10 research outputs found

    La communication d'élèves malentendants intégrés en classe ordinaire au Québec

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    Depuis le début des années 80, les systèmes d’éducation à travers le monde recommandent l’intégration des élèves malentendants en classe ordinaire. Malgré l’utilisation d’aides auditives et de système MF, les élèves vivent des périodes où l’amplification reçue est insuffisante ou non optimale. Ces périodes sont causées par des facteurs influençant leurs conditions de communication et cela peut nuire à leurs apprentissages. Pourtant, les études sur ces situations vécues par les élèves ont très peu considéré leur point de vue. L’étude présentée vise à 1) de documenter les perceptions des situations de communication en classe mentionnées par des élèves malentendants intégrés, appareillés et ayant un système MF décerné ou rapportées à des professionnels; 2) de comprendre le contexte dans lequel des conditions non optimales de communication surviennent; 3) d’identifier les stratégies compensatoires rapportées par l’élève ou son locuteur ou déployées lors de leur participation aux activités de classe. Cette étude de cas multiples combine des données qualitatives et quantitatives recueillies à partir d’entrevues en profondeur auprès de huit élèves malentendants, de courtes entrevues avec leur enseignant et leur intervenant principal et une session d’observation en classe au cours de laquelle le niveau de bruit a été mesuré et les positions de l’enseignant ont été notées. Les données ont été analysées de manière longitudinale afin de décrire les participants et transversale afin de les comparer. Les résultats montrent que les élèves malentendants parlent de leurs situations de communication en classe, surtout les plus difficiles en associant toutes leurs difficultés au locuteur ou au milieu et non à eux-mêmes. Pour ce qui est du contexte, des niveaux élevés de bruit ont été mesurés et les positions des enseignants montrent qu’ils sont généralement loin de l’enfant malentendant ou qu’ils ne lui font pas face. Par ailleurs, les enseignants mentionnent ne pas avoir assez d’informations pour bien venir en aide à ces élèves. Enfin, les élèves et leurs enseignants utilisent différentes stratégies de communication, mais celles-ci ne sont pas toujours efficaces pour faciliter la communication. Toutes ces constatations mènent à des pistes de solutions visant à améliorer les situations de communication en classe et le contexte dans lequel les élèves apprennent, notamment l’accroissement des connaissances des divers acteurs et de leur collaboration entre eux.For more than three decades, school authorities have encouraged the education of children with hearing loss in inclusive settings. Despite the use of technologies such as hearing aids and FM systems and because of a series of factors influencing verbal communication conditions, hearing-impaired students integrated in mainstreamed classes experience periods of non-optimal amplification that can hamper learning activities. Only a few studies have been conducted by taking the students’ points of view into consideration. This study aims at 1) documenting the perceptions that mainstreamed hearing-impaired students using amplification and allowed to a FM system have or have reported to professionals of their communication situations in class, 2) describing the context in which communication conditions occur, 3) identifying the compensatory strategies known or used by students and speakers while they participate in class activities. This multiple-case study combines qualitative and quantitative data collected from in-depth interviews with eight hearing-impaired students, from short interviews with each student’s teacher and main professional, and from observation sessions during which the level of noise in the classroom were measured and the positions of the teacher were noted. The data were analyzed longitudinally to describe the students and transversely to compare the students. The results showed that hearing-impaired elementary school students can talk about their classroom communication situations; often, for the most difficult ones, students relate all of their difficulties to the speaker and the environment, and not to themselves. As for the context, the results showed that teachers were mostly far from the students and not facing them, that formal teaching was not often done, and that classrooms were noisy. Furthermore, teachers mention that they didn’t have enough information in order to fully help these students. Teachers and students also use different communication strategies, but these strategies are not always efficient in improving communication. All of these results point to solutions for improving classroom communication and the context in which students learn by increasing knowledge and collaboration between the different actors

    L'apport des informations visuelles des gestes oro-faciaux dans le traitement phonologique des phonèmes natifs et non-natifs : approches comportementale, neurophysiologique

