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Fièvre de la Vallée du Rift : Les Comores: porte d'entrée du virus?
Identifié à Madagascar depuis 1979, le virus de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR) provoque régulièrement épidémies et épizooties dans la région Océan Indien. Lancé en 2009, le programme "AnimalRisk" a déjà mis en évidence lors de sa première phase, un passage important du virus dans la région et notamment dans tout l'archipel des Comores pour lequel aucune information n'était connue à ce jour. En effet, plus d'un ruminant comorien sur trois prélevé a été testé positif à la recherche d'anticorps anti-FVR. La prévalence globale de la maladie est de 32.8% (28.6% - 36.9%) et varie en fonction des îles avec Anjouan 26.6% (20.0% - 33,3%), Grande Comore 34.3% (28,7% - 40,0%) et Mohéli 45.8% (31.7% - 59.9%). Cette nouvelle donnée, aussi importante, méritait d'être complétée afin de savoir si le virus était toujours présent dans l'archipel. L'importation régulière de ruminants tanzaniens par l'Union des Comores ainsi que les échanges formels et informels de personnes et d'animaux entre les îles de la zone sont des risques d'introduction ou de réintroduction des pathogènes et notamment du virus de la FVR. Plus encore, les facteurs potentiels d'endémisation de la maladie doivent être identifiés et caractérisés afin d'évaluer le risque d'apparition de futures épidémies ou épizooties. Pour répondre à ces questions, un large dispositif a été mis en place lors de la seconde phase du programme " AnimalRisk "dans tous les pays de l'Océan Indien affectés par cette maladie. Pour deux zones de Madagascar, cinq de Mayotte et quatre de l'Union des Comores, des animaux sentinelles ont été identifiés et un suivi sérologique et virologique a été réalisé pendant au moins un an. Des nouvelles données sur les flux d'animaux ont été également collectées suite à la mise en place d'un suivi mensuel des échanges au niveau des points d'entrées/sorties probables d'animaux dans les îles de l'archipel des Comores. En parallèle, la caractérisation du milieu ainsi que des pratiques d'élevage et de commercialisation a été effectuée. Enfin, un suivi entomologique, mené en même temps que le suivi animal, a été réalisé sur les mêmes zones afin de recenser les espèces entomologiques hématophages et les vecteurs potentiels du virus de la FVR. Les résultats préliminaires de ce second volet du programme " AnimalRisk " vont tous dans le même sens. Le virus de la FVR est bien présent et circule en période interépidémique dans tous les pays de l'étude. Ainsi, pour la seule Union des Comores, sur une moyenne de 20 animaux suivis par site pour Anjouan et Mohéli et 35 pour la Grande Comore, onze animaux ont séroconverti. Les séroconversion ont été observées sur les trois îles mais l'incidence la plus élevée est observée à Mohéli avec 35.9% des animaux naïfs de l'étude ayant séroconverti sur 15 mois. (Texte intégral
Les vecteurs du virus de la fièvre de la vallée du Rift dans l'Océan Indien : deux ans d'étude de la diversité, de la dynamique, des préférences trophiques et de l'infection des moustiques de Mayotte
La région de l'océan indien est une zone de migrations et d'échanges depuis longtemps entres les continents et les îles ou entre les îles. Aujourd'hui, l'intensification des transports, de plus en plus rapides, d'hommes et de marchandises est associée à l'émergence de maladies, en particulier vectorielles, par l'introduction d'hôtes ou/et de vecteurs infectés. Le sud-ouest de l'océan Indien - composé des côtes africaines, de Madagascar et d'archipels d'îles plus petites - est donc un lieu privilégié pour l'étude de l'introduction et de l'émergence des maladies vectorielles, d'autant que l'insularité est souvent associée à une biodiversité toute particulière. La fièvre de la vallée du Rift (FVR) est une zoonose transmise principalement au sein des populations animales par la piqûre de moustiques, et à l'homme par manipulation ou contact avec des tissus, du sang ou d'autres liquides biologiques de bétail infectieux. La FVR a été responsable d'épizooties et d'épidémies dévastatrices, comme en 1978, le long du Nil (200 000 personnes infectées, environ 600 morts recensés), avec en 2007 et 2008, des épisodes importants de transmissions en Afrique de l'Est, s'étendant à Madagascar, puis à l'Archipel des Comores. En 2008, la circulation du virus est confirmée à Mayotte (tests biologiques positifs chez des résidents mahorais et séroprévalence de 10,5 % chez les ruminants domestiques). En 2009, 2 cas humains sont détectés. Les études montrent que le virus de la FVR peut être transmis par un grand nombre d'espèces de moustiques appartenant à différents genres. La compétence vectorielle ne semblant pas être un facteur limitant, les facteurs écologiques doivent donc être déterminants pour la transmission. Afin de comprendre les mécanismes d'émergence et l'épidémiologie de la FVR sur l'île de Mayotte, une étude a été mise en place pour deux ans (2010-2012) pour déterminer la diversité, la