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    Temps, écriture et change : pour une sémiosis du Testament de Villon

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    Turgot, poéticien et théoricien de l’invention : économie du discours et discours de l’économie

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    International audienceL'image de Turgot n'est pas sans ressemblance avec une poupée russe : de loin tout le monde connaît son passage au Contrôle général, ses tentatives de réformes de la monarchie et sa disgrâce. Les historiens de la pensée économique ont depuis longtemps trouvé, sous le costume d'homme d'État, le plus brillant théoricien du capitalisme naissant que nous ait donné le XVIIIe siècle. Un certain nombre de dix-huitiémistes sont allés plus loin, et ont découvert dans les textes de jeunesse une pensée sur le progrès qui annonce, dès les années 1750, la réflexion sur la perfectibilité de l'homme souvent mise au coeur de la philosophie des Lumières. Quelques littéraires sont même allés exhumer les théories proto-linguistiques et les efforts de traductions métriques que notre auteur, fût-ce sous des pseudonymes et avec une certaine honte, s'est obstiné à produire tout au long de sa carrière. Turgot administrateur, Turgot économiste, Turgot philosophe, Turgot linguiste et poète : le présent article essaiera de suggérer, à partir de la notion d'invention , quelques points de contacts par lesquels ces différentes poupées communiquent. L'analyse se placera sous les auspices d'une citation tirée d'une lettre à Voltaire du 28 février 1770, où l'emploi du mot économie nous invite à faire le saut du discours sur l'économie à une réflexion sur l'économie du discours : Un mot qui semble indifférent, ajouté ou retranché, ou simplement transposé, peut faire disparaître cette liaison, souvent imperceptible, par laquelle le poète passe d'une idée à l'autre et qu'on ne peut déranger sans détruire toute l'économie de l'ensemble, et faire perdre à l'ouvrage le mérite de la justesse et celui du naturel. Pour comprendre les enjeux de cette économie du discours, et de la sensibilité littéraire qui la fonde, il faut commencer par présenter brièvement la théorie du langage que met en place Turgot dans ses écrits sur l’origine des langues

    De la ville à sa littérature

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     La propriété poétique, c'est le vol de l'abeille. Éloge du copillage chez André Chénier 

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    Dans l'histoire des rapports entre art et argent, le dernier quart du XVIIIe siècle apparaît généralement marqué par la mise en place du système des droits d'auteur, conquis de haute lutte à travers le combat héroïque et avant-gardiste de Beaumarchais. L'historiographie des Lumières ne manque pas de mettre ce développement en rapport avec l'émergence de l'individualisme possessif (" bourgeois ") qui constitue l'une des caractéristiques anthropologiques saillantes de la modernité occidentale. L'artiste s'affirme " propriétaire " de son oeuvre : il entend à la fois affirmer son identité personnelle et assurer son bien-être matériel en liant le succès de cette oeuvre à une rémunération financière, conçue contractuellement au sein d'un rapport marchand. En synchronie avec ce développement juridico-économique, les catégories esthétiques se reconfigurent pour voir émerger la notion d'originalité, qui mesure désormais la valeur d'une oeuvre au degré d'innovation par lequel elle se distingue de la tradition qui l'a vue naître. Alors que l'artisan limeur-de-vers de l'âge classique se fiait à son travail et à son savoir-faire pour s'assurer un revenu (sous forme de pension) relevant du mécénat et de postes institutionnels, l'artiste moderne sera conçu comme le détenteur d'un capital unique (son " génie " propre) dont il monnaiera les émanations de façon strictement individualisée (à partir de le reconnaissance de son nom, faisant office de trademark) et dont la valorisation sera basée sur des stratégies de différentiation et de singularisation

    La musique du vulgaire. Arts de seconde rhétorique et constitution de la littérature

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    Le poète de la Renaissance ne conçoit pas le poème comme un mode d'expression de son moi, à la façon romantique qui repose sur une exigence de sincérité. La poésie est toute tournée vers le lecteur, qu'elle cherche à émouvoir par une performance dont les arts poétiques énumèrent les moyens. Premier lecteur sur qui s'exerce le pouvoir de l'œuvre, le poète crée une persona,un masque que l'œuvre détermine au moment où elle est conçue. Dans cette perspective, la préface à la seconde édition de l'Oliveapparaît comme un texte poétique capital, qui complète et nuance Deffence & illustrationparue l'année précédente.For the Renaissance poet, the poem is not an occasion for self-expression as it is for the Romantic, for whom its sincerity is indispensable. Poetry is governed by its expected effect on the reader ; it is conceived as a performance of which the arspoeticastates the means. As the first reader over whom the poem exerts its power, the poet creates a persona,a mask shaped by the work in the very process of its conception. Viewed in this light, the preface to the second edition of l'Olivewould appear to be an important text of poetics, for it supplements and fleshes out the Deffence & illustrationpublished the previous year

    Images de la femme dans la lyrique populaire haïtienne

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    Cet article analyse les images de la femme (servante, traîtresse ou idole) dans la chanson populaire haïtienne à partir du modèle brésilien élaboré par Manoel Tosta Berlinck pour la samba, modèle qui souligne l'étroite corrélation entre la base socio-économique des rapports amoureux et l'image de la femme que se fait l'homme. Le corpus étudié est composé de poèmes écrits en français et en créole.This article examines the images of the woman (servant, traitor or idol) in popular Haitian song according to the Brazilian model created by Manoel Tosta Berlinck for the samba. This model underlines the close link of the socio-economic foundation of love relations with the image that the man has of the woman. The corpus of works considered is made up of poems written in French and Creole

    La Cité des hommes et le parti pris des choses

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    Walter benjamin est l'auteur d'un Paris, Capitale du XIXe siècle fameux, quoique laissé à l'état d'une ébauche. Dans cet article, il s'agit d'abord de s'interroger sur l'objet véritable de cette étude et sur le statut donné à la ville "Paris" dans le projet benjaminien qui est de saisir et d'évaluer la modernité. Une telle évaluation, appuyée sur une interprétation de signes parisiens particuliers (passages, etc.) demande à être discutée. Nous proposons de refaire le parcours suivi par Benjamin à travers "Paris" en admettant la valeur heuristique des sites qu'il a consacrés. L'intention est d'ouvrir sur leur réinterprétation et de tenter de comprendre en quoi le projet de la Ville peut s'insérer dans le projet d'une humanité

    L’épicerie et la poésie : Jean Follain

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    Depuis ses premières proses dans les années 30, l'auteur d'Exister et de Territoires est hanté par la volonté de réconcilier la parole poétique et le monde des choses les plus simples, les plus quotidiennes. Faire pénétrer la poésie dans la vie et vice-versa : poncif d'époque, dira-t-on, que même les surréalistes renvendiquent. Mais au lieu d'en faire une déclaration de principe, Follain la transforme en un projet d'écriture qui s'élabore durant plus de quarante ans, avec une fidélité et une ligne de conduite indéfectibles. Ainsi son oeuvre rare et discrète signifie-t-elle dans le champ poétique contemporain une possible et originale esthétique de l'ordinaire

    Le bestiaire retrouvé

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