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    L’évolution des pratiques agricoles face aux enjeux de la qualitĂ© de l’eau : le bassin de l’Oudon (France)

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    International audienceL’alimentation en eau et la protection des milieux aquatiques sont confrontĂ©es aux pollutions diffuses d’origine agricole dans le nord-ouest de la France. Les politiques de gestion des ressources en eau s’appuient Ă  prĂ©sent sur la participation des agriculteurs afin de concevoir des solutions adaptĂ©es aux territoires. En effet, si la rĂ©glementation est nĂ©cessaire, elle n’est pas suffisante pour atteindre une qualitĂ© satisfaisante sur de nombreux bassins versants fortement polluĂ©s par les nitrates, le phosphore ou les produits phytosanitaires. Une adhĂ©sion des agriculteurs aux projets territoriaux de restauration de la qualitĂ© de l’eau est nĂ©cessaire. Le bassin versant de l’Oudon (1 480 kmÂČ), situĂ© dans les Pays de la Loire, constitue une expĂ©rience dans ce domaine en zone de polyculture – Ă©levage. Les agriculteurs participent activement Ă  la Commission Locale de l’Eau (CLE) dans l’élaboration des actions. L’analyse des dimensions techniques, Ă©conomiques et culturelles permet de mieux comprendre la complexitĂ© des logiques des agriculteurs concernant les dĂ©marches qu’ils dĂ©veloppent vis-Ă -vis des pollutions et de mettre en Ă©vidence les leviers et les freins Ă  la diffusion de pratiques plus respectueuses des ressources en eau

    Pratiques solidaires dans la relation d’échange : Monographie d’initiatives au Québec

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    Alors que l’affaiblissement du mode de régulation providentialiste et le passage à des sociétés mondialisées semblent consacrer la domination du système économique néolibéral, on assiste à l’émergence ou à la réémergence d’une diversité de pratiques alternatives qui affirment la finalité sociale et politique des activités économiques. Ces initiatives – commerce équitable international et local, agriculture soutenue par la communauté, système d’échanges locaux, économie sociale alternative, économie informelle de type collectiviste – actualisent un mode de fonctionnement qui se veut et se dit en rupture avec le modèle socio-économique dominant. Ces initiatives, bien que souvent fragmentées et à échelle locale, offrent de nouvelles avenues pour repenser le lien social à travers l’activité économique et renouveler la régulation locale, nationale et internationale des échanges économiques. Le présent document introduit les résultats préliminaires d’une recherche qui présente certaines de ces pratiques socio-économiques alternatives à partir de cinq dimensions d’analyse : 1) les principes normatifs qui guident l’action ; 2) les objectifs poursuivis et les stratégies privilégiées ; 3) les pratiques concrètes mises en Ɠuvre ; 4) les obstacles et les limites rencontrées ; et 5) le projet politique exprimé. Ces informations ont été colligées dans une série de dix-neuf courtes monographies. Dans une section analytique, nous mettrons en lumière les caractéristiques communes de ces initiatives (racine locale, discours orientés vers la pratique, scripts idéologiques fragmentés, approche collectiviste, coopératisme, etc.) tout en faisant ressortir leurs différences (divers degrés de différenciation par rapport à la norme sociale et économique et variation dans le potentiel de changement social proposé). À ce titre, quelques exemples représentatifs sont présentés avec plus de détails dans la troisième partie. La dimension analytique s’articulera autour de la présentation de trois schémas qui synthétisent différents aspects des initiatives étudiées. Le premier schéma exposera les manifestations spatiales de la solidarité et montre à quelle(s) échelle(s) s’exprime la solidarité dans le discours des acteurs. Le second schéma exposera la diversité des pratiques de production et d’échange dans un tableau à quatre quadrants. Le troisième schéma montrera quels sont les différents modèles de solidarité possibles dans la relation entre un producteur et un consommateur

