34 research outputs found

    Algorithmes rapides pour les polynÎmes, séries formelles et matrices

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    Notes d'un cours dispensĂ© aux JournĂ©es Nationales du Calcul Formel 2010International audienceLe calcul formel calcule des objets mathĂ©matiques exacts. Ce cours explore deux directions : la calculabilitĂ© et la complexitĂ©. La calculabilitĂ© Ă©tudie les classes d'objets mathĂ©matiques sur lesquelles des rĂ©ponses peuvent ĂȘtre obtenues algorithmiquement. La complexitĂ© donne ensuite des outils pour comparer des algorithmes du point de vue de leur efficacitĂ©. Ce cours passe en revue l'algorithmique efficace sur les objets fondamentaux que sont les entiers, les polynĂŽmes, les matrices, les sĂ©ries et les solutions d'Ă©quations diffĂ©rentielles ou de rĂ©currences linĂ©aires. On y montre que de nombreuses questions portant sur ces objets admettent une rĂ©ponse en complexitĂ© (quasi-)optimale, en insistant sur les principes gĂ©nĂ©raux de conception d'algorithmes efficaces. Ces notes sont dĂ©rivĂ©es du cours " Algorithmes efficaces en calcul formel " du Master Parisien de Recherche en Informatique (2004-2010), co-Ă©crit avec FrĂ©dĂ©ric Chyzak, Marc Giusti, Romain Lebreton, Bruno Salvy et Éric Schost. Le support de cours complet est disponible Ă  l'url https://wikimpri.dptinfo.ens-cachan.fr/doku.php?id=cours:c-2-2

    Démarche, modÚles et outils multi-agents pour l'ingénierie des collectifs cyber-physiques

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    We call a Collective Cyber-Physical System (CCPS), a system consisting of numerous autonomous execution units achieving tasks of control, communication, data processing or acquisition. These nodes are autonomous in decision making and they can cooperate to overcome gaps of knowledge or individual skills in goal achievement.There are many challenges in the design of these collective systems. This Habilitation thesis discusses various aspects of such a system engineering modeled according to a multi-agent approach.First, a complete CCPS design method is proposed. Its special features are discussed regarding the challenges mentioned above. Agent models and collective models suitable to constrained communications and changing environments are then proposed to facilitate the design of CCPS. Finally, a tool that enables the simulation and the deployment of hw/sw mixed collective systems is presented.These contributions have been used in several academic and industrial projects whose experience feedbacks are discussed.Nous appelons "collectif cyber-physique" un systĂšme embarquĂ© en rĂ©seau dans lequel les nƓuds ont une autonomie de dĂ©cision et coopĂšrent spontanĂ©ment afin de participer Ă  l'accomplissement d'objectifs du systĂšme global ou de pallier des manques de connaissances ou de compĂ©tences individuelles. Ces objectifs portent notamment sur l'Ă©tat de leur environnement physique. La conception de ces collectifs prĂ©sente de nombreux dĂ©fis. Ce mĂ©moire d'Habilitation propose une discussion des diffĂ©rents aspects de l'ingĂ©nierie de ces systĂšmes que nous modĂ©lisons en utilisant le paradigme multi-agent. Tout d'abord, une mĂ©thode complĂšte d'analyse et de conception est proposĂ©e. Ses diffĂ©rentes particularitĂ©s sont discutĂ©es au regard des diffĂ©rents dĂ©fis prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©s. Des modĂšles d'agent et de collectifs adaptĂ©s aux communications contraintes et aux environnements changeants sont alors proposĂ©s. Ils permettent de simplifier la conception des collectifs cyber-physiques. Enfin, un outil qui permet la simulation et le dĂ©ploiement de systĂšmes collectifs mixtes logiciels/matĂ©riels est introduit.Ces contributions ont Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©es dans des projets acadĂ©miques et industriels dont les retours d'expĂ©riences sont exploitĂ©s dans les diffĂ©rentes discussions

    Gouvernances et démarches territoriales concertées, conditions de performance et valeurs ajoutées: Une analyse à la lumiÚre de recherches sur la performance collective, la coordination et les différentes formes de compétences collectives