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    During audiovisual speech perception, like in face-to-face conversations, we can takeadvantage of the visual information conveyed by the speaker's oro-facial gestures. Thisenhances the intelligibility of the utterance. The aim of this work was to determine whetherthis “audiovisual benefit” can improve the identification of phonemes that do not exist in ourmother tongue. Our results revealed that the visual information contributes to overcome thephonological deafness phenomenon we experience in an audio only situation (Study 1). AnERP study indicates that this benefit could be due to the modulation of early processing in theprimary auditory cortex (Study 2). The audiovisual presentation of non native phonemesgenerates a P50 that is not observed for native phonemes. The linguistic background affectsthe way we use visual information. Early bilinguals take less advantage of the visual cuesduring the processing of unfamiliar phonemes (Study 3). We examined the identificationprocesses of native plosive consonants with a gating paradigm to evaluate the differentialcontribution of auditory and visual cues across time (Study 4). We observed that theaudiovisual benefit is not systematic. Phoneme predictability depends on the visual saliencyof the articulatory movements of the speaker.En situation de perception audiovisuelle de la parole, comme lors des conversations face-àface,nous pouvons tirer partie des informations visuelles fournies par les mouvements orofaciauxdu locuteur. Ceci améliore l’intelligibilité du discours. L'objectif de ce travail était dedéterminer si ce « bénéfice audiovisuel » permet de mieux identifier les phonèmes quin’existent pas dans notre langue. Nos résultats révèlent que l’utilisation de l’informationvisuelle permet de surmonter les difficultés posées par la surdité phonologique dont noussommes victimes lors d'une présentation auditive seule (Etude 1). Une étude EEG indique quel’apport des informations visuelles au processus d’identification de phonèmes non natifspourrait être dû à une modulation précoce des traitements effectués par le cortex auditifprimaire (Etude 2). En présentation audiovisuelle les phonèmes non natifs donnent lieu à uneP50, ce qui n’est pas observé pour les phonèmes natifs. Il semblerait également quel'expérience linguistique affecte l'utilisation des informations visuelles puisque des bilinguesprécoces semblent moins aptes à exploiter ces indices pour distinguer des phonèmes qui neleur sont pas familiers (Etude 3). Enfin, l’étude de l’identification de consonnes plosivesnatives avec une tâche de dévoilement progressif nous a permis d’évaluer la contributionconjointe et séparée des informations auditives et visuelles (Etude 4). Nous avons observé quel’apport de la modalité visuelle n’est pas systématique et que la prédictibilité de l’identité duphonème dépend de la saillance visuelle des mouvements articulatoires du locuteur

    Perception audiovisuelle de la parole chez le sourd postlingual implanté cochléaire et le sujet normo-entendant : étude longitudinale psychophysique et neurofonctionnelle

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    Nos travaux ont consisté à étudier les mécanismes perceptifs et neuronaux impliqués lors de la perception audiovisuelle de la parole chez des patients sourds postlinguaux implantés cochléaires et des sujets contrôles normo-entendants. Dans ce but nous avons testé les performances audiovisuelles des patients implantés au cours de suivis longitudinaux en comportemental et en tomographie par émission de positrons, ainsi qu'au travers d'un paradigme de parole audiovisuelle incongruente (McGurk). Pour comparaison nous avons systématiquement testé des sujets contrôles dans les mêmes conditions. Nous avons également testé ces derniers en condition de lecture labiale puis en utilisant des dégradations de la parole auditive et audiovisuelle par du bruit blanc et par une simulation acoustique d'implant cochléaire. L'ensemble de ces études concorde pour indiquer, à la suite de l'implantation cochléaire, une réorganisation rapide des réseaux corticaux multisensoriels impliqués dans l'intégration audiovisuelle de la parole, aboutissant à une combinaison optimale des indices perceptifs audiovisuelsOur present work consisted in studying perceptual and neuronal mechanisms involved during audiovisual speech perception in postlingually deaf cochlear-implant patients and normally-hearing controls. With this aim in view we tested audiovisual performance for implanted patients during longitudinal follow-ups using behavioral methods and positron emission tomography neuroimagery, as well as incongruent audiovisual speech (McGurk paradigm). In order to achieve appropriate comparisons, control subjects were tested in identical conditions. Moreover they were tested in a speechreading condition and with auditory and audiovisual speech degraded through white-noise masks and cochlear-implant computer simulations. Results from these studies agree to point out, following cochlear implantation, a fast reorganization of multisensory cortical networks involved in audiovisual speech integration, leading to an optimal combination of audiovisual perceptual cue

    The Linguistic Integration of Adult Migrants / L’intégration linguistique des migrants adultes

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    This volume provides a comprehensive report on a symposium organised by the Council of Europe (Strasbourg) in 2016 in the context of its human rights agenda. Its purpose was to explore some of the ways in which scientific evidence can inform the development and implementation of policy and practice designed to support the linguistic integration of adult migrant

    La contribution des tâches de réalité virtuelle au désir de communiquer en français langue seconde à l’extérieur de la salle de classe à Montréal

