12 research outputs found

    La normalisation en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC)

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    Rapport Scientifique du projet ANR2004 3 192Ce projet s’inscrit dans les priorités de la recherche française soucieuse d’encourager la connaissance scientifique en matière de technologies de l’information et de la communication. Il vise à démontrer que la standardisation est une étape déterminante de la structuration de nouveaux marchés, dans la mesure où ce travail permet à la fois un processus d’apprentissage et de construction collective de nouvelles avancées technologiques, et de conversion de ces avancées en succès industriel, ce que nous appelons un processus d’appropriation collective d’un format d’objet, qui prend le plus souvent, à l’exception des standards ouverts et de l’open source , la forme d’une monopolisation par le collectif. L’essor des TIC, s’il relève bien entendu de facteurs innovants et économiques, n’en est pas moins étroitement associé aux enjeux de standardisation des technologies, comme en témoigne, tout d’abord, l’histoire de ce secteur. Ainsi la typographie a sans doute été l’un des premiers objets techniques normalisés, le processus étant amorcé dès le XVIe siècle à l’échelle européenne. L’essor du télégraphe, des machines à écrire, et des micro-ordinateurs a accéléré ce mouvement de normalisation typographique au XXe siècle, sous l’impulsion d’organisations aussi diverses que l’Union Internationale des Télégraphes, l’International Standard Organization, le consortium Unicode, et même, plus récemment pour des signes comme @, le consortium W3C . De même l’invention du télégraphe en 1832 fut suivie en 1865 de la création de l’Union Internationale des Télégraphes (première organisation international à caractère permanent) devenue Union Internationale des Télécommunications en 1932. Créée en 1959, Conférence européenne des postes et télécommunications fut à l’origine du Groupe Spécial Mobile dont l’acronyme donna son nom au standard européen GSM. Internet lui-même fut l’objet d’efforts de normalisation (Request for Comments ou RFC) qui furent organisées au sein de l’Internet Engineering Task Force en 1986. Inventé en 1989 par Tim Bernees Lee, le Web qui n’intéressait alors que les chercheurs du CERN bénéficia dès 1994 d’une agence de normalisation dédiée le World Wide Web Consortium (W3C). Ainsi les innovations en matière de TIC sont très rapidement suivies d’institutions présidant à leur normalisation, au point que l’on puisse se demander si la standardisation ne constitue pas l’une des conditions de leur existence. La variété des arènes de normalisation dont le nombre n’a cessé de croître ces dernières années, est avant tout révélatrice de l’importance du standard dans ce secteur. En effet, pour que l’information circule et que la communication soit possible, il est nécessaire de recourir à des outils compatibles entre eux. La plus innovante des technologies, si elle n’est adoptée que par son concepteur, n’aura aucun avenir ; au point que l’on puisse se demander si la standardisation dans le domaine des TIC n’est pas la condition même par laquelle ces technologies parviennent à se diffuser. L’échec de la télématique face à Internet ou du CDMA en regard du GSM montre assez le poids que joue la standardisation dans l’avenir d’une technologie de l’information et de la communication. [...