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    Ce dossier d’HDR est divisĂ© en quatre chapitres distincts.Le premier chapitre du dossier permet de recontextualiser les dĂ©marches territorialesconcertĂ©es dans le temps. Ces dĂ©marches dĂ©coulent d’une territorialisation de l’action publique qui a conduit depuis une quinzaine d’annĂ©es Ă  mettre en place ou Ă  faire Ă©merger des gouvernances territoriales locales transversales entre acteurs publics, parapublics (au sens de« non profits ») et privĂ©s. Le terme de gouvernance Ă©tant trĂšs largement utilisĂ© aujourd’hui, il a semblĂ© indispensable de bien dĂ©finir ce qu’est une gouvernance territoriale locale transversale dans le cadre des dĂ©marches territoriales concertĂ©es. Ce chapitre vise donc Ă  mieux cerner les tendances internationales que ce concept traduit et Ă  identifier les diffĂ©rents champs de recherche correspondant Ă  cette thĂ©matique au plan international.Le second chapitre porte sur une recherche comparative, longitudinale et abductive (4 annĂ©es) portant sur les « stratĂ©gies concertĂ©es de dĂ©veloppement durable des territoires » ou les « stratĂ©gies concertĂ©es de dĂ©veloppement territorial durable » puisqu’il ne s’agit pas simplement d’environnement. Dans le contexte français, il s’agit notamment de dĂ©marches stratĂ©giques concertĂ©es impliquant des Ă©lus et des « non Ă©lus » identifiĂ©s ici comme la « sociĂ©tĂ© civile ». Ce dossier d’HDR est l’occasion de rentrer de façon approfondie dans laposture Ă©pistĂ©mologique et dans le dispositif mĂ©thodologique spĂ©cifique utilisĂ© aux diffĂ©rentes phases de cette recherche. En effet, comment postuler les Ă©lĂ©ments dĂ©terminants d’un processus et les impacts et valeurs ajoutĂ©es de ce processus avec une posturehypothĂ©tico-dĂ©ductive ? Pour Ă©viter les biais, une posture abductive permettant d’alterner des phases inductives et des phases plus dĂ©ductives a Ă©tĂ© adoptĂ©e. ParallĂšlement, des analyses intra-territoriales et inter-territoriales ont permis plusieurs types d’analyses comparatives. La remise en perspective dans le temps de ces analyses comparatives (en moyenne dix territoires sur la durĂ©e) et surtout les analyses rĂ©trospectives Ă  N+4 des facteurs identifiĂ©s en N+1, N+2, N+3
, forment une recherche du type des dĂ©marches Ă©valuatives identifiĂ©es sous le nom de« mixed method » au niveau international. Ce second chapitre ne rend compte que des enseignements portant sur la notion de gouvernance territoriale locale. Les analyses montrent tout d’abord que la gouvernance territoriale locale transversale apparaĂźt comme une « construction » progressive. De plus, les analyses montrent que le maintien dans le temps de la dynamique multi-acteurs impulsĂ©e autour de la notion de « Projet de territoire » ne se maintient que si il existe un noyau moteur d’élus et un noyau moteur d’acteurs de la sociĂ©tĂ© civile agissant comme des entrepreneurs au sens de la thĂ©orie nĂ©o-institutionnelle. Les analyses ont permis aussi d’identifier les dĂ©terminants des gouvernances locales transversales identifiĂ©s dans cette recherche comme « performantes ». Un facteur apparaĂźt discriminant : l’ingĂ©nierie territoriale. L’ingĂ©nierie territoriale est trĂšs diversifiĂ©e et apparaĂźt comme une compĂ©tence partagĂ©e Ă  forte dimension managĂ©riale. Le noyau de compĂ©tence en jeu dansl’ingĂ©nierie territoriale gĂ©nĂ©raliste peut ĂȘtre perçu comme un domaine spĂ©cifique de recherche : le management territorial.Le troisiĂšme chapitre de ce dossier d’HDR porte sur une expĂ©rience de formulation et d’implĂ©mentation d’une politique locale concertĂ©e emploi-santĂ©-handicap. Il s’agit d’ouvrir la « boĂźte noire » des pratiques managĂ©riales mobilisĂ©es dans l’ingĂ©nierie territoriale gĂ©nĂ©ralistesous-tendant la mise en place des dĂ©marches territoriales concertĂ©es. Pour cela, je suis revenue de façon rĂ©trospective sur une expĂ©rience personnelle longue (8 annĂ©es) au niveau dĂ©partemental en Ile de France. Pour objectiver cette expĂ©rience, plusieurs techniques ont Ă©tĂ©utilisĂ©es. 1/ Les Ă©valuations extĂ©rieures et intĂ©rieures menĂ©es sur la pĂ©riode des 8 annĂ©es permettent de juger de la pertinence des conditions de formulation et d’implĂ©mentation. Elles permettent Ă©galement de faire le lien entre les actions menĂ©es et leurs impacts ou valeurs10 ajoutĂ©es. 2/ Une analyse complĂ©mentaire menĂ©e en fin de pĂ©riode a permis de comparer les dynamiques crĂ©Ă©es dans les diffĂ©rents dĂ©partements d’Ile de France et de montrer le rĂŽle important de l’intention stratĂ©gique initiale impulsĂ©e par les gouvernances territoriales. 