dynamique, les préférences trophiques et le taux d'infection des espèces de moustiques présents dans 5 élevages représentant différentes zones éco-climatiques. Des collectes par pièges lumineux et au CO2 ainsi que des prospections larvaires sont effectuées toutes les 4 semaines, pendant 3 nuits consécutives, sur chacun des 5 sites d'études afin de déterminer la diversité et la dynamique saisonnière des moustiques. De plus, sur l'un des sites, des captures de 24 heures sur appâts homme, mouton et chèvre sont réalisées toutes les 8 semaines pour confirmer leurs préférences trophiques et déterminer le rythme circadien. Les femelles sont mises en lot et conservées à - 80 °C pour recherche virale. Actuellement, une année complète de suivi a été réalisée permettant de lister les espèces présentes dans les élevages, de décrire leurs préférences trophiques ainsi que leurs dynamiques journalière et saisonnière. Ces informations, couplées aux données de la littérature concernant leur compétence vectorielle, permettent de lister les vecteurs potentiels de virus de la FVR à Mayotte. (Texte intégral
Annuaire pour la recherche et le développement des substances naturelles actives : Afrique (1992-1993, adresses d'Afrique, sauf Afrique du Sud, et des régions francophones d'Europe)
Sportifs et produits dopants : prise, emprise, déprise
Cet article recèle un triple objet : la récusation en doute de conceptions du dopage homologuées par des regards juridiques et médicaux, la reconsidération critique de la place des analyses des sciences sociales par rapport à l'hégémonie biomédicale en matière de dopage, un essai de modélisation du pouvoir fondé sur la relation d'emprise sportifs-produits. Pour ce faire, un matériau empirique recueilli au cours d'enquêtes précédentes (entretiens de sportifs dopés, témoignages publiés) est mobilisé et analysé systématiquement. L'étude de cas variés de recours aux produits dopants met à mal des conceptions ordinaires du dopage et révèle la présence d'actes où la dimension relationnelle est déterminante, où l'unanimité et la simplicité des frontières entre le dopage et une préparation médicalement assistée est brouillée, dont l'enchaînement est réversible, où s'observe enfin un continuum dans les usages possibles des produits. Est alors proposé un modèle qui vise la compréhension des relations de pouvoir dans le dopage au travers de mécanismes d'emprise impliquant des personnes, des situations et des produits, agencés en différentes configurations : ''lâcher prise in situ'', ''agir en confiance et subir une emprise'', ''éprouver ses prises''
Moteur de question-réponse pour les sciences biomédicales
La littérature concernant le domaine médical atteint un volume dépassant l’entendement humain et ne cesse d’augmenter. Si nous nous concentrons sur les documents numériques qui permettent la recherche en ligne d’information quelconque, l’exploitation de cette quantité rend la précision complexe et chronophage. Ce problème a motivé le développement d’outils plus évolués comme les systèmes de question-réponse. Ces derniers autorisent l’utilisateur à poser des questions en langage dit naturel. L’objectif de notre travail est d’augmenter la performance du mode question-réponse du moteur EAGLi. Pour mesurer les performances de notre apport, une analyse a été réalisée à partir de questions et de scores d’autres moteurs, le tout issu de la campagne d’évaluation internationale BioASQ. Notre revue de la littérature, pour commencer, synthétise des données sur la prolifération des sources numériques, en particulier dans le domaine biomédical. Nous développons également les solutions de prospection grâce aux moteurs de recherches, plus particulièrement ceux dit de question-réponse. Cet environnement décrit nous aide à aborder les challenges liés au développement et à l’amélioration de ces outils avec la mise en exergue du concours en ligne BioASQ. La focalisation sur ce challenge, nous permet de faire ressortir une des phases qui correspond à notre projet. Ce dernier consiste à reformuler des questions manuellement qui sont issues du challenge évoqué ci-dessus. Il s’agit aussi dans une certaine mesure d’améliorer la couverture du système en augmentant les données à sa disposition. Ce procédé nous a permis d’évaluer nos performances. Le moteur EAGLi nécessite principalement une typologie de phrase précise ainsi que des patrons de questions pour interagir avec la base de données MEDLINE. Son architecture, notre méthodologie ainsi que l’évaluation de nos résultats sont développés dans ce rapport. Ces derniers sont satisfaisants et nous laissent à penser que malgré l’ampleur de la tâche associée au Question Answering, ce domaine particulier de la recherche d’information va sans nul doute se perfectionner
Prévalence et déterminants des infections sexuellement transmissibles chez les femmes enceintes de Mayotte : étude épidémiologique concernant le virus de l’immunodéficience humaine, le virus de l’hépatite B et du Treponema pallidum
