the quality of the governance system and management practices should be continuously implemented and improved by adapting them to the specific context of the innovation project. However, it should be noted that the results generated are interpreted taking into account the limitations attached to the methodology, variables (items) and indicators that operationalize the four constructs of the proposed model. Also, a contingent universal approach seems preferable to apprehend the scope of the overall success of innovation project. Theoretically, the results confirm the multidimensional nature of the overall success of innovation projects. They enrich and complement studies related to the success of innovation projects. They reinforce the main schools of thought in project management, including the optimization school, the school of governance, the school of success, etc. Practically, the results encourage the consortium of universities to promote the instrumentation of research and innovation project management inspired by universal organizations (PMI, IPMA, Prince2,) and contingent approaches (Scandinavian and Japanese schools, approach EFQM, agile methods) of project management. Thus, the examination of the results suggests a number of conceptual and methodological extensions. Finally, to foster the emergence of multidisciplinary references and increase the performance of research and innovation projects in Chad, a decision support plan is suggested

    Les orientations stratégiques des organisations d'entrepreneuriat social

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    Les organisations à vocation sociale sont aujourd'hui confrontées à un environnement dynamique et incertain, ce qui mène à l'émergence de l'entrepreneuriat social. L'incertitude provient d'une plus grande concurrence portée par : la diminution des fonds et des subventions disponibles pour les organisations à vocation sociale (Johnson, 2000), l'augmentation du nombre de ces organisations (Eikenberry & Kluver, 2004), ainsi que la concurrence entre les organisations privées et les organisations sans but lucratif (OSBL) pour ces mêmes fonds qui ne sont plus réservés exclusivement aux OSBL (Eikenberry & Kluver, 2004). De plus, les exigences changent et nombreux sont ceux qui souhaitent une plus grande responsabilité et une gestion plus efficiente des fonds (Brouard et al., 2010). Cette situation apporte plus d'incertitude et de concurrence, ce qui pousse les organisations à vocation sociale à s'intéresser aux modes de financement autonomes, à comprendre le modèle du marché et à chercher l'amélioration de leur efficacité (Johnson, 2000). Ces changements mènent à une nouvelle orientation entrepreneuriale des organisations à vocation sociale : celle de l'entrepreneuriat social (ES). Pour la thèse, nous proposons comme objectif principal de répondre à la question suivante : qu'est-ce que l'entrepreneuriat social? Pour répondre à cette question, notre thèse vise à comprendre et expliquer l'entrepreneuriat social en apportant une réponse à nos trois objectifs secondaires : 1) Définir l'entrepreneuriat social et proposer un cadre conceptuel utile pour la recherche. Nous répondons au premier objectif secondaire dans notre article 1, intitulé : The Legitimization of Social Entrepreneurship, article publié dans le Journal of Enterprising Communities. Dans cet article, la question que nous nous posons est : malgré le manque de consensus concernant la définition de l'entrepreneuriat social, est-il possible de dégager une convergence dans les discours des acteurs institutionnels du domaine de l'entrepreneuriat social? 2) Comprendre l'action de l'entrepreneur social par l'étude de son organisation et de son réseau. Pour étudier et répondre à notre deuxième objectif secondaire, nous procédons par une étude de cas en profondeur et de son réseau présenté dans le chapitre : Social Entrepreneurs Actions in Networks ; chapitre publié dans le Handbook of research on Social Entrepreneurship. Dans ce chapitre, nous visons à comprendre l'action de l'entrepreneur social dans son réseau ainsi que l'apport du réseau à l'initiative d'entrepreneuriat social. 3) Mesurer l'orientation stratégique, entrepreneuriale et marchande des initiatives d'entrepreneuriat social et en évaluer les impacts sur la performance. Finalement, nous mesurons l'orientation entrepreneuriale et marchande des organisations de l'entrepreneuriat social, recherche que nous présenterons dans notre troisième article : Comparing Strategic Orientations in Social Entrepreneurship and Service SME, article accepté pour présentation à la 9th Annual NYU-Stern Conference on Social Entrepreneurship et qui sera soumis en premier au Journal of Business Venturing et en deuxième au journal Entrepreneurship Theory and Practice. Dans cet article, en plus d'appliquer l'échelle de mesure de l'orientation entrepreneuriale, nous allons aussi mesurer l'orientation marché des organisations de l'ES, car l'analyse effectuée dans la recherche présentée dans notre article 1 a démontré qu'une organisation socio-économique qui adopte des moyens marchands pour répondre à sa mission sociale se qualifie comme étant une initiative d'ES. De plus, nous comparons les relations entre ces orientations entre les organisations de l'ES et les PME commerciales de services.\ud _____________________________________________________________________________