3/ UnedĂ©marche de thĂ©orisation a posteriori, qui peut apparaĂźtre longue parfois, permet nĂ©anmoins de tirer des enseignements plus gĂ©nĂ©raux de ce cas particulier. Ces Ă©lĂ©ments mĂ©thodologiques et Ă©pistĂ©mologiques sont dĂ©veloppĂ©s dans une partie dĂ©diĂ©e pour dĂ©finir les conditions devaliditĂ© de cette recherche. Cette recherche n’est pas une recherche-action au sens traditionnel du terme. Il s’agit d’une analyse rĂ©trospective et d’une thĂ©orisation des phĂ©nomĂšnes qui sont apparus les plus pertinents au regard de critĂšres de durabilitĂ© et de pertinence des solutionslocales mises en oeuvre. NĂ©anmoins, les mĂ©thodologies d’intervention que j’ai pu utiliser Ă  l’époque sont proches des grands principes historiques de la recherche-action notamment l’élaboration d’un diagnostic initial et sa mise en dĂ©bat et son effet miroir. C’est pourquoi, jerappelle les grands principes de la recherche-action. En termes d’enseignements, cette recherche permet de montrer le caractĂšre dĂ©terminant des diffĂ©rentes phases de problĂ©matisation, de nĂ©gociation d’orientations communes et de co-constructions de solutionslocales innovantes au sens de la thĂ©orie nĂ©o-institutionnelle, c’est-Ă -dire de recherche de nouveaux agencements institutionnels plus efficaces entre les organisations concernĂ©es. L’intĂ©gration des grands fondements de la recherche-action, de la thĂ©orie de l’acteur rĂ©seauainsi que du cadre thĂ©orique du Collectif Mind permet de proposer un cadre thĂ©orique intĂ©grĂ© permettant de mieux comprendre les dĂ©terminants de cette phase initiale de formulation de la politique locale concertĂ©e. Pour la phase d’implĂ©mentation, les diffĂ©rentes dĂ©marches d’évaluation sur la pĂ©riode permettent d’identifier certains vecteurs opĂ©rationnels susceptibles plus que d’autres de favoriser la coordination et l’action collective coordonnĂ©e et l’acquisition progressive d’une compĂ©tence inter-organisationnelle. Sont dĂ©veloppĂ©es notamment les conditions d’émergence des communautĂ©s de pratique et leur capacitĂ© Ă  crĂ©er un cercle vertueux favorisant les liens rĂ©cursifs entre identitĂ©, expertise et compĂ©tences. C’est unethĂ©matique fait Ă©cho Ă  une recherche prĂ©cĂ©dente menĂ©e dans le cadre de ma thĂšse de doctorat. ParallĂšlement, d’autres vecteurs sont dĂ©veloppĂ©s comme les projets collaboratifs. Enfin, cette recherche permet d’introduire la notion de « rĂ©seau stabilisĂ© de compĂ©tences » comme rĂ©sultant Ă  la fois du processus de formulation d’une politique locale concertĂ©e et de son implĂ©mentation au travers d’actions et de vecteurs diffĂ©renciĂ©s. Ce n’est pas la seule valeur ajoutĂ©e d’une politique locale concertĂ©e mais cette notion de « rĂ©seau stabilisĂ© de compĂ©tences » permet une relecture des travaux portant sur la coordination et sur le capital social peu dĂ©veloppĂ©s en matiĂšre d’élĂ©ments cognitifs en jeu dans la coordination en lescomplĂ©tant par les travaux portant sur les organisations hautement fiables et par la notion de routines organisationnelles dĂ©veloppĂ©es Ă  partir de l’école Ă©volutionniste.Enfin, la conclusion permet de mettre en perspective ces deux recherches dans le cadre d’un travail qui doit permettre de postuler une capacitĂ© Ă  encadrer des thĂšses de doctorat. Deux discussions transversales sont proposĂ©es. 1/ Quelles sont les diffĂ©rences entre les deuxpostures Ă©pistĂ©mologiques et mĂ©thodologiques sous-jacentes Ă  ces deux recherches ? Quels sont les enseignements distinctifs que ces deux postures permettent d’apporter ? 2/ Quels sont les enseignements que l’on peut tirer de ces deux recherches sur ce que l’on pourrait nommer« la conduite des dĂ©marches territoriales concertĂ©es »

    Sémantique interprétative et analyses automatiques de textes : que deviennent les sÚmes ?