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    Depuis l’avènement de l’approche communicative, puis actionnelle, en enseignement des langues secondes (L2), des chercheurs comme Ellis (2003) ont relevé les différences individuelles entre apprenants, notamment concernant le désir de communiquer (DDC), défini comme « une disposition à entrer dans un discours à un moment spécifique avec une ou des personnes spécifiques, en utilisant la L2 » (MacIntyre et al., 1998, p. 547). Il a ainsi été suggéré de faire du développement du DDC de plus en plus une priorité en enseignement des L2. À cet égard, la recherche indique que la communication assistée par ordinateur peut permettre d’augmenter le DDC (Rankin et al., 2006; Gonzalez-Lloret, 2017), en influençant l’anxiété langagière et le sentiment de compétence communicative perçu (SCCP), qui sont les deux antécédents directs du DDC. L’émergence récente de la réalité virtuelle 360 (RV360), qui peut être définie comme un environnement immersif s’appuyant sur des photos ou vidéos reproduisant le monde réel et fournissant à l’utilisateur un fort sentiment de présence, ouvre un nouveau champ d’expérimentation en DdL. Nous proposons que la RV360 permettrait aux apprenants de L2 de prendre part à des simulations quasi authentiques diminuant leur anxiété et augmentant leur SCCP, améliorant ainsi leur DDC à l’extérieur de la salle de classe. Pour répondre à notre questionnement, nous avons créé puis mis en place trois courtes tâches de simulation RV360 présentant des situations communicatives similaires à celles de la vie quotidienne des apprenants, comme payer son épicerie en français. Ces tâches sont ancrées dans la réalité sociolinguistique de l’environnement d’apprentissage : dans cette étude, Montréal, une métropole bilingue français-anglais ayant une variété régionale de français distincte. Les 19 participants à cette recherche exploratoire sont des étudiants universitaires internationaux de FLS au niveau débutant. Une méthodologie mixte (prétest et posttest quantitatifs, journaux de bord et entrevues de groupe semi-dirigées) a été adoptée pour suivre l’évolution de leur SCCP, anxiété langagière et DDC, ainsi que pour cerner leurs défis quant à la pratique du français à Montréal et leur perception des tâches RV360 en tant qu’outil d’apprentissage préparant à la communication authentique en L2. L’analyse des données indique que les défis à la communication en FLS dans le monde réel proviennent principalement d’une perception négative de son vocabulaire et de sa prononciation, combinée à l’anxiété liée à l’anticipation de ruptures de communication avec des locuteurs francophones. Face à cet écueil, les participants estiment globalement que les tâches RV360 sont un bon outil pour créer un pont entre la salle de classe et le monde réel et ainsi préparer aux interactions en L2 dans le monde réel, même si leur faible degré de difficulté et leur manque de flexibilité nuisent à leur authenticité. Les tâches RV360 ont ainsi contribué positivement (mais à degré variable selon les apprenants) à l’amélioration du DDC, principalement via le renforcement du SCCP. La discussion des résultats fournit un nouvel éclairage sur les bonnes pratiques d’enseignement et sur l’élaboration de séquences didactiques intégrant la RV360 pour favoriser le DDC au niveau débutant. Ces séquences devraient en priorité intégrer l’enseignement stratégique et mettre l’accent sur la complexification progressive des tâches et la rétroaction, tout en doublant la réalisation des tâches RV360 d’une interaction humain-humain.Since communicative approach and task-based language teaching have placed communication at the centre of second language (L2), researchers such as Ellis (2003) have underlined the importance of individual differences between L2 learners, regarding their willingness to communicate (WTC), which is defined as "readiness to enter into discourse at a particular time with a specific person using the L2" (MacIntyre et al., 1998, p. 547). These researchers have suggested that the development of L2 WTC be made a priority of L2 teaching. In this respect, the literature shows that computer-mediated communication has a positive effect on increasing L2 learners' WTC (Rankin et al., 2006; Gonzalez-Lloret, 2017), by lowering language anxiety and increasing self-perceived communicative competence (SPCC), which are the two main antecedents of L2 WTC. One avenue for research that has not received much attention is the pedagogical use of 360 virtual reality (VR360), a promising medium for teachers hoping to increase their L2 students' WTC. VR360 can be defined as an immersive digital environment relying on 360 photos/videos from the real world and providing the user with a strong feeling of presence in “real life” situations. We propose that VR360 has the potential to provide learners with semi authentic simulations designed to lower their anxiety and increase their SPCC, leading to increased WTC. To assess this potential, we designed and implemented three short communicative VR360 tasks presenting learners with communicative situations similar to the ones they could encounter in their daily life, such as paying for groceries using L2 French. The tasks are anchored in the reality of the learning environment: in this case, Montreal, a French-English bilingual metropolis with a distinct regional variety of French. The 19 participants to this exploratory study are international university students learning L2 French at a beginner level. Mixed methodology (quantitative pre/post tests, reflective journals and semi-structured focus groups) was used to measure and probe their level of SPCC, anxiety and WTC, and to shed light on the challenges they face while trying to interact in French in Montreal and their perception of the RV360 tasks as a learning tool preparing for real-life L2 use. The data analysis indicates that the challenges to communication in L2 French in the real world mainly come from a negative perception of one’s vocabulary and pronunciation, combined with anxiety due to the anticipation of breakdowns in communication with native French speakers. Faced with this pitfall, participants generally argued that RV360 tasks are a good learning tool to bridge the classroom and the real world and thus prepare them for L2 interaction in the real world, even if the low level of difficulty and the lack of flexibility limit task authenticity. The RV360 tasks thus contributed positively (albeit to varying degrees among learners) to the improvement of their WTC, mainly via the strengthening of their SCCP. The discussion provides new insights into good teaching practices and the development of learning scenarios incorporating the RV360 to promote WTC at a beginner level. These scenarios should focus on strategic instruction, task complexity and feedback, while relying on a human-human interaction in addition to the completion of the RV360 tasks

