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    Le commentaire géographique des illustrations – Propos méthodologiques

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    Rythmes et traditions (Afrique noire)

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    Concept traditionnel de la folie et difficultés thérapeutiques psychiatriques chez les Moosé du Kadiogo

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    L'exercice de la psychiatrie en Afrique au Sud du Sahara se heurte à de nombreux problêmes d'acceptabilité des soins par les malades et leurs familles. Le rejet fréquent de la démarche thérapeutique des psychiatres s'explique peut-être par l'inadaptation de l'approche étiopathogénique. En effet, en Afrique Noire, les responsables des maladies diffèrent selon qu'on a été à l'école ou non. L'école occidentale apprend aux minorités qui ont la chance d'y aller ou de l'approcher que le corps humain peut être agressé par des bactéries, des virus, des mycoses ou autoagressé par des modifications de sa propre physiologie. L'éducation traditionnelle, quant à elle, fait du corps une entité mystérieuse susceptible d'être pénétrée ou mangée par les génies et les sorciers anthropophages, suivant un mécanisme mystico-religieux lié aux croyances et coutumes. Chez la majorité des Moosé du plateau moaga du Burkina Faso, ces agresseurs sont des génies ancestraux ou des génies de brousse, en particulier dans le domaine de la folie. L'explication de la souffrance psychologique par un conflit familial, social ou intrapsychique indépendant du monde invisible est à la limite délirante pour eux, provoquant ainsi leur résistance à la prise en charge psychiatrique complète de ces malades. Une analyse des causes probables de cette résistance nous a paru nécessaire. À l'aide d'interviews, elle nous a montré que l'institution psychiatrique est vécue par les Moosé du Kadiogo comme une étape dans l'itinéraire thérapeutique de leurs malades mentaux, étape au cours de laquelle leur demande de soins se réduit à la suppression du symptôme qui dérange. Pour eux, la suppression de la cause relève d'un savoir que ne possède pas le psychiatre, ce qui rend la relation thérapeutique frustrante de part et d'autre.The practice of psychiatry in the south of the Sahara in Africa collides with many problems of acceptability of care for the ill and their families. The frequent rejection of the psychiatrist's therapeutic approach can often be explained by the inadaptation of the etiopathogenic approach. Indeed, in black Africa, responsibility of illness differs according to the fact that one has been schooled or not. The western world teaches minorities having the chance to live there or learn about it, that the human body can be assaulted by bacteria, viruses, mycoses or be self-assaulted by changes of its own physiology. Traditional education, for its part, regards the body as a mysterious entity susceptible of being penetrated or eaten by geniuses and anthrophagic sorcerers following a mystico-religious mechanism linked to beliefs and customs. In the majority of the Moose of the Moaga plateau in Burkina Faso, especially regarding madness, these assailants are ancestral geniuses or geniuses from the bush. Psychological suffering caused by a family, social or intrapsychic conflict independent of the invisible world is ultimately delirious for them thus provoking a resistance to give up complete charge of their mentally ill to psychiatric care. For us, an analysis of probable causes of this resistance appeared necessary. Interviews have shown that the psychiatric institution is experienced by the Moose of Kadiogo as a stage in the therapeutic itinerary of their mentally ill, a stage in the course of which their demand for care is reduced to the elimination of inconvenient symptoms. For them, the elimination of the cause derives from a knowledge that psychiatry does not possess, which renders the therapeutic relationship frustrating for both parties.El ejercicio de la siquiatrîa en el Sahara Sur Africano se tropieza con muchos problemas de aceptaciôn de los tratamientos por los enfermos y sus familias. El rechazo frecuente al tratamiento de los siquiatras se explica probablemente por la falta de adaptaciôn del enfoque etiopatogénico. En efecto, en el Africa negra, los responsables de las enfermedades difieren, segun que se haya o no se haya frecuentado la escuela. La escuela occidental ensena a las minorias que tienen la posibilidad de asistir, o de acercarse, que el cuerpo humano puede ser agredido por bacterias, virus, micosis, o puede ser autoagredido por las modificaciones de su propia fisiologia. La educaciôn tradicional, en cuanto a ella, hace del cuerpo una entidad misteriosa susceptible de ser penetrada o carcomida por los genios y los brujos antropofagos, siguiendo un mecanismo mistico y religioso ligado a las costumbres y creencias. Para la mayorîa de los Mossis del valle moaga en Burkina faso, particularmente en Io que concierne a la locura, esos agresores son los genios ancestrales o los genios de la selva. La explicaciôn del sufrimiento sicolôgico debido a un conflicto familiar, social, o siquico independiente del mundo visible es, a este punto, délirante para ellos, Io que provoca una resistencia al tratamiento siquiâtrico completo en esos enfermos. Un anâlisis de las causas posibles de esta resistencia nos parecio necesario. Ayudados con entrevistas, estas nos mostraron que los Mossis del Kadiogo viven la institution siquiâtrica como una etapa en el itinerario terapéutico de los enfermos mentales, etapa durante la cual el recurso a la ayuda se reduce a la supresiôn de los sintomas que molestan. Para ellos, la supresiôn de la causa proviene de un saber que el siquiatra no posée, Io que rinde la relation terapéutica frustrante de parte y parte
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