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    Numéro thématique dirigé par Benoßt HABERT et intitulé :"Dépasser les sens iniques dans l'accÚs automatisé aux textes"National audienceSemes are usually understood as semantic primitives, in order to describe meanings. As for F. Rastier, semes are contextually defined, and are the result of an interpretative path. This modelisation accounts for successes and limits of some statistical and distributional approaches. Some of the mathematical properties implied are not linguistically appropriate, so that the processing has to be defined on new bases. Text semantics also sheds new light on NLP tools and processes : dictionaries, taggers, corpus. A new clustering method is proposed as a means to modelize isotopies, and thus texts topics. These computed semantic classes are inherently different from the ones manually defined by experts.Le sÚme est souvent compris comme une primitive utilisable pour décrire les sens des mots. Or, tel que le présente F. Rastier, il est défini par et dans un contexte, et apparaßt comme le résultat de l'interprétation d'un texte. Cette conception du sÚme permet de comprendre les succÚs et les limites d'analyses statistiques ou distributionnelles de textes. Certaines propriétés mathématiques des modélisations se révÚlent linguistiquement inadéquates ; choisir le cadre de la sémantique interprétative conduit alors à redéfinir les traitements par-delà le seul ajustement des paramÚtres. Cette perspective oriente également certains choix concernant les outils et les étapes du TAL : dictionnaires, analyseurs morpho-syntaxiques, corpus et étiquetage. Un nouveau mode de classification automatique est présenté, comme moyen de repérage et de représentation des isotopies et donc de la thématique d'un texte. Ces classes sémantiques calculées sont d'une autre nature que celles définies par des experts

    L’innovation pĂ©dagogique au collĂ©gial : savoirs professionnels Ă©clairant les pratiques

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    L’innovation pĂ©dagogique est perçue dans le monde de l’éducation, notamment dans le rĂ©seau collĂ©gial, comme une voie privilĂ©giĂ©e pour rĂ©soudre les dĂ©fis Ă©ducationnels qui se posent actuellement dans les milieux. Mais qu’est-ce exactement que l’innovation pĂ©dagogique (IP)? Quelles compĂ©tences nĂ©cessite-t-elle? Quelles actions clĂ©s favorisent sa mise en Ɠuvre efficace? MalgrĂ© la popularitĂ© du concept, peu de pistes concrĂštes sont proposĂ©es pour rĂ©pondre Ă  ces questions. Cet essai prĂ©sente les fruits d’une dĂ©marche rĂ©flexive rĂ©trospective sur deux projets d’IP mis en Ɠuvre dans le cadre du doctorat professionnel. Le premier projet, une recherche-dĂ©veloppement subventionnĂ©e par le Programme d’aide Ă  la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage (PAREA), a Ă©tĂ© mis en Ɠuvre au CĂ©gep GĂ©rald-Godin en 2016-2018 auprĂšs de six personnes enseignantes de diffĂ©rentes disciplines. Il a permis l’élaboration de scĂ©narios de cercles de lecture dans diffĂ©rents contextes Ă©ducatifs ainsi que l’exploration du rapport Ă  la lecture dans lequel s’inscrivent les pratiques pĂ©dagogiques du collĂ©gial. Le second projet a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en collaboration avec l’Association quĂ©bĂ©coise de pĂ©dagogie collĂ©giale (AQPC) en mars et avril 2021. À travers un processus d’ingĂ©nierie pĂ©dagogique mis en Ɠuvre par le biais d’une dĂ©marche de Design Thinking (DT), ce projet professionnel visait l’élaboration collective d’une nouvelle offre de formation non crĂ©ditĂ©e en pĂ©dagogie pour les personnes enseignantes ainsi que pour les conseillers et conseillĂšres pĂ©dagogiques du rĂ©seau collĂ©gial. Cet essai propose une dĂ©marche rĂ©flexive faite dans une perspective de professionnalisation Ă  partir de cette expĂ©rience. La dĂ©marche d’écriture a permis l’élaboration d’une dĂ©finition de l’IP en tant que famille de situations. L’IP y est dĂ©finie comme un processus de coadaptation d’un objet pĂ©dagogique et d’un milieu Ă©ducatif. Le but de ce processus se rattache Ă  une logique de rĂ©solution de problĂšme, alors que l’intention derriĂšre l’action relĂšve plutĂŽt d’une volontĂ© de (re)donner du sens Ă  l’enseignement-apprentissage. Par