    The Linguistic Integration of Adult Migrants / L’intégration linguistique des migrants adultes

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    This volume provides a comprehensive report on a symposium organised by the Council of Europe (Strasbourg) in 2016 in the context of its human rights agenda. Its purpose was to explore some of the ways in which scientific evidence can inform the development and implementation of policy and practice designed to support the linguistic integration of adult migrantsLa présente publication rend compte d’un symposium organisé en 2016 par le Conseil de l’Europe, à Strasbourg, dans le cadre de ses programmes sur les droits de l’homme. L’objectif de ce symposium était d’explorer comment les apports de la recherche scientifique peuvent orienter l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de pratiques destinées à favoriser l’intégration linguistique des migrants adultes

    Norme(s) et usage(s) langagiers : le cas des communications pilote-contrĂ´leur en anglais

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    This thesis is a reflection upon the notions of linguistic norm(s) and usage(s) within the domain of Air Traffic Control. This domain provides a prime example of an established linguistic norm: that of “phraseology”, the controlled language used between pilots and controllers to optimise and secure their most frequent communications. If pilots and controllers do not speak the same language, the phraseology used is then based on English. Whenever the limits of phraseology are reached, pilots and controllers revert to a more natural form of language which has only recently been described in this domain: plain language. However, several problems relating to the implementation of plain language and phraseology have been identified by professional Aviation English teachers. To meet the needs of the French civil aviation university (ENAC), a survey of the different uses of the English language by French controllers and international pilots is presented. The method of analysis consists in a comparative study between two corpora: one representing the prescribed norm and the other corresponding to real pilot-controller communications. This comparative analysis allows the description and categorization of the different types of languages used on the frequency in air navigation typical situations. Some differences are found between the two corpora. Depending on the situation, pilots and controllers’ messages can indeed vary from a lexical, semantic or syntactic and discursive point of view. Some variations reflect the influence of natural language on the speakers while others can be considered as a strategy to “humanise” radiotelephony communications.Dans cette thèse, nous menons une réflexion sur les notions de norme(s) et d’usage(s) langagiers dans le cadre du domaine du contrôle aérien. Ce domaine offre l’exemple parfait de la mise en œuvre d’une norme langagière : la "phraséologie" aéronautique, le langage opératif censé permettre des communications sûres et efficaces entre pilotes et contrôleurs, lors des situations les plus courantes. Lorsque la phraséologie ne suffit pas, ces derniers ont recours à une forme langagière plus naturelle, le "plain language". De nombreux problèmes relatifs à la mise en œuvre de ce dernier ont rapidement vu le jour et ont suscité des interrogations, notamment chez les professionnels de l’enseignement de l’anglais de l’aviation. Pour répondre aux besoins spécifiques de l’ENAC, cette thèse dresse un panorama des usages faits de la langue anglaise par les contrôleurs français et les pilotes étrangers lors de leurs communications radiotéléphoniques. Notre méthode d’analyse consiste en une étude comparative entre un corpus de référence, représentant la norme, et un corpus de communications réelles, représentant les usages. Cette analyse comparative nous permet de repérer, de décrire et de catégoriser les formes langagières employées lors de situations routinières de la navigation aérienne. Certaines différences sont ainsi repérées entre les deux corpus. En fonction de la situation, les pilotes et les contrôleurs peuvent procéder à des variations d’ordre lexical, sémantique, syntaxique et discursif. Alors que certains semblent subir l’influence de la langue naturelle, d’autres semblent mettre en œuvre une stratégie communicationnelle pour tenter d’"humaniser" ou de modaliser le contenu de leurs messages

    Traduction et interprétation : de la traduction du vernaculaire noir américain chez Hurston, Walker et Sapphire

