14 research outputs found

    Les Métis de la Boréalie. Une présence autochtone au Québec

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    Bien qu’il n’y ait aucun doute sur la présence de Métis au Canada, le gouvernement québécois ne reconnaît pas de nation métisse sur son territoire. Cet article porte pourtant sur la nation des Métis de la Boréalie au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce texte prendra d’abord le relais de l’histoire pour comprendre la genèse de cette nation. Ainsi, il sera possible de mieux saisir comment un individu peut se présenter en tant que Métis et être reconnu comme tel. Ensuite, une des principales revendications de ce groupe sera abordée avec la notion de territoire. Enfin, comme les Métis sont présentement en lutte, d’une part pour leur reconnaissance, d’autre part pour leur territoire, il sera pertinent de les mettre en relation avec le Ralliement national des Métis (Rnm), présent dans l’Ouest du Canada.The Québec government recognizes no Métis nation within its territory, although there is no doubt about the presence of Métis communities in Canada. This article deals with the Boréalie Métis nation in the Saguenay–Lac-Saint-Jean region. I will first present the nation’s historical origins in order to clarify the reasons that lead individuals to consider themselves as being Métis. The question of territorial claims will be my next focus. As the Métis are presently involved in a struggle, first for recognition and secondly for land rights, I will end by presenting their relationship with the Métis National Council in Western Canada

    La disparition des Montagnais et la négation des droits aborigènes : Commentaires critiques sur le livre de Nelson-Martin Dawson, Feu, fourrures, fléaux et foi foudroyèrent les Montagnais (2005)

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    Après Russel Bouchard (Le Dernier des Montagnais, 1995) et après un livre sur la disparition des Attikameks (2003), l’historien Nelson-Martin Dawson jetait en 2005 un autre pavé dans la mare des études amérin­dianistes avec un nouvel ouvrage sur la disparition historique des Amérindiens du Québec, celle des Montagnais ou Innus cette fois, à partir d’une recherche commanditée par Hydro-Québec. Ce livre souffre de nombreux défauts, dont le man­que d’informations sur la métho­dologie employée et sur les compétences linguistiques de l’auteur, l’utilisation à tort et à travers de concepts non définis, l’absence des cartes histo­riques auxquelles se réfère l’auteur, une suite infinie d’inférences et d’extrapolations peu ou mal fondées présentées sous forme interrogative et l’usage abusif de termes lourds de sens pour convaincre le lecteur de ses élucubrations. Il s’agit en fait d’un livre inutile qui n’ajoute rien aux prétentions précédentes de Bouchard. En fait, ce genre d’études répétitives sur le Dernier des… (ajouter le nom d’un groupe amérindien de votre choix) a pour but principal de discréditer toute entente que les Innus ou autres pourraient en venir à signer avec les deux paliers de gouver­ne­ment sur la base de la discontinuité de leur occupation territoriale.In the wake of Russel Bouchard’s Le Dernier des Montagnais, 1995 and a first book on the disparition of the Attikameks (2003), the historian Nelson-Martin Dawson strikes again in 2005 with a second book on the disappearance of the Montagnais (or Innus), based on research financed by Hydro-Québec. The defects in this book are many and among the most important I mention the following: the lack of information on his methodology and on his linguistic competence ; the haphazard use of undefined concepts ; the absence of reproductions of the historical maps to which the author makes frequent references ; a great number of inferences and extrapolations not supported by adequate data and presented in an interrogative or suggestive manner ; the abuse of loaded words aiming the reader towards his own biased conclusions. This is in fact a useless book adding nothing to that of Bouchard’s. In fact, this genre of Amerindian studies on the Last of the... (add any name of a First Nation group) has as its main objective to discredit any territorial agreement between the Innu or another nation and the two levels of government on the premise of the discontinuity of the occupation of their lands

    The Métis and Métis Identity in the works of Quebec historians N.-M. Dawson and R.-A. Bouchard: ways of approaching the problem

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    Логическим продолжением многолетней дискуссии между квебекскими историками и антропологами относительно исконности или позднего прихода в Квебек автохтонных групп (монтанье) можно считать их позиции по поводу недавно заявивших о себе метисов Сагенея и Сеньории Минган. Здесь будет неправомерно говорить о противостоянии представителей одного и другого научных направлений, как это было в случае с монтанье. Многие антропологи признают как существование этих метисных этнических групп, так и их территориальные права («права предков»). Однако мнения историков Р.-А. Бушар и Н.-М. Доусона, которые были солидарны в вопросе об автохтонах, теперь кардинально разделились. Доусон доказывает, что в данном регионе сообществ метисов так и не сложилось, а Бушар не только признает метисов Сагенея и сеньории Минган, но и сам, обладая метисной идентичностью, является одним из лидеров их национального движения. На основе анализа работ этих авторов предпринята попытка дать оценку их мнений по данному вопросу