ailleurs, la dĂ©marche d’écriture rĂ©flexive a aussi permis la formalisation de quatre savoirs professionnels qu’il est proposĂ© de considĂ©rer comme des dĂ©marches parallĂšles constitutives de l’IP : l’appropriation systĂ©mique du contexte visĂ© par l’IP, la mise en Ɠuvre de l’IP, la crĂ©ation de l’objet pĂ©dagogique et le soutien Ă  la crĂ©ation de sens. L’apprĂ©hension de chacun de ces savoirs professionnels (distincts par les actions clĂ©s, les compĂ©tences et les postures qu’ils impliquent) en tant que dĂ©marches complĂ©mentaires et mutuellement contributives de l’IP apparaĂźt susceptible de favoriser le dĂ©veloppement d’une intelligence de situation sur l’innovation pĂ©dagogique et des possibles retombĂ©es positives dans les milieux. Enfin, la formalisation des savoirs professionnels rend Ă©galement disponible un rĂ©pertoire de ressources, d’actions clĂ©s concrĂštes et de prises de recul susceptibles d’outiller ou d’orienter les acteurs et actrices du collĂ©gial dĂ©sirant mener un projet d’IP ou s’y initier

    Entre trivialitĂ© et culture : une histoire de l’Internet vernaculaire: Emergence et mĂ©diations d’un folklore de rĂ©seau

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    From Cybercultural studies to new Web science, Media and Communication theory engage in analyzing scientific models of the Internet that are mostly homogeneous : models built on the faith in the universal language of networked information and tending to creating norms and/or rules for network communication. There are new cultural, economical and even political institutions appearing that rely on a vehicular model that is widely accepted, although criticized.In my thesis I come back to the sources of this criticism by opening a vernacular perspective, which is a concept borrowed from socio-linguistics and reinterpreted under the light of network culture. It allows to think about the relation between values (the vulgar, the popular, the trivial) and media practices of groups manifested as Internet folklore. From the point of view of a local theory (Jacques Perriault), the vernacular perspective opens a field of analysis understood as composite (JoĂ«lle Le Marec), that is a complex of unstable relations between discourse and matter, technologies and their uses, practices, representations and norms. Folklore, by definition formalist and traditional, transforms itself within network culture to become a media process based on appropriation and commentary, two of the most crucial characteristics of the Internet thought of as meta-medium (Philip Agre). Folklore and vernacular provide important elements to sketch a cultural theory of information and communication in terms of « triviality »‘ (Yves Jeanneret) – a culture defined by is mediations and transformations. This thesis, by investigating archeologically the archives of Internet’s micro-history to dig out its folklore, analyzes dynamically contexts that have allowed the social information of contemporary network culture.Studying two periods of network history that are defined partly by the tools of access to the Internet (Usenet in the 80’s and early 90’s and the Web 1.0 in the 90’s and the 2000’s), my research takes a close look at how Internet folklore is invented, experiment, produced and reproduced interacting with content-management media (emailing and newsgroups, homepages, blogs). These apparatuses are seen as « architexts » (following French semiology in media interfaces), which content cannot be understood without an analysis of their system and forms (their « metaforms ») and the process of computer and cultural codes that defined their context of production.A first series of case studies dig out the roots of Internet folklore, its emergence within the first large-scale virtual community : Usenet – and in particular the alt. newsgroup hierarchy. From ASCII Art to Flame Wars and through the pantheon of Net.legends, I show how the leisure and experimental use of communication and information processing rules allow the users to confront the difficulties and dead-ends of collective regulation. The Usenet public, celebrating and participating in network folklore, is testing instruments that give power in writing and expressing opinions. These