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    La recherche présentée dans le cadre du présent mémoire porte sur la traduction vers le français de trois romans écrits - partiellement ou complètement - en vernaculaire noir américain (VNA), un sociolecte propre à la communauté formée par les Afro-Américains issus de l'esclavage. Les romans à l'étude sont : Their Eyes Were Watching God (1937), de Zora Neale Hurston, traduit en 1993 par Françoise Brodsky sous le titre Une femme noire; The Color Purple (1982), d'Alice Walker, traduit en 1984 par Mimi Perrin sous le titre La couleur pourpre; et Push (1996), de Sapphire, traduit en 1997 par Jean-Pierre Carasso sous le titre homonyme Push. Ces œuvres littéraires partagent, en plus de l'usage intensif du VNA, de nombreuses caractéristiques : il s'agit dans tous les cas de la quête émancipatoire d'une femme afro-américaine, qui s'accomplit grâce au langage - récit, écriture, alphabétisation. Les revendications culturelle, politique et féministe de ces textes sont-elles rendues fidèlement dans la traduction? La méthodologie et la grille d'analyse que j'utiliserai sont inspirées de l'œuvre d'Antoine Berman, un théoricien de la traduction littéraire qui s'est penché sur le phénomène de la traduction ethnocentrique, dans le cadre de laquelle les normes culturelles, littéraires et linguistiques de la culture d'arrivée sont privilégiées au détriment de la spécificité étrangère du texte. Les critères que Berman propose pour l'évaluation des traductions sont l'éthique et la poétique, qui concernent, pour l'un, la valeur du projet de traduction, et pour l'autre, la présence ou non de tendances déformantes propres à la traduction ethnocentrique. Puisque l'interprétation - quelquefois biaisée ou inexacte, ou bien heureuse - du traducteur l'influence sans conteste dans son travail, je pourrai déterminer par l'analyse la position idéologique des traducteurs et les associer aux courants théoriques identifiés par Inês Oseki-Dépré. Enfin, rassemblant les données obtenues lors de l'analyse des différentes traductions, je me prononcerai sur les conditions de possibilité de la traduction du VNA, un sociolecte fortement ancré culturellement et politiquement dans la communauté d'où il émerge. \ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Traduction littéraire, vernaculaire noir américain, littérature afro-américaine, féminisme noir (womanism), littérature américaine, Zora Neale Hurston, Alice Walker, Sapphire, Françoise Brodsky

    Conference Proceedings. Academic Mobility Blending Perspectives - Mobilité Académique Perspectives croisées