The epidemiology of sexually transmitted infections (STIs) is poorly documented in Mayotte especially among pregnant women (PW) and knowledge of determinants that increased STI in the island, and in this particular socio-economic and health situation, is needed. The objectives of this study were to estimate the frequency and risk factors associated with HIV, HBV, and syphilis, to study the HBV vaccination and describe the knowledge, attitudes, beliefs and behaviors related to HIV/AIDS-STIs in PW. A prospective cross-sectional study was conducted among 671 PW followed in Mayotte public prenatal clinic (Protection Maternelle et Infantile (PMI)) services. No case of HIV seropositivity was observed. The prevalence of HBsAg of HBV was 3.4% and of active syphilis was 2.1%, but the prevalence of HBV infection and HBV vaccination was respectively 35.5% and 18.6%. The HBV infection was associated with birthplace (Comoros), behavioral factors and history of STIs. Syphilis was rather associated with lack of education and history of STIs. The HBV vaccination was associated with sociodemographic determinants. The socio-behavioral study showed that there is a good knowledge of HIV/AIDS-STIs in PW despite the practice of some risky sexual behaviors. This work has helped to draw up an update of HIV and STIs, and their determinants among PW in Mayotte, and could lead to the development of prevention methods adapted to this contextL'épidémiologie des infections sexuellement transmissibles (IST) à Mayotte est peu documentée notamment chez les femmes enceintes (FE) et la connaissance des déterminants favorisants les IST sur l'île dans un contexte socio-économique et sanitaire très particulier est nécessaire. Les objectifs de ce travail étaient d'estimer les fréquences et facteurs de risque associées au VIH, au VHB, et à la syphilis, d'étudier la vaccination anti-VHB et de décrire les connaissances, attitudes, croyances et comportements liées aux VIH/SIDA-IST chez les FE. Une étude transversale prospective a été réalisée auprès de 671 FE suivies dans les centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI) de Mayotte. Aucun cas de séropositivité au VIH n'a été observé. La prévalence de l'antigène HBs du VHB était de 3,4% et celle de la syphilis active était de 2,1%, mais la prévalence de l'infection au VHB et de la vaccination anti-VHB était respectivement de 35.5% et 18.6%. L'infection par le VHB était associée au lieu de naissance (Comores), à des facteurs comportementaux et à des antécédents d'IST. La syphilis était plutôt associée au manque d'éducation et aux antécédents d'IST. La vaccination anti-VHB était associée à des déterminants sociodémographiques. L'étude socio-comportementale a montré qu'il existe une bonne connaissance du VIH/SIDA-IST chez les FE malgré la pratique de certains comportements sexuels à risque. Ce travail a permis de dresser un état des lieux du VIH et des IST, et de leurs déterminants chez les femmes enceintes à Mayotte, et permettra la mise en place de méthodes de prévention adaptées à ce context
Evaluation d'une procédure publique de financement de la recherche : le cas de la Commission de Coordination de la Recherche dans les DOM-TOM (CORDET)
La conduite responsable en recherche en sciences humaines et sociales
Jusqu’à présent, les discussions au sein de la communauté universitaire et dans la littérature scientifique sur la conduite responsable en recherche (CRR), incluant l’intégrité scientifique et l’éthique de la recherche, ont principalement été menées par les chercheurs en sciences de la santé et en sciences fondamentales. Préoccupés, à juste titre, par des problèmes d’inconduite, leurs effets négatifs sur la rigueur scientifique et la confiance du public dans l’entreprise de la recherche, ces débats ont conduit à l’élaboration et à la mise en œuvre de lignes directrices nationales et de politiques institutionnelles. Ces lignes directrices visent entre autres à promouvoir la CRR, notamment dans le but de prévenir ces inconduites. Cependant, pour garantir la pertinence et une application appropriée de ces normes à tous les domaines universitaires, il est nécessaire que les sciences humaines et sociales (SHS) contribuent plus directement à ces discussions. Un tel engagement devrait permettre d’exprimer les particularités disciplinaires et méthodologiques des SHS, dont certaines peuvent être très différentes des sciences appliquées et fondamentales. Cela permettrait également de s’assurer que la littérature sur la CRR ainsi que les politiques et les directives qui en découlent soient à la fois fondées sur des principes universellement généralisables, mais aussi appliquées avec nuance afin de refléter la diversité des pratiques disciplinaires. Dans ce chapitre, nous explorons trois grands domaines dans lesquels les SHS pourraient contribuer à façonner les discussions dans la littérature sur la CRR, tout en informant les chercheurs en SHS des meilleures pratiques en matière de CRR : l’autorat/paternité, la collaboration et l’autorégulation
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