    Acte productif dans la société des savoirs et de l\u27immatériel (l\u27)

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    Avis du Conseil économique et social sur le rapport présenté par M. Hubert Bouchet au nom de la section des activités productives, de la recherche et de la technologie sur la relation nouvelle au travail et à la production. (Question dont le Conseil économique et social a été saisi par décision de son bureau en date du 5 octobre 1999 en application de l\u27article 3 de l\u27ordonnance n° 58-1360 du 29 décembre 1958 modifiée portant loi organique relative au Conseil économique et social

    L'outil-frise : une expérimentation interdisciplinaire: Comment représenter des processus de changements en territoires de montagne ?

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    Ont Ă©galement contribuĂ© Ă  cette publication : Denis Laforgue ; Sandrine Tolazzi ; Sophie Madelrieux ; PĂ©nĂ©lope Lamarque ; Sabine Girard ; MĂ©lanie Duval ; Suzanne Berthier-Foglar ; Philippe Bourdeau ; Anouk Bonnemains ; Hugues FrançoisInternational audienceLe LabEx Innovation et Territoires de Montagne a pour ambition de construire une communautĂ© de recherche en sciences humaines et sociales travaillant sur la montagne. Dans cette dynamique, un collectif de chercheurs issus de diffĂ©rents champs disciplinaires et de parcours variĂ©s s’est proposĂ© de dĂ©velopper une dĂ©marche de recherche qui dĂ©passe les clivages disciplinaires par la formalisation d’un outil de dialogue sur le changement territorial. Ce carnet expose la construction, les enjeux et les rĂ©sultats d’une telle dĂ©marche. Celle-ci a conduit Ă  la mise en place d’un dispositif comprenant l’élaboration de documents-ressources, l’expĂ©rimentation collective d’une mĂ©thode sur diffĂ©rents systĂšmes territoriaux de montagne, l’échange en sĂ©minaires, ainsi que les retours critiques individuels et collectifs sur les apports d’une telle expĂ©rimentation. Au cƓur de ce dispositif, « l’outil-frise », un outil de reprĂ©sentation synthĂ©tique et globale des changements territoriaux, qui permet de visualiser les co-Ă©volutions et les interactions des composantes d’un processus complexe. Il implique une mise en perspective processuelle de l’objet d’étude, Ă  savoir l’identification de la nature des mouvements et des moteurs facteurs de changements. Les enjeux Ă©pistĂ©mologiques et mĂ©thodologiques des diffĂ©rentes approches disciplinaires du changement ont ainsi pu ĂȘtre abordĂ©s, et notamment les concepts de rupture, de bifurcation, d’adaptation ou de transition territoriales

    Création d'un corpus de traces graphiques de la Langue des Signes Française

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    International audienceThis work constitutes a contribution to the emergence of a common writing for French Sign Language in a graphical or even a typographical framework. Our hypothesis is as follows : in its execution, the gestural sign contains a readable graphic trace that can be visualized with a photographic device. In order to evaluate this hypothesis, we gather a photographic corpus made of isolated elicited signs.Le projet GestuelScript se présente comme une contribution à l'émergence d'une écriture courante pour la Langue des Signes Française dans un cadre de travail essentiellement graphique, voire typographique. Notre hypothÚse : le signe gestuel décrirait, dans sa réalisation, une trace graphique lisible qu'un dispositif photographique permet de visualiser. Pour la tester, nous constituons un corpus de travail photographique fait de signes isolés élicités

    Inscription, prescription, sanction : les " entre-faire " d'une norme dans le processus d'informatisation du dossier de soin