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    Les 21, 22 et 23 septembre 2006, le Département d’Études Françaises de l’Université de Turku (Finlande) a organisé une conférence internationale et bilingue (anglais et français) sur le thème de la mobilité académique ; le but de cette rencontre était de rendre possible la tenue d’un forum international et multidisciplinaire, susceptible d’être le siège de divers débats entre les différents acteurs de la mobilité académique (c’estàdire des étudiants, des chercheurs, des personnels enseignants et administratifs, etc.). Ainsi, ont été mis à contribution plus de cinquante intervenants, (tous issus de domaines aussi variés que la linguistique, les sciences de l’éducation, la didactique, l’anthropologie, la sociologie, la psychologie, l’histoire, la géographie, etc.) ainsi que cinq intervenants renommés1. La plupart des thèmes traités durant la conférence couvraient les champs suivants : l’organisation de la mobilité, les obstacles rencontrés par les candidats à la mobilité, l’intégration des étudiants en situation d’échange, le développement des programmes d’études, la mobilité virtuelle, l’apprentissage et l’enseignement des langues, la prise de cosncience interculturelle, le développement des compétences, la perception du système de mobilité académique et ses impacts sur la mobilité effective. L’intérêt du travail réalisé durant la conférence réside notamment dans le fait qu’il ne concentre pas uniquement des perspectives d’étudiants internationaux et en situation d’échange (comme c’est le cas de la plupart des travaux de recherche déjà menés sur ce sujet), mais aussi ceux d’autres corps : enseignants, chercheurs, etc. La contribution suivante contient un premier corpus de dixsept articles, répartis en trois sections : 1. Impacts de la mobilité étudiante ; 2. Formation en langues ; 3. Amélioration de la mobilité académique. À l’image de la conférence, la production qui suit est bilingue : huit des articles sont rédigés en français, et les neuf autres en anglais. Certains auteurs n’ont pas pu assister à la conférence mais ont tout de même souhaité apparaître dans cet ouvrage. Dans la première section de l’ouvrage, Sandrine Billaud tâche de mettre à jour les principaux obstacles à la mobilité étudiante en France (logement, organisation des universités, démarches administratives), et propose à ce sujet quelques pistes d’amélioration. Vient ensuite un article de Dominique Ulma, laquelle se penche sur la mobilité académique régnant au sein des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) ; elle s’est tout particulièrement concentrée sur l’enthousiasme des stagiaires visàvis de la mobilité, et sur les bénéfices qu’apporte la mobilité Erasmus à ce type précis d’étudiant. Ensuite, dans un troisième article, Magali Hardoin s’interroge sur les potentialités éducationnelles de la mobilité des enseignantsstagiaires, et tâche de définir l’impact de celleci sur la construction de leur profil professionnel. Après cela arrive un groupe de trois articles, tous réalisés à bases d’observations faites dans l’enseignement supérieur espagnol, et qui traitent respectivement de la portée qu’a le programme de triple formation en langues européennes appliquées pour les étudiants en mobilité (Marián MorónMartín), des conséquences qu’occasionne la présence d’étudiants étrangers dans les classes de traductions (Dimitra Tsokaktsidu), et des réalités de l’intégration sur un campus espagnol d’étudiants américains en situation d’échange (Guadalupe Soriano Barabino). Le dernier article de la section, issu d’une étude sur la situation dans les institutions japonaises, fait état de la situation des programmes de doubles diplômes existant entre des établissements japonais et étrangers, et tente de voir quel est l’impact exact de tels programmes pour les institutions japonaises (Mihoko Teshigawara, Riichi Murakami and Yoneo Yano). La seconde section est elle consacrée à la relation entre apprentissage et enseignement des langues et mobilité académique. Dans un premier article, Martine Eisenbeis s’intéresse à des modules multimédia réalisés à base du film « L’auberge espagnole », de Cédric Klapish (2001), et destinés aux étudiants en mobilité désireux d’apprendre et/ou améliorer leur français par des méthodes moins classiques. Viennent ensuite les articles de Jeanine Gerbault et Sabine Ylönen, lesquels traitent d’un projet européen visant à supporter la mobilité étudiante par la création d’un programme multimédia de formation linguistique et culturelle pour les étudiants en situation de mobilité (le nom du projet est EUROMOBIL). Ensuite, un article de Pascal Schaller s’intéresse aux différents types d’activités que les étudiants en séjour à l’étranger expérimentent dans le cadre de leur formation en langue. Enfin, la section s’achève avec une contribution de Patricia KohlerBally, consacrée à un programme bilingue coordonné par l’Université de Fribourg (Suisse). La troisième et dernière section propose quelques pistes de réflexion destinées à améliorer la mobilité académique des étudiants et des enseignants ; dans ce cadre seront donc évoquées les questions de l’égalité face à la mobilité étudiante, de la préparation nécessitée par celleci, et de la prise de conscience interculturelle. Dans un premier chapitre, Javier Mato et Bego��a Cueto se sont intéressés aux mesures mises en oeuvre par une institution espagnole, à savoir l’Université d’Oviedo, pour favoriser le départ de ses étudiants à l’étranger. Vient ensuite un article de Marián Morón, Guadalupe Soriano et Dorothy Kelly consacré à un projet européen, Temcu, destiné à promouvoir la création de modules de formation pour enseignants accueillant dans leurs classes des élèves internationaux et/ou en situation d’échange. Les deux derniers articles de cette section sont relatifs aux questions posées par l’interculturalité. L’on a tout