    L’évolution du terme « Métis » chez le Conseil national des Autochtones du Canada et l’Alliance laurentienne des Métis et Indiens sans statut entre 1971 et 1982

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    Entre 1876 et 1982, en raison de la Loi sur les Indiens et ses clauses assimilatrices et discriminatoires, les Métis sont exclus des politiques indiennes du gouvernement fédéral et ne sont pas reconnus en tant qu’Autochtones. Entre la création du Conseil national des Autochtones du Canada (CNAC) en 1971 et le rapatriement de la constitution du Canada en 1982, de nombreux espaces de reconnaissance des droits et des identités autochtones des Métis et des Indiens sans statut (MISS) émergent au Canada. D’abord par la création des organisations représentatives MISS à travers le pays, ensuite par le financement de recherches historiques et légales dans le cadre des revendications territoriales, et finalement par la reconnaissance des Métis et de leurs droits au sein de la constitution. Dans le cadre de l’ouverture de ces espaces et dans le contexte pressant des revendications territoriales et du rapatriement de la constitution, le CNAC et l’Alliance laurentienne des Métis et des Indiens sans statut (ALMISS) ont mis en valeur différentes définitions et conceptions des droits et des identités MISS au Canada afin de se faire reconnaître par les sphères décisionnelles de l’État. À cet effet, dès 1978, le CNAC valorise une conception ethnonationale du fait métis centrée sur la communauté de la rivière Rouge. Quant à elle, l’ALMISS défend qu’il n’existe rien de tel qu’une Nation Métis au Québec et dans l’Est canadien, mais entend affirmer son appartenance au sein des réalités historiques, culturelles et familiales des Premières Nations.Between 1876 and 1982, Métis were excluded from federal Indian policy, as they were not recognized as indigenous owing to the discriminatory and assimilationist clauses within the Indian Act. However, numerous spaces emerged for the recognition of the indigenous nature of the rights and identities of Métis and non-status Indians (MNSI) amid the creation of the Native Council of Canada in 1971 and the repatriation of the Canadian constitution in 1982. Among these were the creation of MNSI representative organizations across the country, the funding of historical and legal research for land claims, and lastly, the recognition of Métis rights as an Aboriginal people within the constitution. Within the scope of these spaces and the pressing context of land claims and constitutional repatriation, the NCC and the Laurentian Alliance of Metis and non-status Indians (LAMNSI) highlighted different ideas and definitions on the rights and identities of MNSI people in Canada in order to be recognized by the state. For this reason, the CNAC valued an ethno-national concept of Métis that was centered around the Red River community. Consequently, LAMNSI argued that there was no such thing as a Métis Nation in Quebec or in eastern Canada. Instead, LAMNSI affirmed that its members belonged to the historical, cultural and familial realities of the First Nations

    À un pas de l'ethnogenèse les individus d'ascendance mixte en Basse-Côte-Nord, 1850-1940

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    Ce mémoire aborde la question de l'ethnogenèse et plus particulièrement, il tente de mettre en place une méthodologie efficace pour savoir s'il y a présence ou absence d'ethnogenèse dans une région donnée. Ainsi, dans le cas présent, la région étudiée est le territoire de la Basse-Côte-Nord entre les années 1850 et 1940. Le tout débute par une étude comparative de trois foyers de métissage importants en Amérique de Nord, soit l'Ouest canadien, le pourtour des Grands Lacs et l'Acadie. Grâce à l'étude de ces régions, les facteurs critiques de la présence ou l'absence d'ethnogenèse sont mis au jour. Par la suite, ces facteurs sont confrontés à la réalité de la Basse-Côte-Nord afin de savoir s'il y a eu ethnogenèse au sein de cette région. Finalement, le groupe d'individus d'ascendance mixte est étudié par le biais de la communauté et de leur réseau social pour savoir s'il diffère socialement des autres individus de la région. L'hypothèse de ce mémoire est que les individus d'ascendance mixte de la Basse-Côte-Nord s'identifient à la communauté eurocanadienne. Toutefois, cette communauté se distingue du reste de la population québécoise par sa culture fortement adaptée au milieu dans lequel elle vit, de là la proximité avec la culture esquimaude. Car en plus d'être génétiquement métissée, cette population a subi un métissage culturel relié à une adaptation au territoire. L'étude de la communauté et du réseau social a pu démontrer qu'il n'y avait pas de différence entre les individus d'ascendance mixte et le reste de la population sur le territoire de la Basse-Côte-Nord. De plus, les facteurs clés pour détecter la présence de l'ethnogenèse n'ont pas été observés au sein de ce groupe métissé. En définitive, tous ces éléments réunis amènent donc le lecteur vers la seule conclusion possible, soit l'absence d'un groupe Métis en Basse-Côte-Nord