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    International audienceInscription, instruction, sanction: The 'in-between' doing of a norm in the process of medical record computerization In this communication, we focus on the practical and agency of the norm rather than on the institutional dimensions by which it is usually studied. In doing so, we propose to question the norm's specificities that makes it a source of what Latour (1994, 2000) names the 'making-do' [le faire-faire]. As such, the norm is both the object of people's agency - what they act upon - and an agent that makes people act - what they deal with. The term of 'making-do' suggested by Latour underlines this dialectic dimension of agency. Following Souriau, we propose therefore to explore the 'in-between' of the doing of a norm, identifying the way it acts and the way people act under and possibly upon the norm.This communication is issued from a collective research program between two research teams, namely CERTOP - ECORSE in Toulouse, and ComSantĂ©, in MontrĂ©al. The norm under study was enacted by the French National Healthcare Authority (Haute AutoritĂ© de SantĂ©, hereafter HAS). This norm is nowadays the basis for the certification of French healthcare establishments, whose activities depend on this agreement. This communication is based on a longitudinal long-term case study, engaged in 2008, in a French hospital (and more specifically wards dedicated to oncology), involved in the process of computerization of medical records. Our observations began six months before the first implementation, that took place step by step, wards after wards, during nearly a year, with a follow up since then. For this paper, we will focus on an in-depth interview with a head nurse involved in the project team. This hour-and-a-half filmed interview has as main subject the evolution of clinical records, from the previous paper records and related practices to the current electronic ones, with demonstration and specific focus on main transformations all along the overall process of computerization. This process considered as a whole took place during more than ten years.Based on a discourse analysis, we have chosen to follow up the manifestation of one of the HAS' norms, that is the medico-legal reporting. With the computerization of medical records, the norm and its enactment have gained a renewed materiality that gives rise to an improved agency. To question this evolution, we rely on the notion of inscription as developed firstly in Science and Technology Studies, and mobilized thereafter in Organizational Studies (Akrich, 1992; Joerges & Czarniawska, 1998; Latour, 1993; Verbeek, 2006, Taylor & Van Every, 2000, 2011). We will focus more precisely on the forms of textualization of the norm that take place in the electronic medical records. The notion of inscription is useful here for analyzing the way the norm is textualized (or even more, in this case, instrumentalized) in the electronic medical records; this focus highlights the writing practices (who writes, when, where, how) involved in the medical record computerization as well as the authoring issues that the HAS' norm puts forward.The norm as textualized in/by the toolThe HAS advice specified in its certification handbook and followed up by the experts in charge of auditing provided the main arguments for medical record computerization. These arguments refer to an 'ideal' way of producing information, with great emphasis on a single registration of information, and on the continuity and control of data flows. According to this, the paperless wards and the computerization extended to the totality of the activities was seen as guarantying a good information treatment (Harper & al., 1997; Sellen & al., 2001). The medicolegal norm is put forward to legitimate the computerization, with a related argument concerning the potential legalization of the patient-practitioner relationship. A law published in France on March 2002 has strengthened the possibility for the patients to get access to their medical record. The patient is thus one of the quoted figures to legitimate the implementation of the electronic tool. The underlined quality of the tool is its capacity of