d’abord une contribution de Liudmila Kirpitchenko, laquelle s’est penchée sur l’intégration des enseignantschercheurs en mobilité dans leurs universités d’accueil, et sur le dialogue interculturel qui parvenait à se mettre en place entre ceuxci et les « locaux ». Enfin, cet ouvrage sera clôt par un article de Guinou Eleni ; dans une sorte d’autoethnographie, cette auteure revient sur son expérience personnelle en situation de mobilité, et tâche d’expliquer comment deux formes de mobilité formelle et informelle l’ont rendue capable de véritablement développer des compétences interculturelles. Il ne s’agit ici que d’une première publication partielle des riches débats qui se sont tenus lors de la conférence ; celleci sera publiée plus tard dans son intégralité (en français et en anglais).The Department of French Studies of the University of Turku (Finland) organized an international bilingual conference (English and French) on Academic Mobility from 21-23.9.2006. The main aim of the conference was to provide a multidisciplinary forum for discussing the actors of academic mobility (students, researchers, administrators, teaching staff, etc.). Around fifty papers, five renowned plenary speakers1 and a panel discussion were given by scholars working in the fields of linguistics, education, didactics, anthropology, sociology, psychology, history, geography and educational policy, among others. Some of the themes that were covered during the conference included: organizing mobility, obstructions, integration of mobile academics, curriculum development, virtual mobility, language learning and teaching, intercultural awareness, skills development, perceptions of Academic Mobility, and impact of academic mobility. Researchers from different scientific fields have until now concentrated on exchange and international students and, as witnessed during the conference, new populations and corpora are emerging (researchers, teachers, multimobile academics, etc.). The following proceedings contain a first gathering of seventeen papers. The papers have been placed in three sections: 1. impacts of student mobility, 2. language training and 3. improving academic mobility. As the conference itself, the proceedings are bilingual: eight papers are in French and nine papers are in English. Some of the authors were not able to attend the conference but submitted their papers for this book. In the first section of the book, Sandrine Billaud looks into some of the obstacles to student mobility in France (accommodation, university organization and administration) and provides some ideas for improving it. Dominique Ulma examines mobility in French teacher training institutions (IUFM). She concentrates on the trainees’ enthusiasm towards mobility and points out some of the benefits of Erasmus mobility in this particular context. In the third article, Magali Hardoin questions the educational potentialities of the mobility of teacher trainees and reports its impacts on the construction of the students’ professionnal profiles. Within the context of Spanish Higher Education, the three following articles investigate respectively the influence of the Applied Languages Europe triple degree experience on mobile students (Marián MorónMartín), the consequences generated by exchange students on teaching in translation classes (Dimitra Tsokaktsidu) and the integration of American exchange students on a Spanish campus (Guadalupe Soriano Barabino). The last article of this section, derived from a study on the Japanese context, reports the demographics of doubledegree programmes taking place between Japan and other countries and discusses the impact of these programmes on Japanese institutions (Mihoko Teshigawara, Riichi Murakami, and Yoneo Yano). The next section is devoted to language learning/teaching and mobility. In the first article, Martine Eisenbeis describes multimedia modules, based on the French film “the Spanish Apartment” (Klapisch, 2001), which are aimed at exchange students who wish to learn and/or improve their French for varied contexts of communication. Jeanine Gerbault’s and Sabine Ylönen’s articles originate from a European project which aims at supporting student mobility through needs analysis and the creation of etraining material for academic discourse practices (name of the project: EUROMOBIL). Pascal Schaller’s article is centered on the types of formal/informal language learning activities that mobile students can experience when abroad. Finally, the section ends on a contribution by Patricia KohlerBally who presents a bilingual programme coordinated by the University of Fribourg in Switzerland. Section 3 proposes some reflections on how to improve academic mobility. The issues of equality in student mobility, preparation and intercultural awareness are discussed. In the first chapter, Javier Mato and Begoña Cueto describe how a Spanish institution (the University of Oviedo) has implemented various measures to boost outgoing mobility. Marián Morón, Guadalupe Soriano and Dorothy Kelly present the results of a European project (Temcu) which has resulted in the creation of a training module for teachers working with international/exchange students. The two last articles of this section are based on issues related to interculturality. Liudmila Kirpitchenko’s contribution reflects on mobile academics’ integration in foreign universities and the ensuing intercultural dialogue between them and the “locals”. The final article of the book, which can be labeled as autoethnography, explores the life of a Greek academic’s experience of formal and informal mobility. Guinou Eleni, the author, tells us how both forms of mobility have enabled her to develop intercultural competence. This publication of the conference proceedings is the first outcome of the conference and will be followed by edited volumes in French and English.Siirretty Doriast