    Marketing tribal et labels alternatifs : analyse comparative de deux cas de certification

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    Le système agroalimentaire est au coeur des débats sociétaux et des inquiétudes des consommateurs. Les modes de production, de transformation, de distribution et de consommation qui prédominent, les plus rentables à court terme, ne sont pas les plus viables sur le plan écologique (Millstone et Lang, 2003; Reeves, 2003). Nitrates, pesticides, disparition de la surface arable, diminution des réserves d'eau potable, désertification, dérèglements climatiques, contamination, famine, épuisement des ressources halieutiques, brevets sur le vivant, concentration économique, exode rural... la liste des enjeux et des répercussions engendrées par l'agriculture technoscientifique intensive ne cesse de s'allonger. En marge de ce système et afin de contrebalancer ses effets, l'action des nouveaux mouvements sociaux économiques (NMSÉ) vise la mise en place d'alternatives agroalimentaires durables car ni le marché ni l'État ne sont aptes à réguler le secteur. C'est pourquoi les certifications sont utilisées en tant qu'instruments de marché, outils de développement durable et instruments de mobilisation des consommateurs. L'objectif de cette recherche est d'améliorer la connaissance des nouveaux mouvements sociaux économiques du secteur agroalimentaire et de développer une meilleure compréhension de la portée régulatoire de leurs activités sur le marché. Plus particulièrement, il s'agit d'identifier et de décrire le caractère normatif des mécanismes régulatoires en fonction de l'approche de l'encastrement social de Polanyi (1983, 2001), de la thèse postmoderniste de Maffesoli (1988, 2003) et de la théorie de la gouvernance par la société civile décrite notamment par Cashore (2002). Un objectif supplémentaire consiste à élaborer quelques éléments stratégiques en fonction de l'approche du consumérisme politique, lequel permet de décrire le segment visé. Le cadre méthodologique de cette recherche repose sur une étude de cas comparée afin d'évaluer les activités de certification de deux organisations faisant la promotion de référentiels de produits agroalimentaires. Cette recherche examine et compare le cas de l'Union paysanne et la certification bio-paysanne et le cas de l'appellation liée au terroir promue par Solidarité rurale du Québec. Les deux mouvements considèrent que les individus sont dépendants de la nature et de leurs semblables. C'est la vision substantielle de l'économie développée par Polanyi (2001). Même si les problèmes perçus sont différents, même si les solutions apportées divergent, les certifications bio-paysanne et de terroir apparaissent comme des institutions formelles d'encastrement. Leur influence en termes de régulation sociale apparaît toutefois mitigée. Le thème de l'espace est par ailleurs omniprésent dans les deux discours et chaque certification en reflète une dimension singulière: le projet de certification des produits bio-paysans, dans une mise en scène archaïque, présente un caractère structurant autour d'une proximité physique. Le projet de Solidarité rurale, un projet plus postmoderne, est initié autour d'une proximité psychologique. Quant à la dimension communautaire, chez l'Union paysanne celle-ci est relayée par un réseau alimentaire de proximité alors que chez Solidarité rurale, elle est exprimée par la connivence entre producteurs et consommateurs. Enfin, ces deux mouvements s'adressent à la fois au système politique et aux individus en tant que consommacteurs. On dote les produits de labels chargés de connotations culturelles ou environnementales et on utilise le marché à des fins de transformation sociale. On joint ainsi l'action collective à l'action collective individualisée des consuméristes politiques (Micheletti, 2003) pour qui la consommation est une forme d'action politique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Agriculture, Système agroalimentaire, Nouveaux mouvements sociaux économiques, Certification, Labels, Agriculture biologique, Produits de terroir, Appellations