    Ni tout l'un, ni tout l'autre : rencontres, métissages et ethnogenèse au Saguenay - Lac-Saint-Jean aux 16e et 17e siècles

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    La présente thèse s’inscrit dans le mouvement de recherche en ethnogenèse métisse qui se déploie ces dernières années dans les milieux universitaires en sciences humaines et sociales au Canada et – dans une moindre mesure - aux États-Unis. Ce mouvement a pour objectif d’expliquer le processus par lequel de nouvelles communautés de Métis ont émergé au fil de l’histoire alors que colons et autochtones sont entrés en contact en sol nord-américain. Le cheminement proposé par cette étude consiste à utiliser les différents outils conceptuels et méthodologiques propres à ce mouvement de recherche et à les adapter à un contexte historique nouveau, en l’occurrence l’histoire du Saguenay – Lac-Saint-Jean durant les 16e et 17e siècles. Le choix de ce cadre spatio-temporel trouve son intérêt dans le fait qu’il a constitué le théâtre de rencontres régulières et prolongées entre colons et autochtones, ces deux groupes s’étant engagés dans de profonds processus de métissage entre eux –autant au niveau culturel que généalogique- pendant plusieurs générations. L’étude explore ainsi ces processus depuis l’époque des premières visites des marins européens sur le littoral du fleuve Saint-Laurent jusqu’à celle où les habitants de la colonie instaurent un réseau de postes de traite qui s’enfonce dans le territoire forestier. Elle n’est ni une histoire de la population amérindienne, ni une histoire de la population coloniale présente dans la région : elle prend pour objet central le métissage s’étant opéré entre ces deux groupes ainsi que ses résultantes identitaires durant les deux premiers siècles de leurs rencontres. Plus qu’une simple étude de cas régionale, la présente thèse s’intéresse au fonctionnement même des processus d’ethnogenèse métisse et aux facteurs contextuels fondamentaux qui induisent ou inhibent ces phénomènes identitaires. Elle se conclut sur une série de constats qui permettent de comprendre et d’expliquer pourquoi, dans certaines conditions, il peut y avoir absence d’ethnogenèse d’une nouvelle communauté métisse dans un contexte où il y a pourtant de profonds mécanismes de métissages entre deux groupes sur une période historique prolongée. Comprendre pourquoi une ethnogenèse métisse ne s’enclenche pas apparait aussi important que de comprendre pourquoi elle s’enclenche.This thesis is linked to the actual research movement on Métis ethnogenesis, which is getting in vogue since few years in the faculties of Social Sciences and Humanities of many universities in Canada and – to a lesser scale – United States. The aim of this research movement is to identify the process by which Métis communities (resulting from the contacts between European settlers and Aboriginal peoples) came into being during the North American history. This thesis uses the conceptual and methodological tools of this research movement and adapts them to a new historical context, that is to say the Saguenay – Lac-Saint-Jean region during the 16th and the 17th centuries. The choice of this spatio-temporal frame is based on the fact that it has been the scene of regular and prolonged meetings between Europeans settlers and Aboriginal peoples. For generations in that historical context, these two populations have been engaged into a profound process of intermixing (or métissage) at both genealogical and cultural levels. This work exposes what this process was, from its beginning when the first European sailors came on the banks of the Saint-Lawrence up to the time where the inhabitants of the French colony started to establish a fur trade posts network in the forest of the region. It is neither a history of the aboriginal peoples of the Saguenay – Lac-Saint-Jean region, nor a history of its settlers: it takes as its main object the intermixing process of these two populations and its result within the two first centuries of their encounters. More than just a case study, this thesis analyses the very fundamental mechanisms by which ethnogenesis processes work, and identify some of the contextual factors that induce and inhibit these phenomena. Its ultimate achievement is to suggest researchers tools that are intended to help explaining why, in certain historical contexts, there can be no ethnogenesis process even though there is a lot of métissage between two cultural groups for a long period of time. At the end of this thesis, to understand why an ethnogenesis process doesn’t occur appears as important as to understand why it does