    La philosophie naturelle d'Aristote et le problème contemporain de l'inscription corporelle de l'esprit

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    En raison du progrès soutenu des sciences expérimentales et des technologies de l’information, plusieurs chercheurs en neurosciences affirment que nous sommes plus près que jamais de montrer la façon dont la physiologie et l’organisation du cerveau produisent les fonctions supérieures du système nerveux. Ainsi, des scientifiques de renom ont commencé à formuler des hypothèses, à construire des théories et à développer des modèles de simulation numérique en vue d’expliquer l’apparition de la conscience à partir des mécanismes de signalisation neuronale et de la modification adaptative des circuits nerveux cérébraux. Les philosophes aussi cherchent maintenant à formuler la solution au problème de l’explication de l’unité du corps et de l’esprit sur les bases de ces connaissances. Mais étant donné que cette approche implique la compréhension des phénomènes mentaux en termes de phénomènes physiques, leur réflexion conduit, en général, soit à une description réductionniste de l’esprit, soit à un dualisme de propriétés. C’est pourquoi certains d’entre eux ont proposé récemment de chercher dans la philosophie naturelle d’Aristote la direction que devrait emprunter cette recherche. Pourtant, plusieurs des arguments avancés par ces savants contemporains à l’appui de leurs thèses comportent des erreurs de principe, de compréhension ou de méthode qui mettent sérieusement en doute la solidité de leurs propositions. Cette recherche analyse en détail ces arguments dans le dessein de faire ressortir les principales difficultés et de les enlever pour juger d’une façon plus éclairée de la vraie contribution de ces connaissances à notre compréhension de l’unité naturelle que forment le corps et l’esprit. Sa démarche se divise en trois étapes principales. La première vise à prendre connaissance de l’état actuel de la recherche expérimentale en neurobiologie, la deuxième évalue deux modèles représentatifs de la recherche théorique des neurosciences et la troisième se propose de parvenir à comprendre le plus exactement possible la façon dont Aristote rend compte de l’unité du corps et de l’esprit. Trois observations générales résultent de cet examen. Premièrement, qu’en réalité la neurobiologie ne cherche pas à comprendre l’aspect phénoménal des fonctions supérieures du cerveau, mais uniquement leurs fondements neuraux, car elle est consciente de ses limites naturelles en tant que science expérimentale. Deuxièmement, que les arguments avancés par ces modèles théoriques de la conscience en faveur de la compréhension biologique des fonctions supérieures du système nerveux se servent principalement de l’altération du sens des mots du vocabulaire associé à la cognition pour accomplir le passage des phénomènes biologiques aux phénomènes mentaux, proposant essentiellement de comprendre ces derniers comme le résultat d’une inférence statistique accomplie par la signalisation neuronale grâce à la structuration adaptative des circuits nerveux. Troisièmement, que la philosophie naturelle d’Aristote accomplit réellement l’unité du corps et de l’esprit, mais qu’elle ne parvient pas à expliquer cette unité à partir des mécanismes de la perception et du mouvement de l’animal, mais plutôt à partir des principes qui fondent son étude de la nature, et que les objections formulées à ses arguments découlent d’une lecture fragmentaire ou biaisée de ses écrits et d’une compréhension superficielle ou erronée de ses concepts fondamentaux de sa philosophie. Ces observations permettent de conclure que la tâche de la philosophie de la nature n’est pas celle d’accommoder sa réflexion concernant l’unité que forment ensemble le corps, l’âme et l’esprit aux résultats des sciences expérimentales, mais celle de formuler des principes aptes à unifier les différents aspects de la réalité sur lesquels portent ces différentes sciences.The steady progress of experimental science and information technologies has led several researchers in the neurosciences to affirm that we are now closer than ever to disclosing the way in which the physiological organisation of the brain produces the higher functions of the nervous system. Consequently, these renowned scientists have proposed hypotheses, elaborated theories and developed numerical simulation models in order to explain the emergence of consciousness from the mechanics of neural signaling and the adaptation of the brain’s neural circuits. Philosophers are currently also seeking the solution to the problem of explaining the unity of body and mind on the basis of this knowledge. But as this approach implies describing mental phenomena in terms of the underlying physical phenomena, their reflections generally lead either to a reductionist description of the mind or to a dualist theory. For this reason, certain of them have recently proposed that such research should look for inspiration in the natural philosophy of Aristotle. However, several of the arguments advanced by these contemporary researchers in the support of their theses are flawed by errors of principle, of comprehension or of method, which place serious doubt upon the solidity of their propositions. In the present dissertation these arguments are placed under detailed scrutiny in order to pinpoint the main difficulties and discard them, allowing a clearer evaluation of the true contribution of these propositions to our understanding of the natural unity formed by body and the mind. This project is divided into three major sections. The first is intended to present the current state of experimental research in neurobiology; the second evaluates two representative models from current theoretical research in neuroscience; and the third endeavours to come to as exact an understanding as possible of the way in which Aristotle treats the unity of the body and the soul, to which the intellect v i belongs in the particular case of man and whose concept does not exactly match the contemporary concept of mind. There are three general observations that can be drawn from this examination. Firstly, in reality neurobiology does not seek to explain the phenomenal aspects of the brain’s higher functions, only their neurological bases, because as an experimental science it is bound by natural limits. Secondly, the arguments put forth by theoretical models of consciousness in favour of a biological understanding of the higher neurological functions are mainly based on the alteration of the meaning of words associated with cognition in order to make the transition from biological to mental phenomena. These phenomena would then be understood essentially as the result of statistical inference accomplished by neuronal signaling, made possible by the adaptive restructuring of neural circuits. Thirdly, Aristotle’s natural philosophy truly succeeds in uniting body and soul, but his explanation of this unity is not founded on the mechanisms of perception and movement in the animal, but rather on the principles underlying his study of nature, and the objections that have been raised against his arguments have been based on fragmentary or biased readings of his writings, and on an erroneous or superficial understanding of the fundamental concepts of his philosophy. These observations allow us to draw the conclusion that the proper task of the philosophy of nature is not to accommodate its reflections concerning the unity of body, soul and spirit to the results of experimental science, but rather that of formulating the principles that unify the different aspects of reality upon which the different sciences are based
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