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    Le procès en destitution du président Bill Clinton : Vers une nouvelle conception de la présidence?

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    Cet article cherche à saisir les principaux déterminants de la crise constitutionnelle qui a entouré le procès en destitution du président Clinton. Quatre principaux facteurs expliquent la durée du procès et l’acharnement politique des procureurs républicains. Premièrement, l’imprécision de la Constitution américaine quant à la nature des délits rendant passible de destitution offrait un terrain propice à la confrontation. Deuxièmement, la procédure de destitution n’est qu’un moyen détourné offert au législatif pour contrôler le pouvoir de l’exécutif. Troisièmement, la nature du mandat du procureur indépendant et son extension à la vie privée du président peuvent rendre le judiciaire perméable aux pressions politiques. Quatrièmement, ce procès aura révélé que le concept de « privilèges de l’exécutif » n’existe pas. Le président n’est pas au-delà de tout soupçon. Le contrôle de l’opinion publique et l’utilisation des médias sont devenus des éléments stratégiques pour les deux camps. Le pouvoir de persuasion de la présidence devenait d’ailleurs le seul outil de le Maison-Blanche pour contrecarrer les actions des procureurs républicains. Ce procès a contribué à affaiblir le pouvoir présidentiel.This article discusses the key determinants of the Constitutional crisis surrounding the impeachment trial of President Bill Clinton. Several factors explain both the length of the trail and the political harassment of the Republican prosecutors. First, the ambiguities of the U.S. Constitution regarding the nature of accusations that are cause for impeachment offers fertile ground for confrontation. Second, this procedure has always been perceived as a means by which the legislative body can check the power of the executive. Third, the mandate given to the independent prosecutor and its extension to the private life of the President has shown clearly that the judiciary can be susceptible to political pressures. Fourth, this process demonstrates that "executive privileges" is a concept that does not exist. The President can never be above suspicion. The manipulation of public opinion and the use of the media have become strategic devices for both camps. The persuasive power of the presidency was in fact the only tool available to the White House in countering the Republicans prosecutors. The net result of this process has been to undermine presidential power

    Tunisie : consolidation autoritaire et processus Ă©lectoraux

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    International audienceL'année 2004 a bien commencé pour le président Ben Ali : l'équipe nationale de football a remporté la coupe d'Afrique des nations. Certes, la Tunisie n'est pas le seul État au monde à utiliser le sport à des fins politico-démagogiques, mais le pouvoir politique n'a pas lésiné cette fois-ci sur les moyens : il a procédé à « la naturalisation express du Brésilien Dos Santos », a offert un « salaire faramineux » à Roger Lemerre, le sélectionneur de l'équipe nationale et a proposé une « prime spéciale de plus de 36 000 euros par joueur », payée sur les fonds personnels du « locataire » du Palais de Carthage . Le chef de l'État se devait, dès le départ, en cette année électorale, de mettre tous les atouts de son côté pour préparer au mieux les échéances d'octobre censées consacrer sa réélection triomphale à un quatrième mandat présidentiel. C'est dans ce cadre qu'il faut placer l'opération de charme lancée auprès des États-Unis en ce début 2004. Le président Ben Ali, qui depuis le début des années 1990 se présente comme l'apôtre de la lutte contre le « terrorisme fondamentaliste », s'est justement rendu aux États-Unis en visite officielle du 15 au 18 février avec la ferme intention de « vendre » son bilan en cette matière. Ses déclarations à la presse internationale à ce sujet ont été sans ambiguïté : il se propose de faire bénéficier son homologue américain de son « expérience anti-terroriste ». Son objectif est également de légitimer sa politique répressive à l'égard des opposants en faisant valoir son approche « graduelle » des réformes démocratiques en Tunisie . Certes, l'administration américaine n'a pas réellement pris au sérieux l'argumentaire du chef de l'État tunisien sur les réformes démocratiques, mais elle demeure empêtrée dans les contradictions de sa politique internationale : Les États-Unis se sont fixé pour objectif de promouvoir la démocratie dans l'ensemble du monde arabe, mais dans le même temps ils s'appuient sur les États autoritaires clients de la région pour mener à bien leur campagne contre le « terrorisme international ». Le discours tenu par le président Bush à Ben Ali lors de leur entretien du 18 février a reflété cette contradiction : tout en louant les résultats de la Tunisie en matière économique, éducative, et de lutte contre le terrorisme, le président Bush a précisé à son interlocuteur que les États-Unis demeuraient « préoccupés quant aux réformes politiques » et à « la liberté de la presse » . Le président Ben Ali, comme la plupart des dirigeants arabes, essaie de tirer le plus grand profit possible des objectifs antinomiques de l'hyper puissance américaine. Les opérations de charme à destination de l'Occident s'accompagnent du développement des dispositifs sécuritaires qui permettront au président Ben Ali d'être plébiscité aux élections présidentielles et de débuter son nouveau mandat présidentiel le regard rivé sur... la prochaine échéance présidentielle de 2009