strictly registering who wrote a specific information, who is the author and therefore the responsible for the medical act; so doing, the tool enables to decide who accounts for and who is accountable for.Because of the renewed materiality of the norm, of its inscription in the form of the computerized medical record, the norm's agency appears to be less visible, it seems more neutral, its origin is decontextualized, its authority is blurred. The apparently main agent is neither the norm nor the accreditation process, it is a supposed-to-be-neutral entity - that is to say, the technology - that is meant to treat the information efficiently and insure the accurate follow up of the patients. The enrolled norm is formally detached from its author; it is hidden behind the computerization process.Meanwhile, this norm gives form to the tool, setting up the framework of the dedicated software and databases, designed and operationalized according to the legal definition of employee territories and of tracking requirements. The related objective of the tool deals with being able to account for responsibilities through inscriptions. The incorporated norm prescribes the territories of agencies, their relations, and the people who are held responsible. So doing, it renews a traditional and legal hierarchy according to which the physicians are the writing masters.Writing practices and authoring issuesIn the hospital we studied, the computerization process is seen as an opportunity for the staff and the project team to select the authorized practices, to sustain the 'best' ones, and to bring back each employee to his/her authorized professional territory. Physicians are legally the exclusive authors of medical decisions. When implementing electronic medical records, the project team took this opportunity to specify who is authorized to write according to the type of documents and information that is required for the patient's follow-up. This writing practice in the electronic medical record strongly links an author/authority and a domain of information. Access codes and parameters play as filters to reallocate the roles and authorized practices to employees according to legal texts and registered protocols.In so doing, the link is strengthened between the norm, responsibility and potential sanction. The equipped norm helps specifying the practiced territories and related authorities. It aims at countering the inscriptions that were previously crossing the barriers, setting up forms of inter-relation and translation. Such translations and relations are set up to facilitate cure and care practices through the reconstruction of patient stories. However, part of these practices was infringing the legal rules. With the electronic tool, such practices are not possible anymore. This is more specifically the case of an element of the paper medical record that has been excluded from the electronic version.Conclusion: From authoring traces to de-authored texts... a broken promise of the power of the norm?The computerization of medical record has been stated as a guarantee against gaps between legal authority and daily practices. It was supposed to supply a continuous tracking of activities in the case of potential sanction through identifying responsibilities.It was supposed to be a magic and powerful tool, capable to tell who does what, where and when. However, effective practices partly escape from this close-meshed net. The problem the tool was supposed to solve reoccurs somewhere else. Moreover, the main issue deals with sense making, with the meaning of the global text and its accuracy for care and cure.The produced text is made of a diversity of locally registered and signed writings. Taken as a whole, it can be seen as a de-authoredtext (Taylor & Van Every, 2011), the product of a collective writing (Callon, 2002), where authoring/authority is distributed and sometimes blurred in the mechanics of the computerization process. In the electronic tool design, a great concern as been devoted in identifying the local inscriptions and their authors. Yet the question of the overall sense making of the patient stories stays unanswered, as well as the plots discussed during the passing on (Boudes & al., 2005; Browning, 