situations are named « metatexts » : they develop commentaries and folkloric theories on the complex problem of « metarules ». From an Internet micro-historical point of view, they are the basis of a sub-culture that reinvented public discourse within a network context : commenting, conversing, evaluating and filtering, all through the computer media.A second series of case studies approaches network folklore from another angle. Through and experience of participant-observation, I borrow the outlook of two generations of Internet artists on Web popular creativity. The first generation, net.art, considered as pioneer in art happening on the Web in the mid-90’s, starts a process of valuing and mediating amateur creativity in the homepages. The second generation, the surfclubs, recipient to the net.art heritage in the context of Web 2.0, give a new understanding and context to network cultural practices within collective blog networks inspired from image forums, the new territories of emergence for network folklore. The eye of Net art channels the observation of a specific evolution of network vernacular : conflicts about the value and the legitimation of this cultural « popular » matter seem to resolve in the new mainstream tendencies of the social Web. New leisure figures appear, between amateur and professional network practices, inspired by the aesthetic and the informational value of Internet folklore. This issue opens up new discussion on the socio-economics of network culture.The vernacular perspective updates the conflictual relations between, technology, society and culture that have built the Internet and marked its history. Its shows that they are dialogic articulations between users’ creativity and institutional norms that structure the network environment. It uncovers little known archives that reveal the voices of the actors of this cultural micro-history. it signals epistemological problems about material and methods for network culture analysis by suggesting that this should be handled from the bottom up, accompanying the emergence of media practice in the cultural economy of today’s Web.De la perspective cyberculturelle aux nouvelles sciences du Web, les Sciences de l’Information et de la Communication Ă©tudient des modĂšles scientifiques d’Internet marquĂ©s par une forme d’homogĂ©nĂ©itĂ© : celle portĂ©e par la croyance en un langage universel de l’information et tendant vers la normalisation et/ou la rĂ©gulation des outils de la communication en rĂ©seau. Ainsi, les nouvelles tendances Ă  l’institutionnalisation de la culture, de l’économie voire de la politique des rĂ©seaux reposent sur un modĂšle vĂ©hiculaire prĂ©gnant et gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©, bien que souvent critiquĂ©.Je propose de revenir aux sources de ces critiques en les envisageant sous la dimension du vernaculaire, notion empruntĂ©e Ă  la socio-linguistique et rĂ©interprĂ©tĂ©e sous l’angle de la mĂ©diation de culture informatique en rĂ©seau. Dans ce cadre, cette notion permet de penser l’articulation entre des valeurs (le vulgaire, le populaire, le trivial) et des pratiques mĂ©diatiques de groupes qui se manifestent dans un « folklore Internet ». AttachĂ©e Ă  une thĂ©orie locale des usages techniques (J. Perriault), la perspective vernaculaire ouvre un terrain d’analyse placĂ© sous le sceau du composite (J. Le Marec), c’est-Ă -dire les relations instables et complexes d’artefacts faits de discours et de matiĂšre.Le folklore, par dĂ©finition formel et traditionnel, se transforme au sein de la culture de rĂ©seau pour devenir un processus de mĂ©diation fondĂ© sur l’appropriation et le commentaire, deux des grandes caractĂ©ristiques d’Internet pensĂ© comme mĂ©ta-mĂ©dium (P. Agre). Folklore et vernaculaire fournissent des Ă©lĂ©ments importants pour envisager une thĂ©orie culturelle de l’information et de la communication en termes de « trivialitĂ© » (Y. Jeanneret) – une culture dĂ©finie par ses mĂ©diations et ses transformations. Cette thĂšse se propose, en allant faire l’archĂ©ologie des archives de la micro-histoire d’Internet pour y retrouver son folklore, d’analyser de maniĂšre dynamique les contextes qui ont permis l’information sociale de la culture de rĂ©seau contemporaine.A partir