    Représentation multi-facette des documents pour leur accès sémantique

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    La recherche d'information (RI) est un domaine prépondérant dans la vie contemporaine car elle permet de disposer d'éléments d'informations qui permettent d'agir et de prendre des décisions face à une situation donnée. En effet, l'objectif d'une RI est de s'informer, d'apprendre de nouvelles notions que nous ne maîtrisons pas. La disponibilité et la pertinence de ces nouvelles informations ont donc une très grande influence sur la prise de décision. La plupart des moteurs de recherche actuels utilisent des index regroupant les mots représentatifs des documents afin de permettre leur recherche ultérieure. Dans ces méthodes, les documents et les requêtes sont considérées comme des sacs de mots, non porteurs de sens. L'une des méthodes innovantes actuelles est l'indexation et la recherche sémantique des documents. Il s'agit de mieux prendre en compte le besoin de l'utilisateur en considérant la sémantique des éléments textuels. Nous nous intéressons à cet aspect de la RI en considérant une indexation et une recherche à base d'ontologies de domaine. Les solutions que nous proposons visent à améliorer la pertinence des réponses d'un système par rapport au thème de la recherche. Le discours contenu dans un document ou dans une requête ne sont pas les seuls éléments à prendre en compte pour espérer mieux satisfaire l'utilisateur. D'autres éléments relatifs au contexte de sa recherche doivent aussi être pris en compte. La granularité des informations à restituer à l'utilisateur est un autre aspect. Nous nous sommes intéressés à ces différents aspects et avons développé un méta-modèle de représentation multi-facette des documents en vue de leur accès sémantique. Dans notre modèle, le document est vu selon différentes dimensions dont la structure logique, la structure physique, la sémantique des contenus ainsi que leurs évolutions dans le temps. Nous avons également proposé des mesures de similarité sémantique entre concepts et une fonction de similarité entre les graphes d'annotation des requêtes et ceux des documents. Pour évaluer et valider nos solutions, nous avons instancié ce modèle dans trois domaines distincts : l'apprentissage en ligne, la maintenance automobile et les partitions musicales Braille. Nous avons également évalué les résultats en termes de rappel/précision des fonctions que nous avons proposées et montré leur supériorité par rapport à l'état de l'art.Information retrieval is part of our contemporary life because it helps us to find information which helps us in acting and decision making. Indeed, the objective of any information retrieval task is to learn new facts, new notions. Thus, the availability and relevance of the pieces of new information we access have a high influence on decisions we make. Most of the current search engines use indexes composed of the representative words from the documents; these indexes allow their access when compared to users' queries. These techniques consider documents and queries as bags of words but not the discourse they contain. One of the new methods to face the understanding of user's needs is semantic indexing and retrieval. In this thesis, we consider semantic indexing when based on ontologies that gather the domain knowledge. Matching content is not the only aspects that interest the user when searching for information. We consider other aspects such as the granularity of the elements to retrieve, the meta-data that can be associated with contents and the context in which the search is made. We consider these different aspects and propose a generic model based on a multi-facet representation. The facet related to document content is deeply studied. We made proposition related to semantic retrieval based on graph concepts and suggested a family of concept similarity functions and a graph similarity function that allow to compare graph concepts from documents and from queries. The dynamic aspect of the document collection has also been studied. To validate this model we considered three application domains: e-learning, automobile diagnostic and Braille musical scores. We also evaluate our semantic similarity functions in terms of recall and precision and show their effectiveness

    Les archives numériques comme mné-motechnologies : le projet Time Ma-chine Europe

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    Mémoire de recherche de M2 Archives Numériques portant sur les archives numériques et sur l\u27enjeu de la mémoire sociale

    Les marginalia de lecture dans les « réseaux sociaux » du livre (2008-2014) : mutations, formes, imaginaires

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    This thesis studies how margin and marginalia appear in social book networks (Readmill, Kobo and Amazon, etc.).Cette thèse étudie la manière dont se présentent dans les « réseaux sociaux » du livre un dispositif graphique et une forme herméneutique : la marge et les marginalia. Depuis 2008 se sont en effet multipliés des réseaux sociaux d’un nouveau genre, qui permettent à leurs utilisateurs de surligner des passages de livres, de les commenter et de les partager, à partir de logiciels ou d’appareils de lectures spécifiques. Ces "contenus produits par les utilisateurs" font par ailleurs l’objet d’exploitations diverses, de l’analyse statistique, censée épuiser la compréhension des pratiques de lecture, à l’"enrichissement" des fiches de livres sur Amazon. Un premier mouvement s’attache d’abord à définir la notion de "marginalia" puis à suivre ses différentes matérialisations historiques, de manière à situer notre propre corpus. Constitué d’une dizaine d’entreprises (notamment Readmill, Kobo et Amazon), il fait l’objet d’un traitement sémiotique dans une seconde partie, sensible aux processus d’industrialisation des écrits, aux stratégies d’encouragement à la participation, qui doivent favoriser le transfert des pratiques lettrées vers un public élargi. Une dernière partie tente de comprendre comment de tels modèles ont pu émerger, en identifiant les imaginaires d’Internet et leur passage dans l’édition numérique, à partir d’une perspective interdisciplinaire

    Sémantique des sites Web de restaurants : analyse de productions polysémiotiques

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    LA PRODUCTION DES DISCOURS ELECTORAUX COMME CONFIGURATION DES MYTHES POLITIQUES EUROPEENS: Une analyse comparative des programmes électoraux européens, français et chypriotes pour les élections du Parlement européen de 2009.