    Où est l’intérêt national des États-Unis ?:Approche réaliste et conflits périphériques

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    A l'approche des élections présidentielles américaines, les candidats élaborent leur programme de politique étrangère, qui implique aussi une analyse du bilan du Président sortant. Après la guerre froide, il n'est plus si aisé de définir l'intérêt national, comme l'ont montré les hésitations de Bush-père ainsi que l'évolution de la politique clintonienne, les débats au Congrès et les débats d'experts qu'elle a occasionnés. Si le programme du candidat Bush est d'un réalisme assez classique (hiérarchisant notamment les problèmes selon une échelle où les droits de l'homme occupent une place relativement modeste), on peut se demander si, après la guerre froide, accorder, comme jadis, la priorité aux risques de grands affrontements est vraiment plus réaliste qu'une approche plus fine, qui reconnaîtrait que les plus grands dangers gisent peut-être dans des foyers de crises apparemment "périphériques".[Where does U.S. national interest lie? Realist approaches and peripheral conflicts] As the American presidential elections draw near, the candidates are developing their foreign policy programs, which also entails analysis of the departing President's record. Since the end of the Cold War, it has become more difficult to define U.S. national interests, as demonstrated by Bush Senior's hesitations, the evolution of Clinton's foreign policy, and debates in Congress and among foreign policy experts. If Bush Junior's program reflects a fairly classical realism (in particular, ranking problems on a scale in which human rights occupy a relatively modest place), one may ask whether giving priority to the risks of major confrontation is truly more realist in the post Cold War era than a more subtle approach which would reflect that the greatest dangers lie perhaps in what appear to be " peripheral " crises.

    Stylistique de l’éloge du héros ordinaire dans les discours sur l’état de l’Union

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    Depuis 1982, les présidents américains louent des héros ordinaires en direct à la télévision lors des discours sur l’état de l’Union. Cet article étudie les ressorts historiques, institutionnels, politiques et stylistiques de cette figure de style qui a contribué à moderniser un discours héritier d’une tradition bicentenaire.Since 1982, presidents of the United States have praised ordinary heroes live on television in their State of the Union addresses. This article examines the historical, institutional and political reasons which account for the success of a rhetorical device which has contributed to modernizing a two-hundred-year-old genre

    « Only the Fake News Media and Trump enemies want me to stop using Social Media» : La rhétorique populiste de Donald Trump sur Twitter

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    La présidence de Donald Trump est marquée par son usage sans précédent de Twitter, plateforme de microblogging qui permet de poster des messages courts visibles par tous les internautes. Si ce phénomène a fait l’objet de nombreux articles de presse, des perspectives civilisationniste et linguistique sont également utiles pour explorer le corpus des tweets postés sur le compte @realdonaldtrump par le quarante-cinquième président américain depuis son investiture le 20 janvier 2017. L’analyse du lexique et de la syntaxe mobilisés par Donald Trump ainsi que celle de la forte modalisation de son discours à travers deux procédés, l’éloge de soi et le dénigrement de ses opposants, permettent de mettre en évidence que les tweets de Donald Trump s’inscrivent dans une stratégie communicationnelle plus large qui peut être qualifiée de populiste.Donald Trump’s Presidency has been shaped by his unprecedented use of Twitter, a microblogging platform on which users can post short messages that can be seen by anyone with an Internet connection. Although journalists have extensively commented on the tweets posted on the account @realdonaldtrump by the 45th American President since his inauguration on January 20th, 2017, it is interesting to look at this corpus from linguistic and cultural perspectives. The analysis of the lexicon and the syntax used by Donald Trump—as well as the modalisation of his discourse through self-praise and disparagement of his enemies – show that Donald Trump’s tweeting is part of a wider populist communication strategy
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