de deux pĂ©riodes de l’histoire des rĂ©seaux marquĂ©es par deux rĂ©seaux privilĂ©giĂ©s d’accĂšs Ă  Internet (Usenet, annĂ©es 1980-1990 ; le Web, annĂ©es 1990-2000), j’analyse les contextes de communication dans lesquels un folklore Internet s’invente, s’expĂ©rimente, se produit et se reproduit en interaction avec des dispositifs de mĂ©diation de contenu en rĂ©seau (messagerie, pages personnelles, blogs). Adoptant un point de vue « architextuel » (empruntant Ă  la sĂ©miotique des interfaces et des mĂ©diations informatisĂ©es), mes Ă©tudes s’intĂ©ressent tout aussi bien aux contenus qu’aux formes et mĂ©taformes ainsi qu’aux processus de codification informatiques et culturels de ces contextes.Une premiĂšre sĂ©rie d’études de cas se penche sur les racines du folklore Internet, son Ă©mergence au sein de la premiĂšre communautĂ© virtuelle de grande ampleur, Usenet – en particulier dans la hiĂ©rarchie alt. du groupe. De l’art ASCII aux flame wars en passant par le panthĂ©on des cĂ©lĂ©britĂ©s de Usenet, je montre comment l’usage ludique et expĂ©rimental des rĂšgles de communication et du transfert d’information sur le rĂ©seau permettent aux usagers d’affronter les difficultĂ©s et les apories de la rĂ©gulation collective. Le public Usenet, dans la cĂ©lĂ©bration et sa participation au folklore de rĂ©seau, teste des instruments qui lui donne un pouvoir d’écriture et d’opinion. Ces situations, je les nomme « mĂ©tatextes » : des commentaires ludiques et des thĂ©ories folkloriques sur la question complexe des « mĂ©tarĂšgles ». En terme de micro-histoire de l’Internet, elles sont fondamentales pour comprendre, Ă  partir de ce qui Ă©tait Ă  l’origine une sous-culture, le dĂ©veloppement culturel du commentaire et de la conversation, de l’évaluation et du filtrage de l’informatique sur le rĂ©seau actuel.Une deuxiĂšme sĂ©rie approche le folklore de rĂ©seau sous une autre forme, et dans une perspective diffĂ©rente. J’emprunte, dans le cadre d’une expĂ©rience d’observation-participante, le regard de deux gĂ©nĂ©rations d’artistes Internet portĂ©es sur la crĂ©ation populaire du Web. Le net.art, pionnier de l’art sur le Web dans les annĂ©es 1990 (Web 1.0), valorise et mĂ©diatise la crĂ©ativitĂ© amateur des pages personnelles. Les surfclubs, hĂ©ritiers directs dans le cadre du web social des annĂ©es 2000 (Web 2.0), recontextualisent ces pratiques au sein de rĂ©seaux de blogs et s’inspirent des forums d’images, nouveaux lieux d’émergence du folklore Web. L’oeil du Net art permet d’observer une Ă©volution particuliĂšre du vernaculaire de rĂ©seau : les conflits de lĂ©gitimation de cette matiĂšre culturelle « populaire » semblent se rĂ©soudre dans les nouvelles tendances du Web social pour donner lieu Ă  de nouvelles figures du loisir en ligne. Apparaissent alors des professionnels qui s’inspirent de l’esthĂ©tique et des pratiques informationnelles des amateurs et les remĂ©diatisent. Cette « rĂ©solution » est en fait l’entrĂ©e dans de nouveaux enjeux, socio-Ă©conomiques cette fois, qui pour ĂȘtre compris devront ĂȘtre analysĂ©s Ă  partir de cette gĂ©nĂ©alogie historique du vernaculaire Internet.L’approche vernaculaire permet de mettre Ă  jour les conflits techniques, sociaux et culturels ayant jouĂ© un rĂŽle crucial dans l’histoire d’Internet : elle Ă©claire l’articulation dialogique entre la crĂ©ativitĂ© des usagers et les normes institutionnelles qui structurent l’environnement-rĂ©seau. Elle fait dĂ©couvrir des archives peu connus qui rĂ©vĂšlent les voix des acteurs micro-historique du rĂ©seau des rĂ©seaux. Elle signale une sĂ©rie de problĂšmes Ă©pistĂ©mologiques sur les matĂ©riaux et les mĂ©thodes d’analyse de la culture d’Internet en proposant une vision d' »en bas » (« bottom up ») qui accompagne l’émergence des mĂ©diations de l’économie culturelle du Web d’aujourd’hui

    La représentation numérique à l'épreuve de la complexité du projet de territoire