    Le projet organisant et la dynamique des acteurs dans le projet d'aménagement pour une pensée du projet "par" le design

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    Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal

    Les tribus ludiques du "LAN party" : perspectives d'apprentissage et de socialisation en contexte de compétition de jeux vidéo en réseau local

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    Cette thèse interroge le potentiel communicationnel et éducatif d'un dispositif sociotechnique événementiel, le LAN party. Elle documente depuis 2001 le constat étonnant de centaines de joueurs interrogés, disant devoir leur maîtrise de l'anglais, de l'informatique, de la réseautique, d'un esprit tactique ou sportif et leurs rapprochements avec équipiers ou adversaires devenus proches, à des compétitions de jeux vidéo. Parlerait-on d'une pratique virtuelle collective qui soit facteur d'apprentissage et de socialisation? Le LAN party est une compétition de jeux vidéo en réseau local pouvant réunir des centaines de joueurs des jours durant au même endroit. Un réseau informatique y supporte l'interconnexion de serveurs locaux à l'ordinateur que chacun apporte sur place, en vue d'organiser un tournoi par équipes s'affrontant sur des jeux multi-joueurs de stratégie et de tir. Exploratoire, ethnographique, née d'une intuition, cette étude multi-cas menée de 2001 à 2009 dans la foulée d'un constructiviste nourri du paradigme de la complexité, s'appuie sur le courant interactionniste axé sur la relation entre joueurs. Son fil conducteur est donc une interaction vue comme « un champ d'influence mutuelle » (Le Breton, 2008). Prenant la forme inductive d'une théorisation ancrée inspirée de la Grounded Theory (G laser et Strauss, 1967), elle synthétise ses conclusions dans une proposition théorique dite du « LAN pédagogique » (ou LP), comme modèle d'intervention groupale. L'étude de grands LAN québécois (2003-2007) offre des comparaisons statistiques dressant le portrait d'équipes et de joueurs interrogés issus de la génération montante des 15-25 ans. Via les rapprochements qu'il offre, le LAN incarne un rite de passage fondé sur un système tribal (Maffesoli, 2000) où le contexte compétitif favorise socialisation, apprentissage ou développement de compétences nouvelles (Brougère, 2005; Gee, 2007), dans un parallèle étonnant avec des mouvements sociaux tels que le scoutisme de Baden-Powel. Interdisciplinaire, une généalogie conceptuelle nourrie d'auteurs voyant dans l'interaction, l'assise des enjeux relationnels (Edmond et Picard, 2008), permet d'envisager la socialisation comme un construit identitaire (Piaget, 1937) et un autrui généralisé (Mead, 1934). S'y observent des patterns sociaux devenus rituels en cadre expérientiel (Goffman 1974), pour former un écosystème. En rattachant l'apprentissage à une expérience où la motivation reste l'enjeu (Vallerand 1997), dans un contexte de pratique inspiré de la théorie de l'activité selon Engestrom (1999), une modélisation systémique du LAN dévoile que l'identité du joueur se nourrit d'une socialisation introspective et évolutive par paliers, renforcée par l'expérience dite « optimale » qu'offrent les jeux vidéo (Csikszentmihalyi, 2000). Des apprentissages s'y opèrent par interactions en présence et « alteractions » en jeu, ce qui favorise introspection et feedbacks sociaux. Le modèle théorique du LP propose la superposition simultanée d'un dispositif communicationnel rassembleur dans deux mondes à la fois. Transposable à toute discipline disposant d'une salle informatique, ce type de LAN permet d'axer l'expérience immersive sur le comportement groupai et prône la création de scénarios d'apprentissage applicables à des jeux existants mais adaptés: des « mods ». En détournant l'usage de jeux en réseau populaires, le LAN peut donc mobiliser, à d'autres fins, l'intérêt de générations dont il incarne aussi langage et culture.\ud _____________________________________________________________________________
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