1992). With the focus dedicated to reallocating each employee in the limits of his legal territory, it seems that there is no possibility left to related stories, discussed plots, and translations. These plots and related stories give way to new forms of writing, which are non-authorized ones; they are also shared in conversations. Therefore, they escape from the tool and weaken the tracing project, the very reason for equipping the norm through a supposed to be omnipotent tool.Dans cette communication nous proposons d'apprĂ©hender la norme, non pas tant d'un point du vue institutionnel que du point de vue de l'action. Il s'agit alors de s'interroger sur les spĂ©cificitĂ©s de la norme qui font d'elle une source de faire-faire (Latour, 1994): ce sur quoi on agit mais qui en mĂȘme temps nous fait agir. L'expression faire-faire comme le suggĂšre Latour (2000) souligne le caractĂšre dialectique de l'action redoublant les deux maĂźtrises, celle de la norme et celle de ceux qui la mobilisent. À l'instar de Souriau nous proposons ainsi d'explorer les entre-faire de la norme afin d'y dĂ©celer ce qu'elle fait et ce qui en est fait. Cette communication s'inscrit dans un programme de recherche associant deux Ă©quipes, l'une en France l'autre au QuĂ©bec. La norme envisagĂ©e est celle qui est Ă©dictĂ©e en France par la Haute AutoritĂ© de SantĂ© (HAS), et qui sert dĂ©sormais de base Ă  la certification des Ă©tablissements de soins. Au fil du temps, cette certification est passĂ©e du statut de dĂ©marche recommandĂ©e pour amĂ©liorer la qualitĂ© et la sĂ©curitĂ© des soins et pour faire preuve de ce travail de maĂźtrise, Ă  une obligation qui conditionne pour les Ă©tablissements concernĂ©s le fait de pouvoir poursuivre leur activitĂ© dans le domaine pour lequel ils ont Ă©tĂ© accrĂ©ditĂ©s. L'Ă©tude porte sur un Ă©tablissement de soins en France plus particuliĂšrement sur des services de cancĂ©rologie Il s agit d une Ă©tude qualitative longitudinale initiĂ©e mi 2008 soit six mois avant le premier dĂ©ploiement d'un dossier de soins informatisĂ© (80h d'observations dans les services, 10 rĂ©unions ou sĂ©ances de formation, 18 entretiens). Dans le cadre plus spĂ©cifique de cette communication, nous mobiliserons un entretien filmĂ© menĂ© auprĂšs d'un cadre de santĂ© qui rend compte de la composition des prĂ©cĂ©dents dossiers patients sur supports papier, des pratiques associĂ©es et de certains Ă©lĂ©ments clĂ© de leur transformation au fil de leur informatisation. À partir d une analyse de discours nous retraçons les manifestations d'une des normes Ă©dictĂ©es par la HAS, la norme de reporting mĂ©dico-lĂ©gale. Le processus d'informatisation du dossier de soins met en relief les modes d'action associĂ©s Ă  la matĂ©rialisation de la norme et ses usages. Afin d'aborder ces questions nous mobilisons la notion d'inscription dĂ©veloppĂ©e Ă  l'origine par les Science and Technology Studies et ensuite traduite dans les Ă©tudes sur les organisations (Akrich, 1992; Joerges Czarniawska, 1998; Latour, 1993; Verbeek 2006; Taylor Van Every 2000, 2011). Nous nous penchons plus particuliĂšrement sur les formes de textualisation de la norme dans le processus d'informatisation du dossier patient. La notion d'inscription nous permet dans le cas Ă©tudiĂ© de centrer l'analyse sur la mise-en-texte (ou plutĂŽt ici la mise-en-outil) de la norme dans le dossier de soins informatisĂ©, les modalitĂ©s d'Ă©criture (qui Ă©crit, oĂč, quand et comment) et la question de la signature, des thĂšmes qui ressortent de notre analyse.La norme mise-en-texte dans par un outilL'informatisation est argumentĂ©e sur la base des recommandations de la HAS, qui dans son manuel de certification et par la voix des auditeurs qu'elle envoie dans les Ă©tablissements, fait rĂ©fĂ©rence Ă  un idĂ©al de saisie unique de l'information et de continuitĂ© des flux d'informations dans une acception selon laquelle le tout informatisĂ© et le zĂ©ro papier seraient la condition de fĂ©licitĂ© d'un bon traitement de l'information (Harper al 1997; Sellen al 2001). La lĂ©gitimation de l'informatisation prend ainsi appui sur la rĂ©fĂ©rence Ă  une norme de reporting mĂ©dico lĂ©gal ; un argument associĂ© concerne la possible judiciarisation de la relation de soins. La loi du 