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    Le projet de territoire n’aura jamais suscitĂ© autant de dĂ©bats et de passions. Son devenir mobilise Ă  bien des Ă©gards la construction collective d’un dessein se matĂ©rialisant par des formes qui informent des forces tout autant que par des forces qui investissent des formes lesquelles traduisent les valeurs du moment. Par consĂ©quent, cette projection dans un avenir partagĂ© amĂšne des exigences sociales en matiĂšre d’édification du projet de territoire mettant Ă  l’ordre du jour la complexitĂ© d’une telle entreprise. L’enchevĂȘtrement d’actions et de logiques qui s’y opĂšrent et qui s’y expriment pour en Ă©laborer, dans la plus grande incertitude, les contours d’un futur souhaitĂ© nous presse de s’y prononcer : la construction complexe d’un dessein territorial s’exhibant nous interpelle quant Ă  son Ă©valuation voire quant Ă  sa reformulation. Parmi les modalitĂ©s d’expression qui permettent une telle dĂ©libĂ©ration, il y a l’énoncĂ© visuel. MĂ©diation discursive privilĂ©giĂ©e, elle autorise l’élaboration et la mise en scĂšne collective d’un devenir territorial possible. Or depuis quelques annĂ©es, au couple projet / reprĂ©sentation, vient se superposer une autre mĂ©diation, celle du numĂ©rique. PortĂ©e par le dĂ©veloppement des technologies de l’information, celle-ci s’invite dans le champ de l’édification du projet de territoire. En s’alliant avec la puissance de l’image, elle recompose les reprĂ©sentations d’un dessein territorial collectivement formulĂ©, ouvrant un nouvel espace d’actions Ă  l’occasion d’une dĂ©marche de planification. DĂ©marche de plus en plus complexe. De surcroit, la prĂ©sente recherche tient cette complexitĂ© non comme un mot «fourre-tout» ou une tare dont il faudrait se dĂ©barrasser, mais se rĂ©sout Ă  l’affronter en s’inscrivant dans un paradigme en pleine gestation, celui de la «pensĂ©e complexe». La fĂ©conditĂ© autant conceptuelle qu’opĂ©ratoire d’une telle inscription permettra de jeter un regard renouvelĂ© sur une pratique Ă  travers une de ses modalitĂ©s discursives Ă  la fois la plus manifeste et la moins questionnĂ©e, Ă  savoir l’énoncĂ© visuel. En fin de compte, les reprĂ©sentations notamment celles construites et vĂ©hiculĂ©es par le numĂ©rique sauront-elles rendre compte et relever le dĂ©fi de l’édification collective d’un projet de territoire qui se pose dans toute sa complexitĂ© ? Telle est en substance le questionnement dont cette recherche s’attellera Ă  apporter des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse et Ă  esquisser de nouvelles perspectives.Land Planning has never given rise to so much debate and passion. It involves to a large extent the materialization of a collective design through forms shaped by ideas and ideas shaped by forms, embodying current values. This projection into a shared future carries with it certain social requirements regarding its implementation, rendering the agenda more complex. Multiple actions and positions that are integrated in the planning process in order to devise, within a context of uncertainty, the desired future’s contours push us into quickly prescribing; this entails communication, debate, evaluation and even reformulation The visual statement can be included among those modes of expression allowing such deliberation. As a favoured discursive mediation, it authorizes the development and collective staging of a possible territorial fate. In recent years this project/representation duo has been complemented by another mediation, that of the digital. Buoyed by information technology development, now it falls within the scope of the territorial planning. Magnifying the power of the image, it renews the representation of collective territorial intentions, opening up new possibilities in the planning process, thus making it more complex. Moreover, this research paper considers complexity not as a "catch-all” term or an imperfection to get rid of but confronts it within an upcoming paradigm that of “complex thought.” This approach, conceptually and operationally rich, makes it possible to take a fresh look at land planning through its most visible and least questioned mean of expression, namely visual statements. Ultimately can these representations, especially those constructed and conveyed by digital formats, fully render a complex territorial plan and support the challenge of its collective implementation? These are in essence the issues taken on by this research with the aim of providing at least some answers and opening up new perspectives
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