    Allumer le huitième feu? : analyse de la rencontre entre Autochtones et non Autochtones lors de cérémonies de guérison autochtones au Québec

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    Cette thèse rend compte du développement en dehors des réserves de cérémonies de guérison autochtones auxquelles participent des Autochtones urbanisés de diverses nations, toutes les déclinaisons possibles de la métissité, des Québécois et des immigrants. Cette ritualité se développe de façon informelle à travers un système de réseaux, par le bouche à oreille et en dehors de tout contexte institutionnel. Il ressort de l'enquête de terrain que les cérémonies observées sont l'héritage du chef Algonquin William Commanda (1913-2011), haute figure de la résistance autochtone et prophète dont les enseignements faisaient la promotion d’une culture de paix. Sa posture universaliste prônant le pardon et la réconciliation a favorisé l’ouverture des cérémonies aux non Autochtones. Celles-ci ont été discréditées pour cette raison par une partie du monde autochtone et n’ont pas suscité l’intérêt du monde académique. Ces cérémonies représentent pourtant selon nous un des rares points de rencontre entre Autochtones et non Autochtones en dehors de la sphère institutionnelle et méritent par là-même d’être étudiées. Notre recherche s’intéresse aux dynamiques à l’œuvre dans cette rencontre autour de la guérison. Elle est basée sur une enquête ethnographique à travers une approche expérientielle complétée par une méthodologie plus classique d’entrevues semi-dirigées. Nous commencerons par étudier la circulation des ressources culturelles à travers le prisme de l’appropriation culturelle. Puis nous traiterons des repositionnements identitaires qui découlent d’un malaise propre à la société québécoise. Enfin nous analyserons le rapport à la tradition sur le terrain. Nous nous intéresserons notamment à certains « mécanismes de régulation » que nous avons identifiés lors de nos observations. Ils permettent de protéger les cérémonies de certains écueils comme la marchandisation, les déformations ou la perte de sens qui pourraient se produire lors de la rencontre entre Autochtones et non Autochtones.This thesis focusses on the development outside reserves of Aboriginal healing ceremonies that involve urban Aboriginals from various nations, all possible variations of Métis, Quebecois and immigrants. This rituality develops informally through social network, by word of mouth and outside any institutional context. In the fieldwork I found that these ceremonies are the legacy of Chief Algonquin William Commanda (1913-2011), a prominent figure of Aboriginal resistance and a prophet whose teachings promoted a culture of peace. His universalist stance of forgiveness and reconciliation allowed the opening of the ceremonies to non-Aboriginals. These ceremonies have been criticized for this reason by some Aboriginals and have not aroused the interest of the academic world so far. However, I see them as one of the few meeting points between Aboriginals and non-Aboriginals outside the institutional sphere. If only for this reason, they are worth studying. Based on ethnographic fieldwork, my study analyzes the dynamics at work in this encounter around healing, through an experiential approach completed by a more classical methodology of semi-directed interviews. The circulation of cultural resources will be studied through the lens of cultural appropriation. Then I will analyze the repositioning of identities that stems from a certain malaise that is particular to Quebec society. Finally, I will describe the relationship to tradition in the field. Especially, I will focus on "regulatory mechanisms" that I identified in my observations. They protect the ceremonies of certain pitfalls such as commodification, deformation or loss of meaning that could occur during the encounter between Aboriginals and non-Aboriginals

    La judiciarisation de l'identité métisse ou l'éveil des Métis au Québec : le cas de la Communauté Métisse du Domaine du Roi et de la Seigneurie de Mingan