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    The aim of this thesis is to question the prevailing idea that a "political Europe" does not exist. The electoral discourses are placed at the centre of this research, considered as the material traces of the Europe’s political essence. They enable the analysis of “the political” in its double dimension: cognitive and pragmatic. The first dimension is examined through the myths that these discourses construct, the second through the configuration of the production and circulations of the electoral discourse. The analysis of the dialogic relation between these two dimensions contributes to demystifying and unpacking the European public sphere. The findings are drawn from a comparative study of the mediated discourse of the parliamentary elections of 2009, taking into account different political parties and national contexts. On the one hand, these electoral discourse contain important similarities which reinforce the idea of a “technocratisation of politics”. On the other hand, the discourses also produce various and contradictory myths, according to party affiliation and to geopolitical and cultural origins. They produce situations of “dissensus”, a fundamental condition for the political. The conclusion is that political Europe does exist. However, this thesis goes beyond this statement and opens the discussion on the modalities of existence, production and re-contextualization of this political. It shows that the constructed myths can be and are articulated as part of the activities within the European Parliament, the status and origin of participants in the process of production of mediated.discourse These elements operate as catalysts for the production of political discourses. The results also highlight that the myths constructed at the European Union level do not circulate and are not recontextualised in the same way in all member-states: they depend on and are mediated via local issues and are embedded in the symbolic relations between the "grands" and the "petits" of Europe.Cette thèse doctorale se donne pour objectif de questionner l’idée, de plus en plus dominante, selon laquelle il n’y aurait pas/plus d’« Europe politique ». Les programmes électoraux en tant que traces matérielles possibles du politique européen sont mis au centre de cette recherche. Ils permettent l’analyse du politique à la fois dans sa dimension cognitive et pragmatique. La première dimension est examinée à travers les mythes que ces discours construisent. La deuxième est examinée à partir des configurations de la production et de la circulation des programmes électoraux. L’analyse du rapport dialogique de ces deux dimensions permet de démystifier le politique européen. Les constats sont issus d’une enquête comparative des programmes des élections parlementaires de 2009, prenant en compte des partis politiques et des contextes nationaux différents. Si ces programmes présentent des proximités importantes qui renforcent l’idée d’une « technocratisation du politique », les programmes construisent également des mythes diversifiés et contradictoires selon leur appartenance partisane et selon leur origine géopolitique et culturelle. Ils construisent des situations de « mésentente », condition fondamentale pour le politique. L’Europe politique existe ! Cette thèse va au-delà de cette affirmation afin de discuter les modalités de l’existence, de la production et de la recontextualisation de ce politique. Elle montre que les mythes produits s’articulent avec le mode d’action des parlementaires au sein de l’UE, le statut et l’origine des participants dans les processus de production des programmes.Ces éléments opèrent comme catalyseurs de la différenciation du discours politique. Les résultats mettent en avant aussi que les mythes produits au niveau européen ne circulent pas de la même manière dans tous les Etas-membres : ils dépendent des enjeux locaux et sont inscrits dans des rapports symboliques qui cadrent les relations entre les « grands » et les « petits » de l’Europe

    Rapport à soi et citoyennetés alimentaires : diagnostic d'une politique des plaisirs