4 mars 2002 ayant renforcĂ© le droit des patients d'accĂ©der Ă  leur dossier, le patient fait partie des figures invoquĂ©es pour lĂ©gitimer le recours Ă  un outil permettant d attribuer chaque Ă©crit Ă  son auteur pour ĂȘtre Ă  mĂȘme d'en rendre compte et de rendre des comptes. La matĂ©rialisation de cette norme voire son inscription dans le dossier informatisĂ© vient d'une part neutraliser son agir, elle dĂ©contextualise son origine, brouillant les traces de l'auteur. Il ne s agit plus de la norme de reporting mĂ©dico-lĂ©gal, ni du processus d accrĂ©ditation, il s'agit d'une entitĂ© prĂ©sentĂ©e comme neutre - la technologie - qui assure le traitement adĂ©quat de l'information et en bout de ligne le suivi du patient. La norme inscrite se dĂ©tache de son auteur et d'une certaine maniĂšre se rend invisible, masquĂ©e par le processus d'informatisation. D'autre part, l'inscription de la norme dans cet outil technique vient aussi cadrer les modalitĂ©s du systĂšme informatique, un systĂšme conçu et opĂ©rationnalisĂ© en termes de dĂ©finition des territoires et de traçabilitĂ© : "qui fait quoi et comment" Ă©tant la prĂ©misse qui le sous-tend. La norme inscrite prescrit l'agencement et les aires d'action ainsi que les responsables. Ce faisant elle recrĂ©e une hiĂ©rarchie dans laquelle le mĂ©decin devient le maĂźtre Ă©crivainLes modalitĂ©s d Ă©criture, la question de la signatureDans l'Ă©tablissement Ă©tudiĂ©, l'informatisation est l'occasion de faire le tri, de dire ce que sont les bonnes pratiques et de ramener chacun sur son territoire autorisĂ© d'intervention. Les praticiens ont l'exclusivitĂ© des dĂ©cisions mĂ©dicales. L'informatisation est l'occasion pour l'Ă©quipe projet de prĂ©ciser qui est autorisĂ© Ă  faire quoi sur les documents - qui en est l'auteur - et de finaliser le paramĂ©trage des documents et leur mode d accĂšs en rĂ©fĂ©rence aux dĂ©crets et rĂ©glementations spĂ©cifiant les rĂŽles des diffĂ©rents professionnels. En cela le lien entre la norme, la responsabilitĂ© et la possible sanction est renouvelĂ©, renforcĂ©. La norme Ă©quipĂ©e par l'outil vient reprĂ©ciser les territoires d'auteur-autoritĂ© et contrer les Ă©critures qui pouvaient traverser les frontiĂšres pour assurer des traductions Ces traductions Ă©taient justifiĂ©es parce qu'elles facilitaient les pratiques de soins. Mais dĂšs lors qu'elles contreviennent Ă  la norme, elles ne sont plus autorisĂ©es. C'est le cas d'un Ă©lĂ©ment du dossier patient qui a Ă©tĂ© exclu de la version informatisĂ© et dont nous suivrons les transformations.Conclusion : Des traces signĂ©es aux textes sans auteur... une promesse non tenue de toute puissance de la norme L'informatisation est prĂ©sentĂ©e telle une garantie contre les ruptures dans l'autoritĂ©, et dans les traces mobilisables en cas de sanctions pour faire Ă©tat des responsabilitĂ©s. L'outil se voit attribuer un caractĂšre magique de toute puissance, qui lui permettrait de tracer qui a fait quoi Ă  quel moment et oĂč. Mais les pratiques s'avĂšrent pour partie Ă©chapper Ă  ce filet aux mailles pourtant Ă©troitement tissĂ©es. Le constat est celui de listes diversement administrĂ©es, d'un dĂ©ficit de traçabilitĂ©. Le problĂšme que le dispositif technique Ă©tait censĂ© rĂ©soudre resurgit sous une autre forme. Plus encore, c'est la question mĂȘme du sens du texte global ainsi produit qui est soulevĂ©e. Ce texte est fait de multiples contributions locales signĂ©es, mais pris dans sa totalitĂ© c est un texte sans auteur (Taylor, Van Every, 2011), le produit d une Ă©criture collective (Callon, 2002). Dans ce texte collectif tout est fait pour rĂ©individualiser les parties du texte en les assignant aux individus qui les ont produits. Mais la question des transmissions et du sens global des rĂ©cits reste sans rĂ©ponse (Browning, 1992). Tout se passe comme si, en rĂ©assignant chacun aux limites de son territoire, ce qui faisait traduction et mise en rĂ©cit ne trouvait plus place dans le dossier officiel et devait chercher de nouvelles formes d'expression, au travers d'inscriptions non autorisĂ©es ou d'Ă©changes oraux, Ă©chappant ainsi Ă  la traçabilitĂ© exhaustive qui justifiait l'Ă©quipement de la norme par un outil supposĂ© omnipotent
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