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    Cette thèse explore le mouvement de revendications identitaires dans lequel sont engagés les membres de la Communauté Métisse du Domaine du Roi et de la Seigneurie de Mingan (C.M.D.R.S.M.) au Québec. L’association politique que constitue la C.M.D.R.S.M. compte actuellement plus de cinq mille membres disséminés sur un vaste territoire partant de Chicoutimi et remontant vers l’ouest, le long des rives du Saint-Laurent, jusqu’à la Basse Côte-Nord et Blanc-Sablons et vers l’est pour former un triangle jusqu’à Chibougamau. Ses membres réclament une reconnaissance officielle de leur identité et participent à une lutte juridique pour leur inclusion dans une catégorie légale particulière, celle de « Métis », offrant à ses membres des droits autochtones de subsistance sur un territoire donné. L’émergence de la C.M.D.R.S.M. date de 2005 mais elle est intrinsèquement liée et répond à plusieurs contextes, plus ou moins récents, d’ordre politico-juridique. Cette émergence a créé un effet de surprise puisque, d’une part, la recherche académique sur les Métis était encore largement tournée vers les Prairies canadiennes, et que, d’autre part, la C.M.D.R.S.M. constituait la première association au Québec à représenter des individus cherchant à obtenir le statut légal de Métis. Cette recherche tire ainsi son originalité du peu de sources permettant de mettre en contexte ces dynamiques, et, d’autre part de la relative nouveauté et rapidité avec lesquelles ce mouvement de revendications grandit au Québec mais aussi ailleurs au Canada et particulièrement dans les provinces Atlantiques de l’est du pays. Notre objectif a été de mettre en valeur la complexité des demandes de reconnaissance formulées par les membres de la C.M.D.R.S.M. dans l’espace publique, à la croisée entre dynamiques politiques, philosophiques, juridiques, historiques et ethno historiques. Il nous a semblé important de comprendre les origines de l’identification des membres et d’en décrypter ainsi l’apparente « nouveauté ». Si ces revendications ne sont exprimées que depuis récemment et ont été longtemps méconnues, l’argument qui voudrait qu’elles soient « sorties de nulle part » n’est simplement pas viable. Au contraire, elles se trouvent bien plutôt affixées, superposées, articulées aux narrations individuelles et collectives des membres. Nous avons cherché à comprendre ce qui a poussé et permis l’expression de cette identification dans l’espace public ainsi que le rôle fédérateur que la C.M.D.R.S.M. joue à cet égard. D’autre part, nous avons voulu comprendre ce que recouvre ce terme « métis » pour les individus qui s’y identifient : se voient-ils comme des individus à part, mettent-ils en valeur un mode de vie particulier ? Cette recherche éclaire ainsi des dynamiques grandissantes contribuant à l’enrichissement des connaissances dans le domaine de l’anthropologie et de l’ethnologie politique et des études métisses.This dissertation explores the identity claims in which are engaged the members of the Communauté métisse du Domaine du Roi et de la Seigneurie de Mingan (C.M.D.R.S.M.), located in Quebec. The C.M.D.R.S.M. is a political association consisting of more than five thousand members spread out on a vast territory starting from Chicoutimi and westward along the coast of the St. Lawrence, including the North Shore and Lower North shore of Québec (Blancs-Sablons), and eastward, extending from Chicoutimi to form a triangle with Chibougamau. Its members are currently fighting for the official recognition of their identity and are taking part in a legal battle so as to be included in a specific legal category, that of “Métis”. Those who are recognized as such detain aboriginal rights to hunt, fish and gather for subsistence on a given territory. The emergence of the C.M.D.R.S.M. dates back from 2005 and is intrinsically linked to numerous contextual circumstances, mainly political and legal in nature. Nonetheless, it came as somewhat of a surprise since, on the one hand, academic research on métis studies was still at that time largely preoccupied with the Canadian Prairies, and, on the other hand, the C.M.D.R.S.M. was the first Association in Québec to represent individuals who were claiming a specific legal status as Métis. The originality of this research thus stems first, from the scarcity of sources allowing to put these dynamics in context and, on the other hand, from both the relative novelty and the rapidity with which this identity claim movement is growing in Québec as well as in the rest of Canada. The Maritime Provinces are a case in point of this phenomenon. Our main objective was to cast light on the complexity of the claims formulated by the members of C.M.D.R.S.M. in the public space, at the crossroad between political, philosophical, legal and ethno historical dynamics. It seemed particularly pertinent to understand the origins of the members’ self-identification as Métis and to qualify the supposed “novelty” of the movement that emerged in the public space. If their claims are only expressed since recently having remained, for a very long time, invisible, the argument that they “come out of nowhere” is just not tenable. To the contrary, they are affixed, superposed, articulated to individual and collective narrations of the members. We focused on the various factors that triggered and allowed the expression of that self-identification in the public space as well as on the unifying role that the C.M.D.R.S.M. played in this regard. Furthermore, our goal was to decipher what the term “metis” referred to for those who identify as such: do they perceive themselves as a separate group characterized by a distinct life style? This research casts light on growing dynamics contributing therefore to broaden the state of knowledge in the fields of political anthropology and ethnology, as well as métis studies
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