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    Cette thèse s’intéresse à l’alimentaire en tant que discours social du « comment se nourrir » se déployant avec une intensité toute particulière dans l’actuel régime de gouvernement de libéralisme avancé. Elle propose plus spécifiquement de penser cette intensité comme participant d’un investissement de l’alimentaire en tant que lieu privilégié dans la production d’articulations du rapport à soi (relation éthique à soi-même) et d’une citoyenneté comprise en termes d’abord normatifs. Cette productivité est mise en évidence par le biais d’une « exemplification » des ensembles de régularités des discours alimentaires contemporains qui s’avèrent les plus saillants quant à leurs effets de citoyenneté. Le premier de ces ensembles est abordé à travers une analyse de la campagne de réforme des habitudes alimentaires des écoliers britanniques Jamie’s School Dinners, considérée en tant qu’exemple des discours tendant aujourd’hui à faire d’une certaine culture alimentaire un enjeu de citoyenneté culturelle. Je m’intéresse dans un second temps aux dynamiques qui s’opèrent dans Mettez le Québec dans votre assiette!, une campagne sociétale en faveur de l’alimentation locale qui m’apparait exemplaire de la production contemporaine du « manger local » en tant qu’expression de confiance et de patriotisme envers une nation définie par ses terroirs. Finalement, je me tourne vers l’ouvrage In Defense of Food. An Eater’s Manifesto de Michael Pollan en tant qu’exemple de coprésence des deux ensembles de régularités discutés précédemment et d’un troisième (le « nutritionnisme ») que j’analyse en tant que réarticulation du discours de devoir de santé de la science nutritionnelle. Cette thèse se conclut sur une discussion de quelques-uns des effets de cette coprésence et des citoyennetés alimentaires qu’elle informe. Je m’attarde plus spécifiquement à la politique des plaisirs qui traverse ces citoyennetés, une politique se déployant sur le mode de l’anxiété (face à un futur incertain) et selon une logique générationnelle par laquelle les espaces de la nation et de la famille se trouvent simultanément investis.This dissertation examines food and eating as a social discourse on “what to eat” that unfolds with a remarkable intensity within the current advanced liberal regime of government. More specifically, I propose to conceive of this intensity as participating of an investment of food and eating as a privileged site in the production of articulations of the ethics of the care of the self (ethical self-formation) and of a normative understanding of citizenship. This productivity is put forth by means of an “exemplification” of clusters of regularities in food and eating discourses that appear to be the most prominent in terms of their effects of citizenship. The first of these clusters is explored through an analysis of Jamie’s School Dinners, a campaign for a reform of the British school dinner system that I consider exemplary of discourses that are currently positing (a specific) food culture as an issue of cultural citizenship. I then look at some operations at play in Mettez le Québec dans votre assiette!, a social marketing campaign in favour of local food that, I contend, is exemplary of the contemporary production of “local eating” as an expression of trust and of patriotism toward a nation defined by its terroirs. I finally turn to Michael Pollan’s book In Defense of Food. An Eater’s Manifesto as an example of co-presence of the two clusters of regularities already discussed and a third one (“nutritionism”) that I regard as a rearticulation of the “duty to be well” put forth by nutritional science. This dissertation concludes on an examination of some of the effects of this co-presence and of the food citizenships that it informs. More specifically, I argue that these citizenships are pervaded by a politics of pleasure which works through anxiety (toward an uncertain future) and according to a generational logic which unfolds simultaneously in the space of the nation and in that of the family

    La "cité écologique" dans l'espace public médiatique : trajectoires de controverses environnementales dans la presse généraliste française

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    In order to participate in political decisions, following institutional processes or through the simple fact of opinion-forming, the informative media play a central role. With the contemporary ecological problems this kind of involvement is ever more needed. How are environmental issues interpreted and shaped by media discourses ? By studying the trajectories of two socio-technical controversies (shale gas and the nuclear power plant of Fessenheim) in the mainstream press (Le Monde and 20minutes) and in a larger range of newspapers, we explore how these are linked to different “forms of generalization”. By combining quantitative (lexicometric analysis) and qualitative (discourse analysis) methods, we reveal a dialogue between different “worlds of justification” (Boltanski and Thévenot, 1991) and search for the existence of an “ecological city” (Lafaye and Thévenot, 1993) in the media public sphere.Afin de participer aux décisions politiques, suivant des procédures institutionnalisées ou par le simple fait de se forger une opinion, les médias d’information jouent un rôle central. Avec les problématiques écologiques contemporaines, cette exigence de participation s'accroît. Comment, dans les discours médiatiques, les enjeux environnementaux sont-ils traduits et mis en forme ? Par l’étude de deux trajectoires de controverses sociotechniques (autour du gaz de schiste et de la centrale nucléaire de Fessenheim) dans la presse généraliste (Le Monde et 20minutes) et un éventail de journaux plus large, nous explorons comment celles-ci se fixent dans différents répertoires de « montée en généralité ». À l’aide d’une articulation entre méthodes quantitative (lexicométrie) et qualitative (analyse du discours), nous dévoilons un dialogue entre différents « mondes de justification » (Boltanski et Thévenot, 1991) et cherchons l’existence d’une « cité écologique » (Lafaye et Thévenot, 1993) dans l’espace public médiatique

    De la constellation Marconi au métissage hypermédiatique : comment évaluer l’évolution découlant de la « conversion numérique » ?

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    Mémoire de recherche de Fabrice Marcoux sur la culture numérique, contenant une annexe sur l'automation (selon McLuhan). Diffusé sous licence Creative Commons Attribution-Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International (CC-BY-SA 4.0)Que signifie l’entrée de l’humanité dans l’ère numérique ? Milad Doueihi explique le rôle central des media numériques dans cette transition (La Grande conversion numérique et Pour un humanisme numérique). Or, Marshall McLuhan avait effectué un travail équivalent pour les media électroniques alors qu’ils gagnaient en popularité et devenaient des « médias de masse », dans les années 1960 (La galaxie Gutenberg et Pour comprendre les médias). Doueihi souligne l’importance de tenir compte des spécificités des « objets-codes » (des fragments d’écritures numériques), qui appellent de nouvelles « pratiques lettrées » selon lui ; alors que McLuhan nous invitait à prendre conscience du « prolongement de notre système nerveux central » par les media électroniques de première génération, qui avaient recours à l’automation (la décentralisation par l’interconnexion électrique). Chacun à sa manière, ces deux penseurs nous convient à réfléchir à l’imbrication étroite des facteurs techniques et culturels dans la transformation de nos visions du monde en relation avec la transfiguration de notre environnement médiatique. Alors, bien qu’ils étudient deux périodes différentes de l’évolution des communications, et malgré le fait que Doueihi ne se réfère pas explicitement à McLuhan, les arguments pour les faire entrer en dialogue sont nombreux. L’un des plus importants vient de ce que, là où leurs propos semblent concorder, surgit un paradoxe qui sème le doute en nous vis-à-vis de leurs discours. En effet, la perplexité s’installe lorsqu’on réalise que leurs analyses respectives des TICs de leurs temps visent à nous faire saisir que les métamorphoses culturelles associées à l’avènement de ces dispositifs sont d’une profondeur inégalée... Doueihi, « numéricien par accident », est convaincu que les media informatisés conduisent à un changement de paradigme fondamental (la « culture numérique » se définissant largement par opposition à la conception universaliste du « progrès »). Réciproquement, McLuhan affirmait que les media électroniques, du télégraphe à la télévision, avaient déjà accompli un renversement radical des effets de la mécanisation (issue du « progrès » moderne)… Comment le virage amené par les hypermedia peut-il être authentique si la « conversion » qu’il permet est définie par des caractéristiques similaires à celles qui appartiennent à la « révolution » que l’on attribue à la pénétration des media « analogiques » (« électroniques de première génération ») dans les foyers du monde entier au fil du XXe siècle ? Confrontés à ce paradoxe, nous essaierons de trouver une passerelle entre les perspectives théoriques de ces deux « anthropologues des media ». Pour y arriver, nous montrerons qu’ils ne conçoivent pas la relation entre l’identité et la forme des contenus culturels sur le même mode, même s’ils cherchent tous les deux à « reconnecter le sens à la spatialité ». Faute de parvenir à concilier leurs thèses sur le fond, nous relèverons finalement une parenté de ton entre leurs approches différentes de la complexité des mutations dont ils sont les témoins. Soit un accent ludique.What is the meaning of Mankind’s entry in the Digital Era? Milad Doueihi explains the central role of digital media in this transition (La Grande conversion numérique and Pour un humanisme numérique). Yet, Marshall McLuhan, had done an equivalent work for electronic media when they were gaining popularity, thus becoming «mass media» (during the 1960: The Gutenberg Galaxy and Understanding Media). Doueihi underlines the importance of taking in account the specificities of the «code-objects» (fragments of digital writings) that require new «literate practices» according to him; while McLuhan invited us to become aware of the «extension of our central nervous system» by first-generation electronic media, which resorted to automation (decentralization caused by electric interconnection). Each in his own way, these two thinkers convey us to reflect on the close interlinking of technical and cultural factors, in the transformation of our world views in relation with the transfiguration of our media based environment. Then, though they study two different periods in the evolution of communications, and despite the fact that Doueihi doesn’t explicitly refer to McLuhan, the arguments for making them enter into a dialogue are numerous. One of the most important comes from that, at the place where their words seem to meet, rises a paradox that tends to make us doubt of their discourse. Indeed, perplexity installs itself when we realize their respective analysis of their time’s ICTs aims at making us understand that the cultural metamorphosis related to the advent of these dispositifs are of an unprecedented depth… Doueihi, «digitaler by accident», is convinced that computerized media lead to a fundamental paradigmatic change (the digital culture defining itself largely by opposition to the universalist conception of «Progress»). Reciprocally, McLuhan asserted that electronic media, from telegraph to television, had already accomplished a radical overturning of the effects of mechanization (resulting from modern «Progress»)… How can the turn induced by the hypermedia be genuine, if the «conversion» it allows is defined by characteristics similar to those belonging to the «revolution» that is attributed to the penetration of «analog» («first-generation electronic») media in the households of the entire World throughout the XXth century? Confronted to theses paradoxes, we will try to find a walkway between the theoretical perspectives of these two «media anthropologists». To get there, we will show that they don’t conceive the relation between identity and the form of cultural contents on the same mode, although they both look into «reconnecting Meaning to Space». Having failed to conciliate their thesis in the substance, we will finally highlight a proximity of tone between their different approaches of the complexity of the mutations they are witnessing. That link being a playful accent
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